Jour 217 – De Calama à Uyuni

La journée démarre tôt pour aller prendre le bus, cette fois-ci pas très loin de l’hôtel. Les rues de Calama en fin de nuit ne sont pas super accueillantes, le dépôt de la société de bus non plus. Heureusement qu’il y avait d’autres passagers car les portes ont ouvert à 6h10 pour un départ un 6h, on a failli croire que ce n’était pas le bon endroit.

 

La première partie du voyage jusqu’à la frontière entre le Chili et la Bolivie se passe plutôt bien. Entre deux siestes, je peux observer le lever de soleil sur les volcans enneigés, c’est plutôt beau ! Arrivés à 4000 mètres à la frontière, on descend une première fois pour faire les formalités de sortie du Chili, puis on reprend le bus. Là il s’arrête au milieu de nulle part entre deux tas de poubelles. Un autre bus arrive, nous devons changer de véhicule pour continuer. Plus précisément on échange avec ceux qui viennent de Uyuni et qui vont à Calama. On peut dire qu’on perd au change, et c’est un euphémisme. Le bus est ultra sale, peu confortable, les bagages sont à moitié dans la boue dans la soute mal isolée, mais surtout il n’y a pas de toilettes ! Et après coup, c’était là le principal problème.

 

Nous voilà embarqué dans notre bus de fortune, mais pas pour longtemps car nous arrivons à la frontière bolivienne. En quelques centaines de mètres entre les deux postes frontières, on voit très nettement la différence de niveau de vie entre les deux pays, et ce n’est clairement pas en faveur de la Bolivie ! Les formalités se font assez simplement, si ce n’est qu’il faut une nouvelle fois décharger les soutes pour passer les sacs au scanner. Notre douleur commence après, nous sommes à 230 kilomètres de Uyuni, et nous sommes censés arriver 2 heures après. Sur la carte il y a un petit bout de piste, puis une route nationale. Dans les faits, ce sera uniquement de la piste, et pendant 5 heures ! Sachant que l’invierno boliviano, le deuxième hiver est en avance, il pleut et la boue est au rendez-vous, ce qui ralenti vraiment la progression. C’est a priori l’humidité de l’été sur l’Amazonie qui vient se coincer sur la cordillère et créer les précipitations de cette période. Le bus est plein, mais le chauffeur prend au passage des gens qui font du stop le long de la piste, et ces derniers n’ont d’autres choix que de voyager debout dans l’allée.

 

De notre coté nous avons un siège c’est bien, mais en étant levés et partis depuis de longues heures, l’absence de toilettes devient très dure. Coté repas, nous avions prévu un petit déjeuner léger, mais pas un déjeuner en vue d’une arrivée à 16h ! Bon en vrai, il est au final 15h à l’arrivée car nous changeons de fuseau horaire et perdons une heure, bizarre sachant que nous avons voyagé vers l’est. A l’arrivée, en ouvrant la soute et histoire de bien finir le trajet, le sac de Marius tombe en plein dans une flaque de boue. La pluie aussi redouble de puissance alors que nous essayons de rejoindre l’hôtel tant bien que mal. Les rues de la ville sont en terre (avec un semblant de pavé parfois), mais avec cette pluie c’est plutôt de la boue et des rivières. On déchante aussi un peu à l’arrivée à l’hôtel, il va falloir revenir en mode plus roots il semble. Avec toute ces aventures, l’après-midi est très avancé, mais nous avons une tonne de chose à faire avant de pouvoir aller manger. En premier, échanger les pesos restant en bolivianos, puis retirer des bolivianos pour compléter. Malheureusement, le distributeur n’est pas coopératif et c’est au prix de 30 minutes au guichet de la banque que je parviens à avoir du cash. Une fois que c’est fait, direction l’agence de voyage pour confirmer et payer l’excursion avec laquelle nous partons demain.

 

L’agence nous dit que le tour sur 4 jours ne sera pas possible à cause de la météo, mais que ce sera sur 3 quand même. Dommage, l’avion pour partir est déjà réservé et non échangeable, nous resterons un peu bloqués ici. Aussi, le prix annoncé par mail n’était pas le bon, mais au prix d’une petite discussion on trouve un terrain d’entente. Par contre, il faut payer en cash, et je n’en ai pas retiré assez. Nous voilà repartis en expédition pour retirer à nouveau, cette fois ci sans problème ! Sur le chemin, je m’arrête pour acheter une carte sim, puis nous retournons à l’agence. Tout est calé ! Nous pouvons enfin aller manger ! Il est 18 heures heure locale, et nous faisons notre déjeuner / diner.

