Jour 81 – Chiang Rai

Une nouvelle journée de découverte à moto commence, et surtout je pars à la découverte des alentours de Chiang Rai. Première destination, une cascade à quelques dizaines de kilomètres. Dès les premiers kilomètres en dehors de la ville je vois un gigantissime bouddha blanc visible à des kilomètres. Je change ma trajectoire pour aller le voir. Aujourd’hui je me suis donné un ou deux objectifs, pour le reste je me laisserai porter. J’arrive donc dans un complexe religieux qui semble tout neuf et composé d’un grand Wat *(un peu en forme de sapin le bâtiment)*, une sorte d’église / pagode, et ce grand bouddha. C’est tellement neuf que le parking est gigantesque (en prévision probablement) pour les quelques voitures qui se battent en duel ! Je continue ma route vers la cascade Huay Mae Sai. Après le dernier village, la route devient un peu plus petite et sinueuse dans les bois et entre les champs. Le paysage se fait plus vallonné, c’est un vrai régal pour les yeux, et j’ai aussi des bonnes sensations en moto. Je suis le premier arrivé sur le parking, gentiment la dame qui surveille la zone garde mon casque le temps que j’aille voir la cascade. C’est beau c’est sûr, mais c’est encore mieux parce que je suis totalement tout seul ! *(#kifdumatin)*

Je pars ensuite au point de vue situé en amont de la cascade, et qui est accessible à moto. Enfin le chemin est sensé l’être, mais certaines portions en montée et boueuses ne sont pas très faciles. Bref, je monte, tout va bien jusqu’à…. l’aventure de la journée ! Le moteur s’arrête et impossible de la refaire partir, j’essaie pendant 15 minutes puis je lâche l’affaire. Il me reste 700 mètres à faire pour aller au point de vue, je finis à pied en me disant qu’une fois le moteur un peu refroidi ça ira mieux *(annonce : suite de l’aventure au prochain épisode). *La vue du point de vue est évidemment géniale, mais un peu gâchée par cette panne qui me tracasse. Là-haut, un troupeau de buffles d’Asie m’accueille, et semble très curieux. Dès que je leur tourne le dos ils s’approchent de moi. J’en ai croisé dans la vallée près de la rivière, il semble qu’ils aiment bien passer du temps dans la boue et dans l’eau. En tout cas, ils ont l’air très sympa ! Je commence ma redescente et récupère ma moto… qui ne veut toujours pas démarrer. Heureusement, je n’ai qu’une mini pente à pousser, et après je me fait les 3 kilomètres de descente sur le chemin (un peu boueux) en usant à fond des freins. Une fois en bas, je reprends la direction du parking de la cascade car je suis sûr d’y trouver du monde, bon par contre il faut pousser un peu, ça monte. A l’arrivée, 2 jeunes me prennent en pitié et se mettent à regarder la moto. Moi qui était parti pour appeler et attendre une nouvelle moto ! En 5 minutes à deux ils arrivent à faire repartir le moteur, mais je ne sais toujours pas par quel miracle ! Bon là je divulgache un peu la suite, ça a tenu toute la journée ! Je remercie chaleureusement mes sauveurs et je reprends la route.

Je me lance pour aller voir une autre cascade vue sur la carte, mais je ne sais pas du tout à quoi m’attendre. Avec toutes ces aventures il se fait tard, je m’arrête dans le premier boui-boui que je vois pour manger. Mes hôtes ne parlent pas un mot d’anglais donc je leur fais confiance pour mon repas *(j’espère ne pas le regretter demain*), j’ai bien fait c’était super bon et je n’avais pas encore mangé ce plat ! Les paysages qui se dévoilent le long de la route sont typiques d’Asie, mais ça n’enlève rien à leur beauté, les rizières couleur vert fluo sont bien présentes, mais aussi les bananiers, et les champs de cannes à sucre. Le tout avec un fleuve qui traverse le paysage, que demander de plus ! Ah oui, à l’approche de la cascade et à flanc de colline, je revois les premiers champs de thé depuis l’Inde, toujours aussi beaux ! Bon je ne vais pas mentir, j’ai fait plusieurs fois demi-tour avant de trouver la bonne route ! Mais me voilà sur la piste très boueuse d’approche de la cascade. Je continue à pied quand la moto ne peut plus passer et là, pouha ! Quelle cascade ! J’ai bien fait de venir ! Je croise là 2 personnes, un allemand nommé Karl *(un peu cliché non ?)* et son « amie » thaïlandaise nommée Pim *(l’explication des guillemets arrivera plus tard*). On papote 5 minutes et il me dit de continuer de monter, je suis le conseil. Et là, le 2ème effet kiss cool *(j’avoue je l’ai en tête depuis cet après-midi cette expression !)*, encore plus haute, encore plus d’eau, encore plus impressionnante. Le tout avec un point d’observation qui est pour le moins rudimentaire, mais j’ai confiance en cette passerelle en bambou au-dessus du torrent *(vraiment oui)*.

