Jour 19 : De Oulaan-Bator à Baga Gazeryn Cluluu

Après la récupération matinale à l’aéroport, nous partons directement en direction du sud conduit par notre chauffeur Zulaa. Pendant plusieurs heures et jusqu’à ce que nous rejoignons le village de Delgertsogt, nous sommes sur une route carrossée. Durant plus de 200km, le paysage qui défile est impressionnant, et complètement nouveau pour moi. Des steppes à pertes de vue, pas un seul arbre et quelques massifs montagneux au loin. La faune n’est pas en reste, nous voyons des vautours qui ont près de 2m d’envergure, des hordes de chevaux, des troupeaux de chèvres de moutons de chameaux et de vaches, des petites souris des champs par dizaines qui vont viennent par des petits tunnel qui parsèment la steppe.

Après le déjeuner que nous prenons dans un petit restaurant du village (dont nous étions les seuls clients), nous nous enfonçons dans la steppe. En plus de rouler sur une piste plus ou moins praticable, le paysage se fait de plus en plus montagneux. Nous faisons un premier arrêt auprès d’un très ancien monastère, plus en activité de nos jours, vu son état de ruines on comprend. Par contre le site semble encore être considéré comme sacré, vu les bandes de tissus bleus qui sont accrochés à des tas de roche. On retrouve ce système de tissus accrochés à plein d’endroits, j’avais déjà vu ça au lac Baïkal. Aussi, nous voyons nos premiers arbres, des bouleaux qui ont réussi à grandir à l’abri des grands monticules rocheux. Nous grimpons sur ces derniers et nous avons accès à une vue tout simplement époustouflante sur les alentours.
Nous faisons un second arrêt auprès d’une source anciennement utilisée par les moines, et qui aurait la propriété de soigner, et améliorer la vue. Nous nous prêtons tous au rituel. A ce moment là, nous croisons la route d’un vieil homme à moto, il s’agit du gardien du parc naturel où nous nous trouvons, nous devons nous affranchir d’un droit de passage.
Nous prenons finalement la direction du camp de yourtes (ger en mongole) ou nous passerons la nuit. Il s’agit d’un camp nouvellement construit, et qui dispose d’un niveau de confort et de service auquel nous ne nous serions pas attendu en plein milieu de nulle part ! Nous cuisinons de notre côté, pour nous et notre chauffeur, mais une équipe entière dispose d’une cuisine tout équipée et d’une salle de restaurant pour accueillir les touristes. Ce soir, ils accueillent un grand groupe originaire de Pologne.
De notre coté, nous nous retirons dans notre yourte plutôt tôt, Papa et Laurence ont besoin de récupérer du décalage horaire ! La yourte n’est pas très grande mais elle est très agréable et nous avons chacun un vrai lit, ce qui est déjà parfait.

Jour 18 : Oulaan Bator #2

Aujourd’hui, visite du palais d’hiver du dernier Bogd Khan, lui aussi a survécu grâce à sa transformation en musée, contrairement au palais d’été. Puis je grimpe au mémorial de Zaïsan pour avoir un des points de vue le plus haut sur Ulaan Bator. Vu d’en haut, c’est un chantier à ciel ouvert parsemé de tours tout juste finies ou encore en construction. D’après ce que j’ai compris, l’objectif est de reloger les habitants des quartiers de yourtes dans ces tours, afin de limiter la pollution liée au chauffage, et également l’insalubrité des quartiers périphériques.

Je remonte ensuite vers le centre ville pour profiter de la fin de mon après-midi. La ville fourmille, la circulation des véhicules est plus qu’intense, celle des gens aussi. Je suis plutôt content de partir demain dans les steppes éloignées et plus calmes. La bonne surprise est que beaucoup de gens parlent anglais. Dans aucun commerce je ne me suis retrouvé coincé comme j’ai pu l’être en Russie. Quasiment tous les panneaux et pancartes sont traduites, et il semble que l’écriture cyrillique commence à être délaissée au profit de l’écriture latine pour pas mal d’enseignes.
Sur le chemin, je passe à coté de ce qui doit devenir un des plus grands parc urbain au monde. Pour le moment, ce n’est qu’une friche un peu verte. Par contre, en plein milieu de la zone siège un parc d’attraction et une piste de karting, le tout à quelques centaines de mètres du centre ville !
Avant d’arriver au centre, je passe devant plusieurs théâtres de l’époque soviétique. Il n’y a aucun doute, l’URSS a eu une influence sur l’architecture de la ville.
Ce soir, avec l’aide d’Altaa, j’ai préparé des cartons de provisions et d’eau pour le début du road trip de demain.
Pour la vidéo récapitulative des 2 jours à Oulaan Bator, c’est ici :



Jour 17 : Oulaan Bator

Aujourd’hui, je commence la journée par m’approvisionner en Tugrik, la monnaie Mongole. A savoir que 1€ = environ 2700 Tugrik, ça fait un paquet de billets d’un coup ! Egalement, Altaa me prête une carte SIM, après le numéro russe, me voilà avec un numéro mongol. Cela risque d’être bien utile durant l’expédition qui se programme.