 

Ensuite, nous allons vers un hôtel conseillé par l’agence et réservons les nuits au retour de l’expédition, nous n’avons aucune envie de retourner dans celui de ce soir qui en plus d’être peu accueillant, est très excentré. Par contre, au moment de montrer mon passeport pour finaliser la réservation, impossible de le retrouver, une première en 7 mois ! Gros coup de panique, forcément ! Et là je me souviens, je l’ai oublié en achetant la carte sim quelques heures plus tôt. On part au pas de course, on traverse au plus vite les rues pour retourner à la boutique qui ouf ! est encore ouverte ! Et qui a gardé le précieux sésame bien au chaud, cette fois ci je m’en sors bien. Dernières courses avant de rentrer, quelques ravitaillements pour les trois jours, mais surtout un achat de bonnets (péruvien !). Il fait déjà froid à Uyuni qui est à 3600 mètres d’altitude, mais nous allons faire une incursion à plus de 5000 durant l’expédition, alors autant prévoir ! Le réseau est déjà capricieux en ville, donc il y a beaucoup de chance que nous soyons sans possibilité de connections et communication pendant les 3 prochains jours.

 

Jour 216 – De San Pedro de Atacama à Calama

C’est une journée transport et transit en prévision. Ce matin nous avons le temps de prendre notre temps. La seule activité sera de passer à la boulangerie française de San Pedro, « La Franchuteria ». Nous nous faisons plaisir pour un petit pique-nique aux saveurs du pays !

 

Vers midi il est temps de rejoindre la gare routière, puis de prendre le bus pour Calama, la grande ville la plus proche. Nous disons au revoir aux magnifiques paysages de la région qui nous font un dernier salut et nous offrent un beau souvenir. A l’arrivée à Calama, il s’avère que la gare de bus de la compagnie avec laquelle nous sommes venus est un peu loin de l’hôtel. Il nous faut marcher 2 kilomètres pour le rejoindre. Je comprends aussi qu’à Calama il n’y a pas de gare routière centrale, mais que chaque compagnie (ou presque) a son dépôt de départ. Par chance, celui de demain matin est à 300 mètres de l’hôtel !

 

Nous trainons à l’hôtel le reste de l’après-midi, je profite avec plaisir de la terrasse ensoleillée sur le toit. La ville n’a pas un intérêt touristique majeur, et nous ne ressortons que pour diner le soir. Nous trouvons un petit boui boui juste à côté, avec des prix comme nous n’en avions pas vu depuis longtemps ! Car la vie à San Pedro est quand même cher, autant qu’en Argentine. En même temps, cela parait assez normal pour une oasis en plein désert.

 

Comme c’est le dernier jour au Chili, j’ai fait la sélection de photos et publié la page sur le site :

https://carnetdevoyages.xyz/voyages/amerique-du-sud/chili/

 

Jour 215 – San Pedro de Atacama, « Trekking Puritama »

Le démarrage de la journée se fait un peu moins tôt que les jours précédents et c’est tant mieux. Le minibus du jour passe nous chercher avec Oscar au volant, et Lorena et Miguel comme guides. Cette fois-ci nous ne sommes pas les derniers à être récupérés donc nous faisons 3 fois le tour de San Pedro pour le ramassage du groupe. Aujourd’hui nous sommes les deux seuls français au milieu d’un groupe uniquement brésilien, en dehors de Oscar, Lorena et Miguel qui eux sont chiliens.

 

Oscar nous dépose au début du chemin, presque à l’entrée du canyon après une trentaine de kilomètres par la route. Le chemin commence par une petite ascension, on sent qu’une partie des participants n’est pas habituée à la marche. Le groupe est un peu trop grand à mon goût pour pouvoir faire le trekking dans des conditions agréables et fluides pour tous, mais bon il faut faire avec, l’annulation du Salar de Tara a fait gonfler les groupes. Le début du parcours se fait dans un environnement un peu aride, entouré de roches et de grands cactus. Ces derniers grandissent de 1 à 5 centimètres par an, vu les hauteurs constatées il y a plusieurs centenaires parmi eux ! Nous descendons ensuite dans le canyon et découvrons la rivière Puritama, ce qui signifie « eau chaude » en langage indigène. Un peu plus bas, en venant ici en minibus nous avions traversés sa cousine qui s’appelle Purifica, qui signifie « eau froide » cette fois-ci. Les deux se rejoignent un peu en aval de notre position. L’eau de la Puritama est effectivement plutôt agréable, c’est aussi la conséquence du magma présent ici à faible profondeur. Des thermes se sont d’ailleurs installés un peu en amont du canyon.

 

Nous parcourons le canyon pendant une paire d’heures avec au programme plein de végétation assez luxuriante, des viscachas que l’on voit plus près qu’hier et des refuges et abris de bergers construit en pierre. Avant de remonter et sortir du canyon pour retrouver Oscar et le bus, nous faisons une pause au bord d’une piscine naturelle formée par la rivière. Pendant la baignade, Miguel surveille aux jumelles l’éventuelle arrivée d’un garde. Les thermes voisins souhaitent garder l’exclusivité des eaux et voient d’un mauvais œil ces baignades gratuites sous leur nez. Marius s’en donne à cœur joie dans l’eau tiède, ainsi qu’une grosse partie du groupe. Je préfère rester en observateur pour ma part. En tout cas, nous ne faisons pas repérer et chacun peut profiter tranquillement de cette demi-heure de pause avant de terminer le trekking.

 

Nous remontons tous dans le bus pour nous rendre dans un endroit sympa pour une pause sandwichs d’après marche. Nous nous retrouvons sur un promontoire qui nous offre une vue somptueuse sur les différentes cordillères qui entourent le désert et le salar d’Atacama, une bonne note finale. De retour à San Pedro, nous retournons passer l’après-midi à l’hôtel avant de retrouver Mélanie et Pierre le soir pour dîner tous ensemble.

