Jour 217 – De Calama à Uyuni

La journée démarre tôt pour aller prendre le bus, cette fois-ci pas très loin de l’hôtel. Les rues de Calama en fin de nuit ne sont pas super accueillantes, le dépôt de la société de bus non plus. Heureusement qu’il y avait d’autres passagers car les portes ont ouvert à 6h10 pour un départ un 6h, on a failli croire que ce n’était pas le bon endroit.

 

La première partie du voyage jusqu’à la frontière entre le Chili et la Bolivie se passe plutôt bien. Entre deux siestes, je peux observer le lever de soleil sur les volcans enneigés, c’est plutôt beau ! Arrivés à 4000 mètres à la frontière, on descend une première fois pour faire les formalités de sortie du Chili, puis on reprend le bus. Là il s’arrête au milieu de nulle part entre deux tas de poubelles. Un autre bus arrive, nous devons changer de véhicule pour continuer. Plus précisément on échange avec ceux qui viennent de Uyuni et qui vont à Calama. On peut dire qu’on perd au change, et c’est un euphémisme. Le bus est ultra sale, peu confortable, les bagages sont à moitié dans la boue dans la soute mal isolée, mais surtout il n’y a pas de toilettes ! Et après coup, c’était là le principal problème.

 

Nous voilà embarqué dans notre bus de fortune, mais pas pour longtemps car nous arrivons à la frontière bolivienne. En quelques centaines de mètres entre les deux postes frontières, on voit très nettement la différence de niveau de vie entre les deux pays, et ce n’est clairement pas en faveur de la Bolivie ! Les formalités se font assez simplement, si ce n’est qu’il faut une nouvelle fois décharger les soutes pour passer les sacs au scanner. Notre douleur commence après, nous sommes à 230 kilomètres de Uyuni, et nous sommes censés arriver 2 heures après. Sur la carte il y a un petit bout de piste, puis une route nationale. Dans les faits, ce sera uniquement de la piste, et pendant 5 heures ! Sachant que l’invierno boliviano, le deuxième hiver est en avance, il pleut et la boue est au rendez-vous, ce qui ralenti vraiment la progression. C’est a priori l’humidité de l’été sur l’Amazonie qui vient se coincer sur la cordillère et créer les précipitations de cette période. Le bus est plein, mais le chauffeur prend au passage des gens qui font du stop le long de la piste, et ces derniers n’ont d’autres choix que de voyager debout dans l’allée.

 

De notre coté nous avons un siège c’est bien, mais en étant levés et partis depuis de longues heures, l’absence de toilettes devient très dure. Coté repas, nous avions prévu un petit déjeuner léger, mais pas un déjeuner en vue d’une arrivée à 16h ! Bon en vrai, il est au final 15h à l’arrivée car nous changeons de fuseau horaire et perdons une heure, bizarre sachant que nous avons voyagé vers l’est. A l’arrivée, en ouvrant la soute et histoire de bien finir le trajet, le sac de Marius tombe en plein dans une flaque de boue. La pluie aussi redouble de puissance alors que nous essayons de rejoindre l’hôtel tant bien que mal. Les rues de la ville sont en terre (avec un semblant de pavé parfois), mais avec cette pluie c’est plutôt de la boue et des rivières. On déchante aussi un peu à l’arrivée à l’hôtel, il va falloir revenir en mode plus roots il semble. Avec toute ces aventures, l’après-midi est très avancé, mais nous avons une tonne de chose à faire avant de pouvoir aller manger. En premier, échanger les pesos restant en bolivianos, puis retirer des bolivianos pour compléter. Malheureusement, le distributeur n’est pas coopératif et c’est au prix de 30 minutes au guichet de la banque que je parviens à avoir du cash. Une fois que c’est fait, direction l’agence de voyage pour confirmer et payer l’excursion avec laquelle nous partons demain.

 

L’agence nous dit que le tour sur 4 jours ne sera pas possible à cause de la météo, mais que ce sera sur 3 quand même. Dommage, l’avion pour partir est déjà réservé et non échangeable, nous resterons un peu bloqués ici. Aussi, le prix annoncé par mail n’était pas le bon, mais au prix d’une petite discussion on trouve un terrain d’entente. Par contre, il faut payer en cash, et je n’en ai pas retiré assez. Nous voilà repartis en expédition pour retirer à nouveau, cette fois ci sans problème ! Sur le chemin, je m’arrête pour acheter une carte sim, puis nous retournons à l’agence. Tout est calé ! Nous pouvons enfin aller manger ! Il est 18 heures heure locale, et nous faisons notre déjeuner / diner.

 

Ensuite, nous allons vers un hôtel conseillé par l’agence et réservons les nuits au retour de l’expédition, nous n’avons aucune envie de retourner dans celui de ce soir qui en plus d’être peu accueillant, est très excentré. Par contre, au moment de montrer mon passeport pour finaliser la réservation, impossible de le retrouver, une première en 7 mois ! Gros coup de panique, forcément ! Et là je me souviens, je l’ai oublié en achetant la carte sim quelques heures plus tôt. On part au pas de course, on traverse au plus vite les rues pour retourner à la boutique qui ouf ! est encore ouverte ! Et qui a gardé le précieux sésame bien au chaud, cette fois ci je m’en sors bien. Dernières courses avant de rentrer, quelques ravitaillements pour les trois jours, mais surtout un achat de bonnets (péruvien !). Il fait déjà froid à Uyuni qui est à 3600 mètres d’altitude, mais nous allons faire une incursion à plus de 5000 durant l’expédition, alors autant prévoir ! Le réseau est déjà capricieux en ville, donc il y a beaucoup de chance que nous soyons sans possibilité de connections et communication pendant les 3 prochains jours.