Jour 338 – La Mer morte, Amman Beach et Madaba

Nous partons en toute fin de matinée de Amman, à travers une circulation particulièrement dense. Nous traversons le quartier des grands buildings, parcouru par plein de voies rapides dans tous les sens. Entre la circulation et les erreurs de navigation, il nous faudra un moment pour nous extirper de la capitale.

 

Nous nous mettons sur la bonne route en direction de la mer Morte. Nous passons en chemin à côté du site du baptême de Jésus, mais nous ne faisons pas le détour (surtout que l’entrée n’est pas incluse dans nos pass). La route descend, descend et descend encore, car nous nous dirigeons vers une des zones les plus basse du globe : -429 mètres en-dessous du niveau des océans.

 

C’est un peu magique quand nous apercevons au loin l’étendue d’eau de la mer morte, avec de l’autre coté et bien visible les côtes de la Palestine, et plus précisément de la Cisjordanie. Nous nous rendons jusqu’au complexe d’Amman Beach. C’est pour nous le moyen le plus économique de se baigner dans les eaux si particulières de la mer Morte. Nous passons devant de grands complexes hôteliers de luxe, et les bâtiments qui ont servi au WEF (World Economic Forum) d’il y a quelques années. Il y a quelques accès à la mer gratuits depuis la route, mais une douche en sortant de l’eau est obligatoire. Le Amman Beach nous permet ça, et puis il y a aussi des piscines pour nager (vraiment).

 

Une fois changés, nous partons sur la plage. Clémence se jette à l’eau la première, l’entrée se fait en marchant sur une couche de sel, puis après le sol devient sablonneux. Je m’y jette aussi, et la sensation est assez bizarre. En plus de la difficulté à rester debout, l’eau est bien sur très salée mais a aussi une texture un peu huileuse. Nager est tout simplement impossible, et à partir d’une certaine profondeur, même si l’on a pied, il est impossible de toucher le sol et on fait le bouchon flotteur. C’est assez fou comme sensation et comme impression.

 

Clémence respecte la tradition et s’enduit de boue noire, puis sèche à l’air 20 minutes avant de retourner se baigner dans la mer. C’est apparemment comme ça que l’on profite au mieux des propriétés si particulières de cette eau très chargée en minéraux. Au bout d’un moment, ça piquotte quand même un peu de partout, il est temps de sortir et d’aller prendre une bonne douche.

 

Nous étions assez tranquilles pour notre baignade, en semaine et hors saison il n’y a pas foule, en tout cas pour les individuels comme nous. Il y a sinon un groupe de retraités espagnols assez sympathique (nous avons une pensée pour ce vieil homme, qui suite à un faux mouvement, s’est retrouvé le visage dans l’eau, aie aie aie), et un groupe de touristes russes que l’on pouvait difficilement rater. Après la baignade dans la mer, je profite un bon moment de la piscine et de la vue depuis le bassin. En fin d’après-midi, nous quittons les lieux.

 

Nous partons pour la ville de Madaba, située au sud-ouest d’Amman. Nous remontons en altitude, mais surtout nous changeons de paysage. Les bords de la mer sont déjà secs, mais c’est incomparable par rapport au paysage que nous traversons. Une petite route sinueuse grimpe à travers un désert de roches ocres à perte de vue. Le ciel est nébuleux mais la vue sur la mer, et surtout sur la rive nord s’offre à nous.

 

Soudainement, une fois le sommet dépassé nous retrouvons la civilisation, et la banlieue de Madaba. C’est une ville à plus petite échelle qu’Amman, et nous nous y sentons bien. Le soir, nous sortons manger à pied, et allons dans un restaurant conseillé par l’hôtel. Nous découvrons les charmantes petites ruelles du centre-ville, avec des bâtiments en pierre beige. Le son de la mosquée enveloppe la ville, mais nous passons aussi devant deux églises, une latine et une grecque orthodoxe. C’est assez surprenant de voir les idoles catholiques mélangée à l’écriture arabe. A la tombée de la nuit, l’activité bat son plein dans la ville, et chacun sort pour aller manger. Déjà hier, nous avions été surpris et avions bien aimé ce moment de joie et de partage où le repas du soir rassemble.