Jour 231 – Sucre

La journée commence en fait hier soir avec le départ en bus depuis Samaipata. J’attends au restaurant El Nuevo Turisto qui sert aussi de station de bus au village. Le bus daigne finalement arriver, avec une heure de retard, j’avais pour ma part une heure et demie d’avance sur l’horaire, j’ai donc eu bien le temps de lire avant le départ. Nous laissons d’abord descendre les passagers venant de Santa Cruz pour qu’ils profitent de la pause et avec les nouveaux passagers nous nous installons. Ce qui devait arriver arriva, on m’a vendu une place déjà attribuée. S’en suis tout un remu ménage pour définir quelle place est libre ou non, et finalement on me trouve un siège, au dernier rang… ce dernier n’est donc pas vraiment inclinable, premier mauvais point pour pouvoir dormir correctement. Aussi, le bus n’est pas de dernière jeunesse, il est sale et mal entretenu. Je n’ai décidément pas de chance avec les bus en Bolivie, et je me félicite d’avoir réserver un avion pour me rendre de Sucre à La Paz samedi.

 

Mais la liste des réjouissances du voyage ne fait que commencer, les personnes devant moi baissent leur siège à fond donc je n’ai plus de place pour mes jambes comme je ne peux pas faire pareil, les voisins pensent qu’écouter de la musique sur son téléphone sans casque est aussi normal. Je confirme là un fait constaté plusieurs fois, les Boliviens sont parfois sans gêne, et n’ont pas conscience qu’il y a d’autres personnes autour d’eux. Nous avions eu à l’hôtel deux famille pour qui il était par exemple normal de mettre le son de la télé à fond alors que tout le monde était dans la salle commune. Je reprends un jeune homme sur sa musique en début de voyage, et une jeune fille en plein milieu de la nuit par rapport à leur musique, je trouve ça assez hallucinant de devoir leur dire que c’est gênant ! La cerise sur le gâteau en plus tout cet inconfort, ce sera la route, ou plutôt la piste complétement pourrie et sinueuse. A rajouter encore à cela un chauffeur qui ne fait pas les arrêts prévus et une attente de 7h de voyage avant un premier arrêt toilette, et j’ai le combo parfait du pire voyage en bus de mon tour du monde, voir de ma vie entière à ce niveau-là !

 

Je fini par m’endormir après l’arrêt toilette de 4 heures du matin au bord de la piste … mais ce sera de courte durée car nous arrivons à 7 heures du matin avec une paire d’heure d’avance. Je me réjouis de quitter enfin cette boite de conserve de bus, mais en même temps je me fais tirer du sommeil à un moment où enfin je me reposais. C’est donc la tête bien dans le c… (pardonnez-moi les mots mais ils sont faibles par rapport à mon état en sortie de bus) que je tente maintenant de trouver un taxi pour aller à l’hôtel. Heureusement, le check-in se fait tôt et je peux directement accéder au dortoir. J’y retrouve Gaultier que j’avais laissé il y a deux jours, nous avions prévu de nous retrouver dans la même auberge, mais nous sommes carrément voisins de lit.

 

Après une douche chaude et un petit déjeuner, je suis un peu plus d’attaque pour la journée de visite. Je pars avec Gaultier, lui a déjà un petit peu écumé le centre Sucre. La ville est la capitale constitutionnelle de la Bolivie, et je trouve au premier abord que l’endroit est plutôt charmant. Nous commençons la journée par le musée de la Casa de la Liberdad. C’est un ancien couvent jésuite qui fut aussi le siège de la proclamation de l’indépendance Bolivienne. Le musée retrace un peu cette époque et met en avant les acteurs de l’indépendance du pays. Pays qui fut tantôt rattaché à l’Argentine, et tantôt au Pérou et qui fut d’ailleurs nommé Haut Pérou jusqu’à l’indépendance. Il prit le nom de Bolivie en hommage à son principal libérateur : Simon Bolivar. Entre autres, nous apprenons aussi la signification des couleurs du drapeau : Rouge pour le sang versé dans les combat, Jaune pour la richesse minéral du sol du pays, et le Vert pour la richesse végétale du Pays. Nous apprenons aussi que le pays est appelé Etat Plurinational de Bolivie, car il reconnait officiellement des dizaines de nations, ethnies et langues différentes, le tout regroupé sous une bannière et une langue officielle. Nous apprenons tout ça grâce à notre guide qui fait la visite en anglais, et qui nous fait bien rire dans sa façon de commenter. On a l’impression qu’elle n’est pas toute seule dans sa tête et qu’elle se fait des questions-réponse toute seule, en tout cas ça dynamise la visite !

