Un an après, le résumé en vidéo

Presque un an après notre retour, j’ai mené à bien ce dernier projet. J’ai repris les plus de 100 vidéos réalisées pendant l’année de voyage, pour en faire un condensé de 14 minutes. C’est beaucoup, c’est dense, mais je n’arrivais pas à faire moins. Je trouve cependant que ça montre bien l’évolution du voyage.

A bientôt !

 

Jour 350 – De Tel-Aviv à Paris, le final

Après une courte nuit, deux heures peut-on appeler ça une nuit ? Après cette sieste, nous quittons Zeev et son chaleureux appartement. Il se réveille spécialement pour nous faire un dernier au revoir, j’espère que ce ne sera pas un adieu. Le taxi nous attend au pied de l’immeuble, nous nous mettons en route. L’avantage de partir à cette heure-là c’est que nous n’avons pas de trafic, tout du moins jusqu’à l’aéroport. Ben Gurion est un aéroport gigantesque, avec il semblerait une forte activité nocturne.

 

Je me lance directement dans les procédures d’enregistrement, il y a une longue file d’attente, et un premier contrôle de sécurité ralentit le passage. Clémence attend quant à elle l’ouverture de son enregistrement. Notre agence n’a pas réussi à nous mettre sur les mêmes vols. Je pars plus tôt et passe par Madrid, elle arrivera plus tard en transitant pas Istanbul.

 

Je la laisse dans le hall, et je m’attaque à la seconde partie des contrôles de sécurité, nous nous retrouverons cet après-midi à Paris. Ce n’est clairement pas une partie de plaisir, et j’y passe une bonne heure. Tout est fouillé de fond en comble, mais par chance je n’aurai pas le droit à un second interrogatoire un peu poussé. Il est temps d’embarquer et de quitter Israël.

 

C’est la fin de ce voyage, et donc la fin de ce carnet de voyages de cette année (presque car il manque 16 jours pour que ce soit complet) autour du monde. Il est loin ce premier vol (compliqué d’ailleurs) qui m’a fait quitter Paris vers la Russie. Je suis heureux d’avoir su m’imposer d’écrire tous les jours, peu importe les conditions, peu importe le temps, peu importe l’envie de dormir. Plus le temps passait, plus ça me semblait important, car j’ai avant tout fait ce travail pour moi et mes souvenirs. J’ai vu tellement de choses, je suis content de pouvoir avoir une aide pour ma mémoire, tout est consigné… enfin presque tout. Il est difficile parfois de retranscrire des ressentis par écrit. J’ai fait de mon mieux, j’ai été surpris que ce soit lu, ce n’était pas l’objectif premier en réalité.

 

Me voilà donc au point final de ce tour du monde, ce projet un peu fou que j’ai muri longtemps, que j’ai commencé seul et que nous finissons à deux. Clémence a été là, m’a soutenu à distance à chaque instant, puis a apporté un autre souffle à ce voyage. Je ne changerais pour rien un yota du voyage avec elle. Ça n’a bien sûr pas été tous les jours facile, on a traversé des galères (souvent dans les bus d’ailleurs), mais les coups durs font vite de la place aux beaux souvenirs. Des fois je l’ai un peu mis face à mon hyperactivité et mon envie irrépressible de tout voir. Bien sûr tout ne peut pas être vu, et j’en ai, puis on en a vu beaucoup de belles choses.

 

Et après ces milliers de kilomètres parcourus autour du globe, on pourrait s’amuser avec un classement des pires trajets en bus (et il y en a un paquet) des pires trajets en avion (avec 42 décollage et atterrissage cette année on peut en trouver), le classement des pires repas aussi (c’est important la nourriture, très important). Finalement on rira de tout ça, c’est déjà le cas en vrai, et il reste les supers souvenirs. On est allé au sommet du Kilimandjaro (!!!!!!!!), j’ai fait mon premier sommet à plus de 6000 mètres en Bolivie, le Machu Picchu, l’île de paques, le bonheur de mon neveu Marius en découvrant l’Argentine, des plongées et des plongées toujours plus belles (big up la Polynésie Française et la grande barrière de corail en Australie), l’immensité de la Mongolie, les merveilleuses rizières d’Asie du Sud-Est. Des centaines de paysages se bousculent dans ma tête au moment où j’écris, depuis l’avion qui m’emmène de Tel-Aviv à Madrid, il est difficile de tout citer forcément !

 

Mais de cette année je retiendrais aussi toute ces belles rencontres. Que ce soit des locaux, mais aussi d’autres voyageurs (et même des français) avec qui j’ai partagé un bout de chemin. Ce dont je suis aussi heureux, c’est d’avoir partager cette expérience avec ma famille. Merci à Papa et Laurence pour ces 3 semaines en Mongolie, merci à Maman, François et Alex pour être venus me rejoindre en Thaïlande. Il y a aussi les visiteurs (presque imprévus au départ) : Marius qui est resté un mois avec moi à travers trois pays d’Amérique du Sud. J’espère que chacun aura apprécié ce bout de chemin, je suis en tout heureux d’avoir eu l’opportunité de le faire avec eux. Je suis aussi heureux que ma famille, et même une audience beaucoup plus large au final ait suivi ces aventures. C’était inattendu. Ça me ramène par contre à la triste réalité, ma grand-mère Mamyvette qui est partie trop tôt. On devait fêter son anniversaire ensemble là, à mon retour… J’ai l’impression que son départ est un mauvais rêve qui va malheureusement devenir réalité maintenant avec le retour. J’aurais aimé sortir de l’écrit et pouvoir en parler avec elle.

 

Et maintenant ? Maintenant, après 350 jours de voyages effectifs, il en reste beaucoup de souvenirs, plein de nouvelles expériences à digérer mais aussi une bonne fatigue ! Ce ne sera pas du luxe de poser nos sacs, et de retrouver notre chez nous. Cette année m’aura forcément changé, déjà physiquement puisque je reviens avec beaucoup moins de cheveux, mais j’espère aussi dans ma façon de voir le monde et de l’aborder. Mais ça, à chaud c’est difficile de le savoir, alors ce sera dans les prochains mois que probablement je constaterai le résultat de cette expérience.