 

L’après-midi m’aura permis de finaliser le montage vidéo sur les excursions faites dans la région de San Pedro de Atacama :

https://youtu.be/EvgEmDsT_IA

 

Jour 214 – San Pedro de Atacama, « Geysers del Tatio »

Le réveil pique vraiment beaucoup ce matin pour le départ à 5 heures. Nous retrouvons avec joie notre guide Lasse avec qui nous étions avant-hier. A peine installés dans le minibus, nous sombrons à nouveau dans le sommeil jusqu’à l’arrivée au site une heure et demie plus tard. L’endroit est très prisé, surtout le matin tôt pour bien profiter des geysers. Le site est aussi ultra encadré car il peut être un peu dangereux si on s’approche trop des geysers en question. Arrivés sur site, le jour commence à peine à percer, et vue la couche de nuages le soleil ne va pas se montrer tout de suite. Le décor est impressionnant et un peu irréel. Il fait 3 degrés, il pleut encore un peu ici, et les sommets autour de nous sont enneigés. Dans le bassin devant nous, nous voyons déjà à distance des dizaines de fumerolles qui indiquent l’emplacement des geysers. L’endroit est le 3ème plus grand bassin géothermique du monde (après Yellowstone aux US et un en Russie), mais il est le plus grand de l’hémisphère sud, et très certainement le plus haut puisque nous sommes à nouveau à 4300 mètres d’altitude. Nous avons superposé les couches au maximum pour combattre le froid mais je n’avais pas trop prévu de vêtements « hiver » dans mon sac. Cependant, vu le spectacle, on oublie vite le froid ! C’est subjuguant !

 

Lasse nous explique de façon très intéressante (comme toujours) le fonctionnement des geysers, et le pourquoi de leur formation. Les jets d’eau ne sont pas forcement très haut, 4 mètres pour le plus grand, quelques centimètres pour la plupart. Mais l’eau est à 85° à sa sortie, réchauffée par du magma présent 15 à 30 mètres sous nos pieds. Le magma est formé par le frottement entre la plaque pacifique et la plaque sud-américaine, qui continuent de pousser et de faire grandir la cordelière, et qui par frottement chauffent fortement et font fondre les roches. Il nous montre aussi les contours des trous de geysers qui sont plein de couleurs. Ceci n’est pas dû à l’oxydation des différents composés contenus dans l’eau et les roches, mais à la présence ici de milliers de bactéries unicellulaire qui peuplent l’endroit et profitent de la chaleur. Ces bactéries sont considérées comme similaires à celle qui ont été à l’origine du développement de la vie sur terre. Un peu plus loin, une communauté de crapauds profite de la rivière qui s’écoule des geysers et d’une eau encore à 25° pour vivre paisiblement. Nous voyons aussi quelques vigognes et flamants roses qui sont venus se perdre à cette altitude.

 

Après un super petit déjeuner revigorant (avec un pain au chocolat !!!!!), nous nous rendons dans une piscine naturelle de l’autre côté du site. Je suis un peu démotivé avec le froid, mais comme Marius veut absolument y aller je suis un peu forcé de l’accompagner. On ne va pas se mentir, se mettre en maillot de bain par 3° ça nécessite un peu de folie, ou d’abnégation de soi ! La traversée entre les cabines et le bassin se fait en courant pour aller se réfugier au chaud dans l’eau. Et là, je dois bien avouer que c’était vraiment et totalement génial et fou ! Au bout de quelques minutes l’eau semble un peu froide mais on se trouve un coin de bassin près des arrivées d’eau chaude pour profiter de la vue sur les montagnes enneigées et les fumerolles, en étant confortablement le corps au chaud. La sortie est très douloureuse, mais on va dire que c’était vivifiant ! Et que l’on en a bien profité !

 

Nous repartons du site en direction de San Pedro. Un premier arrêt sur la route nous permet de découvrir la laguna Putana, avec ses colonies d’oies Andine, et de canards à bec bleu. Les vigognes et les flamants roses sont encore de la partie pour notre plus grand plaisir ! On fait une petite marche très vivifiante au vu du vent glacial le long de la lagune. Une grande partie du groupe sera d’ailleurs resté au chaud dans le bus (bizarrement, les seuls dehors ont été les français du groupe). Sur la route en venant ici, nous avions aussi eu l’honneur de pouvoir observer deux viscachas tranquillement posés sur des rochers. Il s’agit d’un rongeur qui visuellement serait un mix entre un lapin et un écureuil, mais qui est de la famille des chinchillas en réalité.