 

Au sortir du musée nous marchons en ville pour découvrir un peu les rues et bâtiments (coloniaux pour certains). Nous découvrons au passage la cour suprême de justice, le dernier organe étatique qui n’a pas été déplacé à La Paz et qui permet à Sucre de conserver son statut de capitale constitutionnelle, La Paz étant devenue la capitale administrative où se trouve le gouvernement et du Président. Dans le parc adjacent, nous tombons nez à nez avec une tour Eiffel qui n’est pas une copie de celle de Paris, mais un original différent fait par Gustave Eiffel pour ce parc. Cette tour métallique orange n’est pas forcément de très bon goût je trouve, mais elle attire quand même pas mal de touristes.

 

Direction ensuite le Mercado Central, le marché est ultra bien organisé avec des petits quartiers à thème en fonction de ce que vendent les échoppes. Il y a plein de couleurs, c’est très agréable de se balader à travers les allées de fruits et légumes, de pâtisseries ou même d’épices. Un peu moins dans les zones de viandes par contre. Ça me replonge un peu dans les marchés asiatiques. Nous profitons des petits restaurants à bas prix pour le déjeuner. Le coup de barre arrive juste après, et nous nous faisons une grande pause-café en profitant de la place centrale, la Plaza 25 de Mayo.

 

Nous voulons ensuite visiter la grande cathédrale qui est accolée à la place, mais mauvais timing, une cérémonie d’enterrement est en cours, ce n’est pas le moment de jouer les touristes. Il est l’heure pour Gaultier de rentrer vers l’hôtel pour son cours d’espagnol du jour. C’est aussi pour cette raison que beaucoup de touristes s’attardent à Sucre, beaucoup de classes accélérées pour l’apprentissage de l’espagnol sont proposées, et il semblerait qu’elles soient de plutôt bonne qualité. Je continue pour ma part un peu la visite du centre-ville.

 

Quelques blocs plus loin, je tombe un peu par hasard sur le Templo de la Merced. L’église n’est plus en activité car elle est en rénovation, mais elle est visitable, et surtout on peut monter au niveau de l’orgue pour avoir une belle vue sur les décorations dorée du chœur. Mais je peux aussi monter jusque sur le toit, et là je découvre une vue époustouflante sur la ville de Sucre. J’ai un champ de vision à 360° sur les toits de la ville qui est posée à 2700 mètres d’altitude, et aussi sur les chaînes de montagnes des Andes qui l’entoure. J’ai du mal à me décrocher du paysage et je passe un long moment perché sur le toit à en profiter. Une fois redescendu, je retraverse le centre pour faire la visite d’un dernier édifice religieux, l’église Saint-François d’Assise et son plafond en bois peint assez particulier. Il est ensuite temps de rentrer à l’hôtel me poser car j’ai eu une bonne journée après ma petite nuit. J’attends tranquillement au calme que Gaultier finisse son cours pour que nous ressortions dîner.

 

 

Jour 230 – Samaipata #2

Je reprends à peu près le même programme qu’hier, repos et tranquillité. L’activité principale d’une grande partie de la journée aura été de lire, et faire le montage vidéo du séjour à Samaipata. Dans l’après-midi, je descends au village pour récupérer mon linge à la laverie, et mon ticket de bus pour ce soir ! Ça y est c’est bon je vais pouvoir partir ! J’en profite aussi pour visiter le petit musée archéologique qui est ouvert aujourd’hui. Les collections ne sont vraiment pas grandes, mais des maquettes permettent de mieux comprendre et voir comment est constitué le site d’El Fuerte. Je remonte à l’hôtel pour boucler mon sac et profiter encore un peu des lieux, avant de redescendre en toute fin d’après midi pour me rendre au point de départ du bus. C’est parti pour 11 à 12 heures de bus sur une route qui semble être plus une piste, la nuit s’anonce agitée.

 

Et voici le lien pour la fameuse vidéo :

 

 


Jour 229 – Samaipata

La journée s’annonce calme, très calme. Je suis pris d’une flemme monumentale aujourd’hui. Ce matin après le petit déjeuner, je m’occupe un peu des réservations pour le Pérou qui s’approche à grand pas, puis je profite tout simplement de l’hôtel et des chats. En début d’après-midi, je descends en ville pour manger et déposer mon linge à laver. Je suis rejoint un peu plus tard par Emma pour que nous allions visiter le musée archéologique qui est conjoint au billet de El Fuerte. Pas de chance, aujourd’hui le musée est fermé !

