Jour 225 – De Santa Cruz de la Sierra à Samaipata

L’auberge de jeunesse est encore toute endormie quand nous partons en taxi. L’aéroport n’est pas très loin mais la circulation est dense et il nous faut une heure pour nous y rendre. A l’arrivée, par chance nous tombons directement sur le bon guichet de American Airlines pour faire toutes les formalités pour la procédure d’enfant non-accompagné. Nous avons à peine le temps de petit-déjeuner qu’il est déjà l’heure d’accompagner Marius et de lui dire au revoir à l’entrée de la file pour le passage aux douanes et à la sécurité. Que d’aventures ensemble pendant un mois !

 

Je repars dans l’autre sens pour revenir en centre-ville, cette fois ci avec le bus local qui me permet de rejoindre la station de départ des collectivos pour Samaipata. Ce sont des voitures 7 places (8 avec chauffeur) qui assurent la liaison entre différentes villes, et qui partent quand elles sont pleines. Par chance pour moi, quand j’arrive à la station, je suis celui qui prend la dernière place et n’ai donc pas à attendre, nous partons immédiatement. S’en suivent trois heures de route, avec tout d’abord une sortie de l’agglomération de Santa Cruz plutôt longue. Puis enfin, les montagnes reviennent pour mon plus grand plaisir. Les paysages qui se découvrent sont magnifique, verts et vallonnés.

 

A l’arrivée en début d’après-midi, je me rends à l’agence de trek avec laquelle j’étais rentré en contact auparavant. Le trek que je voulais faire sur deux jours ne sera pas possible car je suis le seul inscrit, mais on me propose des excursions à la journée en remplacement. Il faut juste que je me trouve un endroit où dormir car l’hôtel où j’ai réservé juste pour ce soir est censé être plein en raison du carnaval de ce week-end. L’agence m’indique un autre endroit où il reste de la place, je réserve puis je déjeune vite fait sur la place centrale qui est très agréable. D’ailleurs l’ambiance globale de ce village est agréable, et paisible. Je grimpe ensuite à l’hôtel Serena, qui se trouve sur les hauteurs du village, et pour grimper ça grimpe, surtout avec toutes mes affaires ! Mais la vue à l’arrivée vaut largement le coût, l’hôtel en lui-même aussi d’ailleurs.

 

L’endroit est magnifique, calme, reposant et aménagé avec goût. Je retrouve par hasard une des chiliennes avec qui nous avions un peu parler avec Marius à l’auberge de jeunesse de Santa Cruz. Entre la nationalité du propriétaire et des clients, une grosse partie de l’Europe est représentée ici, c’est assez drôle. Je découvre aussi le chat de l’hôtel et ses quatre chatons qui ont tout juste 3 semaines ! Je parle aussi un peu avec Emma, une jeune Belge de 21 ans qui a débarqué aujourd’hui en Bolivie pour 2 mois et qui reste dans l’hôtel en échange travail / hébergement pour 3 semaines. Je fini l’après-midi tranquillement installé dans un hamac à regarder un film, puis quand le nuit tombe je migre dans le salon qui n’est pas moins confortable. Bert, le propriétaire, m’annonce que suite à une annulation je peux rester ici 3 nuits dans problème. Cela m’arrange de pouvoir rester au même endroit, et surtout, le fait d’être un peu excentré du village en plein carnaval n’est pas plus mal pour pouvoir dormir. Les habitants ont la réputation de faire la fête non-stop du soir au matin pendant 3 jours, ça promet !

 

Jour 224 – Santa Cruz de la Sierra #2

En fin de matinée, et maintenant que nous sommes experts avec les bus locaux de Santa Cruz nous retournons en centre-ville. Ce matin c’est la tournée des musées, nous commençons par le Museo de Arte Contemporaneo qui présente une petite collection d’œuvres d’artistes locaux. Puis nous enchainons avec le Museo de Historia Regional, qui porte bien son nom et nous permet de découvrir un peu l’évolution de la population des amérindiens originaux, à la mixité avec les espagnols, puis l’indépendance, mais aussi les guerres avec les portugais voisins. Le Musée est un peu poussiéreux et vieillot, mais il et installé dans un superbe bâtiment colonial qui commence à dater. Nous terminons par le Centro de cultura Plurinacional qui présente 4 petites expositions. L’une d’entre elles attire particulièrement mon attention avec une scénographique que je trouve audacieuse et très réussie, surtout pour une si petite salle. On avance sur un chemin en bois serpentant au milieu du sable dans lequel les sculptures en bois sont disposées.

