Jour 339 – De Madaba à Petra

Nous découvrons au petit déjeuner ce matin que nous sommes en fait les seuls clients de l’hôtel, d’où le surclassement de la chambre probablement. En milieu de matinée, nous prenons la route pour notre plus grande étape jordanienne, direction la cité de Petra qui se situe à environ 240 kilomètres. Mais pour nous y rendre, nous faisons délibérément le choix de ne pas emprunter la grande autoroute qui traverse le pays, nous préférons longer la mer Morte et traverser la chaine montagneuse vers la réserve de Dana.

 

Nous commençons en faisant en sens inverse la même route qu’hier, en repassant par le sommet du mont Nebo et en redécouvrant face à nous l’extrémité nord de la mer Morte. Puis nous la longeons en admirant les paysages environnants qui sont tous plus beaux les uns que les autres. A gauche, il y a des montagnes rocheuses et des canyons, à droite la mer Morte avec de l’autre coté la Palestine au début, puis Israël à la fin. Nous atteignons l’extrémité sud de la mer, ce n’est pas tous les jours que nous pourrons suivre une mer de tout son long ! A cet endroit, nous voyons plusieurs usines qui fabriquent des produits à base des eaux et minéraux de la mer. Juste après, il y a une petite oasis autour de laquelle s’est construit un village. C’est presque bizarre de soudainement voir du vert.

 

Il est temps de bifurquer vers l’intérieur du pays, et de quitter la route qui elle file jusqu’à Aqaba en longeant la frontière Israélienne. La barrière montagneuse à gravir est assez impressionnante, et toujours aussi sèche. Nous passons des -400 mètres des rives de la mer Morte, à plus de 1600 mètres d’altitude. La route est sinueuse et notre titine galère un peu parfois. L’avantage, c’est que nous sommes toujours aussi seuls pour profiter des paysages désertiques, on se dit juste que ce n’est pas le moment de tomber en panne.

 

Après quelques dizaines de kilomètres sur cette route de montagne, nous retrouvons un minuscule village qui sort d’on ne sait où, puis nous rejoignons finalement la King’s Highway, la seconde route principale sur l’axe nord-sud. Par cette route, nous rejoignons la ville de Wadi Musa. C’est la ville moderne voisine de la cité antique de Petra où nous logerons pour les deux prochains jours. Nous débarquons à l’hôtel réservé, et il nous semble que nous sommes encore les seuls clients. Pour le coup, ça se comprend car l’hôtel est complétement en travaux et empoussiéré, en tout cas les parties communes le sont. On se fait une pause pour le début d’après-midi, en attendant que le soleil soit un peu moins fort pour commencer notre visite de Petra.

 

Vers 16 heures nous passons la porte d’accès. A peine une centaine de mètres après le contrôle des billets surgissent les premiers rochers qui constituent le massif en grès de Petra. Avec les premiers rochers et les premières falaises, nous découvrons aussi les premières façades sculptées. La première que nous voyons est en fait un tombeau, fait d’une façade richement sculptée, dominée par cinq obélisques.

 

Quelques centaines de mètres après, nous nous engouffrons dans le corridor Al-Siq. Un petit chemin naturel serpente entre deux grands murs de grès. L’ombre dans laquelle nous évoluons est fort agréable, mais surtout l’endroit est complétement fou. L’érosion et le temps sont passés par là mais nous pouvons distinguer des restes de façades sculptées, d’escaliers et de statues.

 

Nous profitons de notre marche dans le Siq, en étant complétement subjugués par l’endroit, quand soudainement nous débouchons sur une sorte de place cerclée de falaises. Devant nous s’élève Al- Khazneh, le trésor. C’est la façade la plus connue de Petra, celle utilisée dans le film Indiana Jones. Devant nous, elle est gigantesque, sublime, magnifique, tout droit venue d’un autre temps. Nous avons de la chance car à cette heure-ci il y a peu de gens, et nous pouvons allégrement en profiter.

 

Nous n’irons pas plus loin dans le corridor principal pour aujourd’hui. Nous faisons demi-tour en direction de la ville. Des services de chevaux, seuls ou avec calèche sont proposés pour parcourir les deux kilomètres entre l’entrée et le Trésor. Mais en plus du prix prohibitif, le mauvais traitement flagrant des animaux nous refroidit vraiment.

 

Avant de sortir, nous bifurquons sur un chemin secondaire pour aller marcher un peu au milieu des rochers. Nous nous retrouvons pour notre plus grand bonheur, complétement seuls au milieu de ce paysage un peu lunaire, mais bien sublimé par le coucher de soleil. Nous ne pouvons pas nous rendre jusqu’au bout de chemin qui conduit à un site de sacrifice de l’époque des Nabatéens, les fondateurs de Petra (ce fut leur capitale). Il nous faut faire demi-tour pour être sortis du site avant l’heure de la fermeture.

 

Une fois de retour dans le centre-ville de Wadi Musa, nous faisons nos approvisionnements pour la journée de demain (en profitant d’une pâtisserie orientale également), puis allons diner directement avant de nous poser à l’hôtel. Demain, nous prévoyons de retourner sur le site de Petra dès l’ouverture (ou presque), pour éviter les grosses chaleurs.