 

Je fais des petites courses au marché pour le repas du soir, puis nous prenons un chemin pour nous rendre au Refugio Zoologico situé un peu plus au-dessus de la ville. Il s’agit d’un refuge pour animaux blessés, une fois soignés ils ne peuvent pas forcement retourner à l’état sauvage et restent parfois vivre là. L’environnement du refuge est super sympa, au milieu des champs et des montagnes, et avec les arbres carnavals qui brillent au soleil avec leur fleurs jaunes.

 

Au refuge, plein de singes sont en liberté et s’en donnent à cœur joie dans les arbres ! Des perroquets jaune et bleu, des ratons laveurs des tortues et même un cochon sauvage se baladent aussi. L’endroit est super sympa et on sent que les animaux sont ici au centre de toutes les attentions. C’est l’occasion de voir des espèces du pays de plus près et dans de bonnes conditions. Le petit cochon sauvage me suit pendant la visite et vient chercher quelques caresses. Le chat sauvage qui lui doit rester dans son enclos aurait presque l’air d’un chat habillé en jaguar ! La fin de journée se finit ensuite comme elle a commencé, tranquillement à l’hôtel.

 

Jour 228 – Samaipata, Laguna Volcan et le trek du Rio Colorado

On ne change pas une équipe qui gagne, je retrouve de bon matin Gaultier et Alex à l’agence de trek. Ce matin, un nouveau gué avait été construit pour pouvoir traverser la rivière et rejoindre le village. Nous retrouvons aussi notre guide d’avant-hier Neli (et non Nala, j’avais mal compris il semblerait). Nous faisons une heure de voiture pour rejoindre le départ de la randonnée qui se situe au niveau de la Laguna Volcan. Ce lac naturel n’a pourtant rien à voir avec un cratère de volcan, mais le simple fait que des montagnes l’entourent aura suffit à ce que la ressemblance lui donne ce nom. Au bord du lac s’est un installé un complexe de luxe hôtel et golf, il nous faut le traverser pour accéder au chemin.

 

Une fois le droit d’entrée payé, nous ne nous attardons pas trop et empruntons le chemin qui longe le lac puis grimpe au sommet de la montagne situé à l’autre bout. De l’autre coté s’offre à nous la vue époustouflante des enchainements de montagnes et falaises. En bas, défile la rivière Colorado dans une sorte de canyon. Nous commençons à descendre, pour passer à 900 mètres d’altitude, soit bien plus bas que le lac d’où nous sommes partis. Nous sommes accompagnés par les vautours qui tournent majestueusement et sans cesse au-dessus des montagnes. La pluie vient aussi nous saluer au moment au nous descendons dans le chemin assez raide de terre rouge qui serpente vers le fond de la vallée. Une fois en bas, commence la randonnée le long, et de chaque coté de la rivière Colorado. En effet de multiples traversées de rivière sont au programme pour suivre le chemin qui avance en passant d’une rive à l’autre.

 

Après deux traversées, nous faisons notre pause déjeuner confortablement installés dans l’herbe au-dessus de la rivière, jusqu’à ce que la pluie revienne, juste le temps du déjeuner. A partir de ce moment-là, le paysage change et le canyon dans lequel se faufile la rivière se dessine. Les falaises le long du parcours sont par endroit assez vertigineuses, mais quand même envahies de végétation. Les traversées de la rivière s’enchainent, nous ne prenons pas la peine de nous rechausser entre chaque. Notre progression est assez lente vu le milieu dans lequel nous sommes, mais l’endroit est très agréable, et vraiment beau. A quelques kilomètres de l’arrivée, nous avons même le droit à une pause baignade dans une sorte de piscine naturelle formée par la force du courant de la rivière. L’eau à 25° est très agréable à ce moment-là de la marche, mais le courant est quand même assez fort à cet endroit. Malgré tout, avec une profondeur de 3 mètres, nous pouvons faire quelques sauts avant de nous sécher et de reprendre le chemin. Pour sortir du canyon et rejoindre la route, nous devons remonter, mais c’est l’occasion de découvrir d’autres paysages. Nous voyons des plantations de bananiers, mais surtout une magnifique vue sur la rivière qui fait un dernier coude et la profondeur de la vallée au loin.