 

Pour déjeuner nous suivons un des conseils de l’hôtel et allons au café República, très sympa ! Ensuite, gourmands que nous sommes tous les deux, nous savourons une bonne glace, assis tranquillement sur un banc à l’ombre des arbres de la Plaza 24 de Septiembre. Puis nous allons en direction du grand marché de Los Pozos, mais au passage nous découvrons le Parque El Arenal avec sa grande fontaine, ses centaines de poissons qui attendent d’être nourris, et ses grands oiseaux noirs qui sèchent leurs ailes au soleil. Le marché lui est vraiment très grand, et j’ai l’impression de retourner en Asie. C’est le même fonctionnement, et la même organisation de petites boutiques entassées dans de petites allées. Ayant fait le tour des lieux à voir de la ville, tout du moins ceux facilement accessibles, et aussi parce que nous sommes un peu harassés par la chaleur, nous rentrons à l’hôtel en milieu d’après-midi. La fin de journée sera faite d’une très longue session piscine et de billard. Il est aussi temps de refaire les sacs et de se préparer pour le départ de Marius demain matin, c’était aujourd’hui notre dernière journée ensemble après un mois un peu intense.

 

Voici la vidéo de ces deux jours à Santa Cruz :

Jour 223 – Santa Cruz de la Sierra

On reste tranquille ce matin, Marius profite de la piscine, je m’offre une rallonge de nuit, et un peu de temps pour l’organisation de la journée. Nous ne partons qu’en fin de matinée pour nous rendre au Zoo de la ville. On se fait une petite mission bus local car l’hôtel ne sait pas trop nous indiquer quelle ligne prendre. On ne s’en sort plutôt pas mal, et on découvre au passage une ville très étendue, présentant une Bolivie bien différente de celle dans laquelle nous étions plongés jusqu’alors. Après un changement de bus au niveau du rond-point où domine la gigantesque statue de « El Cristo », nous descendons juste devant l’entrée du Zoo. Je ne suis toujours pas super fan des zoos, mais ce dernier a de bonnes critiques et ne présente que des espèces présentes sur le territoire bolivien.

 

Nous parcourons le parc qui est effectivement bien aménagé. Pour les perroquets et oiseaux, c’est nous qui rentrons dans les gigantesques volières pour les observer (pour une grosse partie). Il y a plein d’espèces toutes plus colorées les unes que les autres, c’est magnifique. Nous découvrons aussi les félins, que ce soit des chats sauvages, des pumas ou bien des jaguars. Les lamas sont bien sûr là, mais aussi les autruches, les fourmiliers, et les tatous (plus ou moins gros en fonctions des espèces). Ce qui nous impressionne le plus, c’est la découverte du capybara, le plus gros rongeur du monde. Nous avons l’impression d’être en présence d’un cochon d’inde ayant un peu trop grandi ! Pour le reste des espèces et de façon non exhaustive, les caïmans, tortues, rapaces, et autres poissons de rivière ne sont pas en reste.

 

Nous avons passé un bon moment dans le zoo, et nous avons aussi déjeuné sur place. Dans l’après-midi, direction le centre historique de Santa Cruz et la Plaza 24 de Septiembre. Cette place est un petit parc aménagé où les habitants viennent flâner et profiter des bancs. Elle est entourée de bâtiments avec des promenades ombragées d’un style plutôt colonial, mais aussi de la Cathedral Metropolitana Basilica Menor de San Lorenzo. Un édifice gigantesque en brique rouge, et avec un intérieur qui renferme un plafond en bois, le tout datant du 17ème siècle. Nous faisons un tour à l’intérieur, puis nous grimpons en haut du clocher (au moment où les cloches sonnent = aie les oreilles) d’où s’offre à nous un superbe point de vue sur la ville.  Un groupe d’adolescents sans doute tout juste sortis de l’école car encore en uniforme squatte là-haut pour être tranquille. Une fois redescendus, nous faisons un tour au parc urbain de Manzana Uno adjacent à la cathédrale, et également nous visitons la galerie d’art contemporain qui porte le même nom.

 

Nous gardons des visites pour demain, car la ville ne regorge pas d’activités culturelles non plus. Après une glace bien rafraîchissante par cette chaleur tropicale étouffante, nous reprenons un bus local pour retourner à l’hôtel. On se fait ensemble une longue session piscine, je sers de sous-marin et de ressort pour projeter Marius. On s’amuse bien (et on rigole bien !) et on s’attire apparemment la sympathie des gens autour de nous. Une conversation s’engage avec des Chiliens en voyage. Nous passons en tout cas vraiment un bon moment ! A la nuit tombée, on se décide à aller manger. On trouve non loin de l’hôtel un tuk tuk qui fait des grillades et qui semble bien fréquenté par les locaux, ce qui est gage de qualité. Nous nous installons aussi, et dégustons. C’était bon, et surtout ce sera jusqu’à maintenant le repas le plus économique prit en Amérique du Sud, ça valait le déplacement. Retour à l’hôtel, nous finissons la soirée tranquillement avec quelques parties de billard avant d’aller au lit.

