Jour 245 – De La Paz à Lima

Je tente de rejoindre ce matin l’aéroport par le moyen le plus économique, des navettes en minibus. J’avais beau avoir repéré l’endroit de départ, après 45 minutes d’attente au milieu d’une circulation et donc d’une pollution intense, le premier minibus se présente… mais ne s’arrête pas ! Je n’ai plus le temps d’attendre, je suis obligé de prendre un taxi pour monter jusqu’à El Alto et l’aéroport.

 

Le trajet se décompose en deux, je fais mon entrée au Pérou par Cuzco. L’atterrissage est impressionnant, la ville se trouve à un tout petit peu plus de 3000 mètres d’altitude (soit à peine moins que la Paz) mais entre deux chaînes de montagnes assez serrées. L’avion pour atteindre la piste se retrouve donc à s’enfiler dans le corridor entre les deux et les montagnes semblent très très proches. Je n’ai pas le temps de profiter de Cuzco (nous y reviendrons plus tard), une fois les formalités d’immigration remplies, je dois sortir de l’aéroport, pour y re rentrer immédiatement et m’enregistrer pour le vol à destination de Lima qui part une paire d’heures plus tard. Je constate d’ailleurs qu’ à ce moment-là, au moins 75% des vols en provenance de Cuzco partent pour Lima, avec plusieurs compagnies. La liaison semble être très fréquente entre les deux villes. La vue au décollage est tout aussi belle, et pendant un moment je peux observer les montagnes très vertes (mais sans forêts) de la région.

 

Avant l’atterrissage à Lima, nous survolons un peu le Pacifique, que je retrouve après presque deux mois, et les côtes Péruvienne avec pleins de petits ilots. A l’arrivée à l’aéroport de Lima, Pablo le chauffeur de l’hôtel que nous avons réservé me récupère. Après des semaines en altitude avec des températures tempérées, voir carrément froides, retrouver une chaleur intense est un choc. L’aéroport se trouve assez loin du centre-ville, mais surtout la ville est très étendue. Sur les 36 millions d’habitants au Pérou, Pablo m’explique qu’il y en a au moins 17 millions qui vivent à Lima et sa banlieue. L’aéroport m’a semblé très moderne, mais la banlieue ne me dépayse pas trop de la Bolivie. Le centre historique lui par contre diffère beaucoup, tout y est très propre et bien entretenu. Au premier coup d’œil, la population semble aussi beaucoup plus multiculturelle qu’en Bolivie.

 

Je pose mes affaires à l’hôtel España, l’endroit est complétement fou. C’est un mix entre un musée, un hôtel et un immeuble d’habitation. Il y a même un paon, un vrai de vrai bien vivant qui se balade dans les couloirs et sur les toits. Je fais un premier tour dans le centre-ville en fin d’après-midi pour accomplir la mission d’achat de carte sim, j’y découvre des rues piétonnes et commerçantes fort agréables, mais pas forcément très typiques. On pourrait presque être dans n’importe quelle grande ville, ça ne leur enlève pas leur charme pour autant. En retournant vers l’hôtel, je passe à côté de la Plaza de Armas, la place principale. Mais cette dernière est fermée par un dispositif policier. Une fois à l’hôtel, j’entends une manifestation éclater, et j’ai même des fumées de fumigènes qui parviennent jusqu’à ma chambre par la fenêtre. Je reste à l’abri le temps que ça se calme. Je ressors pour manger le soir, mais je ne m’attarde pas trop car le dispositif policier est encore plus gros et plus hermétique autour du la place centrale. J’ai cherché, mais je n’ai pour le moment pas d’explication sur la raison des manifestations de ce soir.