 

Une heure de route plus tard nous voilà revenus au village, et à l’agence. Nous devions récupérer ce soir nos billets de bus de demain pour aller à Sucre, mais apparemment ça ne se passe pas comme prévu. Il y a eu des bus annulés, ou pas disponibles on ne sait pas mais en tout cas il n’y a plus de place pour partir demain. Le choix doit se faire entre partir maintenant, ou bien mercredi. Je n’ai pas envie de me presser pour aller récupérer mes affaires donc tant pis je resterais ici encore un jour de plus que prévu. Gaultier prend en fait la dernière place pour partir ce soir, donc pas de regret nous n’aurions pas pu partir en même temps. Nous buvons une dernière bière tous ensemble avec Alex pour célébrer la journée, et notre rencontre. Alex lui partira demain en direction de Santa Cruz pour continuer son voyage, c’est plus simple dans ce sens. Je passe m’acheter mon repas du soir sur la place principale accompagné de Gaultier. Puis lui part vers le bus, et moi je remonte dans la montagne jusqu’à l’hôtel. Nous nous recroiserons à Sucre dans quelques jours. La remontée est un peu dure après la marche d’aujourd’hui, et je n’aspire à rien d’autre que finir la journée tranquillement à l’hôtel.

 

Jour 227 – Samaipata, El fuerte

Je retrouve en fin de matinée Gaultier et Alex au village. Nous faisons un tour au marché pour nous approvisionner en vue du pique-nique d’aujourd’hui. Nous rejoignons ensuite la grande route pour trouver un taxi, après une petite négociation, nous prenons la route du site de El Fuerte (le fort), qui se trouve à 9 kilomètres de Samaipata.

 

Ce site est un haut lieu archéologique d’Amérique du sud, tellement qu’il a été classé par l’UNESCO. Il s’agit d’une place forte qui a changé plusieurs fois de main, et ce depuis plusieurs siècles. C’est un promontoire rocheux qui surplombe une montagne et offre une vue à 360° sur les environs, la place forte idéale. On attribue au lieu beaucoup de propriétés mystiques, et il aurait été utilisé à des fins religieuses dès 2000 ans avant JC. Mais les différentes tribus qui se sont succédées ne sont connues qu’à partir du 4ème siècle après JC. Les incas sont dans les derniers à avoir occupé le lieu, seulement pendant une vingtaine d’années avant de se faire déloger par les conquistadors espagnols. Ces derniers en font un fort (d’où le nom qui est resté) mais ne resteront pas bien longtemps et ils abandonneront le lieu qui tombera dans l’oubli pendant presque un siècle avant d’être redécouvert par un archéologue français. Les incas avaient quant à eux élevé le lieu en centre politique et religieux dans la région.

 

Nous parcourons pendant environ 2 heures les sentiers qui permettent de découvrir les différents points de vue, les restes d’habitations et de bâtiments, mais surtout l’immense monolithe qui surplombe la montagne. Ce dernier a été agrémenté de gravures de pumas, de jaguars et de serpents en autres, chacun étant un symbole pour les incas. Le lieu reste encore bien mystérieux sur sa fonctionnalité du temps des incas, et des creux dans la roche qui ne semblent pas naturels n’ont encore aujourd’hui pas forcément d’explication. En tout cas, une chose est sûre c’est l’importance du lieu, et il est pendant qu’on le visite clair qu’une ambiance mystérieuse flotte ici.

 

Une fois que nous revenons à notre point de départ, nous reprenons à pied le chemin du retour vers Samaipata. Nous aurions espéré trouver un sentier qui nous permette de passer par les montagnes, mais il n’en existe pas et nous sommes obligés de longer la route sur les 9 kilomètres qui nous séparent de la ville. La première partie le long de la petite route de montagne n’est pas forcement désagréable, si ce n’est que nous avons droit à une grosse averse. La dernière partie le long de la route principale n’est par contre pas agréable du tout, et nous faisons tout pour aller au plus vite. Une fois en ville, nous repassons à l’agence pour valider notre excursion de demain. Puis avec Gaultier nous retournons au marché pour faire à nouveau des courses pour le pique-nique également de demain. Avant de monter à l’hôtel, je m’achète à manger pour m’éviter un nouvel aller-retour ce soir. Je fais bien, car la petite rivière au début du chemin a bien grossi et la traverser sans me mouiller est une bonne épreuve à laquelle j’échoue, je suis bien content de ne pas retenter plus tard dans la soirée.