 

 

Jour 222 – De Uyuni à Santa Cruz de la Sierra

Une journée de plus à Uyuni où il n’y a décidemment pas grand-chose à faire à part tester un par un les restaurants de la place principale. Après déjeuner, nous tentons quand même les visites des deux seuls musées de la ville. Le premier, le Museo Ferrocarril est fermé. Le second nous le cherchons longtemps, mais sans succès. Un policier de la ville nous informe que le Museo Arqueologia y Antropologico de los Andes Meridionales a tout simplement été détruit… Nous patientons donc encore un peu avant de nous rendre à l’aéroport.

 

Ce dernier se situe juste en bordure de la ville, et il fait partie des plus petits que je n’ai jamais vu ! Il y a tellement peu d’avions qui partent d’ici que nous sommes seuls à l’arrivée dans les lieux, il n’y a même pas de personnel. Puis au fur et à mesure, l’heure du départ approchant ça se remplit, un peu. Les formalités d’enregistrement et de sécurité sont express, il ne manque plus que l’avion. La piste reste désespérément vide, au loin le soleil se couche et sur la ville un orage prend forme et l’on voit d’énormes éclairs. Soudain, un tout petit coucou atterri… c’est notre avion ! Il est minuscule, je ne m’attendais pas à un géant mais quand même.

 

Nous montons  dedans, seul Marius arrive à se tenir debout dans ce coucou de 19 places. Nous sommes 13 (pilotes inclus), et tout le monde a un hublot et la cabine de pilotage est sans porte. Un avion réduit à l’essentiel ! Par contre, il décolle en se dirigeant droit sur l’orage, et j’avoue que j’ai carrément flippé les premières minutes mais le vol s’est finalement déroulé sans encombre jusqu’à Santa Cruz de la Sierra, la capitale économique de la Bolivie. A la sortie de l’avion on sent que nous avons changé de climat et de région, mais aussi perdu 3000 mètres d’altitude. La chaleur est humide et un peu étouffante, l’Amazonie est près de nous. Vue l’heure je ne joue pas trop à trouver quel bus peut nous emmener en ville, mais je négocie un taxi. Le trajet s’avère assez long, et le choix du taxi judicieux. Nous arrivons au Jodanga Backpackers Hostel, notre première auberge de jeunesse et dortoir avec Marius. Enfin c’est que je croyais, car le site de réservation avait pourtant autorisé la présence de Marius, mais la politique de l’hôtel interdit les enfants en dortoir. Nous sommes obligés de prendre une chambre privée, mais le prix n’est pas le même… Je parviens à négocier un peu quand même car le problème n’est pas de mon fait.

 

Nous nous installons et commandons à manger en livraison à l’hôtel car il est tard pour ressortir. Pendant le temps d’attente, Marius se fait une joie de profiter de la piscine de l’hôtel, qui a l’air il est vrai plutôt agréable.

 

En bonus, la vidéo en accéléré du décollage de notre coucou depuis Uyuni :

 

Jour 221 – Uyuni

Cette journée est en plus car à la base nous voulions faire 4 jours de tour, mais la météo en avait décidé autrement. Nous voilà donc un jour de plus à Uyuni, mais la ville n’offre pas trop d’activités en dehors du tour que nous venons de faire. La journée sera donc sur un rythme tranquille. Ce matin, grasse matinée et petit déjeuner, nous ne mettrons le nez dehors que pour déjeuner.

 

Marius perd une dent (de lait !) pendant le repas, et ce sera à peu près la seule aventure de la journée. L’après-midi se fait tranquille à l’hôtel, puis nous remettons le nez dehors en fin d’après-midi pour profiter des derniers rayons de soleil. Nous faisons un petit tour dans le centre, vers l’église et le marché. Le marché ressemble un peu à ceux que j’ai pu rencontrer en Asie, avec des petites échoppes qui vendent un peu de tout. Nous découvrons en nous baladant dans les rues et le marché que beaucoup de femmes sont encore habillées de façon courante avec l’habit traditionnel qui semble tout droit sorti d’un autre temps. Une fresque dans le marché rappellle le rôle majeur des femmes dans la société Bolivienne avec ce message : « N’oubliez pas que la force de la Bolivie ce sont vos femmes ». Nous finissons la journée par un verre en terrasse, avant que le vent et la pluie reviennent et ne nous pousse à l’intérieur du restaurant pour dîner. Fin de soirée encore tranquille à l’hôtel.

 

Avec tout ce temps libre aujourd’hui, j’ai pris le temps de faire le montage vidéo sur notre expédition dans le Salar d’Uyuni et le Sud Lipez :

 

 

Jour 220 – Le Sud-Lipez, retour à Uyuni

Réveil violent jour 2, la sonnerie à 3h50 du matin ça pique, mais c’est pour la bonne cause ! A 4h du matin, tout le monde est dans la voiture, on se refait le petit branchement des phares en direct sur la batterie, on met les bagages sur le toit, puis Santos nous sort sa meilleure compilation dance des années 90 et en avant Guingamp ! La piste commence rude, surtout de nuit, ça remue sévère et je passe mon temps à remettre la moumoute du tableau de bord qui glisse sans cesse et que Santos veut absolument garder.