 

Maintenant, c’est aussi une nouvelle aventure qui commence, et celle-ci ne s’écrira pas dans le carnet de voyages. Je ne sais pas encore comment, mais j’espère pouvoir tirer profit de ce voyage unique, mais aussi de ces 350 articles écrit. J’écrivais au début du voyage de façon fonctionnelle, je prends plaisir maintenant à aligner les mots. Probablement que je remettrai au gout du jour le carnet de voyages pour de prochaines aventures, mais ce sera forcement dans un format différent.

 

Maintenant, il faut retourner dans la vraie vie, fermer cette belle parenthèse et prendre conscience de tout ce qui a été vécu,

 

To be continued…

 

Israël et Palestine

Jour 349 – Tel-Aviv

Après un réveil tranquille et un petit déjeuner sur la terrasse, nous prenons la direction de la gare pour nous rendre en train à Tel-Aviv. Pas de chance pour nous, la gare est en travaux aujourd’hui, nous devons prendre un bus qui nous emmène à la gare suivante. Cette dernière est envahie de jeunes militaires en permission, nous nous faufilons pour accéder au quai.

Le train ressemble à un de nos TER et le trajet est très agréable (même climatisé) jusqu’à Tel-Aviv. Nous débarquons au milieu d’un quartier de grandes tours, symbole du statut de la ville comme centre économique du pays.

Nous marchons à travers la ville pour la découvrir et nous traversons le plus ancien quartier de la ville, que Zeev nous avait montré hier. Il s’agit d’un quartier qui fut construit par les premiers colons arrivés en Palestine. Ils étaient allemands, mais ils se sont révélés un peu trop proches du pouvoir nazi et ils furent expulsés du pays au final. L’armée récupéra les bâtiments pour en faire son quartier général. Aujourd’hui, certains bâtiments lui appartiennent encore, mais là plupart ont été transformés en boutiques ou en restaurants.

Notre tour nous amène ensuite sur le boulevard de Rothschild. C’est une des plus vieilles artères de la ville qui est aménagée un peu comme en France avec un terre plein central. De grands arbres sont plantés pour apporter de l’ombre, une piste cyclable le parcourt, il y a des bancs et même des poufs pour s’asseoir, mais aussi une bibliothèque ambulante. C’est un lieu de vie très agréable et prisé par les locaux.

De là nous rejoignons les petites rues piétonnes du centre, et le marché de Carmel. Un spectacle s’improvise, un jeune homme chante, un groupe se forme et danse autour de lui. Il y a vraiment une bonne ambiance dans les rues de Tel-Aviv. Après le déjeuner, nous traversons le marché, puis nous continuons jusqu’à la plage.

Nous passerons une bonne partie de l’après-midi-là. C’est intelligent car des sortes de tonnelles sont installée un peu partout sur la plage, nous pouvons donc confortablement nous installer à l’ombre. Notre temps est occupé entre sieste et baignade, nous profitons de la Méditerranée comme il se doit, au pied des immeubles du front de mer. Avant que nous partions, un attroupement se crée. Il s’agit d’une tortue qui vient d’être ramenée, elle semble très blessée car du sang coule de sa tête. En réalité, après un moment, et après avoir été bien observée, on comprendra qu’elle est malheureusement morte.

De la plage, nous n’allons pas très loin pour trouver le départ du bus. Grâce à une application très pratique, nous avons trouvé une ligne directe qui nous emmène à 100 mètres de l’immeuble de Zeev et nous évite le retour en train. Nous le retrouvons chez lui, il vient de rentrer du travail. Nous passerons la soirée comme à la maison avec lui est son fils, et partagerons une soirée pizza + bière. On est bien en ce dernier jour israélien. La journée touche à sa fin, mais aussi le voyage ; cette nuit, un taxi viendra nous chercher pour nous emmener à l’aéroport, Zeev s’est gentiment chargé de nous réserver tout ça.

Jour 348 – De Jérusalem à Tel-Aviv

Nous sommes pris d’un bon coup de flemme, du coup nous restons à l’hôtel ce matin. Nous sortons uniquement pour déjeuner. En ce samedi, les rues de la vieille ville sont blindées de touristes et de locaux, comme nous ne les avons jamais vues depuis notre arrivée. En milieu d’après-midi, nous repartons avec nos sacs (bien pleins) en direction de la station de bus de la Porte de Damas.

 

Nous prenons un mini bus en direction de Tel-Aviv. C’est le principe du bus qui part quand il est plein. Comme c’est Shabbat, il n’y a pas de système de transport public, donc ça se remplit très vite et nous avons peu à attendre. Le trajet est rapide, il n’y a que 70 kilomètres entre les deux villes, et la route est très bien.

 

A l’arrivée, changement d’ambiance dans une ville ultra moderne. Mon ami Zeev vient nous chercher à la gare de bus. Nous avions plongé ensemble lors de la croisière de plongée sur la grande barrière de corail en Australie, et étions resté en contact depuis.

 

Nous sommes super contents de nous retrouver, chez lui mais bien loin de notre lieu de rencontre.  Avant de prendre la direction de son appartement, il nous fait faire un tour rapide de découverte de la ville, et de son front de mer. Ici nous retrouvons la méditerranée pour notre plus grand plaisir. Il nous explique un peu ce que nous pouvons faire et visiter demain, car lui travaillera et ne pourra pas être avec nous. En Israël, les week-ends sont les vendredi et samedi, donc demain c’est le premier jour de la semaine.

 

Nous prenons ensuite la direction de la ville voisine dans laquelle il vit. Nous débarquons en plein visionnage de match de foot, son fils et un ami à lui sont là. Nous arrivons comme à la maison, dans une ambiance qui sera la parfaite transition avant notre retour. Tel-Aviv est la ville laïque d’Israël, et même le jour de Shabbat, il y a quand même des magasins ouverts et de l’animation.

