Jour 29 – Séjour dans une famille nomade #4

Cette dernière journée commence encore à 6h du matin par la traite. Nous ne sommes que 3 ce matin du coup ça prend plus de temps et nous finissons bien après 9h. Plusieurs veaux sont récalcitrants et il faut parfois user de force, ce qui n’est pas d’une grande facilité !

Avec le lever du soleil la chaleur revient, et aujourd’hui elle est très très chaude. Nous sommes entre léthargie et sommeil un bon moment, jusqu’à ce qu’un énorme orage éclate.

Le journée aura été plus calme et plus reposante pour nous. J’ai juste un peu aidé à la confection d’une sorte de crème de lait sucré en fin d’après midi.

Fin de journée avec la traite du soir et puis une partie de volley sera sûrement à prévoir avec le coucher du soleil. Hier soir nous sommes passés au niveau supérieur pour  le terrain et le jeu en faisant 2 équipes et en tendant une sangle entre 2 piliers pour attacher les chevaux.

Jour 28 – Séjour dans une famille nomade #3

Hier soir après que la famille ait fait sa prière, nous avons fait tous ensemble une partie de volley pendant le coucher du soleil. Ça a permis d’être un peu plus acceptés par la famille, je pense. Ensuite c’était le moment de rentrer les veaux. Tous les soirs après la traite de 18 / 19h ils sont libérés puis remis dans l’enclos au coucher du soleil. On me donne rdv à 6h pour la traite du matin.

Petite nuit et me voici plus ou moins frais de bon matin. J’aide à sortir les veaux de l’enclos. Puis on les laisse téter un peu pour amorcer le lait. Pendant ce temps il faut entraver les pattes avant des vaches. Puis je dois les accrocher à l’enclos le temps de la traite. Et enfin on les rend à leur mère. Tout ceci prend bien 3h le matin, et 2h le soir! Moment très sympa où nous sommes seulement 4 et du coup ça me permet de parler un peu plus avec les jeunes de la famille. Seulement une des 2 grandes filles (Vasca) parle un peu anglais et elle fait aussi interprète.

Dans la matinée nous devenons commis de cuisine et aidons Dadi (la 2eme de la famille) dans la préparation des laits et fromages. Tout ça autour du feu et sous la yourte dédiée à la cuisine.

Vers midi, Miga,le plus jeune de la famille nous emmène avec lui pour aller chercher le troupeau de moutons et de chèvres. Il s’avère que le troupeau est à une heure de marche. En plein soleil et à 13h nous souffrons un peu de la chaleur ! Nous faisons avancer pendant 20 minutes le troupeau puis après nous les laissons avancer tout seuls pour se rapprocher du camp.

L’après-midi est dédié à la sieste, le réveil très tôt et la chaleur ont raison de moi! Nous rejoignons la famille pour la traite du soir puis le dîner. Nous profitons des derniers rayons de soleil pendant que la famille est réunie pour prier. Pendant ce temps, les 2 jeunes garçons rassemblent les veaux avec leurs chevaux. C’est impressionnant à quel point si jeunes il sont ultra à l’aise sur leur cheval. Ils viennent nous voir pour une petite séance photo de fin de journée.

Jour 27 – Séjour dans une famille nomade #2

Première nuit sous tente et seconde expérience des grands écarts de température entre jour et nuit. Il va falloir que ce soir je change de façon de faire, car du coup c’est une mauvaise nuit de plus au compteur. 9h, petit déjeuner avec Bold (prénom raccourci). Plutôt simple, du thé au lait et des sortes de petits beignets. Bold est le père de famille et c’est lui qui accepté de nous recevoir. Hier il n’a pas pu rentrer de Tsertserleg car les feux de son camion étaient HS.