 

Santos s’est encore un peu mis en mode Dakar pour partir aussi tôt et arriver le premier sur les sites. Le premier stop se situe aux soit-disant geysers. Il s’agit en fait des Fumarolas Sol de Mañana, un chant de fumerolles particulièrement actif le matin à la fraiche, surtout avec cette altitude car nous avons presque atteint les 5000 mètres, notre record absolu ! A vol d’oiseau, nous ne sommes pas loin des Geysers de Tatio au Chili et les deux sont probablement liés. Santos tient à nous faire faire le tour du champ de fumerolles, mais il fait encore nuit noire et seules nos lampes frontales nous permettent d’avancer, c’est dommage car du coup nous n’en profitons pas bien. Pourtant le soleil commence à pointer le bout de son nez, et à 15 minutes près nous aurions été dans le timing parfait. Mais Santos nous précipite encore et nous n’avons pas le temps d’attendre.

 

La récompense de cette précipitation arrivera quelques minutes plus tard quand nous découvrirons l’intégralité du lever de soleil. Dans un premier temps depuis le haut de la montagne qui surplombe le Salar de Chalviri, avec une magnifique vue plongeante. En face l’eau du Salar, sur les côtés les sommets enneigés. Nous continuons notre descente pour rejoindre les sources d’eau chaudes du Salar. Nous nous installons dans un des petits bassins approvisionnés en eau thermale aménagés au bord. Elle est belle la récompense pour le lever au milieu de la nuit, et de la précipitation de la visite des fumerolles, nous sommes presque seuls pour observer le soleil qui finit de se lever sur le paysage magnifique qui nous entoure, tranquillement installés au chaud dans une eau cristalline à 39°. Au bout d’une grosse demi-heure, tous les autres groupes sont arrivés, et nous laissons la place avec le sentiment d’en avoir bien profité. Pendant notre baignade, Santos a préparé le petit déjeuner, il tombe à point nommé ! Avant de reprendre la route, notre compagnon coréen quitte notre groupe car lui prend la direction de San Pedro de Atacama, qui se trouve juste derrière les massifs montagneux devant nous. Les agences s’organisent et s’entraident pour les transferts. Nous continuons donc avec un peu plus de place dans la voiture, pour le plus grand bonheur de Marius qui peut s’étaler un peu plus.

 

Nous continuons un peu notre descente vers les confins de la Bolivie en traversant le désert Savlador Dali. Pourtant le peintre n’a vraisemblablement jamais mis les pieds ici, mais il semble que les paysage de ce désert rappelle ses peintures, et son nom a été donné au lieu pour cette raison. L’étendue est déserte, dominé par le marron de la terre, entourée de massifs montagneux enneigés, et sur les pentes douces reliant les deux parties, des monticules rocheux sont là, comme posés par une main géante au milieu de ce vide, il faut avouer que l’ensemble est pour le moins saisissant.

 

Nous continuons presque jusqu’au plus loin de la piste, au bord de la Laguna Verde. Nous sommes au pied du volcan Licancabur qui culmine à 5920 mètres, nous avions eu la joie de l’observer depuis San Pedro.  La lagune est un peu moins verte qu’avant à cause du changement climatique et de la baisse du niveau d’eau, mais reste toxique car l’eau contient naturellement de l’arsenic (ce qui lui donne sa couleur). Les flamants roses n’y posent pas leurs pattes et préfèrent la lagune voisine, la Laguna Blanca. C’était ici notre point le plus éloigné, nous sommes à 330 kilomètres de piste de Uyuni, et Santos annonce le top départ pour le retour. Il est 9 heures du matin, et la journée est déjà bien entamée pour nous, mais la route s’annonce encore très longue.

 

Nous traversons des paysages tous plus fous les uns que les autres, en enchainant les passages sur l’altiplano, les déserts, les petites vallées sinueuses et boueuses, les traversées de rivières, puis nous arrivons vers 12h30 à Villa Mar pour faire une pause déjeuner, accueillis par des centaines de lamas qui semblent être bien paisibles dans les prairies entourant le village. Nous ne sommes même pas à la moitié du trajet, la journée va être longue ! Nous reprenons la route pendant plusieurs heures, en n’ayant d’autre activité qu’admirer le paysage, et les vigognes qui sont encore là par dizaines le long des pistes, pour notre plus grand plaisir !