 

Nous sommes rejoints le soir par la compagne de Zeev, nous dinons tous ensemble sur la terrasse. Zeev nous sort du vin rouge israélien, et il est plutôt bon. Nous profitons du repas pour échanger, sur beaucoup de choses, mais aussi forcément sur la situation d’Israël. Il est intéressant d’avoir la vision d’Israéliens modérés et laïques, mais aussi le point de vue du fils du Zeev et de son ami qui ont 26 ans et on connut l’armée il n’y a pas si longtemps. La compagne de Zeev nous en parle aussi, car son fils est en plein dans son service. L’atmosphère est douce, la nourriture et bonne, et nous sommes entre amis. Nous sommes à l’aise et bien ici.

 

Jour 347 – Jérusalem #2

Notre objectif de la matinée est de découvrir le mont des Oliviers. Nous sortons donc de la vieille ville à l’est par la porte des Lions. Nous sommes partis plus tôt qu’hier mais malgré tout le soleil est déjà bien fort. C’est en empruntant un escalier d’un peu plus de 500 marches que nous pouvons accéder à ce sommet. C’est de là que d’après la Bible, Jésus est monté au ciel (ce qui aujourd’hui est l’Ascension).

 

Depuis le mont, nous avons une vue imprenable sur la vieille ville, avec le dôme du rocher et sa coupole en or qui brille au soleil. En dessous de nous, c’est l’immense cimetière juif qui s’étend, et en contre bas nous découvrons une église russe orthodoxe, avec les dômes caractéristiques de ces dernières (mais ceux-ci sont aussi en or et brillent beaucoup).

 

Nous redescendons en découvrant les différents bâtiments religieux chrétiens en rapport avec la présence de Jésus, dont le jardin des oliviers. Ici, il y a 8 oliviers qui auraient plus de 2000 ans et donc auraient été contemporains de Jésus. C’est dans ce jardin qu’il venait pour réfléchir, mais aussi dans la grotte de Gethsémani qui est voisine. C’est d’ailleurs dans cette grotte que selon la légende il fut arrêté suite à la trahison de Judas. Nous visiterons ensuite le tombeau de Marie, avant de retourner dans la vieille ville par la même porte.

 

Ce sont les édifices chrétiens qui sont un peu plus à l’honneur aujourd’hui, le quartier arabe est assez calme car c’est le jour de la prière. Nous visitons ensuite le monastère de Sainte Anne, ici c’est un petit bout de France. L’endroit fut construit par les croisés sur des édifices byzantins. Puis, pendant la période ottomane l’église fut sauvée car le sultan aimait son acoustique (quand on la visite, on a droit à un petit concert, c’est beau !) elle fut pendant cette période transformée en école coranique. C’est à la suite des guerres de Crimée que l’endroit fut donné à la France en remerciement de sa participation à la victoire. Le monastère fut rénové et confié à la confrérie des Pères blancs, qui officie en Afrique. Ils sont toujours là aujourd’hui.

 

Nous continuons ensuite notre parcours par la Via Dolorosa. C’est le tracé probable par lequel Jésus aurait fait son chemin de croix. En tout cas, les Franciscains l’ont décidé ainsi depuis le 13ème siècle. Il y a plusieurs « stations » qui correspondent aux différents évènements arrivés pendant le parcours. Certains éléments l’attestent, même si ce ne sont que des reconstitutions puisque le vrai chemin, s’il est bien sur ce tracé, se trouve 3 mètres sous terre dorénavant.

 

Nous repassons dans le quartier chrétien pour déjeuner, car vendredi oblige, les restaurants du quartier arabe sont fermés (pour la plupart, certaines boutiques font le choix d’ouvrir, la fermeture n’étant pas obligatoire). Nous rentrons ensuite à l’hôtel, pour faire une bonne pause au frais. Je profite de ce temps libre pour préparer la sélection de photos de notre semaine jordanienne.

 

Nous repartons en vadrouille en milieu d’après-midi, dans un premier temps à travers le quartier chrétien. Nous y découvrons des petites rues plus tranquilles, plus résidentielles. Nous nous glissons entre les artères touristiques, et avons même la chance de pouvoir visiter une courette grâce à une porte restée ouverte. Derrière les portes d’entrée se cachent de véritables labyrinthes et entassement de cours, d’escaliers et d’appartements. Nous découvrons au détour de coins de rues, les différents bâtiments des variantes de l’église chrétienne, avec même une présence russe orthodoxe et copte.

 

Nous ressortons de la vieille ville par la New gate, puis nous continuons le parcours à l’extérieur. Nous faisons un mini détour à la station de bus pour vérifier nos options de transport pour demain pour aller à Tel Aviv (en raison de shabbat seul les bus palestiniens fonctionnent).

 

Nous re entrons par la porte de Damas, mais cette fois ci, nous partons à l’est pour découvrir le quartier arabe. Ici, c’est comme le quartier chrétien : tout en vieilles pierres, assez résidentiel en dehors des rues du souk, et assez vivant en ce vendredi de prière.

 

Pour finir la journée, on suit un conseil reçu et on trouve un des escaliers un peu caché qui permet d’accéder aux toits. Nous voilà dans une zone à part, au-dessus du souk arabe mais à la frontière des quatre quartiers. Nous avons une belle vue sur le dôme du rocher, mais ce qui nous impressionne le plus c’est que nous sommes collés au Saint-Sépulcre. Même depuis la rue nous ne pouvons pas le voir comme ça, c’est vraiment fou de se retrouver là. Les habitants utilisent cette zone comme une rue parallèle et on croise pas mal de piétons qui passent et repassent. C’est vraiment le bon endroit pour finir nos deux jours de visite dans la vieille ville.