Dans la matinée, nous nous dirigeons vers le Supa vu hier au milieu des champs pour une fête. En fait, il s’agit d’une fête de cette région seulement, plutôt religieuse car elle commence par une cérémonie bouddhique. Puis s’enchaîne (enfin le temps entre chaque événement  est plutôt long et incertain) une course de chevaux de 7km avec pour jockeys uniquement des enfants. Comme dernière activité il y a un concours de lutte mongole. Nous sommes les seuls touristes et nous nous retrouvons en immersion directe dans la culture mongole. Le lait de jument (fermenté ou non) coule à flot toute la journée, ainsi que les diverses spécialités culinaires que nous apprécions plus ou moins. Nous ne comprenons pas forcement grand-chose mais une jeune fille de retour pour les vacances dans sa famille parlant anglais m’explique un peu tout ça. Toutes ces activités font que nous restons plusieurs heures en plein soleil jusqu’au milieu de l’après-midi.

Nous rentrons finalement au camp pour trouver un en-cas à base d’abats de mouton, assez difficile à avaler ! A peine une heure plus tard on nous sert à dîner , l’aide de Laurence est la seule ayant été acceptée en cuisine. La fin de repas est arrosée d’un verre de vodka offert le matin même et que Bold a mis à tremper avec des pignons et une racine de gingsen. A peu près au même moment, une mini tempête se lève. Nous avons un peu peur pour les tentes mais elle part aussi vite qu’elle est arrivée !

Nous enchaînons par les traites du soir des vaches, on nous fait essayer. Nous faisons de piètres assistants, je n’aurais jamais imaginé ça si compliqué ! J’ai finalement autant de saleté et de lait sur moi qu’il n’y en a dans le seau. Tout ça reste à travailler. Nous aidons ensuite avec les 2 plus jeunes garçons de la famille à réunir le troupeau de vaches et de yacks pour les déplacer de pâturage. On se débrouille un peu mieux qu’ hier et à nous 5 on les amène à plusieurs centaines de mètres. Au retour, les 2 garçons veulent se mesurer à moi en course. Je gagne uniquement parce que je suis plus grand mais ils bataillent bien ! En tout cas, quel plaisir de courir au milieu des prairies et de ces paysages à pertes de vue. Une fois arrivé aux yourtes, les 2 garçons veulent faire de la lutte avec moi, le combat est bref, en même temps ils doivent peser 25kg chacun maximum ! Ce soir, je me sens un peu plus intégré que hier soir, et j’ai un sentiment de satisfaction quand à l’aide (aussi peu utile qu’elle soit) que j’ai pu apporter. Surtout j’ai la sensation que tout ça me fait redescendre un peu plus les pieds sur terre, il est bien loin notre mode de vie occidental. Ici, la vie semble simple, même si j’ai conscience que c’est l’été et que les hivers doivent avoir un tout autre visage.

Jour 26 – De Karakorum à l’Arkhangai (séjour dans une famille nomade)

La journée commence par la visite du musée de Karakorum que nous n’avons pas pu faire la veille. A cette heure-ci il n’y a pas foule et nous avons la chance d’avoir une guide rien que pour nous. Les explications sont très claires et très intéressante. Nous en apprenons plus sur les 7 empires Mongoles et sur le site de l’ancienne capitale de Gengis Khan. La visite se termine par une dégustation de spécialité, toute à base de lait, que ce soit de chèvre, de mouton, de vache ou de yack. C’est très particulier et j’ai eu beaucoup de mal à avaler tout ça sans vomir. L’airag (lait de jument fermenté) la boisson nationale n’a rien arrangée à la chose !

Nous prenons ensuite la route de Tsertserleg, la capitale de l’amaig de l’Arkhangai. C’est une petite ville plutôt sympathique et animée niché au cœur des montagnes. Nous déjeunons et faisons les achats pour ne pas arriver les mains vide chez nos hôtes nomades.

La famille qui nous accueil a établi son camp dans une vallée très verte, nichée dans les collines et au cœur de laquelle coule un ruisseau. L’endroit semble plutôt idyllique pour les animaux. Leur cheptel est composé de 1200 moutons, des chèvres, des yacks, des vaches et bien sur des chevaux. Il me semble qu’ils vivent principalement de la vente des produits transformé du lait de ces différents animaux. Le clan compte 12 personnes qui vivent dans 3 yourtes. Chacune ayant une fonctionnalité à part entière.