 

Le dernier arrêt du tour d’aujourd’hui se fait au petit village haut perché (encore 4000 mètres d’altitude) de Machuca. Il n’y a pas un grand intérêt à part la minuscule église du 16ème siècle. C’est surtout un arrêt touristique pour ceux qui auraient envie de goûter des brochettes de lamas. D’ailleurs, en repartant nous voyons les troupeaux qui paissent tranquillement dans les prairies en contrebas du village. De retour à San Pedro, et après avoir chaleureusement remercié Lasse, et dit au revoir à Pierre et Mélanie, nous allons avec Marius déjeuner une nouvelle fois au El Huerto et son superbe jardin. Nous passons l’après-midi à l’hôtel entre sieste et autres occupations distrayantes. Les nuages sont descendus de la montagne et fait assez rare pour être noté il pleut à San Pedro. C’est bien pour les nappes phréatiques de la région, mais par conséquence et malheureusement pour nous, l’agence Flamingo avec qui nous faisons nos expéditions m’informe que le tour de demain est annulé. Nous devions aller à 4800 mètres d’altitude dans le Salar de Tara, ce devait être le point d’orgue de nos visites. Mais s’il pleut ici, il neige là-haut, et les pistes deviennent impraticables et trop dangereuses. Nous faisons donc un saut à l’agence pour voir par quoi nous pourrions remplacer cette sortie. Nous réservons donc un petit trekking guidé d’une demie journée dans le Canyon de Puritama, non loin du village de Machuca où nous sommes passés aujourd’hui.

 

 

 

Jour 213 – San Pedro de Atacama, « Lagunas Altiplanicas »

Le réveil sonne tôt, mais on passe nous chercher à l’hôtel directement, facile ! Nous retrouvons Pierre et Mélanie rencontrés hier. Notre guide du jour est une française qui s’appelle Pauline, notre chauffeur lui est chilien s’appelle Daniel. Notre premier arrêt se fait à la Laguna Chaxa, en plein milieu du désert de sel. Le désert de sel d’Atacama a une conception différente de celui d’Argentine ou d’Uyuni. Ici, pas de grande étendue blanche, mais un mélange de sel et d’argile à perte de vue. Le réseau de rivières souterraines descendant de la cordillère des Andes ressort ici par évaporation en remontant grâce à la chaleur intense du désert, et fait aussi remonter le sel contenu dans le sol en même temps (en gros). Le fait que l’endroit reçoive très peu de pluie (quand même un peu plus que la vallée de la lune, mais moins qu’en altitude à quelques kilomètres) est dû au fait que la zone est coincée entre plusieurs cordillères, comme nous l’avons appris hier. L’eau qui ressort crée des lagunes peu profondes mais qui regorgent de micro-organismes, grâce à tous les minéraux transportés. Ces derniers sont le repas favori des flamants roses, qui sont ici par dizaines, et nous offrent de magnifiques vols. Nous apprenons aussi par l’occasion que les flamants ne sont pas roses à la base, mais prennent leur couleur car les micro-organismes qu’ils mangent sont pleins de bêta-carotène. Comme quoi l’histoire des carottes n’est pas complètement fausse, en tout cas les flamants roses eux le confirment.

 

Nous ne sommes pas encore montés en altitude, ce sera le cas de notre seconde étape, nous rejoignons deux lagunes au pied de deux volcans à 4200 mètres d’altitude. Nous apprenons à cette occasion que les volcans de la cordillère des Andes, en plus d’être nombreux sont encore très actifs. La laguna Miscanti et la laguna Miñiques (du nom des volcans) n’en formaient qu’une seule avant d’être séparées par une coulée de lave, il y a plusieurs millions d’année bien sûr. Cependant, elles communiquent encore en souterrain. A cette altitude, il y a moins de sécheresse et la végétation peut reprendre ses droits. En plus des flamants roses qui montent aussi ici, il y a pas mal d’autres espèces d’oiseaux. Nous retrouvons aussi nos fameuses vigognes qui mangent tranquillement leurs herbes favorites. Le programme d’origine a ensuite été changé car un des sites est maintenant interdit (car des touristes n’ont pas su respecter les règles élémentaires et ont souillé les terres ancestrales des amérindiens). Nous faisons un bref arrêt dans un petit village de 100 âmes installé dans une oasis, en visitant l’église (presque) de l’époque coloniale espagnole, et en découvrant les cultures maraichères pratiquées ici. Nous nous rendons ensuite au village de Talabre, point de départ d’une marche dans une sorte de canyon qui regorge de pétroglyphes datés d’il y a 3500 ans. Les gravures de lamas sont celles qui reviennent le plus, mais il y a aussi des gravures d’homme, de suris (les autruches locales, nous en avons d’ailleurs aperçu une vraie le matin), les zorros (renard) ou des pumas (très durs à voir à priori !). La visite de ce lieu a été programmée en remplacement, et notre guide est bien embêtée car elle-même ne l’a jamais faite, nous découvrons tous ensemble l’endroit ! Nous ne trainons pas trop car nous avons pris pas mal de retard dans le programme, et l’après midi est bien entamé, nous sommes d’ailleurs un peu tous tiraillés par la faim.