Jordanie

Jour 346 – Jérusalem

Après notre journée chargée d’hier, nous partons en vadrouille un tout petit peu moins tôt ce matin. Nous profitons bien de la terrasse pour petit-déjeuner tranquillement. Nous nous hâtons ensuite un peu plus pour pouvoir accéder à l’esplanade des mosquées avant qu’elle ne soit fermée aux touristes à l’heure de la prière. Pour y accéder, nous repassons devant le western wall (le mur de lamentations). Aujourd’hui, c’est jour de Bar-Mitzvah ! C’est la fête ici, il y a de la musique et on sent l’agitation festive des gens.

 

C’est par une passerelle moderne que nous nous grimpons sur l’esplanade. Nous y découvrons furtivement la mosquée Al-Aqsa, mais surtout le Dôme du Rocher. Ce dôme doré que l’on voit d’un peu partout à Jérusalem et qui domine la ville a une symbolique très importante, mais nous n’avons malheureusement plus le droit de le visiter (en tant que non-musulman). Nous faisons le tour du dôme, mais l’heure de la prière arrive et nous devons évacuer les lieux.

 

Nous nous perdons un peu dans les rues, puis sortons de l’enceinte de la vieille ville pour visiter le site archéologique de la « City of David ». Après des fouilles minutieuses sont sortis de terre des restes de l’antique Jérusalem (qui était un peu à côté de la vieille ville actuelle). Certaines pierres ont presque 4000 ans, et il reste des systèmes de canaux et de stockage de l’eau datés de plus de 1000 ans avant JC, c’est assez impressionnant. Nous nous perdons une paire d’heures sur le site avant de retourner dans la vieille ville.

 

C’est plus précisément dans le quartier juif que nous revenons pour déjeuner. Nous profitons d’un restaurant en hauteur avec une belle vue sur l’esplanade et le mur d’enceinte. Nous nous baladons ensuite un peu dans ce quartier, en nous perdant un peu dans les petites ruelles et les tunnels sous les bâtiments. Ce qui surprend dans cette partie de la vieille ville, c’est qu’elle a l’air très neuve. Après renseignement et lecture des panneaux sur les bâtiments, on comprendra que les vieilles pierres ont été réutilisées, mais que le quartier était presque entièrement détruit après la guerre de 6 jours en 1967 (qui a permis à Israël de revenir ici en vainquant la Jordanie). Par la suite, pour faire des fouilles archéologiques, ils ont presque tout rasé et reconstruit à neuf. Il en reste une impression de quartier un peu trop propre, même s’il n’est pas dénué de charme. Au détour d’une rue, nous découvrons l’ancien cardo maximus romain, mais ce dernier est en sous-sol. Nous l’avions lu, mais là nous le constatons : la Jérusalem actuelle est en moyenne 3 mètres plus élevée que la Jérusalem romaine.

 

Nous basculons ensuite du coté arménien de la vieille ville. Ce quartier est plus résidentiel et très calme. Aussi la population y est moins importante que pour les 3 autres communautés, donc ces derniers ont un peu dépassé dans ce quart. Après un tour à l’hôtel pour déposer quelques affaires (et un super presse agrume traditionnel, aie le poids dans le sac), nous ressortons en direction cette fois ci du quartier chrétien.

 

Nous nous rendons dans le lieu principal de ce quartier, le Saint-Sépulcre. Nous sommes loin d’être seuls, mais on comprend pourquoi vu la signification du lieu, et son emplacement. Le Saint-Sépulcre englobe le lieu présumé du calvaire, le tombeau du Christ et une ancienne église byzantine. Architecturalement il en résulte un enchevêtrement de colonnes, de dôme et d’extensions qui forme un lieu impressionnant. Pour la gestion, plusieurs églises chrétiennes sont présentes : grecs orthodoxes, arméniens, catholiques, etc… Chaque recoin présente un lieu ou évènement qui rappelle les fondations des religions chrétiennes. Une procession passe pendant notre visite, les gens font la queue pour voir le tombeau, une messe arménienne a lieu dans une chapelle en même temps. C’est une espèce de brouhaha organisé et codifié qui se déroule, dans cette enveloppe qui respire l’histoire. Au détour d’un escalier, on découvrira des milliers de « tags » de croix datant de l’époque des croisés, tout comme la construction globale de l’édifice. Au sous-sol, la roche est encore visible dans les fondations du bâtiment. Dans la légende, c’est la grotte dans laquelle le corps de Jésus fut déposé.

 

Nous rentrons ensuite à l’hôtel, bien fatigués par notre longue marche, mais avec un meilleur moral qu’hier. Ici, les communautés semblent vivre en harmonie, sans heurts. Passer d’une ambiance à l’autre est agréable. Dans la même journée, voir une mosquée, une synagogue et une église est un peu fou. On sent une effervescence ici, et une entente rodée. Avec tout ça, on en oublierait presque la présence militaire et policière, qui sait se faire discrète.

 

 

Jour 345 – Hébron et Bethlehem

Ce post est particulier, en raison de la complexité de la situation actuelle déjà. Aussi, je ne voulais pas me censurer, et j’ai donc choisi de ne pas publier l’article le jour même, principalement pour ne pas avoir de problème en sortant du pays, à l’aéroport Ben Gurion où les contrôles de sécurité sont plus que poussés et où téléphone et ordinateur peuvent être fouillés. Cet article reflète aussi mon sentiment du jour, ce qui est le principe de mon écriture de ce carnet de voyages. J’ai donc fait le choix de rédiger exceptionnellement et a posteriori une deuxième partie, qui complète la vision du conflit que j’ai eue ce jour-là, au regard de mes discussions avec l’autre camp les jours suivants.

 

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Nous partons de bonne heure, et prenons un bus au niveau de la porte de Damas en direction de Bethlehem. Nous découvrons de plus près le mur, et passons à coté d’un check point, mais dans ce sens là il n’y a pas de contrôle. A la descente du bus, nous retrouvons notre guide Usama, avec lequel nous échangeons depuis quelques jours.

