Jour 27 – Séjour dans une famille nomade #2

Première nuit sous tente et seconde expérience des grands écarts de température entre jour et nuit. Il va falloir que ce soir je change de façon de faire, car du coup c’est une mauvaise nuit de plus au compteur. 9h, petit déjeuner avec Bold (prénom raccourci). Plutôt simple, du thé au lait et des sortes de petits beignets. Bold est le père de famille et c’est lui qui accepté de nous recevoir. Hier il n’a pas pu rentrer de Tsertserleg car les feux de son camion étaient HS.

Dans la matinée, nous nous dirigeons vers le Supa vu hier au milieu des champs pour une fête. En fait, il s’agit d’une fête de cette région seulement, plutôt religieuse car elle commence par une cérémonie bouddhique. Puis s’enchaîne (enfin le temps entre chaque événement  est plutôt long et incertain) une course de chevaux de 7km avec pour jockeys uniquement des enfants. Comme dernière activité il y a un concours de lutte mongole. Nous sommes les seuls touristes et nous nous retrouvons en immersion directe dans la culture mongole. Le lait de jument (fermenté ou non) coule à flot toute la journée, ainsi que les diverses spécialités culinaires que nous apprécions plus ou moins. Nous ne comprenons pas forcement grand-chose mais une jeune fille de retour pour les vacances dans sa famille parlant anglais m’explique un peu tout ça. Toutes ces activités font que nous restons plusieurs heures en plein soleil jusqu’au milieu de l’après-midi.

Nous rentrons finalement au camp pour trouver un en-cas à base d’abats de mouton, assez difficile à avaler ! A peine une heure plus tard on nous sert à dîner , l’aide de Laurence est la seule ayant été acceptée en cuisine. La fin de repas est arrosée d’un verre de vodka offert le matin même et que Bold a mis à tremper avec des pignons et une racine de gingsen. A peu près au même moment, une mini tempête se lève. Nous avons un peu peur pour les tentes mais elle part aussi vite qu’elle est arrivée !

Nous enchaînons par les traites du soir des vaches, on nous fait essayer. Nous faisons de piètres assistants, je n’aurais jamais imaginé ça si compliqué ! J’ai finalement autant de saleté et de lait sur moi qu’il n’y en a dans le seau. Tout ça reste à travailler. Nous aidons ensuite avec les 2 plus jeunes garçons de la famille à réunir le troupeau de vaches et de yacks pour les déplacer de pâturage. On se débrouille un peu mieux qu’ hier et à nous 5 on les amène à plusieurs centaines de mètres. Au retour, les 2 garçons veulent se mesurer à moi en course. Je gagne uniquement parce que je suis plus grand mais ils bataillent bien ! En tout cas, quel plaisir de courir au milieu des prairies et de ces paysages à pertes de vue. Une fois arrivé aux yourtes, les 2 garçons veulent faire de la lutte avec moi, le combat est bref, en même temps ils doivent peser 25kg chacun maximum ! Ce soir, je me sens un peu plus intégré que hier soir, et j’ai un sentiment de satisfaction quand à l’aide (aussi peu utile qu’elle soit) que j’ai pu apporter. Surtout j’ai la sensation que tout ça me fait redescendre un peu plus les pieds sur terre, il est bien loin notre mode de vie occidental. Ici, la vie semble simple, même si j’ai conscience que c’est l’été et que les hivers doivent avoir un tout autre visage.