 

Nous faisons une pause déjeuner en fin de marche, agréablement installés à l’ombre en nous servant dans le petit buffet qu’a installé notre chauffeur Daniel pendant que nous marchions. La dernière étape sera un dernier petit village installé dans une oasis. Ici il y a plein de cultures, et même des vignes. Malheureusement, nous n’avons pas trop de temps pour en profiter car l’horaire de retour doit être respecté, des gens du groupe ont un autre transport à prendre. De retour à San Pedro, nous retournons nous reposer à l’hôtel avant le diner. Nous n’allons pas trop trainer ce soir, la journée à été longue, et celle de demain va commencer très tôt. La journée a encore été riche en beaux paysages et informations sur la région, la faune, la flore, ou même l’histoire. Nous en avons pris plein la vue, c’est certain !

 

 

 

Jour 212 – San Pedro de Atacama, « Valle de la Luna »

Ce matin c’est grasse matinée et on traine tranquillement à l’hôtel. Nous ne partons qu’en tout début d’après-midi, une fois les sacs prêts, pour aller déjeuner dans le centre. Nous suivons un conseil reçu et nous allons au El Huerto. Le lieu est super sympa pour déjeuner, et très prisé. Les tables sont installées sous des canisses dans le jardin, il y a aussi des hamacs. Nous passons une paire d’heures à profiter de la tranquillité des lieux entre repas et partie de set. Aussi, un musicien avec sa guitare vient rajouter une petite ambiance musicale bien sympathique. Au moment où il passe avec son chapeau, quitte à lui donner un pourboire, je lui demande s’il peut jouer pour nous un morceau et si je peux l’enregistrer. Il accepte, un peu surpris par ma demande. J’ai en tête la bande originale de la future vidéo, il me questionne sur quelle musique, je lui demande donc une chanson chilienne sur ce que lui inspire le désert. Je trouve la musique belle, et j’espère que le résultat sera à la hauteur de mes espérances.

 

Vers le milieu d’après-midi, nous rejoignons l’agence Flamingo par laquelle nous avons réservé les expéditions. Nous partons pour la fin de journée dans la Valle de la Luna. Le nom est bien trouvé, car le paysage ressemble à celui de la surface de la lune, en tout cas moi je l’imaginerais comme ça ! Nous sommes en mini-bus avec 12 autres personnes, notre chauffeur Jorge, et notre guide Lasse. Une fois l’entrée payée pour tout le monde, nous allons directement à 11 kilomètres de là au fond de la vallée. Le premier site s’appelle Tres Marias, car des rochers auraient la forme de femmes (des vierges Marie selon le prêtre de l’époque) en train de prier, bon il faut avoir un peu d’imagination quand même ! Par contre, Lasse notre guide est vraiment super avec nous. Il est allemand mais gère le tour en espagnol et en français, l’un après l’autre. Comme nous ne sommes que 4 français, nous avons un peu un traitement privilégié et plus d’interactions avec lui. Nous pouvons poser plein de questions et Marius s’avère ultra intéressé par les sujets abordés. Il nous explique la formation des différentes cordillères par la collusion des plaques pacifique et américaine. La cordillère des Andes n’est pas la seule ici, et c’est même la plus jeune de la région. C’est aussi celle qui aura repoussée l’océan atlantique presque vers son emplacement actuel. C’est toute cette zone vidée des eaux où se trouve aujourd’hui tous les déserts de sel. La vallée de la lune ne fait pas exception, le terrain est un mélange de terre, de sable, de roches, de sel et de plâtre. Le blanc et le brun sont les couleurs dominantes, l’aspect désertique est quant à lui bien là, il n’y a pas de doute !

 

Nous faisons ensuite un stop aux anciennes mines de sel, l’exploitation n’aura duré qu’une dizaine d’années. Les conditions de travail étaient très dures, et dangereuses, et le résultat était aussi très coûteux. Finalement, les marais salants du Pacifique se sont avérés plus rentables. Nous pouvons encore voir les petites maisons faites de briques de terre et de sel, et quelques outillages abandonnés ici. S’en suit un tour aux dunes majeures du site. Nous sommes loin d’être seuls, mais l’effet est bien là. On est loin des dunes découvertes (et gravis) en Mongolie, le sable brun qui recouvre tout en partie les différentes roches, et la vue qui s’offre à nous sur les étendues de sable et l’étendue du plateau de San Pedro est tout simplement magique. On arrive presque à oublier toute la population touristique présente ! Nous laissons un peu tranquille Lasse avec qui nous avons passé beaucoup de temps, et que nous avons harcelé de questions. Je fais la descente en compagnie de notre chauffeur-guide Jorge, avec qui je peux échanger un peu et pratiquer mon espagnol. Il m’explique que lui comme beaucoup de travailleurs à San Pedro, viennent ici juste pour travailler quelques mois par an, mais n’y vivent pas à l’année. Les salaires ici dépendant entièrement du tourisme (pour la plupart) sont aussi un peu plus élevés que dans le reste du pays.

 

Le dernier stop de la vallée se situe à côté des grottes de sel. Il y a trop de monde pour y pénétrer, mais Lasse nous entraîne dans les corridors voisins pour nous montrer un phénomène bien particulier. L’effet du soleil sur les falaises salines, entre la chaleur du matin, l’ombre de l’après-midi et la fraîcheur de la nuit, font qu’un craquement dû à la dilatation de la matière s’entend très distinctement. Il nous montre aussi l’effet de l’eau sur les roches, des sillons se creusent de manière bien visible. Pourtant il ne pleut pas souvent ici, c’est un des endroits le plus sec au monde avec seulement 7mm de pluie par an, même le Sahara en a plus ! Quand il pleut, la plupart des accès aux sites sont fermés, et la vallée de la lune ne fait pas exception. Les sols ne recevant jamais d’eau, le terrain devient trop instable et propice aux éboulements et coulées de boues, c’est assez paradoxal.