 

Directement, nous prenons un taxi collectif en direction de Hébron. Usama nous raconte le fil de l’histoire moderne, et aussi un peu les origines. Je comprends que les deux peuples ont des origines communes et que les mêmes évènements sont fondateurs (Adam, Abraham..). Dans le conflit actuel, en tout cas avec l’exemple que nous avons à Hébron, la religion ne parait pas être la raison première. La politique et la conquête territoriale semblent être le moteur du conflit, ce dernier prend même le visage d’une guerre fratricide.

 

Usama nous fait une première explication du fonctionnement de la Cisjordanie. Il y a trois zones :

– la A qui est sous autorité et contrôle du gouvernement palestinien (en théorie interdit aux Israéliens)

– la B qui est sous autorité mixte mais sous contrôle de l’armée israélienne (et donc sous le coup de la loi militaire, et non civile)

– la C qui est entièrement sous contrôle israélien, avec certains bouts de la zone complétement interdit aux palestiniens. C’est les zones où les colonies (légales et illégales) sont installées.

 

Jérusalem Est et Hébron sont exclus de ce zonage et ont un traitement particulier. Quand on regarde la carte, on comprend à quel point les territoires palestiniens ne sont qu’un gigantesque gruyère. Tout est fait pour compliquer les déplacements, et limiter la liberté de mouvements de Palestiniens. A cela, il faut ajouter la construction du mur qui sert à séparer les zones entre elles. Le mur ne suit absolument pas la ligne verte, qui est la ligne officielle de séparation décidée en 1967.

 

Coté check point, il y en a des fixes mais finalement pas tant que ça en comparaison de la centaine de check point volants. Les blocages de route peuvent arriver sans prévenir, on sent que tout est sous tension permanente. Les panneaux rouges à l’entrée des zones A ne sont pas là pour aider, le message est clair : Israéliens n’y entrez pas, ou votre vie sera en danger (…).

 

Nous arrivons à Hébron, autre ville importante pour les 3 religions monothéistes, car le tombeau d’Abraham s’y trouve. C’est aussi la seule ville palestinienne dans laquelle il y a des colonies dans la ville. Hébron est séparée en 2 zones, la H1 qui est entièrement palestinienne, et la H2 qui encercle les zones colonisées.

 

Des quartiers entiers ont été désertés pas les Palestiniens, sujets à une répression constante, voire à des agressions de la part des colons. Des ONG ont fait installer des grillages protecteurs au-dessus des petites rues de la vieille ville pour protéger les locaux des jets de pierre et d’ordures venant de certains colons. Des rues entières sont barricadées, certaines ouvertes, mais ultra surveillées et interdites aux Palestiniens. Nous parcourons le marché palestinien de la vieille ville. Il est bien déserté, elle est loin l’époque fastueuse des fabriques de céramiques et de verreries.

 

Nous visitons ensuite la grande mosquée, et de l’autre coté la synagogue. Les deux religions se partagent le même bâtiment (depuis qu’un fanatique américain juif a fait une tuerie dans la mosquée), au-dessus du tombeau d’Abraham que les deux revendiquent. De là nous rencontrons (de loin heureusement) notre premier colon, avec un fusil automatique en bandoulière, et un pistolet à la ceinture. Ici, ils sont obligés d’être armés, avec des balles bien réelles. On a bien la sensation d’être en zone de guerre, Usama utilise le terme apartheid et il n’est pas trop fort pour décrire la situation (différence de traitement entre les Israéliens et Palestiniens au niveau des déplacements, des logements, du droit de porter plainte, etc. et actuellement il y a 6 types de carte d’identité).

 

Pour le déjeuner, nous rejoignons un groupe d’Irlandais pour partager un repas palestinien dans une maison à l’arrière d’une boutique. Ensuite, Usama nous laisse traverser la colonie seuls, car il n’y est pas autorisé. Il tient à ce que nous voyons l’autre camp. Il nous retrouvera de l’autre côté. Nous découvrons des rues un peu désertes, un peu mieux entretenues mais sous grosse surveillance militaire. Un panneau raconte l’histoire de l’implantation de la colonie ici, mais cette histoire est bien différente de la version que l’on nous a raconté. Nous ressortons de l’autre coté dans le Hébron moderne, et dynamique sans aucune interpellation.

 

Il faut quand même tempérer, car oui les colons ont une mentalité très extrême, et oui la façon dont sont gérées les colonies est intolérable. Mais le problème est qu’ils ont le soutien du gouvernement, et donc de l’armée. Cependant, ils ne représentent pas la pensée israélienne générale, bien au contraire puisque la plupart veulent la paix, et sont contre les colonies. On nous dira que le problème est que cette population-là, contrairement aux ultra-orthodoxes (politisés) reste donc peu influente malheureusement. Usama nous dira aussi que certains jeunes après leurs services militaires cherchent à sensibiliser la population sur les actions de l’armée, et sur la réalité du terrain. Au niveau politique, il faudrait que les Etats-Unis stoppent leur soutien indéfectible au gouvernement israélien pour que sur le terrain diplomatique, la pression internationale puisse servir.

 

Les militaires, c’est encore un point assez choquant. Le service militaire obligatoire dure 3 ans pour les garçons, 2 ans pour les filles et se fait après les études. C’est donc des jeunes de 17 ans, armés jusqu’au dents qui surveillent et contrôlent. Il y a donc beaucoup de dérapages. Les Palestiniens filment dès qu’ils peuvent pour avoir des preuves devant les tribunaux, mais le nombre d’incidents et d’assassinats de sang-froid que l’on nous raconte est glaçant. Et souvent les crimes restent impunis ou peu punis.

 

Nous quittons Hébron avec le moral un peu en berne, sur le chemin du retour, la radio annonce qu’une voiture s’est fait tirer dessus à un check-point. Nous passons à coté de la scène… définitivement la tension est palpable. Usama nous laisse à Bethlehem, et clôture ainsi notre immersion dans le conflit.

 

Nous profitons de notre passage à Bethlehem pour découvrir l’église de la nativité, le soi-disant lieu de la naissance de Jésus dans une crypte sous l’église, et un peu les lieux saints chrétiens de la ville. Il est ensuite temps de rentrer vers Jérusalem-Est, nous passons notre premier check point routier pour ça. Les Palestiniens doivent descendre du bus pour être contrôlés, nous attendons dedans pour attendre le contrôle des militaires.

