Le réveil est beaucoup trop tôt, nous ne nous sentons clairement pas reposés quand à 5h30 il faut se lever. Gabriela (l’assistante de Sam) s’est gentiment levée pour nous dire au revoir et nous mettre à disposition un petit déjeuner, c’est adorable. Nous lui faisons un au revoir chaleureux, elle retourne se coucher, et nous montons dans le bus qui est ponctuel.
Nous ne sommes que quatre dans un bus normal. Nous avons pris un service dit de luxe pour ne pas trop souffrir du voyage, on comprend que « de luxe » c’est l’équivalent de normal pour nous, un siège par personne en fait. De Moshi, nous nous rendons en premier lieu à Arusha, là nous changeons de bus.
Le bus qui repart est un peu plus plein mais nous avons chacun un siège, alors c’est l‘essentiel. Notre voisin de rangée est un missionnaire canadien, plus précisément québécois. Nous entamons la conversation avec lui (en français bien sûr), il a vécu dans plein de villes et a un parcours intéressant. Actuellement il vit à Nairobi, il connait bien la région, mais il a aussi vécu à Jérusalem et peut nous glisser quelques conseils pour la dernière étape du voyage. Il nous surprendra en nous racontant qu’il est un des administrateurs de Bayard Presse, et qu’il fut à l’origine de la revue « J’aime lire » que nous avons tant aimée dans notre enfance.
Une paire d’heures après Arusha, nous arrivons à la frontière kenyane. Les bureaux d’immigrations des deux pays sont réunis dans un même bâtiment pour faciliter le transit. La sortie de Tanzanie est sans souci, si ce n’est que l’on nous pose beaucoup de questions sur notre parcours et les lieux visités, apparemment rester un mois dans le pays sans agence est toujours très surprenant. Comme nous avions fait notre visa en ligne avant, l’entrée au Kenya se fait très rapidement.
Avant de sortir du bâtiment, on nous fait ouvrir nos sacs pour la fouille. La seule chose qui retiendra l’attention du douanier sera nos sacs plastiques que nous réutilisons à outrance pour protéger vêtement et affaires. Il nous fera jeter tout ceux qu’il verra, c’est très bizarre. Nous échangeons nos derniers shilling tanzaniens en shilling kenyans, puis après la marée de vendeuses de bracelets massai, nous remontons dans le bus. Après un dernier contrôle des passeports par une militaire kenyane, le bus repart pour Nairobi.
Il nous reste 170 kilomètres à faire, la route ne sera interrompue qu’une fois par le passage d’un gigantesque train de marchandises de la société indienne Tata. Notre compagnon de voyage canadien nous avouera même qu’en 5 ans au Kenya, c’est la première fois qu’il voit passer un train, c’est pour dire si le rail est peu utilisé. L’arrivée dans Nairobi se fait dans de gros embouteillages. Après différents arrêts pour déposer le passagers, le chauffeur nous laisse auprès du gérant de l’agence avec laquelle nous avons traitée pour notre trajet. Il nous met dans une voiture pour que nous allions jusqu’au Airbnb réservé, notre destination finale.
Notre première impression de Nairobi est une similarité certaine avec l’Inde, principalement avec Bombay. Seule la population change bien sûr, quoique nous croisons quelques Indiens. Dans le centre il y a quelques bâtiments coloniaux britanniques, mais l’urbanisation semble assez sauvage. Il y a du monde partout, à pied et en voiture et notre chauffeur peine à se faufiler. Plus nous nous rapprochons de notre lieu d’hébergement, plus nous avons l’impression d’être dans un bidonville, nous ne sommes pas super à l’aise. Le chauffeur est au téléphone avec Lucy, notre hôte, mais il peine à trouver l’endroit. Il s’agit en fait d’une résidence sécurisée au fond d’une allée. Lucy n’est pas là, mais c’est le gardien qui nous ouvre et nous conduit jusqu’à l’appartement.
Ce n’est clairement pas le plus bel endroit, ni celui que nous avions imaginé pour nous reposer. Clémence est très fatiguée et tombe de sommeil, j’attends Lucy pendant ce temps. Après les présentations rapides, puis l’organisation de la laundry (elle fera venir une voisine pour laver notre linge, les machine à laver n’existent pas ici apparemment et c’est toujours à la main que ça se fait). Je sors ensuite dans le quartier pour faire un petit repérage, je ne trouve pas de quoi acheter une carte sim, ni de supermarché. Je me sens un peu comme un intrus en parcourant les trottoirs du quartier, l’environnement est hyper pollué, c’est irrespirable. Je finis par aller prendre un repas à emporter (les sacs plastiques sont en effet interdits ici, il n’y en a pas chez Lucie et les magasins donnent de petits sacs en tissu), puis je rentre retrouver Clémence à l’appartement. Nous finissons notre journée en autarcie dans le logement, Lucy nous laissera seuls ce soir, nous avons l’appartement tranquille pour nous.