 

Santos fait un dernier arrêt visite surprise dans un paysage qui semble sorti de nulle part et qui dénote par rapport à ce que nous avons découvert dans la région depuis que nous sommes partis. Il s’agit de l’Italia Perdida qui présente de magnifiques formations ruiniformes faite de blocs rougeoyants qui ne sont pas sans rappeler l’image que l’on a tous de l’ouest Américain. Cette pause nous permet un peu de nous dégourdir les jambes. Santos lui en profite pour refaire le plein du 4×4 depuis les jerricanes stockés sur le toit. Il sollicite Marius qui se fait une joie de grimper sur la galerie pendant que Santos siphonne le jerricane avec un tuyau pour remplir le réservoir.

 

Nous reprenons la route pour la centaine de kilomètres restant, cette fois ci comme la journée a été plus sèche la piste principale est de bonne qualité et la progression se fait plutôt rapidement. Nous sommes accompagnés par les lamas le long de la route, mais aussi, nous avons la chance de voir un petit tatou des Andes qui traverse tranquillement la piste. Il est en temps normal assez difficile à observer, et surtout, il est malheureusement chassé car sa carapace sert pour la fabrication des charangos.

 

Arrivée à Uyuni, nous récupérons les affaires laissées à l’agence, puis nous disons au revoir à tout le groupe et rejoignons notre hôtel. Nous retrouvons une connexion après 3 jours isolés. Je découvre que j’ai par inadvertance effacé tout ce que j’ai écrit pour le jour 218, le premier jour du tour, surement une fausse manipulation hier soir. Je laisse ça de coté pour le moment, et nous allons manger. De retour à l’hôtel, Marius ne fait pas long feu après les deux petites nuits que nous avons eu. Je me lance dans la tache de ré écriture, et d’écriture tout court avant de moi aussi aller dormir et de clôturer ces trois jours d’expédition.

 

Jour 219 – Le Sud-Lipez

Le réveil est un peu violent, car il se fait au son du groupe électrogène qui redémarre. Il est tôt mais Santos veut que nous nous mettions en route tôt, ce que nous faisons presque avec succès une fois le petit déjeuner pris. Je reprends la place de copilote et nous commençons par une bonne paire d’heures de piste à travers l’altiplano (elle est toujours autant en mauvais état d’ailleurs). Nous faisons un arrêt sur la voie ferrée qui traverse les montagnes pour rejoindre le Chili, et la pause fait du bien. Nous continuons ensuite pour nous rendre au point de vue du volcan Ollagüe. Le volcan est entouré et caché par les nuages, mais nous pouvons découvrir les sommets enneigés aux alentours et les sculptures que le vent a fait sur les anciennes coulées de lave.

 

Nous repartons, et quittons la piste principale pour prendre la direction du parc national Eduardo Avaroa. Nous montons un peu en altitude pour dépasser les 4000 mètres. Le paysage autour de nous est magnifique, les sommets enneigés foisonnent. La piste est toujours aussi compliquée mais Santos s’applique à la tâche et s’en sort avec brio. Nous faisons des arrêts aux lagunes qui s’enchaînent dans la vallée, et bien sur les flamants roses sont de la partie pour notre plus grand plaisir. La deuxième lagune, celle de Hedionda est l’occasion de faire notre pause déjeuner, en même temps que tous les autres groupes en route aujourd’hui.

 

Nous grimpons ensuite jusqu’à 4700 mètres sur un plateau qui s’étend à perte de vue au milieu de sommets enneigés. Ces derniers semblent presque petits malgré leurs 6000 mètres (environ) avec notre vison depuis l’altiplano. Nous faisons un stop face à la montagne aux sept couleurs (encore une !), qui d’ailleurs en a 8 aujourd’hui avec le manteau de neige sur le sommet. Je suis subjugué par l’environnement, c’est beau et intimidant à la fois. Mais je suis un peu frustré quand Santos insiste pour que nous reprenions la route aussi rapidement. J’ai plus l’impression de participer au Dakar que de faire un tour touristique. Impression qui se confirme presque lorsque nous faisons une traversée du désert (au sens littéral du terme) en quittant le point de vue. Les 4×4 avancent chacun dans leur ligne au milieu de ce grand espace, et se suivent de près. L’arrêt suivant quelques kilomètres plus loin se fait au lieu-dit de l’« arbre de pierre », et très vite le lieu est plein de touristes. Il s’agit d’anciennes coulées de laves érodées par l’eau qui ont dessiné des rochers aux formes bien particulières. Encore une fois, Santos nous presse, vraiment trop cette fois ci nous n’avons même pas le temps de faire le tour du site. Comme lot de consolation, nous avons la chance de voir de très près deux viscachas tranquillement installés sur un rocher au bord de la route.