 

Nous aurons un autre contrôle inopiné à l’arrivée dans la ville. Nous rentrons ensuite à pied jusqu’à l’auberge dans la vieille ville. Nous sommes bien harassés, la journée fut émotionnellement intense. Nous retrouvons le Français avec qui nous avions discuté hier soir, nous débriefons un peu notre journée avec lui. Il est très au fait du fonctionnement ici car il y a passé pas mal de temps, et il nous apporte un éclairage différent sur nos apprentissages du jour. Rien n’est simple ici, entre les différents courants religieux, les intérêts étrangers qui influencent, les susceptibilités, mais aussi la répartition des ressources naturelles. Le problème territorial a aussi comme raison l’accès à l’or bleu qui est une source rare dans la région.

 

Nous garderons en mémoire les sourires et l’envie de paix des Palestiniens croisés. Nous garderons aussi en mémoire que les extrémistes ne sont pas représentatifs de tout un pays. Et enfin, nous gardons en mémoire l’idée qui germe de plus en plus dans les têtes : un état unique qui réunirait Israël et Palestine, avec une population placée sur un pied d’égalité.

 

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Je n’ai pas la prétention d’apporter quoi que ce soit au débat, je suis un simple observateur, et peut être cette position m’apporte une aide pour comprendre, ou bien essayer. En discutant avec des Israéliens modérés, voilà à peu près ce que je retiens. La plupart des gens sont pour une entente et une paix durable, ils n’ont pas d’animosité particulière envers les Palestiniens. Mais cependant, ils militent pour deux états indépendants, et chacun chez soi.

 

Ce qui motive cette volonté, c’est aussi l’escalade de la peur. Il y a quelques dizaines d’années, chacun était à peu près libre de se rendre où il voulait. Maintenant, ceux qui vivent en dehors des zones sujettes à conflit ont peur, même de se rendre à Jérusalem-Est (où pourtant nous ne nous sommes pas sentis une seule fois en insécurité). Les attaques répétées ont insidieusement installé cette peur ambiante, et l’escalade militaire n’a pas cessé ces dernières années. Mais cette guerre froide (ou paix froide dans le cas de l’Egypte) concerne aussi les relations avec les pays voisin, le Liban ayant toujours des missiles braqués sur Israël, et vice versa.

 

Ce qu’on retient aussi, même si c’est un lieu commun, c’est qu’un gouvernement ne représente pas nécessairement les idées du peuple. En l’occurrence sur l’épineux sujet de la colonisation, le gouvernement actuel (d’extrême droite) a besoin de l’appui des colons pour rester au pouvoir, et donc fait tout pour aider cette soif de conquête territoriale. Là est le problème, il faudrait démanteler toutes les colonies pour redonner un territoire qui ne soit pas un gruyère à la Palestine.

 

Mais là du point de vue israélien, un autre problème se pose. Ils demandent un vrai pouvoir, une vraie voix palestinienne. Une voix qui ne jouerait pas un double jeu (politique et terroriste) et travaillerait uniquement dans le sens de la paix. La fin des année 90 a connu un leader israélien qui aurait pu faire avancer les choses, si malheureusement il n’avait pas été assassiné pas un extrémiste. Car au final, une des bases du problème est aussi les extrémistes politiques des deux côtés.

 

Lors de nos discussions, il aura aussi été abordé le sujet des problèmes de gestion palestinienne, en l’occurrence à Gaza. Ils sont assez critiques, car Israël fourni eau, électricité et nourriture, mais en échange ils reçoivent des roquettes et des attaques (je cite seulement ce qu’on nous a dit).

 

Nous aurons aussi des échanges avec des jeunes pour qui l’armée n’est pas un lointain souvenir. L’armée a une grande place dans la vie des Israéliens, vu le temps que chaque jeune y passe. Personne ne semble remettre en cause un service aussi long, mais à demi-mot on nous dit que oui, quand on est armé jusqu’aux dents à 18 ans, et qu’on est dans une situation complexe où l‘on a peur, on peut tirer sans réfléchir. Est-il judicieux de confier la sécurité et la surveillance des zones conflictuelles à des jeunes de ces âges-là, je n’ai pas de réponse, mais la question est là aussi épineuse.

 

Tout n’est pas noir d’un côté et blanc de l’autre. Quand on écoute Israéliens et Palestiniens (hors extrémiste bien entendu), chaque discours semble cohérent et tombe sous le sens. Aucun des deux camps ne semble avoir de revendication inconsidérée, alors il faut probablement trouver une vérité entre les deux. Ce que je retiens en résumé, c’est qu’il y a une volonté de faire respecter les accords territoriaux de 1967, mais une autre de se protéger aussi comme il se doit. Reste à ce que la politique des deux côtés soit dorénavant à la hauteur de la volonté des peuples, et peut être que les instances internationales cessent la politique de l’autruche.

 

Jour 344 – De Eilat à Jérusalem

C’est seul que je vais faire la plongée ce matin, Clémence est fatiguée et préfère rester se reposer. Je pars seul avec la guide, la plongée se déroule normalement mais elle n’est pas exceptionnelle, et je la trouve bien courte. Il me reste encore pas mal d’air dans la bouteille. C’était beau, mais la guide n’était pas très agréable, je suis un peu déçu.

 

Le bon côté, c’est que je suis de retour tôt. Nous profitons de la fin de matinée et déjeunons à l’hôtel avant de nous rendre à la gare routière. On est content, car on retrouve un vrai bus, avec chacun un siège et de la clim.

