Jour 219 – Le Sud-Lipez

Le réveil est un peu violent, car il se fait au son du groupe électrogène qui redémarre. Il est tôt mais Santos veut que nous nous mettions en route tôt, ce que nous faisons presque avec succès une fois le petit déjeuner pris. Je reprends la place de copilote et nous commençons par une bonne paire d’heures de piste à travers l’altiplano (elle est toujours autant en mauvais état d’ailleurs). Nous faisons un arrêt sur la voie ferrée qui traverse les montagnes pour rejoindre le Chili, et la pause fait du bien. Nous continuons ensuite pour nous rendre au point de vue du volcan Ollagüe. Le volcan est entouré et caché par les nuages, mais nous pouvons découvrir les sommets enneigés aux alentours et les sculptures que le vent a fait sur les anciennes coulées de lave.

 

Nous repartons, et quittons la piste principale pour prendre la direction du parc national Eduardo Avaroa. Nous montons un peu en altitude pour dépasser les 4000 mètres. Le paysage autour de nous est magnifique, les sommets enneigés foisonnent. La piste est toujours aussi compliquée mais Santos s’applique à la tâche et s’en sort avec brio. Nous faisons des arrêts aux lagunes qui s’enchaînent dans la vallée, et bien sur les flamants roses sont de la partie pour notre plus grand plaisir. La deuxième lagune, celle de Hedionda est l’occasion de faire notre pause déjeuner, en même temps que tous les autres groupes en route aujourd’hui.

 

Nous grimpons ensuite jusqu’à 4700 mètres sur un plateau qui s’étend à perte de vue au milieu de sommets enneigés. Ces derniers semblent presque petits malgré leurs 6000 mètres (environ) avec notre vison depuis l’altiplano. Nous faisons un stop face à la montagne aux sept couleurs (encore une !), qui d’ailleurs en a 8 aujourd’hui avec le manteau de neige sur le sommet. Je suis subjugué par l’environnement, c’est beau et intimidant à la fois. Mais je suis un peu frustré quand Santos insiste pour que nous reprenions la route aussi rapidement. J’ai plus l’impression de participer au Dakar que de faire un tour touristique. Impression qui se confirme presque lorsque nous faisons une traversée du désert (au sens littéral du terme) en quittant le point de vue. Les 4×4 avancent chacun dans leur ligne au milieu de ce grand espace, et se suivent de près. L’arrêt suivant quelques kilomètres plus loin se fait au lieu-dit de l’« arbre de pierre », et très vite le lieu est plein de touristes. Il s’agit d’anciennes coulées de laves érodées par l’eau qui ont dessiné des rochers aux formes bien particulières. Encore une fois, Santos nous presse, vraiment trop cette fois ci nous n’avons même pas le temps de faire le tour du site. Comme lot de consolation, nous avons la chance de voir de très près deux viscachas tranquillement installés sur un rocher au bord de la route.

 

Nous rejoignons ensuite la sortie du parc où nous devons nous acquitter du prix du billet, puis nous rejoignons la Laguna Colorada, qui est aussi connue sous le nom du lac rouge. Cette fois ci nous avons un long moment de temps libre, et heureusement car l’endroit vaut le coup ! En plus de ses eaux rouge-rosée, le lac abrite une communauté d’au moins 1500 flamants roses. C’est impressionnant ! Ils sont partout, et le paysage autour de la lagune ne démérite pas. Je découvre aussi de plus près que les flamants roses Andins, ceux de la plus grande des trois espèces présentes ici (avec le Chilien et celui de James) sont vraiment grands ! Je m’assoie tout simplement sur un rocher face à la lagune pour profiter de la vue, et je découvre aussi un troupeau de lamas avec leurs bébés en train de s’abreuver. La scène est reposante, et vraiment belle.

 

Nous repartons cette fois ci pour rejoindre notre point de chute du soir. Nous n’arrivons pas trop tard et pouvons profiter de la fin d’après midi dans l’hôtel qui est désert. Je m’occupe de mon carnet de voyage tout en parlant avec nos compagnons de 4×4 autour d’un thé, mais aussi avec un groupe de français d’une autre voiture de la même agence. Le repas du soir est servi bien tôt, mais nous avons ce soir le droit à un petit vin rouge bolivien pas trop mal pour l’accompagner. Nous allons essayer de nous coucher tôt car le départ de demain est annoncé à 4 heures du matin.