 

Le dernier stop de la journée se passe en dehors du parc de la vallée, au Mirador de la Luna. Nous papotons un peu avec Pierre et Mélanie, le couple de français du groupe. Nous découvrons que nous allons faire ensemble toutes nos expéditions de la semaine. Nous pouvons aussi admirer le soleil couchant sur la vallée et le plateau de San Pedro depuis le point de vue, et la vue est sacrément belle (même si nous ne sommes seuls) ! A peine le soleil caché, la fraicheur fait son apparition, et nous devons aussi remonter dans le bus pour retrouver San Pedro. Une fois Lasse remercié chaleureusement, nous allons diner au coin du feu de bois dans un des restaurants de la ville, avant retourner à l’hôtel pour une bonne nuit. Nous devons prendre des forces pour la grande expédition de demain aux Lagunas Altiplanicas qui commence assez tôt.

 

 

 

Jour 211 – De Salta à San Pedro de Atacama

Le bus de nuit est loin d’être un modèle de confort et de propreté. Je ne suis pas non plus ultra rassuré dans l’ascension jusqu’à 4200 mètres, les virages sont pris un peu trop vite à mon goût. Le trajet est plutôt long, et au petit matin nous sommes à peine arrivés au Salinas Grande où nous étions l’avant-veille. S’en suit une longue traversée à plus de 4000 mètres d’altitude qui transforme un peu le bus en vomitoland, sympa !

 

Nous arrivons enfin à la frontière Chilienne, mais il y a plein de bus donc c’est chacun son tour pour passer. La vue est belle et le fond de l’air est frais, les sommets au loin sont enneigés. L’attente est très longue, puis nous passons tous en file indienne auprès des douaniers Argentins, puis au bureau d’en face coté Chilien. La procédure est presque plus simple que le contrôle de gendarmerie que nous avions eu il y a une semaine vers Puente del Inca. Après, une nouvelle attente commence pour cette fois ci passer nos bagages au scanner. Enfin, après plus de 2 heures passées ici, nous pouvons reprendre la route, et le vomito pour certains passagers.

 

Le trajet depuis Paso de Jama (le village frontalier) jusqu’à San Pedro de Atacama est une véritable traversée du désert, au sens littéral du terme. Nous redescendons quand même en altitude jusqu’à 2400 mètres, mais sur le bord de la route tout semble très sec. A l’arrivée avec plus de 3 heures de retard, nous sommes nous aussi séchés au soleil, il tape très très fort. Nous posons nos affaires à l’hôtel, le linge à la laverie et allons manger un bout avant de retourner dans la chambre pour attendre la fin d’après-midi, que le soleil descende un peu. Vers 17 heures, direction le centre du village pour finaliser la réservation de nos 4 prochains jours d’expéditions autour de San Pedro. Nous visitons un peu le village, mais la seule attraction est l’église qui date du 16ème siècle. Il faut avouer qu’avec ses murs en torchi et sa charpente en cactus elle à un certain charme. Le village est très très touristique et les deux rues principales sont bordées d’agences, de magasins ou de restaurant. Le tout est un peu dans une ambiance western avec les rues en sable, et le désert visible au loin. A part les excursions il n’y a donc pas grand-chose à faire, donc une fois le diner pris, nous retournons à l’hôtel pour cette fois ci faire une vraie nuit.

 

Voici les deux dernières vidéo Argentines qui ont pu être mises en ligne :

https://youtu.be/ZpiLGyrHP1Y

https://youtu.be/_UXL9dP0LS0

 

 

Jour 194 – De Valparaiso à Buenos Aires

Comme c’est toujours un peu dangereux de ne pas se trouver dans la ville de l’aéroport de départ, le jour du départ, je décide de partir très tôt et très en avance de Valparaiso. Même si la ville n’est qu’à deux heures de route et qu’il y a 4 bus par heure, je joue la sécurité. L’auberge est très endormie quand à 5h30 je descends dans le hall. J’arrive à prendre le bus prévu, et aucun retard à l’horizon. Le trajet est l’occasion de voir le lever du soleil sur les montagnes et les forêts, c’est la petite récompense pour le réveil très matinal !

 

Finalement, et tant mieux d’ailleurs, tout s’enchaine parfaitement, et c’est avec 6 heures d’avance sur mon vol que j’arrive. Je squatte un café du hall des départs toute la matinée avant de me lancer dans les procédures d’enregistrement et des passages à l’immigration et par la sécurité. Je crois que c’est la première fois depuis 6 mois que je me sens près de la France. De Santiago partent des vols directs pour Paris et j’ai un petit pincement au cœur quand je vois les avions Air France. Non pas que je remets en question ce grand voyage, mais j’ai quand même un petit peu le mal du pays aujourd’hui. Pendant le vol, le pilote fait l’annonce du passage au-dessus de la cordillère de Andes. Les nuages bouchent la vue mais on distingue les premiers sommets encore enneigés en plein été !