A notre arrivée, il est difficile de s’immiscer dans leurs activités, on nous fait assoir dans une des yourtes et on nous offre du thé au lait. Ayant un peu l’impression de gêner, nous allons faire un tour dans la vallée à la découverte des alentours. A notre retour, on sert un diner, mais nous mangeons seuls avec Zulaa sans la famille. Eux continuent leurs activités, nous essayons de leur proposer notre aide une nouvelle fois (car ils l’ont refusé déjà plusieurs fois) et nous pouvons participer au déplacement d’un des enclos dédiés au veaux et aux animaux malade.

Par soucis d’intimité pour tous, nous préférons décliner l’offre de dormir avec eux tous sous la même yourte et plantons la tente aux abords du camp. Pour cette première soirée nous n’avons pas trop de contact avec la famille, mais Bold (c’est une abréviation du nom), le père est parti en ville est n’est pas encore rentré, peut-être est-ce l’explication. Malgré tout, nous sommes sollicités pour rameuter les veaux pour la nuit et les mettre dans l’enclos. A nous 3 nous parvenons tout juste à ramener 3 veaux, on a vu mieux comme vacher !

La nuit étant tombée, nous laissons la famille tranquille et rejoignons nos tentes pour cette première nuit de notre immersion avec une famille nomade.

Jour 25 – De Ongiin Khiid à Karakorum

C’est un de nos plus gros trajets du parcours, 240km, dont plus de 200 sur des pistes. La journée s’annonçait longue et ça s’est bien confirmé ! Nous continuons vers le nord et quittons définitivement la zone du Gobi. Nous passons dans l’aïmag de l’Uvurkhangai.

Depuis plusieurs jours nous faisons le même trajet qu’un van similaire au nôtre.  Zulaa les a déjà aidés à réparer une roue. Nous les retrouvons arrêtés au niveau d’un camp de nomade le capot ouvert et affairés à faire la mécanique. Nous nous arrêtons car il est de rigueur de ne laisser personne sur le bord de la route. Cela nous donne l’occasion d’assister à une tonte de mouton aux ciseaux. La réparation prenant du temps, Zulaa nous négocie un déjeuner sous la yourte familiale, moyennant finance bien évidemment. Nous nous retrouvons soudain plongé dans la vie nomade, un avant-goût des 4 jours qui nous attendent.

Nous arrivons trop tard à Karakorum pour visiter le musée mais nous nous dirigeons vers le monastère Erdene Zuu. Ce monastère a été construit sur l’ancien emplacement de la capitale de l’empire, avec une partie des pierres du palais de Ögodeï. Le monastère a lui aussi très peu résisté aux purges, il ne reste que 8 bâtiments sur les 62 d’origines. Mais certains des bouddhas datent de plus de 300 ans, nous faisons une visite avec un guide anglophone qui nous en apprend beaucoup plus sur le monastère, mais aussi sur la religion et philosophie bouddhiste. Nous faisons un passage sur l’emplacement du palais de Ögodeï, duquel il ne reste qu’une statue d’une tortue, et des marques au sol. Nous devrions pouvoir voir une maquette au musée demain matin pour nous rendre mieux compte.

Ce soir nous sommes dans un camp en ville, beaucoup moins charmant que ce que nous avons connus jusqu’à maintenant, mais au moins il a le mérite d’être pratique. Et nous avons pu profiter d’une douche, chaude qui plus est ! C’est un luxe avant les 4 jours que nous nous apprêtons à passer accueillis par une famille nomade au milieu de nulle part.

Jour 24 – De Bayanzag à Ongiin Khiid

Nous commençons notre remontée vers le nord du pays et nous quittons le sud du désert de Gobi. Nous traversons de grandes steppes désertiques avec comme seul point d’intérêt les troupeaux de chameaux qui parcourent le désert. Après 80km de piste parcourue en 2h30 nous nous arrêtons au village de Mandal Ovoo pour déjeuner et faire le ravitaillement en eau. Zulaa en profite pour aller voir un médecin et passer à la pharmacie.