 

Le bus remonte vers Jérusalem en longeant la mer Morte. Nous ne passons pas loin des falaises de Massada, et voyons sur la rive jordanienne en face où nous étions il y a quelques jours. Nous rentrons en Cisjordanie, du moins nous le croyons. J’avais une vision assez binaire des territoires palestiniens et israéliens, mais c’est bien évidemment plus complexe qu’il n’y parait, comme souvent quand on parle de la région. Le bord de la mer Morte est on nous a dit interdit aux Palestiniens. C’est sans traverser aucun check-point, et en découvrant sur les collines cisjordaniennes des colonies israéliennes que nous débarquons à la gare routière.

 

La ville est très moderne, c’est en tramway que nous rejoignons la porte de Damas, le point d’entrée principale dans la vieille ville. C’est un changement radical d’ambiance, plus arabe, avec de minuscules rues, pleins de vieux bâtiments et de vieilles pierres. Nous trouvons notre auberge de jeunesse qui sera notre camp de base pour 3 jours.

 

Le repas du soir nous est offert, après nous allons faire un tour dans les rues environnantes. Nous nous retrouvons complétement par hasard… devant le mur de lamentations ! C’est une grosse surprise, on est directement en immersion dans Jérusalem. On va quand même relire un peu l’histoire de la ville, pour être un peu plus au fait.

 

Le soir, nous discutons sur la terrasse de l’auberge avec un Français qui connait bien les deux pays pour y être venu souvent. Ce soir c’est le sujet des contrôles et des check point qui est abordé. C’est un coté que nous n’avons pas encore découvert, et qui est très complexe. Nous n’en avons jusqu’alors pas eu car même Jérusalem Est est sous contrôle israélien. Nous verrons demain, et nous en apprendrons probablement plus avec notre visite guidée prévue à Bethléem et Hébron.

Jour 343 – De Aqaba à Eilat

Nous ne nous éternisons pas à Aqaba qui n’aura été que l’étape d’un soir. Ça y est c’est la fin de notre semaine jordanienne, ce fut une jolie découverte. Mais avant d’aller traverser la frontière, il nous faut rendre notre voiture de location.

 

C’est là que la mission de la matinée commence. Il nous faut tout d’abord passer à la station-service pour remettre à niveau le réservoir. Il faut réussir à ne pas se faire arnaquer par le pompiste véreux, qui fait semblant de mettre de l’essence dans le réservoir et qui essaie de se faire payer le montant demandé quand même. Il a juste oublié qu’on sait comment fonctionne une pompe puisque on le fait nous même chez nous.

 

Ensuite, nous prenons la direction de l’aéroport à 8 kilomètres de là, car c’est l’endroit donné pour le retour. Enfin c’est ce que nous croyons car les militaires à l’entrée refusent de nous laisser passer, soi-disant il n’y a aucune agence de location de voiture ici. Nous essayons d’appeler le numéro que l’on nous a donné, puis tous les numéros possibles pour joindre l’entreprise de location mais personne ne décroche, voire les numéros de téléphone n’existent plus. Les militaires ne parlent pas un anglais super, mais ils appellent un de leur ami qui travaille à l’aéroport et parle mieux anglais. Ce dernier, avec un seul appel parvient à avoir l’information : l’agence est en ville, et à seulement 50 mètres de l’hôtel où nous étions encore ce matin !

 

Les militaires nous disent en revoir avec des grands sourires, comme quoi il ne faut pas se fier aux apparences des foi (on n’est jamais très à l’aise avec des militaires.). Notre sauveur nous guide jusqu’à l’agence, et appelle un taxi pour nous. Le retour de la voiture se passe bien, mais nous négocions ardemment avec l’agence pour qu’eux prennent en charge notre dépose à la frontière. Après tout, nous avons perdu pas mal de temps à cause d’eux, de leur fausse adresse et de leur numéro de téléphone non connecté.

 

Nous voici donc sur le départ du pays, le chauffeur de taxi nous dépose devant la barrière. Les formalités de sortie de Jordanie sont expéditives, et très vite nous nous retrouvons dans le petit no man’s land entre les deux pays. Au loin flottent les drapeaux d’Israël. Dès l’arrivée, on note le changement de pays, que ce soit au niveau des services de l’immigration, ou bien des bâtiments. La procédure d’entrée est moins compliquée qu’on ne l’aurait imaginé, mais on nous pose quand même des questions bizarres avant de nous laisser entrer.

 

Une fois sortis des douanes, nous reprenons un taxi pour aller à l’hôtel. Le changement de pays est flagrant, du taxi que l’on peut payer en CB, aux bâtiments, un peu tout nous ramène plus dans un pays dit « occidental » et nous éloigne de la Jordanie. Il y a un petit coté américain ici, et le changement en radical en quelques kilomètres est impressionnant.

 

Une fois les sacs posés, nous partons vers le centre-ville d’Eilat pour retirer des shekel à la banque, acheter nos billets de bus pour Jérusalem demain, et bien sûr déjeuner. La chaleur est écrasante et le changement d’urbanisme déroutant !

 

En milieu d’après-midi, c’est toujours en taxi que nous prenons la direction de la Marina pour aller faire une petite plongée en mer rouge, une première pour moi. Le centre de plongée nous a été conseillé par Zeev avec qui j’avais plongé en Australie, et que nous retrouverons à Tel Aviv en fin de semaine.

 

Un Israélien nommé David se joint à nous et à notre guide Yaëlle. Nous partons directement de la plage pour aller voir l’épave d’un ancien bateau militaire israélien qui a été coulé dans la baie pour le plus grand bonheur des plongeurs. Mais la plongée sera courte, très courte… David a peu de plongée au compteur et gère (très) mal sa flottabilité. Il fait le yoyo et finit par remonter en flèche depuis les 17 mètres où nous nous trouvons. Après 10 minutes, la plongée prend fin, nous remontons (doucement) pour le récupérer et rentrons.

 

Notre guide et le centre sont gênés de la tournure de la plongée, je suis quant à moi très déçu. Nous avons réservé un bus dans l’après midi demain et pourrons retenter une plongée dans la matinée, le centre fait un geste et ne nous fait pas payer celle-ci (même s’ils n’y sont pour rien au final).