 

A l’arrivée, changement d’ambiance. Je ne m’attendais pas à une telle différence entre le Chili et l’Argentine qui sont pourtant voisins et ils me semblent bercés par les mêmes origines. Il semblerait que l’immigration italienne ait eu un fort impact sur la société Argentine actuelle. D’ailleurs, il semble que la prononciation de l’espagnol, en tout cas à Buenos Aires prend des accents Italien. Ce qui rendrait presque l’espagnol Chilien plus compréhensible ! L’aéroport est assez excentré et le trajet pour rejoindre le centre semble sans fin. Une fois installé, il est déjà tard, enfin dans mes références de temporalité. Car quand je vais manger vers les 21 heures, il n’y a pas grand monde et je me dis que c’est parce qu’il est trop tard. Mais non, ici c’est clairement l’heure espagnol qui est appliquée puisque le restaurant fait salle comble seulement vers 22 heures. Je ne suis pas allé bien loin pour le diner, mais je découvre un peu les rue de Buenos Aires adjacentes à l’hôtel, qui dans le centre ont un agencement presque Haussmannien. La culture culinaire argentine semble être assez fameuse, et pas seulement les pièces de viandes (et le vin !). Les desserts semblent être à l’honneur et gourmand comme je suis (ce n’est pas nouveau ça c’est sûr) je ne résiste pas à tester un Budin de Pan, accompagné de la sucrerie nationale, le Dulce de Leche, fameux ! Le petit clin d’œil pour cette journée, le restaurant est situé Calle de Chile !

 

Mon attente à l’aéroport m’aura permis de monter la vidéo sur Valparaiso que voici :

https://youtu.be/ZFX4QJAxYR4

 

 




Jour 193 – Valparaiso et Viña del Mar

Je pars en vadrouille avec comme guide un des employés de l’auberge et 4 allemands présents eux aussi. Nous avons droit au tour du quartier, le cerro de notre hôtel qui est un des vieux quartiers de la ville, mais aussi le plus touristique et le plus sûr. La température extérieure me surprend, il ferait presque frais. Notre guide m’explique que Valparaiso est très tempéré comme endroit, et les fortes chaleurs ne sont pas trop courantes. Nous passons en revue les points d’intérêt principaux, bâtiments et surtout street art. Au niveau architecture, il y a des influences espagnoles bien sûr, mais aussi anglaises et allemandes, deux autres pays depuis lesquels il y a eu une forte immigration au Chili. Les maisons traditionnelles sont en bois, et recouvertes de tôle ondulée pour recouvrir les murs (il semblerait ralentir les incendies). Depuis les différents points de vue auxquels nous nous arrêtons en parcourant le dédale des petites rues et des escaliers, je découvre une ville très étendue dans les collines, et visuellement très colorée. C’est très beau à voir !

 

Valparaiso a connu son heure de gloire en tant que port, c’était le premier port d’Amérique du Sud, et le point d’arrivée des bateaux qui avaient passé le Cap Horn en provenance de l’Atlantique. L’ouverture du canal de Panama a précipité la fin de cette période. La ville a essayé de se refaire mais elle à perdu son aura. C’est aujourd’hui la deuxième ville du pays, et une partie du gouvernement y siège (c’est aussi la ville natale de Pablo Neruda). Mais on voit que la ville a souffert de la récession économique et de la période dictatoriale. Notre guide nous explique que le street art est aussi un moyen de contestation fort pour la jeunesse de la ville, et que c’est pour ça qu’il y en a beaucoup. Il y a de très belles œuvres qui sortent du lot, et qui mettent bien en valeur les bâtiments. Certains propriétaires mandatent même des artistes pour peindre sur leur façade. Autre élément qui a fait souffrir la ville, les tremblements de terres qui sont ici très fréquents. Il y en a plusieurs par an, mais le dernier gros (plus de 9 sur l’échelle de Richter) date de 2010, et les traces sont encore visibles dans les rues, avec des bâtiments fissurés ou effondrés.

 

Après la première partie de la visite, les 4 allemands préfèrent s’arrêter là, visiblement insatisfaits de notre guide. Je continue seul pour la seconde partie, ça me va ! C’est l’occasion pour moi de plus parler avec lui et d’en apprendre un peu plus. Lui est Vénézuélien, et il est arrivé ici il y a quelques mois. Il est venu chercher des opportunités dans ce Chili qui est considéré comme un moteur en Amérique du Sud, et pour fuir la crise Vénézuélienne. Il est plutôt déçu, et me dit que l’économie chilienne est quand même en berne. Il me parle aussi du système scolaire qui est ici aberrant. L’école publique est payante, et l’université publique est carrément hors de prix. Par conséquent, des générations d’étudiants s’endettent pour faire leurs études. Et un peu comme partout, le coût de la vie augmente, mais pas les salaires. Ce qui était un peu moins visible à Santiago l’est vraiment à Valparaiso. Cette ville a deux faces, celle touristique, belle et classée à l’UNECO, et l’autre faite de quartiers pauvres, gangrenés par la délinquance et les vols. Notre guide nous déconseille pas mal d’endroits, tout du moins il nous dit d’y aller sans argent, sans appareil photo ou téléphone. Il semblerait qu’un paquet de touristes s’est fait dépouiller. Malgré tout, la ville en elle-même n’est pas dénuée de charme, espérons que la situation économique et sociale s’améliore avec le temps.

