Le trajet en avion se fait avec peu de sommeil, mais malgré tout il est assez confortable car nous avons changé de place dans le vol Nairobi-Dubaï pour des sièges avec plus d’espaces (sans rien ne demander à personne, c’est plus simple). Nous faisons notre escale dans le gigantesque aéroport de Dubaï pendant ce qui aurait dû être notre nuit.
A l’arrivée à Amman, nous nous acquittons des formalités douanières rapidement car nous avons auparavant acheté le Jordan Pass. C’est un billet unique pour 40 sites dont Petra qui permet d’être exempté du cout du visa. Après une petite frayeur sur l’arrivée des bagages, nous sortons finalement du terminal. Pour notre semaine en Jordanie, et afin de nous faciliter la vie nous avons fait le choix de louer une voiture. A la base nous avions choisi une petite économique, mais la compagnie de location nous fait la (bonne) surprise de nous surclasser, on est ravis !
Dès la sortie de l’aéroport on est complétement dépaysés. Déjà on retrouve la chaleur, le soleil et le ciel bleu, on passe de l’hiver équatorial à l’été. Aussi, on s’imaginait un peu ça mais l’environnement est assez désertique, entre les maisons et le sol sans trop de végétation, c’est le blanc et l’ocre qui dominent le paysage. Je dois aussi renouer avec la conduite à gauche, ce qui ne m’était pas arrivé depuis un long moment. Je me rends aussi compte que j’avais bien pris les réflexes opposés, j’ai pour la première fois l’impression de conduite à l’envers avec ce sens qui est pourtant celui dans lequel j’ai appris.
Le clignotant est une option apparemment donc il faut être vigilent pendant le trajet qui nous mène de l’aéroport jusqu’au centre-ville de la capitale, aussi car la circulation est dense aux abords de la ville. Quand on aperçoit Amman pour la première fois, on se demande vraiment comment une ville a pu se développer ici, sur ce terrain qui semble si aride. Une fois arrivés vers l’hôtel, la complexité est de trouver une place où se garer jusqu’à demain matin car nous n’aurons pas besoin de la voiture dans la ville pour aujourd’hui (la mission prendra une heure et plusieurs tours de quartier)
Une fois la voiture garée, et les affaires posées à l’hôtel, une nouvelle mission de présente : trouver où manger pour le déjeuner dans une ville en plein ramadan. La ville est au ralenti, seule quelques commerces sont ouverts mais aucuns restaurants, après plusieurs essais infructueux nous trouverons finalement un hôtel qui sert. Cette petite balade dans la ville nous fait un peu un changement brutal, pour la langue déjà puisque nous devons oublier nos rudiments de swahili pour essayer de mémoriser un peu d’arabe. L’anglais marche quand même ici, mais juste un petit peu. Ce que nous constatons d’emblée, c’est que hormis les chauffeurs de taxis qui sont très intéressés (et pas dans le bon sens), tous les gens que nous croisons sont super gentils et accueillants avec nous.
Après le déjeuner, notre petite nuit se fait sentir mais nous nous motivons pour visiter un peu Amman. Nous prenons la direction de la citadelle, et pour y accéder ça grimpe fort, et en plein soleil. Le lieu est une place forte, à l’origine de la ville qui s’est construite autour. De là nous découvrons d’ailleurs la géographie de la ville, construite sur de hautes collines et dans les corridors créés entre ces dernières. La ville semble démesurée, et à perte de vue on voit les immeubles carrés et blancs qui s’étalent. Le son des mosquées semble comme flotter au-dessus de la cité.
La citadelle a connu beaucoup d’époques, tout comme la région, et les ruines qui restent peuvent l’attester. Des Romains, aux Babyloniens, puis aux Perses, aux Ottomans et enfin la période arabe et musulmane. Le protectorat britannique lui n’a pas vraiment laissé de trace, si ce n’est la création du royaume (avec une monarchie constitutionnelle) en 1946 après l’indépendance.
De la citadelle, la vue est imprenable sur la ville, et en contre bas sur les flancs de la colline en face, nous découvrons l’amphithéâtre romain. Nous descendons pour le voir de plus près, ça me rappelle un séjour en Turquie il y a quelques années. Je monte tout en haut de l’édifice qui pouvait accueillir 6000 personnes (un vrai Zenith !), et profite de la superbe vue sur les gradins, et la citadelle en face. Nous visiterons le petit musée adjacent qui présente entre autres les tenues traditionnelles de la région. Puis, abattus par la fatigue et la chaleur (nous repenserons à quand nous avions froid pendant l’ascension du Kilimandjaro), nous rentrons nous reposer à l’hôtel. Nous tombons dans un sommeil profond et bien plus long que nous ne l’avions prévu.
La nuit est tombée quand je mets le nez dehors pour aller nous chercher un repas pour ce soir. La ville semble s’être métamorphosée, il fait plus frais, les lumières brillent dans les rues, tout le monde est de sortie et les restaurants et commerces sont ouverts. Pour ce soir, je prends juste un shawarma à emporter et nous mangeons à l’hôtel. C’est une nouvelle adaptation culinaire qu’il nous faut faire, mais aussi une adaptation à la monnaie locale. Car après avoir payé en milliers (voir en millions) en Tanzanie, en centaines au Kenya, nous découvrons ici le dinar jordanien qui lui est plus fort que l’euro. Nous devons donc payer avec beaucoup de piastres (la division des dinars), et nous adapter au coût de la vie qui n’est pas aussi bon marché que nous l’aurions imaginé. En tant que gourmand, c’est avec joie que je retrouve les pâtisseries orientales pour le dessert, accompagnées d’un petit thé à la menthe gentiment offert par la gérante de l’hôtel.