 

A l’arrivée et après l’épisode de la rivière, je m’offre une bonne douche chaude directement. On se fait aussi une partie de petit chevaux (la version allemande) avec des compagnons de dortoir. Le reste de la soirée se passe sur un rythme tranquille en profitant du confort de l’hôtel.

 

Jour 226 – Samaipata, Parque national Amboró

Jour de randonnée dans le parc national voisin de Samaipata. Après le super petit déjeuner de l’hôtel La Serena, je descends au village pour l’heure du rendez-vous à l’agence. Là je rencontre Gaultier, français aussi, et boulanger à Montreuil. Lui vient seulement d’arriver en Bolivie et reste en Amérique du sud pour 3 mois. Les autres participants prévus ont annulé, nous partons donc en trek presque privé avec notre guide du jour Nala.

 

Nous commençons par une approche en voiture d’une petite demi-heure pour accéder au parc en lui-même, à environ 2000 mètres d’altitude. Nous traversons aussi la zone frontalière du parc où les cultures sont encore autorisées. La première partie se fait sur un chemin très large, puis nous nous enfonçons dans la forêt sur un petit sentier qui parfois est un peu escarpé. Là nous découvrons l’objet de ce trek, les fougères géantes. Nala nous explique bien précisément comment et pourquoi elles sont là. Ces dernières sont les dignes héritières de leurs grandes sœurs du jurassique, et sont pour la plupart très âgés. Quand on sait qu’elles poussent de 1 mètre par tranche de 200 ans, et que face à nous nous avons des fougères de 6 mètres, ça laisse pantois ! Le record dans le parc est une fougère de 14 mètres de haut, soit tout de même 2800 ans d’existence. Le chemin s’ouvre de temps en temps un peu pour que nous puissions avoir un superbe point de vue sur les chaînes de montagnes environnantes.

 

La seconde partie du trek est plus vallonée, et un peu plus difficile, surtout quand l’orage et la pluie s’en mêlent. La particularité de ce parc national est de se trouver dans le « coude » de la cordillère de Andes, et au croisement de trois climats bien différents qui viennent créer ici dans cette zone un mélange unique. La forêt est humide, mais on retrouve des plantes présentes normalement dans les Andes, et parfois plus situées en Amazonie. La présence de ces fougères est aussi importante car il y a peu d’endroit dans le monde où elles subsistent encore, et tous se situent dans l’hémisphère sud. J’avais eu la chance d’en observer en Australie et en Nouvelle-Zélande. Madagascar est un autre endroit où elles sont observables. Pour déjeuner, nous pique-niquons à « l’abri » d’une fougère. Les nuages inondent soudain la forêt en accompagnement de la pluie, vue l’ambiance on s’attendrait presque à voir débarquer un dinosaure d’un moment à l’autre.

 

Par chance la pluie se calme au moment où nous arrivons au dernier point de vue qu’offre le trek, pour le plus grand plaisir de nos yeux. Nous reprenons ensuite le chemin de la descente et la voiture vient nous récupérer pour nous ramener au village. On se donne rendez-vous avec Gautier pour se retrouver le soir pour diner et profiter de l’ouverture du carnaval, puis je remonte à l’hôtel sur les hauteurs de Samaipata, pour finir la fin d’après-midi tranquillement. Je prolonge d’ailleurs mon séjour ici jusqu’à mardi tellement j’y suis bien.

 

Je retrouve donc en début de soirée Gaultier à son hôtel, j’y rencontre aussi Alex un suisse, et Fred un français de Grenoble. Nous partageons quelques bières ensemble avant de nous diriger vers le centre pour manger. Je découvre au fur et à mesure de la discussion que Alex est ingénieur du son et que nous nous sommes retrouvés sur des festivals en suisse en même temps. Après avoir découvert que Gaultier était au lycée avec les membres d’un groupe avec lequel j’ai travaillé, je me dis que décidément le monde est tout petit. Nous traversons les rues du village qui sont décidément bien plus animées qu’à l’habitude en raison du carnaval. Tout le monde est dans la rue, des plus jeunes aux plus vieux. Les chars défilent dans la rue principale, chacun accompagné par une petite fanfare. Le petit bourg est en pleine effervescence ce soir. Nous mangeons en terrasse en profitant, et en subissant aussi un peu les différentes fanfares. Je ne m’attarde pas trop non plus pour remonter dans la montagne et je laisse mes compagnons continuer la soirée de leur côté.

