Jour 341 – De Petra à Wadi Rum

La journée commence par une bonne grasse matinée, après notre journée de marche d’hier ce n’est pas du luxe. Ensuite, nous prenons notre temps, en réalité nous n’avons rien au programme pendant la journée, et avons seulement rendez-vous à 18 heures à Wadi Rum.

 

C’est en milieu d’après-midi que nous quittons Wadi Musa pour Wadi Rum. Nous rejoignons l’autoroute principale nord-sud jordanienne, et voyons immédiatement la paysage changer. Pas de doute nous approchons du désert. Nous arrivons au point de rendez-vous en avance, et attendons que notre contact vienne nous chercher. Nous patientons encore un peu en attendant les trois autres participants avec qui nous partagerons la sortie dans le désert. Le 4×4 n’a pas assez de place, mais « deux sièges » sont installés sur le toit avec les couvertures et les matelas.

 

Une fois les trois autres participants arrivés, nous nous mettons en route. Dès la sortie du village, nous sommes dans le vif du sujet : au milieu de grandes étendues de sable rouge, entourés de massif de grès, et on croise même des dromadaires. La sensation de liberté à être installés sur le toit du 4×4 est totale ! Nous jouissons d’un superbe point de vue pendant tout le trajet avec le soleil qui décline.

 

Notre chauffeur / guide Sanet s’arrête un peu au milieu de nulle part, il nous laisse là dans le sable pour pouvoir profiter du coucher de soleil. Une fois le soleil caché, c’est à pied que nous finissons le trajet vers le camp avec Saoud, le second guide. Nous partagerons l’expérience du désert avec Chloé qui est française, Georges qui est allemand, et Vanessa qui est australienne. Tous les trois travaillent pour des ONG à Amman (Georges travaille plus précisément pour l’Union Européenne) et profitent du long week-end férié dû à l’Aïd pour voir du pays.

 

Une fois au campement, je comprends que nous allons ce soir dormir à la façon traditionnelle bédouine : à la belle étoile. On est bien loin de tous les camps de touristes croisés pendant notre trajet jusque-là. Nous sommes confortablement installés sur des matelas, autour d’un feu de bois. Sanet nous cuisine un bon diner, puis assez rapidement, nous choisissons un endroit pour nous installer et dormir en profitant au maximum du ciel étoilé.

 

Nous avons déjà eu un petit aperçu du désert, mais demain sera la journée de la découverte de ce lieu mythique. Ce territoire bédouin semble hostile, mais quand on voit Sanet et Saoud, on voit qu’ils y sont bien et qu’ils le connaissent sur le bout des doigts. Aussi, l’endroit fut le décor de multiples tournages (Lawrence d’Arabie, Star Wars, Seul sur Mars,…) et on comprend vite pourquoi.

 

Jour 340 – Petra

C’est l’aïd !! Comment on l’a appris ? Les chants de la mosquée et des pratiquants ont commencé beaucoup trop tôt. Et quand on dit trop tôt c’est vraiment trop tôt car nous devions nous lever à 5h30, et c’est au moins à partir de 3 heures du matin que cela a commencé.

 

On est donc levés largement à l’heure, on se dirige pour prendre le petit déjeuner mais avec l’hôtel en travaux il n’y a pas de salle pour manger. Nous prenons notre petit sac repas, puis en voiture nous nous rendons à la porte de Petra. A 6h15, nous sommes sur le chemin qui s’engouffre dans les rochers. Nous redécouvrons le même parcours qu’hier, mais avec une lumière bien différente. Avec cette lumière matinale, on comprend à quel point la roche est rosée.

 

Nous repassons devant le Trésor que nous avons presque pour nous seuls. Mais nous ne nous attardons pas pour essayer d’atteindre notre objectif le plus loin avant que la chaleur ne soit trop forte. Sur la suite du parcours, nous découvrons des restes de façades érodées, comme si elles avaient fondu au soleil, mais d’autres en très bon état. Les sublimes façades sont souvent d’anciens tombeaux, parfois ayant connu une seconde utilisation en étant transformés en église dans certains cas.

 

Nous découvrons le théâtre à la fin du canyon avant qu’il ne s’élargisse et fasse place à une grande étendue. Ce théâtre de 4000 places datant du 1er siècle avant JC est impressionnant car entièrement taillé dans la roche, comme tous les autres bâtiments c’est sûr, mais pour créer un gradinage ça représente un travail titanesque. Le mur de fond de scène (et ce qu’il en reste aujourd’hui) sera rajouté ultérieurement par les Romains.