Altaa m’accompagne pour la première visite, nous allons au monastère Gandan Khiid, un des seuls monastères anciens encore en activité ayant survécu aux purges soviétiques de 1937, et surtout un des plus importants du pays.
Puis je continue ma journée seul en me dirigeant vers la place Sükhbaatar renommée en 2013 place Gengis Khan. Le premier est un héros de la révolution du début du 20ème siècle qui a permis l’indépendance avec la Chine (mais pas la Russie par la suite), le second est le fondateur du grand empire mongol au 13ème siècle. Une énorme statue de Gengis Khan a rejoint la place en 2006 pour le 800ème anniversaire de son couronnement. Cette place est un des symboles de Oulaan Bator, c’est là que se déroule la majorité des manifestions de quelque nature qu’elles soient.
Puis je visite le musée national qui retrace l’histoire du pays à travers sa géographie, ses traditions, les habits, les conquêtes et les défaites. Très intéressant pour en apprendre plus ! L’empire mongol s’étendait quand même de la Chine à la Turquie, et de la Russie à la Birmanie.
Direction ensuite le temple musée du Choijin Lama. Il n’a quasi jamais servi et doit son sauvetage des purges au fait d’avoir été transformé en musée en 1942. Une vraie immersion dans la culture bouddhique, qui en Mongolie se rapproche de celle pratiquée par les Hindous.
Fin de visite en marchant dans la ville, en passant par la place nouvellement nommée place Beatles, et par le magasin d’état.
Le soir, une fois rentré chez Altaa, nous finissons de préparer le parcours et les détails pour le trajet à travers la Mongolie. Altaa m’est d’une grande aide ! Nous allons bien pouvoir profiter de notre séjour. Départ mercredi matin directement après avoir récupéré Papa et Laurence à l’aéroport.



Jour 16 : Arrivée en Mongolie (Oulaan-Bator)

Après une courte nuit le train arrive en gare de Oulaan-Bator, sur les quais, beaucoup de monde entre ceux qui viennent chercher des arrivants, et les nombreux marchands. Altaa vient me récupérer et nous quittons la gare en direction de chez elle. Pour s’y rendre, il aura suffit de tendre le bras pour qu’une voiture s’arrête. Ici, toutes les voitures sont des taxis potentiels.

Une fois arrivé, je finis ma nuit ! Altaa vit avec ses 2 filles au rez de chaussée d’un immeuble, dans un petit appartement qui constitue l’arrière boutique d’un mini market. Je suis invité à leur table et je suis initié à la cuisine mongole, et à leur boisson. Les repas sont arrosés de thé de lait, je n’avais encore jamais goûté !
Nous passons plusieurs heures à essayer d’organiser le séjour et le trip dans le pays, Altaa m’est d’une grande aide, mais nous sommes dimanche, plein de choses ne peuvent pas être gérées aujourd’hui. J’espère que les 2 premiers jour de la semaine suffiront. Nous allons probablement louer une voiture avec chauffeur pour pouvoir aller là ou nous voulons sans dépendre des maigres bus public, et faire un départ dès mercredi matin à l’arrivée Papa et Laurence.
Dans l’après midi, nous faisons un tour de quartier, ce qui me permet un peu de m’imprégner de l’ambiance des quartiers périphériques et résidentiels de Oulaan Bator, pas ce qu’on visiterait au premier abord c’est sûr ! Il y a un petit temple bouddhiste au milieu des barres d’immeubles.
J’essaie de participer au mieux sans gêner la vie de la famille. La fin de journée est rythmée d’aide au remplissage des rayons de la boutique, d’épluchage de légumes, et de jeux de cartes. Le soir, les filles veulent que je choisisse le dessin animé que l’on regardera. C’est en regardant ce dessin animé que je me dit qu’on a vraiment un bon système de doublage de film en France. Ici, on entend encore en fond la version originale, et cela ressemble plus à une lecture faite en mongole enregistrée par dessus !

Jour 15 : Transmongolien

Le trajet fut long en temps, ce fut le passage de frontière le plus long de ma vie, 8h au total, mais qu’est-ce que cette journée a été agréable ! Les co-passagers avec qui je suis tombé étaient tous adorables, et très vite on se serait cru une bande d’amis qui voyagent ensemble.
Certes ce n’était pas très russe ou mongole, mais plutôt européen. La journée à été ponctuée de discussions, de blagues, de siestes, de jeux, et le tout en anglais ! Nos chefs de wagons mongoles étaient aussi très communicatives et bienveillantes avec nous tous. Moi qui après le transsibérien avait prévu plein de choses pour m’occuper je n’ai rien fait, mais ce n’est pas grave ça valait le coup.
J’ai quand pris le temps de filmer et de faire ce petit montage sur le trans-mongolien :
Je suis donc enfin en Mongolie, demain le réveil sera tôt mais j’ai de la chance car Altaa, avec qui je suis entré en contact, vient me chercher à la gare. Je n’aurais donc pas à errer dans la ville en cherchant mon chemin