 

Nous rejoignons ensuite la sortie du parc où nous devons nous acquitter du prix du billet, puis nous rejoignons la Laguna Colorada, qui est aussi connue sous le nom du lac rouge. Cette fois ci nous avons un long moment de temps libre, et heureusement car l’endroit vaut le coup ! En plus de ses eaux rouge-rosée, le lac abrite une communauté d’au moins 1500 flamants roses. C’est impressionnant ! Ils sont partout, et le paysage autour de la lagune ne démérite pas. Je découvre aussi de plus près que les flamants roses Andins, ceux de la plus grande des trois espèces présentes ici (avec le Chilien et celui de James) sont vraiment grands ! Je m’assoie tout simplement sur un rocher face à la lagune pour profiter de la vue, et je découvre aussi un troupeau de lamas avec leurs bébés en train de s’abreuver. La scène est reposante, et vraiment belle.

 

Nous repartons cette fois ci pour rejoindre notre point de chute du soir. Nous n’arrivons pas trop tard et pouvons profiter de la fin d’après midi dans l’hôtel qui est désert. Je m’occupe de mon carnet de voyage tout en parlant avec nos compagnons de 4×4 autour d’un thé, mais aussi avec un groupe de français d’une autre voiture de la même agence. Le repas du soir est servi bien tôt, mais nous avons ce soir le droit à un petit vin rouge bolivien pas trop mal pour l’accompagner. Nous allons essayer de nous coucher tôt car le départ de demain est annoncé à 4 heures du matin.

 

 

Jour 218 – Le Salar d’Uyuni

La nuit fut fraiche et humide dans cet hôtel peu accueillant. Le petit-déjeuner ne relève guère le niveau. Une fois que nous sommes prêts, nous attendons patiemment qu’on vienne nous chercher. Le patron de l’agence nous récupère avec son vieux 4×4 hors d’âge, mais nous rassure car nous ne partirons pas avec celui-ci qui est bien trop petit. Il nous dit aussi que nous devions partir plus tôt, c’est contradictoire car c’est lui qui est venu nous chercher à cette heure-ci.

 

Nous retrouvons à l’agence Andes Salt notre guide-chauffeur Santos, qui sera avec nous pour les 3 prochains jours, il s’avère que c’est le frère du patron, il le dépanne pour ce week-end, mais il est prof à l’université du Uyuni (décidemment les chauffeurs / profs – cf Zula en Mongolie). Nous rencontrons aussi notre équipée : deux australiennes, une anglaise, et un coréen. Chacun prend sa place dans le 4×4 qui sera notre pendant les 3 prochains jours et nous prenons la route.

 

Le premier stop marqué par toutes les agences est le cimetière de train. Nous sommes donc loin d’être seul lorsque nous découvrons ce site. Uyuni a été fondée comme carrefour ferroviaire de la région, et pour donner l’accès au pacifique avec la ligne qui traverse les Andes. Le réseau ferroviaire a été construit pour supplanter le transport par lama qui n’était probablement pas assez efficace, chaque animal pouvant porter au maximum 10kg. La ville rend quand même hommage à cet animal typique de la région puisque Uyuni signifie en langue indigène « la maison des lamas ». Nous découvrons sur ce site des dizaines de locomotives et de wagons en proies à la rouille, aux déchets et aux éléments. Nous prenons ensuite la direction du nord pour nous rendre au village de Colchani. Ici vivent principalement les travailleurs du sel puisque le village est la porte d’entrée du Salar d’Uyuni. Il y a aussi quelques petites usines bien rudimentaires pour le traitement et l’empaquetage du sel. Les habitants sont bien inventifs avec la matière première qu’ils ont sous la main puisque la plupart des maisons sont construite en briques de sel, et il y a même un petit musée avec plein de sculptures (plus ou moins à l’échelle). La seconde activité du village est bien sur le tourisme avec un petit marché « artisanal » dans lequel les 4×4 qui arrivent par dizaines tous les matins déversent leurs touristes. Nous passons notre tour et attendons sagement le redépart avec Santos.

 

Nous arrivons enfin au bord du célèbre Salar d’Uyuni. Avec les trombes d’eau qu’il y a eu ces derniers jours, le sol n’a pas pu tout absorber, et l’eau stagne sur toute la surface. La couche d’eau n’est pas forcement épaisse mais elle crée un miroir géant sur toute la surface du Salar, qui est tout de même de 20000 km² ! Santos avance avec précision et douceur au milieu de ce désert de sel et d’eau, nous avons le temps de découvrir et d’admirer les lieux. L’effet est tout simplement sublime, l’espace semble infini, et les 4×4 que nous voyons au loin sont comme en suspension dans l’espace gris-blanc qui nous entoure. Nous rejoignons un ancien hôtel de sel reconverti en réfectoire qui se situe à quelques kilomètres du bord. Devant l’hôtel, il y un assemblage de drapeaux de plein de pays, mais surtout une gigantesque statue de sel représentant le logo du Dakar. Ces deux choses sont les vestiges du passage de la célèbre course automobile qui passe par la Bolivie depuis maintenant 5 ans, grâce au président Evo Morales qui a ouvert grand les bras à l’organisation (selon Santos qui ne cesse de nous vanter les mérites de son président). L’hôtel de sel fut construit à cette occasion, mais sous la pression des habitants qui dénonçaient des problèmes d’approvisionnement en eau et de gestion des déchets, il fut déplacé en bordure du Salar. Santos nous expliquera que les problèmes en question ne sont pas pour autant réglés, et qu’ils sont d’ailleurs assez global en Bolivie. Pendant que nous sommes attablés pour déjeuner dans l’ancien hôtel, la pluie fait son retour avec fracas, et nous offre une vision complétement différente et un peu apocalyptique du Salar. Nous attendons patiemment une accalmie pour reprendre la route, mais avant nous aurions voulu pouvoir faire les fameuses photos. C’est raté car l’effet miroir disparait à cause de la pluie et du vent, c’est dommage mais le lieu n’en est pas moins exceptionnel et nous avons tous envie de rester un peu plus longtemps. Nous quémandons quelques arrêts photos supplémentaire à Santos qui finalement accepte, ce n’est pas tous les jours que nous pouvons venir ici !