 

Nous passons ensuite sur le Cardo Maximus, la rue bordée de colonnes classiques avec les anciennes boutiques. De cette rue, nous pouvons voir les anciens grand temples nabatéens. Nous arrivons enfin au bout du chemin principal de Pétra, devant le gigantesque Qasr al-Bint, il est presque 8 heures et le soleil tape déjà bien fort.

 

Nous continuons en nous engouffrant à nouveau dans les rochers, ça remonte sévère, la plupart du temps par des marches. Nous découvrons des vestiges d’habitations et de grottes ci et là, et bénissons les passages du chemin encore à l’ombre. Après une bonne heure de marche, nous arrivons au pied du plus gigantesque vestige de Petra : Ad Deir, ou le Monastère. Il s’agit d’une façade taillée de 47 mètres de large, par un peu plus de 48 mètres de haut, c’est juste monumental ! Surtout nous sommes 6 à cette heure-là, et encore à l’ombre pour pouvoir admirer l’endroit. Le vestige doit son nom à sa seconde utilisation, à l’origine il s’agissait d’un lieu de réunion, et non de prière. Une seule grande salle est taillée dans la roche, ça fait une très grande façade en comparaison.

 

Nous faisons une petite pause, puis je grimpe encore un peu jusqu’au point de vue voisin. De là, on a bien sûr une superbe vue sur le Monastère, mais je découvre qu’après, le chemin redescend, les montagnes rocheuses se terminent, et il n’y a que du désert à perte de vue.

 

Une fois redescendus au niveau du chemin principal, la fin de matinée est là et le soleil très fort. Nous faisons une grande pause, en étant bien installés à l’ombre, en attendant que l’après-midi s’entame et que la chaleur baisse peut-être un peu.

 

Un peu après 14 heures, nous nous motivons pour continuer la visite. La grande zone qui n’est pas entourée de rochers n’a pas du tout d’ombre, on souffre un peu mais on est motivés. On fait un crochet vers le ruines de l’église byzantine, où l’on découvre les restes des superbes mosaïques d’époque. Nous nous approchons ensuite des 4 sublimes façades (des tombeaux) les plus gigantesques et impressionnantes. De près, nous découvrons que la pierre ressemble parfois naturellement à du marbre.

 

On découvre que maintenant, les anciens tombeaux servent parfois d’écurie aux ânes. Depuis les terrasses devant les monuments nous avons une vue d’ensemble assez bluffante sur toute la vallée environnante, avec les grands points d’intérêts comme le Grand Temple, le Cardo ou le Théatre.

 

A ce moment-là, nous sommes littéralement cuits au soleil, nous décidons de stopper là notre visite, nous en avons beaucoup profité. Il nous faut maintenant regarder la porte d’entrée, en refaisant tout le canyon du Siq à l’envers. Nous saluons une dernière fois le Trésor, Petra reste une visite vraiment magique pour nous.

 

Avant de sortir du site, nous faisons une action qui on l’espère aura des conséquences, mais nous en doutons malheureusement un peu. Nous avons vu pendant notre visite plusieurs faits assez choquants, mais surtout des faits qui dans le règlement des lieux ne sont pas censés arriver. Des enfants travaillent illégalement sur le site, et les chevaux qui servent de moyen de transport sont assez maltraités. Il nous paraissait impensable de partir sans le signifier officiellement (avec documents de plainte et mails).

 

Nous retournons dans le centre de Wadi Musa, et nous allons nous poser à l’hôtel une paire d’heures avant de ressortir dîner. Nous partageons le repas avec le jeune homme qui gère l’hôtel, Sakher. Il nous fait découvrir un resto bon plan juste au coin de la rue. C’est l’occasion pour nous de pouvoir en apprendre un peu plus, à propos du coin mais aussi c’est de rigueur aujourd’hui à propos du ramadan et de l’aïd.

 

Jour 339 – De Madaba à Petra

Nous découvrons au petit déjeuner ce matin que nous sommes en fait les seuls clients de l’hôtel, d’où le surclassement de la chambre probablement. En milieu de matinée, nous prenons la route pour notre plus grande étape jordanienne, direction la cité de Petra qui se situe à environ 240 kilomètres. Mais pour nous y rendre, nous faisons délibérément le choix de ne pas emprunter la grande autoroute qui traverse le pays, nous préférons longer la mer Morte et traverser la chaine montagneuse vers la réserve de Dana.

