La nuit fut bien courte, à 5h45 me voilà sorti de l’hôtel. Je retrouve Lili, une allemande avec qui j’ai fait le trajet depuis Chiang Mai il y a deux jours, nous allons nous suivre jusqu’à la frontière laotienne pour partager les frais de tuk-tuk. J’ai lu le moyen le plus facile de passer au Laos sur pas mal de blogs de voyages, je voulais essayer ça plutôt que prendre le package proposé par les agences et hôtels. Direction la gare routière pour prendre un bus local, et nous voilà partis en direction de Chiang Khong à 2 heures de route de là. Le bus local n’est pas vraiment confortable (en comparaison des autres bus empruntés en Thaïlande, c’est râpé pour finir ma nuit ! Nous ne sommes pas les seuls à passer par cette solution, sur 8 passagers du bus de, no 6 heures, nous sommes 6 occidentaux.
Deuxième étape, le bus nous dépose à 5 kilomètres du poste frontière thaïlandais, nous finissons le trajet en tuk-tuk partagé. Sortir de Thaïlande se fait sans problème, j’ai bien fait de prévoir des dollars US avec moi, c’est nécessaire pour le visa laotien mais le taux de change pratiqué au poste frontière est indécent. Sorti du poste, il y a interdiction de marcher et un bus (payant bien sûr) est obligatoire pour passer le pont qui traverse le Mékong et arrivant jusqu’au poste frontière laotien. Etre parti tôt a son avantage, je suis le premier au bureau des visas, et en moins de 10 minutes, j’ai le sésame collé dans mon passeport ! Troisième étape, il faut rejoindre en tuk-tuk partagé le quai de départ des slows boats, petite négociation pour obtenir le vrai prix (lu sur tous les blogs) et c’est parti. Me voilà arrivé à 9h30 au comptoir pour acheter mon billet, 2h avant le départ, le timing est parfait pour avoir une bonne place. Bon par contre la mauvaise surprise du jour est le prix du billet de bateau, il est le double de ce qui est annoncé sur tous les sites parcourus (210000kips vs 105000, soit 24€ au lieu de 12€, oui ici on est très vite millionnaire !). En même temps une fois là, pas trop le choix tant pis je l’achète !
C’est à ce moment-là que je commets l’erreur stratégique de la matinée. J’ai un numéro de place sur mon billet de bateau, je vais attendre tranquillement au café d’à côté en sirotant un jus de banane…. Grosse erreur ! Les numéros de place ne servent à rien, et c’est les premiers dans le bateau qui ont les meilleures places. Du coup je me retrouve un peu coincé et pas dans le sens de la marche, mais bon au moins j’ai réussi à éviter les bancs en bois sans coussins.
Nous voilà partis pour 6 / 7 heures de trajet au fil de l’eau. Ça me rappelle un peu l’ambiance du transsibérien, chacun vaque à ses occupations et on est un peu hors du temps. Ma journée se passe entre contemplation, lecture, visionnage de séries et manger (j’avoue gros craquage de courses à Chiang Rai avant de partir #mm’s #kitkat #desgAteaauuuux). Le début du trajet se fait avec la Thaïlande d’un côté, le Laos de l’autre. La différence d’urbanisme est clairement visible. Puis on entre de plus en plus dans le Laos, le paysage est très vert, très boisé et même un peu montagneux. Les villages présents sur les rives ne se dévoilent souvent que par les débarcadères présents au bord de l’eau. La journée est donc vraiment tranquille et contemplative.
En fin d’après-midi, nous voilà débarqués à Pakbeng pour l’étape de nuit. Ce village étape vit principalement des touristes déposés tous les jours par les bateaux faisant l’aller-retour entre Huay Xai et Luang Prenbang. Plein de guest houses et restaurants sont disposées le long des 2 rues principales. Le jeu en sortant du bateau est de passer à travers les rabatteurs, (ou voir s’ils ont quelque chose d’intéressant) et de trouver assez rapidement une chambre à un bon prix. J’essaie de m’aider un peu de mon routard mais tout va très vite, en plus il faut négocier en Kips maintenant. Bref je ne m’en sors pas trop mal pour une chambre double, la ville ne proposant pas de dortoir type auberge de jeunesse.
Fin de journée en profitant du coucher de soleil sur le Mékong. Je profite d’un bon petit restaurant franco-laotien pour le dîner, entouré de plein de chatons qui n’attendent que les restes des assiettes. Une chose qui saute aux yeux, c’est le nombre de boulangeries pour un si petit village, ça annonce la couleur pour le Laos, la France a laissé des traces en forme de croissant au beurre et de pain au chocolat ! Vivement les petits-déjeuners !