 

Nous reprenons finalement la route mais l’eau, malgré toute la beauté qu’elle apporte au lieu, nous empêche de traverser le Salar pour rejoindre notre point de chute, le village de San Juan qui se trouve juste de l’autre côté. Tous ces contre temps ne nous mettent pas trop en avance sur la journée. Nous devons donc repasser par Uyuni pour rejoindre San Juan par la piste principale. Santos en profite au passage pour récupérer sa nouvelle paire de lunettes arrivée entre temps. C’est plutôt rassurant d’ailleurs parce que jusqu’alors il conduisait avec deux paires de lunettes superposée !

 

La piste défile bien lentement, car avec toute cette pluie elle est en très mauvais état. Santos reste optimiste sur notre heure d’arrivée, mais les heures s’écoulent et nous ne voyons toujours pas le bout de la piste. La nuit finit par tomber et nous sommes toujours à 90 kilomètres de notre point de chute. Le temps s’écoulant, un arrêt toilette inca (c’est-à-dire dans la nature) s’impose, et là c’est le drame ! Les feux du 4×4 se coupent et refusent de se rallumer. Santos tente de rouler avec juste la luminosité de la lune qui heureusement brille un peu ce soir. Je cherche en vitesse ma lampe frontale, et béni le fait qu’elle soit très puissante (merci Clémence !!!). Je la donne à notre compagnon Coréen qui est assis devant et il éclaire la route en passant son bras par la fenêtre. Nous arrivons à progresser d’une vingtaine de kilomètres ainsi jusqu’au prochain village. A force d’insister, je convaincs Santos de tenter une réparation et de ne pas continuer ainsi. Je m’impose un peu pour l’aider, car même s’il conduit bien il ne semble pas trop à l’aise avec le bricolage. Après avoir vérifié les fusibles, nous ne trouvons toujours pas la source du problème. Un autre chauffeur qui passe par là nous dit que nous pouvons brancher les feux en direct sur la batterie pour shunter le système électrique qui semble défaillant. Après un ou deux essais infructueux, (et merci le couteau suisse de Papa !) nous trouvons le bon branchement, les feux brillent et nous pouvons reprendre la route pour les derniers kilomètres.

 

C’est bien fatigué et bien après 21 heures que nous arrivons dans l’hôtel de sel du village de San Juan qui a déjà accueilli tous les autres groupes qui étaient aussi sur la route aujourd’hui. Nous dînons en vitesse, puis profitons du fait qu’il y a une douche chaude pour nous réchauffer avant de rejoindre nos lits. Une coupure générale d’électricité (pile quand Marius est sous la douche) plonge l’hôtel dans le noir avant que les groupes électrogènes prennent le relais. Ils ne tournent pas trop longtemps puisque dès que tout le monde est couché, les propriétaires les éteignent, alors l’hôtel plonge dans le noir, le silence et surtout le sommeil.

 

Jour 217 – De Calama à Uyuni

La journée démarre tôt pour aller prendre le bus, cette fois-ci pas très loin de l’hôtel. Les rues de Calama en fin de nuit ne sont pas super accueillantes, le dépôt de la société de bus non plus. Heureusement qu’il y avait d’autres passagers car les portes ont ouvert à 6h10 pour un départ un 6h, on a failli croire que ce n’était pas le bon endroit.

 

La première partie du voyage jusqu’à la frontière entre le Chili et la Bolivie se passe plutôt bien. Entre deux siestes, je peux observer le lever de soleil sur les volcans enneigés, c’est plutôt beau ! Arrivés à 4000 mètres à la frontière, on descend une première fois pour faire les formalités de sortie du Chili, puis on reprend le bus. Là il s’arrête au milieu de nulle part entre deux tas de poubelles. Un autre bus arrive, nous devons changer de véhicule pour continuer. Plus précisément on échange avec ceux qui viennent de Uyuni et qui vont à Calama. On peut dire qu’on perd au change, et c’est un euphémisme. Le bus est ultra sale, peu confortable, les bagages sont à moitié dans la boue dans la soute mal isolée, mais surtout il n’y a pas de toilettes ! Et après coup, c’était là le principal problème.