 

Nous commençons en faisant en sens inverse la même route qu’hier, en repassant par le sommet du mont Nebo et en redécouvrant face à nous l’extrémité nord de la mer Morte. Puis nous la longeons en admirant les paysages environnants qui sont tous plus beaux les uns que les autres. A gauche, il y a des montagnes rocheuses et des canyons, à droite la mer Morte avec de l’autre coté la Palestine au début, puis Israël à la fin. Nous atteignons l’extrémité sud de la mer, ce n’est pas tous les jours que nous pourrons suivre une mer de tout son long ! A cet endroit, nous voyons plusieurs usines qui fabriquent des produits à base des eaux et minéraux de la mer. Juste après, il y a une petite oasis autour de laquelle s’est construit un village. C’est presque bizarre de soudainement voir du vert.

 

Il est temps de bifurquer vers l’intérieur du pays, et de quitter la route qui elle file jusqu’à Aqaba en longeant la frontière Israélienne. La barrière montagneuse à gravir est assez impressionnante, et toujours aussi sèche. Nous passons des -400 mètres des rives de la mer Morte, à plus de 1600 mètres d’altitude. La route est sinueuse et notre titine galère un peu parfois. L’avantage, c’est que nous sommes toujours aussi seuls pour profiter des paysages désertiques, on se dit juste que ce n’est pas le moment de tomber en panne.

 

Après quelques dizaines de kilomètres sur cette route de montagne, nous retrouvons un minuscule village qui sort d’on ne sait où, puis nous rejoignons finalement la King’s Highway, la seconde route principale sur l’axe nord-sud. Par cette route, nous rejoignons la ville de Wadi Musa. C’est la ville moderne voisine de la cité antique de Petra où nous logerons pour les deux prochains jours. Nous débarquons à l’hôtel réservé, et il nous semble que nous sommes encore les seuls clients. Pour le coup, ça se comprend car l’hôtel est complétement en travaux et empoussiéré, en tout cas les parties communes le sont. On se fait une pause pour le début d’après-midi, en attendant que le soleil soit un peu moins fort pour commencer notre visite de Petra.

 

Vers 16 heures nous passons la porte d’accès. A peine une centaine de mètres après le contrôle des billets surgissent les premiers rochers qui constituent le massif en grès de Petra. Avec les premiers rochers et les premières falaises, nous découvrons aussi les premières façades sculptées. La première que nous voyons est en fait un tombeau, fait d’une façade richement sculptée, dominée par cinq obélisques.

 

Quelques centaines de mètres après, nous nous engouffrons dans le corridor Al-Siq. Un petit chemin naturel serpente entre deux grands murs de grès. L’ombre dans laquelle nous évoluons est fort agréable, mais surtout l’endroit est complétement fou. L’érosion et le temps sont passés par là mais nous pouvons distinguer des restes de façades sculptées, d’escaliers et de statues.

 

Nous profitons de notre marche dans le Siq, en étant complétement subjugués par l’endroit, quand soudainement nous débouchons sur une sorte de place cerclée de falaises. Devant nous s’élève Al- Khazneh, le trésor. C’est la façade la plus connue de Petra, celle utilisée dans le film Indiana Jones. Devant nous, elle est gigantesque, sublime, magnifique, tout droit venue d’un autre temps. Nous avons de la chance car à cette heure-ci il y a peu de gens, et nous pouvons allégrement en profiter.

 

Nous n’irons pas plus loin dans le corridor principal pour aujourd’hui. Nous faisons demi-tour en direction de la ville. Des services de chevaux, seuls ou avec calèche sont proposés pour parcourir les deux kilomètres entre l’entrée et le Trésor. Mais en plus du prix prohibitif, le mauvais traitement flagrant des animaux nous refroidit vraiment.

 

Avant de sortir, nous bifurquons sur un chemin secondaire pour aller marcher un peu au milieu des rochers. Nous nous retrouvons pour notre plus grand bonheur, complétement seuls au milieu de ce paysage un peu lunaire, mais bien sublimé par le coucher de soleil. Nous ne pouvons pas nous rendre jusqu’au bout de chemin qui conduit à un site de sacrifice de l’époque des Nabatéens, les fondateurs de Petra (ce fut leur capitale). Il nous faut faire demi-tour pour être sortis du site avant l’heure de la fermeture.

 

Une fois de retour dans le centre-ville de Wadi Musa, nous faisons nos approvisionnements pour la journée de demain (en profitant d’une pâtisserie orientale également), puis allons diner directement avant de nous poser à l’hôtel. Demain, nous prévoyons de retourner sur le site de Petra dès l’ouverture (ou presque), pour éviter les grosses chaleurs.

