Jour 330 – Kilimandjaro, jour 5 : Clap de fin et retour à Moshi

Au milieu de la nuit lorsque je parviens à me motiver pour aller aux toilettes malgré le froid saisissant, j’ai la chance de tomber nez à nez en sortant de la cabane avec un Dik-dik de Kirk. Il s’agit d’une espèce d’antilope naine, nous n’avions pas eu la chance d’en voir de jour, c’est donc une sacrée chance de me trouver à moins de 5 mètres d’elle comme ça. La nuit est sans nuages et j’ai du coup une superbe vue sur le ciel étoilé, c’est toujours un peu magique.

 

Le matin, nous partons à 7hTFT (Tanzanian Flexible Time, comme dit notre guide), ce qui veut dire 8 heures. Nous devons faire sur la matinée l’équivalent des deux étapes montées les deux premiers jours. Nous sommes cassés de la journée d’hier, mais le retour nous motive, surtout que le soleil est avec nous. Le chemin est agréable, la végétation se fait de plus en plus haute et nous croisons par hasard un petit caméléon qui traversait le chemin. Au bout de trois heures, et après avoir croisé pleins de marcheurs qui montent, nous arrivons à la Mandara Hut. Nous avons vraiment été chanceux quant au monde présent, car quand on sait que la Horombo Hut peut accueillir 300 personnes, nous prenons conscience que nous étions vraiment très très peu.

 

Nous faisons une petite pause à la Mandara Hut avant de nous attaquer à la dernière partie à travers la forêt. En redémarrant, nous tombons cette fois ci nez à nez avec un singe. J’avais le deuxième jour vu une ombre de singe passer, mais là nous l’avons devant nous, et clairement des comme ça nous n’en avions jamais vu. Il s’agit d’un Colobe guéréza, il a un pelage noir, avec deux lignes de longs poils blancs qui se finissent dans une queue blanche à poil long. On dirait vraiment une gigantesque peluche toute douce ! Nous n’en recroiserons pas plus tard, c’était une chance de le voir.

 

Nous attaquons la deuxième moitié de la descente avec une impatience d’arriver assez certaine. Cette partie, malgré le fait que le chemin soit super agréable et peu difficile nous semble interminable. Nous essayons d’apprendre des chansons en swahili, et nous papotons aussi. Finalement, à presque 14 heures nous parvenons à la Marangu Gate, ça y est, nous sommes au bout de ce périple. On prend petit à petit conscience du chemin parcouru, nos pieds en tout cas eux en sont bien marqués.

 

A l’arrivée à la voiture, les porteurs et guides nous entourent, puis nous chantent deux chants de célébrations pour le succès de l’ascension. Nous avons essayé d’apprendre les paroles et tentons de chanter avec eux. Nous faisons ensuite une petite cérémonie autour de la distribution d’un pourboire et des discours de remerciements. Après un au revoir chaleureux avec les quatre hommes qui auront été notre soutien logistique pendant ces 4 jours (trois porteurs et un cuisinier), nous partons en voiture avec Magnus et Emmanuel.

 

Nous nous arrêtons sur la route pour déjeuner. En réalité, nous nous arrêtons chez la mère de Magnus qui nous a cuisiné un vrai plat traditionnel, le ragout de banane. Nous dégustons avec plaisir le plat, nous avons bien faim vu l’heure avancée de l’après-midi.

 

De retour à Moshi, et après quelques détours logistiques pour nous éviter de retourner dans le centre plus tard, Magnus nous raccompagne jusqu’à l’hôtel. Avec Emmanuel ils nous font une petite cérémonie de remise des certificats. Nous sommes officiellement arrivés jusqu’au sommet avec notre petit papier qui le prouve. Nous faisons un au revoir chaleureux à Magnus, Emmanuel lui repassera un peu plus tard pour nous dire au revoir.

 

Nous pouvons enfin profiter de ce moment que nous attendions avec impatience : la douche chaude. Il faut ensuite refaire les sacs, et je m’attèle à la mise à jour du carnet de voyage. Nous pouvons dîner à l’hôtel, et retrouver un peu nos amis bénévoles pour leur raconter notre épopée. Nous essayons de tout préparer ce soir car demain nous partons très tôt pour une nouvelle étape : direction le Kenya !