 

A nouveau seul, et armé d’explications sur les bus locaux, je me rends dans la ville voisine : Viña del Mar. Valparaiso est la ville originelle, et possède le port. Viña del Mar est quant à elle la cité balnéaire où se trouvent les plages. Je fais un bon tour en ville, elle est presque plus vivante que le centre touristique de Valparaiso, mais beaucoup moins charmante. J’ai un peu l’impression d’être sur la côte d’azur quand je vois les plages bondées bordées de grands immeubles. L’ambiance de la ville semble bon enfant, et on sent que les gens profitent bien pendant les vacances d’été. Je découvre aussi un gigantesque parc ombragé très calme et agréable. Il est ensuite temps de retrouver l’arrêt de bus et rentrer dans le quartier de l’hôtel pour la soirée.

 

 

 

 









Jour 192 – De Santiago à Valparaiso

Je profite un long moment de l’auberge qui est fort agréable, mais j’en profite surtout pour organiser la suite du voyage, et la partie Argentine du voyage que je vais faire avec Marius. La logistique change un peu, je ne suis pas seul et c’est les vacances d’été ici, il faut donc anticiper les réservations. En début d’après-midi, saisi par la faim je me décide à sortir et me diriger vers le centre, avec comme objectif de visiter le musée d’art précolombien, qui par chance est gratuit en ce premier dimanche du mois.

 

La ville de Santiago est très calme en ce dimanche, le repos dominical est bien suivi. Pour me rendre à la Plaza de Armas, je dois emprunter le métro, mais il n’y a pas de possibilité d’acheter des tickets à l’unité, et acheter une carte revient cher pour les 3 voyages que j’ai à faire. La guichetière ne parle pas un mot d’anglais, et mes bafouilles espagnoles ne sont pas concluantes. Finalement, un couple de jeunes me donnera une de leur carte qu’ils avaient en trop, et même s’il y avait un petit montant négatif sur la carte c’est toujours plus rentable pour moi. Ils me ré expliquent en anglais ce que la guichetière a essayé de me dire espagnol, et me voilà parti. Les rames ressemblent aux vieilles rames parisiennes, c’est un peu drôle. Une fois sorti sur la place, j’ai l’impression d’arriver en Espagne en plein été, l’ambiance est en tout cas similaire. Le climat sous cette latitude du Chili aussi ! Je mange un bout et je me dirige vers le musée. Les collections sont très intéressantes, et me permettent d’aborder pour la première fois la culture sud-américaine, avant les colonisations espagnoles et portugaises. Il y a certaines statues qui ne sont pas sans rappeler la physionomie des statues de l’île de Pâques. C’est une des hypothèses d’ailleurs sur leur origine et cela paraîtrait assez logique.

 

Je reprends ensuite le métro dans l’autre sens pour retourner à l’auberge chercher mon sac laissé en consigne. Je ne m’attarde pas et je prends directement une autre ligne de métro pour me rendre à la gare routière pour partir pour Valparaiso. La liaison entre Santiago et Valparaiso est ultra fréquente, et il me suffit d’acheter un ticket et de monter dans un bus. A peine sorti de Santiago, et entre deux endormissements, je découvre un paysage le long de la route complètement fou, avec des enchevêtrements de monts chauves rougeoyants. Santiago est encerclée par la cordillère des Andes d’un côté, et de l’autre par une autre chaîne de montagnes. C’est cette dernière que nous traversons en bus pour rejoindre la côte et la ville portuaire de Valparaiso.

 

A l’arrivée à Valparaiso, je ne comprends pas comment fonctionne les collectivos ou les bus, je craque et prends un taxi pour me rendre à l’auberge qui se trouve tout en haut d’une des collines surplombant la ville. L’accueil est super sympa, c’est un peu comme arriver chez des amis. L’hôtel est un peu roots et dans son jus, mais ça lui confère un certain charme. La vue sur la ville et la baie qui se découvre depuis la terrasse collective est impressionnante. Je redescends de la butte pour trouver un endroit où manger, ce qui n’est pas une tâche aisée un dimanche soir. Je découvre pour le moment une ville qui mixe des demeures très colorées, et vieilles bâtisses de style colonial (mais pas que d’ailleurs), mais aussi une ville avec un bon coté punk, que ce soit entre la population dans les rues ou les tags qui jonchent les murs. Je découvre quand même certaines œuvres de street art qui valent le détour et mettent en valeurs les bâtiments, dommage qu’il y ait autant de graffitis peu stylisés. Le gentil gérant qui m’a accueilli organise des tours gratuits pour faire découvrir la ville. Je me joins à la petite équipe qui fera le tour avec lui demain pour découvrir avec un local cette ville qui est inscrite au patrimoine mondial de l’Unesco.