Jour 338 – La Mer morte, Amman Beach et Madaba

Nous partons en toute fin de matinée de Amman, à travers une circulation particulièrement dense. Nous traversons le quartier des grands buildings, parcouru par plein de voies rapides dans tous les sens. Entre la circulation et les erreurs de navigation, il nous faudra un moment pour nous extirper de la capitale.

 

Nous nous mettons sur la bonne route en direction de la mer Morte. Nous passons en chemin à côté du site du baptême de Jésus, mais nous ne faisons pas le détour (surtout que l’entrée n’est pas incluse dans nos pass). La route descend, descend et descend encore, car nous nous dirigeons vers une des zones les plus basse du globe : -429 mètres en-dessous du niveau des océans.

 

C’est un peu magique quand nous apercevons au loin l’étendue d’eau de la mer morte, avec de l’autre coté et bien visible les côtes de la Palestine, et plus précisément de la Cisjordanie. Nous nous rendons jusqu’au complexe d’Amman Beach. C’est pour nous le moyen le plus économique de se baigner dans les eaux si particulières de la mer Morte. Nous passons devant de grands complexes hôteliers de luxe, et les bâtiments qui ont servi au WEF (World Economic Forum) d’il y a quelques années. Il y a quelques accès à la mer gratuits depuis la route, mais une douche en sortant de l’eau est obligatoire. Le Amman Beach nous permet ça, et puis il y a aussi des piscines pour nager (vraiment).

 

Une fois changés, nous partons sur la plage. Clémence se jette à l’eau la première, l’entrée se fait en marchant sur une couche de sel, puis après le sol devient sablonneux. Je m’y jette aussi, et la sensation est assez bizarre. En plus de la difficulté à rester debout, l’eau est bien sur très salée mais a aussi une texture un peu huileuse. Nager est tout simplement impossible, et à partir d’une certaine profondeur, même si l’on a pied, il est impossible de toucher le sol et on fait le bouchon flotteur. C’est assez fou comme sensation et comme impression.

 

Clémence respecte la tradition et s’enduit de boue noire, puis sèche à l’air 20 minutes avant de retourner se baigner dans la mer. C’est apparemment comme ça que l’on profite au mieux des propriétés si particulières de cette eau très chargée en minéraux. Au bout d’un moment, ça piquotte quand même un peu de partout, il est temps de sortir et d’aller prendre une bonne douche.

 

Nous étions assez tranquilles pour notre baignade, en semaine et hors saison il n’y a pas foule, en tout cas pour les individuels comme nous. Il y a sinon un groupe de retraités espagnols assez sympathique (nous avons une pensée pour ce vieil homme, qui suite à un faux mouvement, s’est retrouvé le visage dans l’eau, aie aie aie), et un groupe de touristes russes que l’on pouvait difficilement rater. Après la baignade dans la mer, je profite un bon moment de la piscine et de la vue depuis le bassin. En fin d’après-midi, nous quittons les lieux.

 

Nous partons pour la ville de Madaba, située au sud-ouest d’Amman. Nous remontons en altitude, mais surtout nous changeons de paysage. Les bords de la mer sont déjà secs, mais c’est incomparable par rapport au paysage que nous traversons. Une petite route sinueuse grimpe à travers un désert de roches ocres à perte de vue. Le ciel est nébuleux mais la vue sur la mer, et surtout sur la rive nord s’offre à nous.

 

Soudainement, une fois le sommet dépassé nous retrouvons la civilisation, et la banlieue de Madaba. C’est une ville à plus petite échelle qu’Amman, et nous nous y sentons bien. Le soir, nous sortons manger à pied, et allons dans un restaurant conseillé par l’hôtel. Nous découvrons les charmantes petites ruelles du centre-ville, avec des bâtiments en pierre beige. Le son de la mosquée enveloppe la ville, mais nous passons aussi devant deux églises, une latine et une grecque orthodoxe. C’est assez surprenant de voir les idoles catholiques mélangée à l’écriture arabe. A la tombée de la nuit, l’activité bat son plein dans la ville, et chacun sort pour aller manger. Déjà hier, nous avions été surpris et avions bien aimé ce moment de joie et de partage où le repas du soir rassemble.

Jour 337 – Jerash

Nous retrouvons notre voiture pour prendre la direction de la ville de Jerash, à environ une heure de route au nord de Amman. La ville nouvelle de Jerash s’est construite autour de la ville antique de Gérasa, fondée par l’empereur romain Trajan. Le site semblait être utilisé depuis longtemps pour des rites religieux, et les archéologues estiment que depuis 6500 ans, il y a toujours eu une présence humaine dans la zone.