Nous reprenons la route en direction de Ongiin Khiid, avec à nouveau 80km de piste. Durant le parcours de cette portion, nous avons enfin eu la chance de voir courir 2 gazelles, sauvages bien sûr. Impressionnant la vitesse à laquelle elles courent et bondissent !

A l’arrivée dans la vallée des anciens monastères, nous trouvons une yourte disponible et pas trop cher dans un des 3 camps installés ici. Zulaa nous indique qu’un des camps coûte environ 100$ par personne, on est bien loin de nos 15000 tugrik (environ 5,5€). Nous sommes à quelques pas des ruines des monastères donc nous commençons à pied notre tour de visite. Difficile d’imaginer qu’ici avant les purges soviétiques vivaient une communauté de 1000 moines, et ce depuis plusieurs centaines d’années. Les purges de 1937 auront fait plus de 200 morts et précipité la destruction des bâtiments qui ne sont aujourd’hui plus que des ruines. Un nouveau petit temple a été construit sur les ruines et 2 moines y vivent à plein temps. Durant l’été, il semble que plus de monde y vient. Nous profitons de la ballade pour monter sur le sommet le plus proche. Nous sommes vraiment dans une petite oasis, il ne semble pas y avoir âme qui vive à plusieurs dizaines de kilomètres.

La vallée est traversée par une rivière, plutôt asséchée à cette saison. Mais il subsiste quelques poches d’eau. En traversant le lit, nous passons à côté d’une de ces poches, dans laquelle les enfants du coin s’amusent comme nous pourrions le faire dans une piscine ! Vu l’approvisionnement en eau dans le coin, ils ne doivent pas pouvoir faire ça souvent.

Après dîner,  Zulaa nous emmène dans le camp des « riches » d’à côté, nous assistons à l’œil au spectacle de costumes et de danses que le staff du camp présente aux clients. C’est plutôt intéressant et cela change de nos soirées habituelles ! Au passage on jette un coup d’œil aux yourtes de luxe, on ne voit pas ce qui justifie un tel prix vraiment. J’ai vraiment du mal avec cette uniformisation des hôtels de luxe dans le monde. Les gens qui voyagent dans ce genre d’endroit ne peuvent pas vraiment se rendre compte de la culture locale. Déjà que pour nous je trouve que c’est difficile. Exemple typique, de la musique (plutôt américo-européenne) est diffusée en extérieur toute la journée, c’est je trouve le comble dans un pays où règne en maître le silence. Du coup ce soir nous profitons de leur pollution sonore et pas du silence intense des nuits mongoles.

      

Jour 23 – De Khongor Sand Dunes à Bayanzag

Nous attaquons notre trajet du jour par la traversée de la chaîne de montagnes que nous avons longée la veille. C’est plutôt déroutant après le désert de se retrouver dans ce paysage montagneux, sur une piste plutôt compliquée. Puis nous enchaînons avec 100 km de piste pas plus simple mais dans la plaine, jusqu’au village de Bulgan.

Après le déjeuner nous continuons notre route jusqu’au camp du jour. Une fois nos affaires déposées, nous nous dirigeons vers le site de Bayanzag surgi au milieu de la plaine des falaises rouges qui se décrochent du paysage à des kms à la ronde. On comprend vite pourquoi ce site est aussi appelé « falaises de feu ». Fouillée pour la première fois en 1922, la zone a dévoilé de nombreux ossements et œufs de dinosaures.
En tout cas visuellement, on imagine très bien des dinosaures dans ce décor, qui pourrait tout aussi être digne d’un décor de western.

Nous nous lançons dans une marche pour parcourir les falaises et redescendre dans la plaine rejoindre le camp le plus proche où Zulaa nous récupérera. Sur les falaises, on devine des têtes de dinosaures et de tortues qui sont comme gravée, par l’érosion ! Dans la descente, nous croisons un nombre incalculable de petits lézards, qui ressemblent à des mini dragons, et qui sont très très vifs. Une fois dans la plaine, nous avons une belle vue d’ensemble des falaises et marchons dans les traces des chameaux et gazelles passés avant nous. Juste avant l’arrivée, nous passons à côté d’une petite étendue d’eau marécageuse ou s’abreuvent des chevaux, l’image est sublime !