 

Nous voilà embarqué dans notre bus de fortune, mais pas pour longtemps car nous arrivons à la frontière bolivienne. En quelques centaines de mètres entre les deux postes frontières, on voit très nettement la différence de niveau de vie entre les deux pays, et ce n’est clairement pas en faveur de la Bolivie ! Les formalités se font assez simplement, si ce n’est qu’il faut une nouvelle fois décharger les soutes pour passer les sacs au scanner. Notre douleur commence après, nous sommes à 230 kilomètres de Uyuni, et nous sommes censés arriver 2 heures après. Sur la carte il y a un petit bout de piste, puis une route nationale. Dans les faits, ce sera uniquement de la piste, et pendant 5 heures ! Sachant que l’invierno boliviano, le deuxième hiver est en avance, il pleut et la boue est au rendez-vous, ce qui ralenti vraiment la progression. C’est a priori l’humidité de l’été sur l’Amazonie qui vient se coincer sur la cordillère et créer les précipitations de cette période. Le bus est plein, mais le chauffeur prend au passage des gens qui font du stop le long de la piste, et ces derniers n’ont d’autres choix que de voyager debout dans l’allée.

 

De notre coté nous avons un siège c’est bien, mais en étant levés et partis depuis de longues heures, l’absence de toilettes devient très dure. Coté repas, nous avions prévu un petit déjeuner léger, mais pas un déjeuner en vue d’une arrivée à 16h ! Bon en vrai, il est au final 15h à l’arrivée car nous changeons de fuseau horaire et perdons une heure, bizarre sachant que nous avons voyagé vers l’est. A l’arrivée, en ouvrant la soute et histoire de bien finir le trajet, le sac de Marius tombe en plein dans une flaque de boue. La pluie aussi redouble de puissance alors que nous essayons de rejoindre l’hôtel tant bien que mal. Les rues de la ville sont en terre (avec un semblant de pavé parfois), mais avec cette pluie c’est plutôt de la boue et des rivières. On déchante aussi un peu à l’arrivée à l’hôtel, il va falloir revenir en mode plus roots il semble. Avec toute ces aventures, l’après-midi est très avancé, mais nous avons une tonne de chose à faire avant de pouvoir aller manger. En premier, échanger les pesos restant en bolivianos, puis retirer des bolivianos pour compléter. Malheureusement, le distributeur n’est pas coopératif et c’est au prix de 30 minutes au guichet de la banque que je parviens à avoir du cash. Une fois que c’est fait, direction l’agence de voyage pour confirmer et payer l’excursion avec laquelle nous partons demain.

 

L’agence nous dit que le tour sur 4 jours ne sera pas possible à cause de la météo, mais que ce sera sur 3 quand même. Dommage, l’avion pour partir est déjà réservé et non échangeable, nous resterons un peu bloqués ici. Aussi, le prix annoncé par mail n’était pas le bon, mais au prix d’une petite discussion on trouve un terrain d’entente. Par contre, il faut payer en cash, et je n’en ai pas retiré assez. Nous voilà repartis en expédition pour retirer à nouveau, cette fois ci sans problème ! Sur le chemin, je m’arrête pour acheter une carte sim, puis nous retournons à l’agence. Tout est calé ! Nous pouvons enfin aller manger ! Il est 18 heures heure locale, et nous faisons notre déjeuner / diner.

 

Ensuite, nous allons vers un hôtel conseillé par l’agence et réservons les nuits au retour de l’expédition, nous n’avons aucune envie de retourner dans celui de ce soir qui en plus d’être peu accueillant, est très excentré. Par contre, au moment de montrer mon passeport pour finaliser la réservation, impossible de le retrouver, une première en 7 mois ! Gros coup de panique, forcément ! Et là je me souviens, je l’ai oublié en achetant la carte sim quelques heures plus tôt. On part au pas de course, on traverse au plus vite les rues pour retourner à la boutique qui ouf ! est encore ouverte ! Et qui a gardé le précieux sésame bien au chaud, cette fois ci je m’en sors bien. Dernières courses avant de rentrer, quelques ravitaillements pour les trois jours, mais surtout un achat de bonnets (péruvien !). Il fait déjà froid à Uyuni qui est à 3600 mètres d’altitude, mais nous allons faire une incursion à plus de 5000 durant l’expédition, alors autant prévoir ! Le réseau est déjà capricieux en ville, donc il y a beaucoup de chance que nous soyons sans possibilité de connections et communication pendant les 3 prochains jours.