 

Depuis la route pour nous y rendre, nous avons de superbes points de vue sur la région qui est très vallonée mais qui nous semble toujours aussi sèche. Coté conduite, il faut être vigilant car chacun fait un petit peu ce qu’il veut, et les lignes blanches semblent avoir disparu de l’asphalte il y a bien longtemps. A l’arrivée sur le site antique, nous découvrons avec joie qu’il n’y a pas foule, tant mieux pour nous !

 

Nous rentrons très facilement grâce à nos Jordan Pass, et découvrons dès l’entrée la gigantesque porte construite en l’honneur de la venue de l’empereur Hadrien. Juste à côté, il y a les ruines d’un hippodrome. Nous avons une petite marche pour accéder à la porte sud qui marque l’entrée dans la ville. Le soleil tape fort, et nous essayons de rechercher un maximum l’ombre. Une fois la première rue passée, nous tombons sur la gigantesque place ovale entourée de colonnes qui servaient de lieu de réunion public. Cette dernière est dominée par l’ancien Temple de Zeus, placé en hauteur et dominant la cité. Nous ferons un tour au théâtre sud accolé au temple avant d’aller faire une pause au frais pour déjeuner.

 

Après le repas, la météo change, les nuages arrivent accompagnés d’une petite pluie, c’est bien plus agréable pour visiter. Nous découvrons la cité en traversant les âges, car de romaine, elle est devenue chrétienne, puis musulmane. Les bâtiments et les édifices religieux s’en sont trouvés modifiés avec le temps. Le temple de Zeus et celui d’Artemis se sont retrouvés (un peu) démontés pour que les pierres et sculpture servent à la construction de cathédrales et d’églises. Le dernier édifice religieux ajouté fut la mosquée. Des remparts auront été ajoutés pour protéger la ville des pillards, mais ce qui a poussé à l’abandon la vieille cité, ce sont des séries de tremblement de terre qui ont fortement détruit les bâtiments.

 

Nous essayons d’imaginer ce que fut le faste d’antan de la cité. En tout cas, ce qu’il en reste est déjà très impressionnant. Nous passons une bonne partie du début d’après-midi à déambuler autour du cardo maximus, la rue principale entourée d’alignement de colonnes et entièrement pavée (on voit même les traces des chars sur les pierres). A part un grand groupe que nous avons vu de loin, nous aurons été pratiquement seuls tout le temps pour la visite, voyager en basse saison a vraiment du bon.

 

Nous quittons la cité antique, refaisons le chemin inverse jusqu’à la voiture pour prendre la direction de Amman. Nous avons d’ailleurs appris que du temps de l’antiquité, son nom fut Philadelphia. A l’arrivée dans la capitale, avant de rentrer nous garer vers l’hôtel, nous faisons un détour pour voir de près la mosquée bleue. Son vrai nom est la mosquée du roi Abdullah 1er.  Nous la voyons de loin avec son gigantesque dôme bleue qui intrigue. C’est aussi la seule mosquée de la ville qui est visitable pour les non musulmans, mais il fait respecter le code vestimentaire, ce qui n’est pas forcement notre cas aujourd’hui (surtout moi qui suis en short). Nous n’entrerons donc pas et irons nous faire une pause pour la fin d’après-midi. Nous ressortirons le soir, à l’heure où le jour décline et où les restaurant ré ouvrent pour dîner.

 

Jour 336 – Amman

Le trajet en avion se fait avec peu de sommeil, mais malgré tout il est assez confortable car nous avons changé de place dans le vol Nairobi-Dubaï pour des sièges avec plus d’espaces (sans rien ne demander à personne, c’est plus simple). Nous faisons notre escale dans le gigantesque aéroport de Dubaï pendant ce qui aurait dû être notre nuit.

 

A l’arrivée à Amman, nous nous acquittons des formalités douanières rapidement car nous avons auparavant acheté le Jordan Pass. C’est un billet unique pour 40 sites dont Petra qui permet d’être exempté du cout du visa. Après une petite frayeur sur l’arrivée des bagages, nous sortons finalement du terminal. Pour notre semaine en Jordanie, et afin de nous faciliter la vie nous avons fait le choix de louer une voiture. A la base nous avions choisi une petite économique, mais la compagnie de location nous fait la (bonne) surprise de nous surclasser, on est ravis !