Une fois au camp nous préparons le repas et nous frôlons l’incident diplomatique avec Zulaa. Malgré tous les efforts que nous déployons pour cuisiner au goût de tous, notre cuisine n’est pas assez « mongole » pour lui, et il se pleint de maux d’estomac qui seraient du fait de la cuisine proposée. La situation est un peu tendue et nous frustre un peu, sachant que nous avons essayé de faire au mieux, dont cuisiner de la viande tous les jours pour lui, chose que nous ne ferions pas pour nous. Après qu’il soit parti, je suis allé le voir pour une petite discussion et nous tombons d’accord, il se débrouillera et nous aurons juste à payer les provisions comme dans le deal initial. Normalement, la situation devrait s’assainir de ce côté, tout du moins nous l’espérons !

Jour 22 – De Yoliin am à Khongor Sand Dunes

Nous commençons la journée par de longues heures sur une piste chaotique nichée sur la plaine entre 2 chaînes de montagne. Pour déjeuner, nous nous arrêtons au début d’un canyon. Là, nous retrouvons arrêté un autre véhicule avec à son bord 3 français que Papa et Laurence ont rencontrés lors du voyage aller depuis Toulouse. Nous profitons de l’arrêt pour grimper un peu et voir en altitude les prémisses des dunes du désert de Gobi.

Nous repartons pour plusieurs heures de pistes et arrivons au campement de ce soir. Il s’avère qu’il est vide et que nous serons seuls ce soir ! Nous laissons passer quelques heures pour laisser la température redescendre puis nous nous dirigeons vers le site de Kanghoryn Els. A l’arrivée, nous nous trouvons littéralement devant une barrière de dunes de sable. C’est impressionnant et c’est vraiment une première pour moi ! La zone des dunes de sable du désert de Gobi mesure 100km de long, et entre 12 et 25 km de largeur. Il paraît que les sables avancent de plusieurs mètres par jour, au gré des vents.

Nous attaquons l’ascension avec le sommet de la dune de 300m de haut en visuel. Cela semble à priori facile mais il s’avère très vite que progresser dans le sable en montée est une tâche plus qu’ardue ! Après 40 minutes d’ascension, j’arrive en haut le souffle un peu coupé, mais la vue que je découvre est à la hauteur de l’effort nécessaire ! Tout simplement époustouflant ! Je n’arrive pas à me décider à descendre tellement l’envie de profiter de la vue est forte. Arrivé seul, je suis très vite rejoint par plusieurs groupes qui finalisent leur ascension. Cela me décide à me lancer dans la redescente. Certains sont venus avec des luges et on comprend vite pourquoi. Ces pentes pourraient aisément s’apparenter à des pistes de ski ! Je me fais le plaisir de descendre en courant dans le sable, clairement, il y a un sens plus rapide que l’autre !

Le soir venu, seul dans notre camp, nous profitons de la terrasse pour cuisiner et manger. Nous partageons un bon moment avec Zulaa autour du repas et d’une bonne bière fraîche.

Jour 21 – De Tsagaan suvraga à Yoliin am

Après quelques heures de piste et de route nous arrivons dans la capitale d’aïmag Dalanzadgad. Les aîmags sont les régions administratives de Mongolie. En arrivant, la ville est sans électricité. Nous parvenons quand même à trouver un endroit où manger, faire quelques courses et retirer quelques turgiks pour la suite du parcours. Notre cher chauffeur essaie de nous convaincre de nous installer dans un camp (confortable) appartenant à un de ses amis en bordure de la ville et de rester en ville cet après-midi. Ceci nous intéresse peu et après avoir fait autant d’heures de voiture, nous avons vraiment envie d’aller voir des vrais points d’intérêt. Nous nous en tenons au planning de route initial et nous nous dirigeons vers le parc national voisin, et plus précisément vers le canyon de Yoliin am.