 

Nous rentrons à l’hôtel, passons faire des courses au supermarché voisin en vu d’assurer notre autonomie alimentaire puis rentrons. Notre hébergement du soir est en fait le logement rattaché à un (autre) centre de plongée, mais il y a aussi des voyageurs qui ne plongent pas. Ce soir, tout le monde est rentré et il y a beaucoup de vie, et une population assez internationale aussi.

 

PS : la vidéo de la Jordanie est prête !

 

Jour 342 – Wadi Rum

Se réveiller couchés à l’ombre d’un rocher au milieu du désert est une expérience assez particulière, et aussi unique. C’est avec les yeux encore embués de sommeil que la lumière du jour finira par nous réveiller. La nuit ne fut pas excellente pour nous, Clémence fut attaquée par des fourmis, moi par des moustiques. Il a au final fait plus chaud que ce à quoi je me serais attendu, entre autres à cause des rochers voisins qui ont été chauffés toute la journée. Dans le groupe, certains semblent avoir dormi sans soucis, et George nous racontera au réveil son expérience de la nuit. Il s’est réveillé avec deux renards qui étaient tranquillement à côté de lui !

 

On profite du fait que le soleil n’a pas encore trop réchauffé l’atmosphère. Sanet et Saoud nous prépare un petit déjeuner de roi en plein milieu du désert. Une fois que nous sommes prêts, nous nous mettons en route pour une petite mise en jambe matinale. Nous partons tous avec Saoud, sauf Vanessa qui préfère rester en 4×4 avec Sanet.

 

Nous marchons une paire d’heures, à slalomer dans un canyon, et au milieu des massifs de grès. Saoud s’arrête sur chaque trace d’animaux et plantes pour nous faire deviner qui c’est ou ce que c’est. On n’est pas fort en devinette, mais on comprend qu’il y a plus de vie que ce qu’on aurait pu croire ici ! Le paysage serait un croisement parfait de la lune et de mars, s’il n’y avait aucune plante pour quand même amener un peu de vert par petites touches. Après avoir croisé un bédouin qui transporte son jeune dromadaire en pick-up, nous rejoignons le reste de la troupe en fin de matinée sous un rocher en forme de champignon géant. Nous sommes un peu abattus par la chaleur à ce moment-là et nous nous offrons une pause à l’ombre du rocher.

 

Pour la seconde étape, nous repartons tous en 4×4, c’est Chloé et George qui s’installent sur le toit cette fois-ci. Sanet nous arrête peu de temps après pour une nouvelle marche. Le duo du toit s’y jette avec Saoud, mais nous préférons tous les deux aller voir de plus près le troupeau de dromadaires qui est juste à côté. C’est super de les voir d’aussi près, ils sont super sympathiques et curieux. Nous faisons une petite séance photo avec eux. Par contre, nous constatons que leur berger leur met une sangle entre les pattes avant pour limiter l’amplitude de leurs mouvements, et les empêcher de courir… ça nous fait un peu mal au cœur de voir ça.

 

Une fois que nous avons récupéré le reste de la troupe, nous faisons quelques observations depuis le 4×4 (dont un pont de rochers entre deux sommets) et puis nous allons nous installer à l’ombre d’un massif pour déjeuner. On ressort les matelas et on s’installe confortablement pendant que Sanet se met aux fourneaux. La pause déjeuner est longue, et il reste beaucoup à voir alors nous accélérons un peu le mouvement pour remballer le camp.

 

Cette fois ci, on nous dépose pour marcher dans un canyon. Nous partons tous, mais Vanessa renoncera dès le début et préfèrera attendre que l’on revienne la chercher. On la comprend, car la « marche » est plutôt sportive, et parfois on est un peu plus près de l’escalade. Cependant, pour tous ce sera un de nos moments préférés de la journée. Nous glisser dans ce canyon nous permettra de voir de la végétation et des points de vue qui rompent un peu la monotonie du paysage de désert. Nous traversons avec succès ce massif rocheux, puis après un passage à travers un troupeau de chèvres surveillées par leur berger bédoin, nous retrouvons le 4×4 et Sanet. Nous récupérons Vanessa puis partons pour l’étape suivante.

 

C’est un nouveau pont de roches naturelles que nous découvrons, et cette fois-ci nous pouvons monter dessus. Bien entendu nous le faisons ! C’est le premier des lieux de désert que nous visitons où nous croisons d’autres touristes. On est contents car nos deux guides nous font vraiment découvrir un autre visage du Wadi Rom que celui proposé aux touristes habituellement.

 

Enfin, avant de prendre le chemin retour vers le village, nous faisons un dernier arrêt dans un canyon, surplombé par des falaises gigantissimes ! Ce lieu est aussi pour nous l’occasion de découvrir des pétroglyphes nabatéens encore en bon état. De retour sur le parking du village, nous laissons nos deux guides qui ont bien pris soin de nous, et nous laissons également les trois compères qui eux prennent la route pour Amman.

 

De notre côté, nous partons pour Aqaba, la grande ville balnéaire jordanienne qui est à une heure de route. Aqaba est collée à Israël, Eilat est voisine, et pas très loin non plus de la frontière avec l’Arabie Saoudite. Quand on y arrive, on découvre une ville bien différente de Amman, le côté balnéaire de la ville est bien présent et on pourrait presque y voir des similitudes avec la côte d’Azur.

 

En raison du long week-end de l’Aïd, les Jordaniens semblent tous s’être donné rendez-vous ici pour profiter de la mer Rouge. L’air est encore plus chaud que dans le désert, quoique plus humide forcément. Mais ce qui nous surprend, c’est le vent qui est lui aussi très chaud. Nous n’avons rien réservé avant et il nous faut trouver une chambre. Nous prenons la première disponible car vu le monde, le niveau de remplissage des hôtels est assez haut. Le plus important est la douche, après 24 heures dans le désert nous avons sérieusement besoin d’un décrassage. Nous sortirons rapidement pour dîner, mais retournons aussi rapidement profiter de l’air climatisé de la chambre.