 

Dès la sortie de l’aéroport on est complétement dépaysés. Déjà on retrouve la chaleur, le soleil et le ciel bleu, on passe de l’hiver équatorial à l’été. Aussi, on s’imaginait un peu ça mais l’environnement est assez désertique, entre les maisons et le sol sans trop de végétation, c’est le blanc et l’ocre qui dominent le paysage. Je dois aussi renouer avec la conduite à gauche, ce qui ne m’était pas arrivé depuis un long moment. Je me rends aussi compte que j’avais bien pris les réflexes opposés, j’ai pour la première fois l’impression de conduite à l’envers avec ce sens qui est pourtant celui dans lequel j’ai appris.

 

Le clignotant est une option apparemment donc il faut être vigilent pendant le trajet qui nous mène de l’aéroport jusqu’au centre-ville de la capitale, aussi car la circulation est dense aux abords de la ville. Quand on aperçoit Amman pour la première fois, on se demande vraiment comment une ville a pu se développer ici, sur ce terrain qui semble si aride. Une fois arrivés vers l’hôtel, la complexité est de trouver une place où se garer jusqu’à demain matin car nous n’aurons pas besoin de la voiture dans la ville pour aujourd’hui (la mission prendra une heure et plusieurs tours de quartier)

 

Une fois la voiture garée, et les affaires posées à l’hôtel, une nouvelle mission de présente : trouver où manger pour le déjeuner dans une ville en plein ramadan. La ville est au ralenti, seule quelques commerces sont ouverts mais aucuns restaurants, après plusieurs essais infructueux nous trouverons finalement un hôtel qui sert. Cette petite balade dans la ville nous fait un peu un changement brutal, pour la langue déjà puisque nous devons oublier nos rudiments de swahili pour essayer de mémoriser un peu d’arabe. L’anglais marche quand même ici, mais juste un petit peu. Ce que nous constatons d’emblée, c’est que hormis les chauffeurs de taxis qui sont très intéressés (et pas dans le bon sens), tous les gens que nous croisons sont super gentils et accueillants avec nous.

 

Après le déjeuner, notre petite nuit se fait sentir mais nous nous motivons pour visiter un peu Amman. Nous prenons la direction de la citadelle, et pour y accéder ça grimpe fort, et en plein soleil. Le lieu est une place forte, à l’origine de la ville qui s’est construite autour. De là nous découvrons d’ailleurs la géographie de la ville, construite sur de hautes collines et dans les corridors créés entre ces dernières. La ville semble démesurée, et à perte de vue on voit les immeubles carrés et blancs qui s’étalent. Le son des mosquées semble comme flotter au-dessus de la cité.

 

La citadelle a connu beaucoup d’époques, tout comme la région, et les ruines qui restent peuvent l’attester. Des Romains, aux Babyloniens, puis aux Perses, aux Ottomans et enfin la période arabe et musulmane. Le protectorat britannique lui n’a pas vraiment laissé de trace, si ce n’est la création du royaume (avec une monarchie constitutionnelle) en 1946 après l’indépendance.

 

De la citadelle, la vue est imprenable sur la ville, et en contre bas sur les flancs de la colline en face, nous découvrons l’amphithéâtre romain. Nous descendons pour le voir de plus près, ça me rappelle un séjour en Turquie il y a quelques années. Je monte tout en haut de l’édifice qui pouvait accueillir 6000 personnes (un vrai Zenith !), et profite de la superbe vue sur les gradins, et la citadelle en face. Nous visiterons le petit musée adjacent qui présente entre autres les tenues traditionnelles de la région. Puis, abattus par la fatigue et la chaleur (nous repenserons à quand nous avions froid pendant l’ascension du Kilimandjaro), nous rentrons nous reposer à l’hôtel. Nous tombons dans un sommeil profond et bien plus long que nous ne l’avions prévu.

 

La nuit est tombée quand je mets le nez dehors pour aller nous chercher un repas pour ce soir. La ville semble s’être métamorphosée, il fait plus frais, les lumières brillent dans les rues, tout le monde est de sortie et les restaurants et commerces sont ouverts. Pour ce soir, je prends juste un shawarma à emporter et nous mangeons à l’hôtel. C’est une nouvelle adaptation culinaire qu’il nous faut faire, mais aussi une adaptation à la monnaie locale. Car après avoir payé en milliers (voir en millions) en Tanzanie, en centaines au Kenya, nous découvrons ici le dinar jordanien qui lui est plus fort que l’euro. Nous devons donc payer avec beaucoup de piastres (la division des dinars), et nous adapter au coût de la vie qui n’est pas aussi bon marché que nous l’aurions imaginé. En tant que gourmand, c’est avec joie que je retrouve les pâtisseries orientales pour le dessert, accompagnées d’un petit thé à la menthe gentiment offert par la gérante de l’hôtel.