Nous commençons enfin notre première vraie marche depuis le début de ce voyage en Mongolie ! Après ma visite du musée à l’entrée du parc, et 7km de piste en voiture, le début du chemin est là. Il est aussi possible de la faire à cheval ou en VTT. Depuis les steppes désertiques du middle Gobi, nous n’avions pas vraiment eu de relief. Ici, on voit la chaîne des blue mountains au loin, et d’un coup le paysage devient plus vallonné et plus vert. En marchant, le relief s’accentue de plus en plus et nous marchons vraiment dans le canyon en suivant la rivière. Il y a pas mal de monde ici mais plus nous avançons plus nous sommes seul. Nous avançons sous la surveillance des rapaces qui survolent le canyon, et au sol nous croisons un nombre incalculable de pikas, sortes de petites souris (mais qui sont de la famille des lapins).

La température est vraiment descendue en arrivant dans ces montages, la randonnée est fraîche et la soirée encore plus. Nous nous attendions à de la chaleur en arrivant vers le désert de Gobi, mais apparemment le désert est l’appellation de zone, mais elle réunit plein de types de paysages et écosystèmes différents, pas juste du sable et des dunes comme on pourrait l’imaginer au premier abord. En tout cas, notre camp de yourtes du soir, qui est le plus rustique que nous ayons eu jusqu’à maintenant, se situe dans un environnement vallonné et vert, en bordure de plaine. Nous assistons encore à un magnifique couché de soleil.

Jour 20 : De Baga Gazeryn Cluluu à Tsagaan suvraga

Après une bonne et 1ère nuit sous une yourte, nous quittons le camp de yourtes pour rejoindre la grande route. Après quelques heures de chemin et un arrêt marche / visite sur un piton rocheux pour admirer le point de vue, nous rallions Delgertsogt où nous sommes passés hier.

Au sujet de la grande route, disons que c’est la seule route carrossée, mais comme la vitesse est limitée à 80km/h et qu’elle est truffée de nids de poule,  l’avancée est plutôt lente. Nous nous arrêtons dans la ville de Mandalgovi pour déjeuner et faire quelques courses pour les dîners.

Nous repartons pour 100km sur la grande route, et nous sombrons dans des siestes plus ou moins longues. La route est une grande ligne droite, il n’y a quasiment pas de relief, et seuls quelques troupeaux de temps en temps changent du paysage certe beaux, mais totalement monotones. Une fois sortis de la route pour repartir dans un chemin, nous croisons un troupeau de chameaux, nous faisons une pause pour essayer de les approcher. Il y avait un groupe d’une dizaine d’individus, mais au loin on en voyait vraiment beaucoup ! C’est impressionnant d’approcher cet animal libre en pleine nature !

Puis nous arrivons au camp, nous déposons nos affaires et nous installons dans notre yourte du jour. Beaucoup plus petite et rudimentaire mais ça fera bien l’affaire ! Les camps sont envahis par les bus de touristes, et nous ne sommes pas trop prioritaires comme nous arrivons sans réservation ou en ayant appelé dans la journée.

Zulaa nous emmène ensuite vers le point de vue de Tsagaan suvraga. Le ciel est dégagé, la vue est époustouflante ! Il s’agit en fait d’une plaine dessinée par le retrait d’une ancienne mer, on devine encore le relief sous marin. Au loin, le désert de Gobi commence à se dessiner.

Retour au camp, on cuisine en mode camping ! Les gestionnaires de camp ne sont pas habitués à voir des visiteurs préparer leur repas. D’habitude, il servent et préparent pour tout le monde dans la grande yourte, ou grande salle commune du camp. Par nécessité d’économie, nous avons fait le choix de nous débrouiller et du coup on est assez bienveillant avec nous. Zulaa, que nous devons compter dans les repas aussi s’en accommode plutôt bien et nous essayons de faire en sorte qu’il aime ce qu’on lui propose ! Ce n’est pas facile d’imaginer des repas en composant avec toute les contraintes de logistique, de conservation, de goût et de ce qui existe.

Demain, nous continuons notre avancée vers le désert de Gobi !