Je prends le chemin du retour et double au passage les 2 personnes croisées juste avant, Karl m’informe qu’à 5 km il y a une source d’eau chaude, je décide du coup d’aller y faire un tour, et a priori eux aussi. Une grosse partie des sources a une entrée payante mais un petit bassin aménagé permet de faire trempette avec ses pieds, et un autre de faire cuire des œufs (oui moi aussi ça m’a surpris, mais pourquoi pas ?). Karl m’offre un Pepsi *(sympa le gars)* et on papote les pieds dans l’eau, pendant que Pim fait cuire ses œufs *(qui sont tous dans le même panier d’ailleurs #desopourlablague)*, pourquoi pas après tout ! Karl est un baroudeur de longue date, il me raconte la Thaïlande il y a 38 ans lorsqu’il est venu la première fois, et me raconte certaines de ces expériences en rebondissant sur ce que je lui raconte. Il est ultra intéressé par mon voyage et me pose plein de questions. Lui à 60 ans est en retraite depuis 4 ans, il vit entre la Thaïlande, l’Allemagne, le Luxembourg et ses voyages ailleurs dans le monde. Bon je pense que financièrement tout va bien pour lui. Il me demande mon âge (sans importance dans une conversation), et me répond : Ah, presque comme ma copine ! Donc Pim ton amie est en fait plus !? Ah ah démasqué ! Bon et puis Pim a 25 ans accessoirement… mais bon je ne pense pas que Karl soit le premier, ni le dernier dans ce cas-là en Thaïlande….

L’après-midi n’étant pas mal avancé, je reprends le chemin de Chiang Rai. Avant dernière étape, le Baandam Museum. C’est un bâtiment en forme de temple tout en bois noir, il est censé être le pendant maléfique du temple blanc (vu hier) qui est au sud de la ville, et c’est aussi un peu un combat d’architecte et de vision d’artistes *(sur celui qui sera le plus kitch peut-être ?*). Sur le guide c’est noté entrée gratuite, une fois sur place c’est noté entrée beaucoup trop cher bonjour l’arnaque ! Je me contente donc de la vue extérieure, c’est déjà bien. Dernier arrêt, le Blue temple qui est …. bleu *(non déconne ?)* Il reste encore quelques statues extérieures à finir mais l’ensemble est aussi dans un style fantastique, et dénote fortement avec tous les temples vus jusqu’ici. Non parce que le blanc, le noir et le doré on connaît. Mais un Bouddha et un temple bleu ! Ça claque quand même !

La journée étant bien avancée, je rends la moto et prépare au maximum mes affaires pour être efficace pour le départ du matin *(euh 6h du mat c’est la nuit pour moi, pas le matin ! / chut la petite voix… ) *Comme on ne change pas une équipe qui gagne *(cette expression est vraiment passe partout n’est-ce pas ?)* je retourne au marché de nuit pour manger. Déjà expérimenté hier soir et validé ! Les petites scènes où on peut voir des concerts, ou des petits spectacles, voire carrément des danses chorégraphiées donne un petit charme pas désagréable au lieu ! C’était donc la fin de mon premier aperçu de la Thaïlande. Je ne sais pas ce que donnera le sud, mais une chose est sûre j’ai très envie de revenir voir plus longtemps le nord, et surtout de venir marcher ici, les treks ont l’air fou !