 

Jour 335 – Nairobi #4

C’est notre dernière journée africaine et pour fêter ça, nous restons à l’appartement. Nous ferons juste une sortie dans le quartier pour déjeuner. On se rend compte que le dimanche, la circulation est plus faible et donc l’air est plus respirable, tant mieux !

 

En fin d’après-midi, après avoir dit au revoir à notre hôte Lucy, il est temps de monter dans un Uber en direction de l’aéroport. Dès l’entrée du site, il y a un premier contrôle de sécurité, puis un second à l’entrée dans le bâtiment. Nous sommes bien en avance, nous enregistrons nos bagages et passons l’immigration. Il y aura encore un troisième contrôle de sécurité pour accéder aux restaurants du terminal. On y traîne pour dîner et profiter du Wifi en attendant notre embarquement pour notre premier vol vers Dubaï. Nous y ferons une escale de quelques heures avant de nous envoler cette fois ci vers Amman, notre porte d’entrée au Moyen Orient où nous arriverons demain matin.

Kenya

Jour 334 – Nairobi #3

Sortie n°2 dans Nairobi, aujourd’hui c’est le Nairobi National Museum qui est au programme. C’est toujours avec notre ami Uber que nous nous y rendons, et toujours avec un trafic chargé. Nous déjeunons d’abord au café du musée (en nous faisant un ami chat) avant de nous lancer à l’assaut des expositions.

 

Les sujets balayés par les expositions proposées sont assez vastes, mais en tant que berceau de l’humanité, la place belle est faite à l’évolution humaine au cours des millénaires. Nous en apprenons d’ailleurs plus. Il y a certaines espèces et variantes humaines qui se sont éteintes il y a 2,5 millions d’années après 3 millions d’années de vie, nous trouvons ça complétement fou !

 

Dans une salle voisine, c’est la faune africaine qui est mise à l’honneur. Nous voyons enfin un lion de très près ! Mais empaillé… Les expositions sont très bien faites et très bien présentées, même avoir tous ces animaux empaillés devant nous n’est pas si glauque. On cherche à nous montrer que les familles et les rapprochements entre espèces de mammifères ne sont pas forcément les associations que nous aurions faites. Par exemple, les plus proches cousins de l’hippopotame sont le dauphin et la baleine. Le dugong est quant à lui est un cousin de l’éléphant.

 

Nous enchainons sur la longue et complexe exposition sur l’histoire du pays. C’est surtout l’histoire depuis l’arrivée des colons, jusqu’à nos jours en passant sur la bataille pour l’indépendance qui est mise en avant. Sans prendre parti, et en restant juste un observateur on se rend compte que la gestion que les Anglais ont eu de la région a créé le vivier de la révolte. Les locaux étaient sans cesse expropriés et repoussés dans des zones réservées. Les meilleures terres agricoles furent confisquées pour être gérées par des propriétaires anglais. Ce n’est pas l’endroit pour résumer l’histoire complexe du pays, mais en tout cas cette exposition nous fait un bon complément d’informations sur le sujet.

 

Au détour d’un couloir, nous tombons sur une exposition sur la monnaie et il y a une activité (en très mauvais état) pour les enfants pour apparemment leur inculquer la notion de gestion de budget. Après avoir vu tout ça, et malgré la qualité certaine du musée, nous en avons un peu plein la tête. Nous reprenons un Uber pour rentrer dans notre quartier. La fin d’après-midi sera dédiée à la préparation de la prochaine étape : le Jordanie. Cela va être un sacré changement d’ambiance, on commence à s’imprégner du vocabulaire arabe, et on se rend compte que certains mots sont passés dans le swahili avec le temps et l’influence arabe en Afrique de l’est.

 

Jour 333 – Nairobi #2

Aujourd’hui on tente une sortie ! En fin de matinée, c’est accompagnés de notre hôte Lucy que nous partons en direction du centre-ville de Nairobi. La circulation est très dense, et l’atmosphère toujours autant polluée, mais le chauffeur du Uber nous dit que la circulation n’est pas si terrible car ça avance encore. On comprend que la circulation dans la ville est rudement compliquée ici.

 

Lucy nous laisse en ville, notre première mission est d’acheter une carte Sim pour pouvoir rentrer en Uber en fin d’après-midi. Une fois cette mission faite, nous faisons un tour dans le centre sur les indications de notre guide Jean-Michel Routard. Nous découvrons le centre international de conférence Kenyatta, le palais de Justice et le Parlement. Devant le parlement, nous nous faisons reprendre gentiment par les gardes car les photos sont interdites dans la zone. En réalité, nous essayions de prendre un photo un Marabout d’Afrique tranquillement installé dans un arbre devant la tour carrée du parlement.

 

Nous les faisons bien rire à être fascinés par ces oiseaux, ils nous indiquent un parc non loin où nous pouvons en voir plein. Nous comprenons que le Marabout d’Afrique est un peu comme le pigeon à Paris, il y en a partout, mais eux sont gigantesques ! Nous faisons un tour dans le parc qui sert un peu de poumon vert au centre, et ce n‘est pas du luxe. Au centre du parc il y a un petit étang sur lequel un groupe d’écoliers s’apprête à aller faire du pédalo. Il y a de très vieux manèges et attractions, quelques vendeurs ambulants, et une sorte de séance de prêche en plein air.

 

Nous faisons demi-tour pour nous diriger vers l’avenue Kenyatta. Malheureusement, nous voyons aussi le coté négatif d’une grande ville : il y a pas mal de mendicité, et on voit les écarts de niveau de vie entre les habitants d’une rue à l’autre, voire des fois dans la même artère. Pour la pause déjeuner, on craque, on va chez Subway prendre une dose de malbouffe occidentale.

 

A deux pas, nous découvrons la bibliothèque de la ville, installée dans un superbe bâtiment colonial, et accolé à la grande mosquée. En plein ramadan, cette partie de la ville est très active. Nous ne nous attardons pas, aller visiter la mosquée n’est pas possible bien sûr. Nous sommes un peu choqués par la mendicité aux abords du bâtiment religieux. Une mère envoie même sa fille pour nous solliciter.

 

Nous ne trainons pas ici, nous avons aussi fait le tour du quartier et de ce qu’il y avait à voir. Nous passons au supermarché voisin pour faire une session de ravitaillement en vue de notre autonomie alimentaire au airbnb. Ce moment entre les rayons, c’est un peu comme une visite à Disneyland pour nous. Ça fait bien longtemps que nous n’avions pas eu autant de choix ! On craque pour un paquet de haribo à grignoter dans le Uber du retour.

 

Le retour se fait bien entendu dans un trafic chargé, Uber reste notre meilleur allié pour nos déplacements à Nairobi car c’est bien moins cher qu’un taxi (3 à 4 fois moins), et bien plus simple et rapide que les transports locaux. A partir de 15 heures, la circulation est presque à l’arrêt, ça complexifie vraiment les déplacements.

 

Pour la fin de journée, nous reprenons le mot d’ordre d’hier, le repos. Je profite de la fin de journée pour clôturer le carnet de voyage de notre séjour en Tanzanie, avec la finalisation de la vidéo (enfin !) et la publication de la sélection de photos.

Tanzanie

Jour 332 – Nairobi

Le mot d’ordre du jour c’est repos. Ce matin, nous vaquons à nos occupations à l’appartement, nous nous sortirons que pour déjeuner. Nous faisons du même coup un ravitaillement pour le diner et même pour demain. Nous voulons tenter d’acheter une carte sim, la gérante du restaurant où nous sommes allés nous accompagne et nous guide jusqu’à une petite échoppe. Petite c’est bien le mot, la vendeuse est enfermée dans 2m², derrière des barreaux. Dans sa « cabane », coincée entre des étals du marché on trouve un peu de tout, de la glue aux cigarettes à l’unité. Elle essaie de faire l’enregistrement de ligne téléphonique mais avec un passeport étranger, cela ne marche pas. Tant pis, nous ferons sans.

 

Nous avons pu aller plus loin que je n’étais allé hier, et la sensation de retrouver un environnement comme en Inde se confirme entre autres en passant près du marché avec ses étales pleine de poules vivantes. Il a plu cette nuit et les trottoirs sont de vrais champs de boue. La circulation est dense et chaotique sur la grande avenue que nous longeons, la pollution est bien là, nous avons du mal à respirer. Les bus de ville sont nombreux, toujours très colorés et pas du tout écologiques, les tuktuk stationnent moteur allumé sur les trottoirs pour attendre les clients et se faufilent dans la circulation.

 

Nous avons fait notre mission du jour et retournons passer le reste de la journée à l’appartement. J’essaie pour ma part de m’atteler au fastidieux montage de la vidéo du Kilimandjaro (merci François pour l’assistance technique !). La journée est rythmée par les appels à la prière de la mosquée voisine, en plein Ramadan il y en a beaucoup. Nous sommes contents de ne pas avoir à ressortir ce soir et de continuer notre journée de pause tranquillement comme à la maison.