 

Jour 225 – De Santa Cruz de la Sierra à Samaipata

L’auberge de jeunesse est encore toute endormie quand nous partons en taxi. L’aéroport n’est pas très loin mais la circulation est dense et il nous faut une heure pour nous y rendre. A l’arrivée, par chance nous tombons directement sur le bon guichet de American Airlines pour faire toutes les formalités pour la procédure d’enfant non-accompagné. Nous avons à peine le temps de petit-déjeuner qu’il est déjà l’heure d’accompagner Marius et de lui dire au revoir à l’entrée de la file pour le passage aux douanes et à la sécurité. Que d’aventures ensemble pendant un mois !

 

Je repars dans l’autre sens pour revenir en centre-ville, cette fois ci avec le bus local qui me permet de rejoindre la station de départ des collectivos pour Samaipata. Ce sont des voitures 7 places (8 avec chauffeur) qui assurent la liaison entre différentes villes, et qui partent quand elles sont pleines. Par chance pour moi, quand j’arrive à la station, je suis celui qui prend la dernière place et n’ai donc pas à attendre, nous partons immédiatement. S’en suivent trois heures de route, avec tout d’abord une sortie de l’agglomération de Santa Cruz plutôt longue. Puis enfin, les montagnes reviennent pour mon plus grand plaisir. Les paysages qui se découvrent sont magnifique, verts et vallonnés.

 

A l’arrivée en début d’après-midi, je me rends à l’agence de trek avec laquelle j’étais rentré en contact auparavant. Le trek que je voulais faire sur deux jours ne sera pas possible car je suis le seul inscrit, mais on me propose des excursions à la journée en remplacement. Il faut juste que je me trouve un endroit où dormir car l’hôtel où j’ai réservé juste pour ce soir est censé être plein en raison du carnaval de ce week-end. L’agence m’indique un autre endroit où il reste de la place, je réserve puis je déjeune vite fait sur la place centrale qui est très agréable. D’ailleurs l’ambiance globale de ce village est agréable, et paisible. Je grimpe ensuite à l’hôtel Serena, qui se trouve sur les hauteurs du village, et pour grimper ça grimpe, surtout avec toutes mes affaires ! Mais la vue à l’arrivée vaut largement le coût, l’hôtel en lui-même aussi d’ailleurs.

 

L’endroit est magnifique, calme, reposant et aménagé avec goût. Je retrouve par hasard une des chiliennes avec qui nous avions un peu parler avec Marius à l’auberge de jeunesse de Santa Cruz. Entre la nationalité du propriétaire et des clients, une grosse partie de l’Europe est représentée ici, c’est assez drôle. Je découvre aussi le chat de l’hôtel et ses quatre chatons qui ont tout juste 3 semaines ! Je parle aussi un peu avec Emma, une jeune Belge de 21 ans qui a débarqué aujourd’hui en Bolivie pour 2 mois et qui reste dans l’hôtel en échange travail / hébergement pour 3 semaines. Je fini l’après-midi tranquillement installé dans un hamac à regarder un film, puis quand le nuit tombe je migre dans le salon qui n’est pas moins confortable. Bert, le propriétaire, m’annonce que suite à une annulation je peux rester ici 3 nuits dans problème. Cela m’arrange de pouvoir rester au même endroit, et surtout, le fait d’être un peu excentré du village en plein carnaval n’est pas plus mal pour pouvoir dormir. Les habitants ont la réputation de faire la fête non-stop du soir au matin pendant 3 jours, ça promet !

 

Jour 224 – Santa Cruz de la Sierra #2

En fin de matinée, et maintenant que nous sommes experts avec les bus locaux de Santa Cruz nous retournons en centre-ville. Ce matin c’est la tournée des musées, nous commençons par le Museo de Arte Contemporaneo qui présente une petite collection d’œuvres d’artistes locaux. Puis nous enchainons avec le Museo de Historia Regional, qui porte bien son nom et nous permet de découvrir un peu l’évolution de la population des amérindiens originaux, à la mixité avec les espagnols, puis l’indépendance, mais aussi les guerres avec les portugais voisins. Le Musée est un peu poussiéreux et vieillot, mais il et installé dans un superbe bâtiment colonial qui commence à dater. Nous terminons par le Centro de cultura Plurinacional qui présente 4 petites expositions. L’une d’entre elles attire particulièrement mon attention avec une scénographique que je trouve audacieuse et très réussie, surtout pour une si petite salle. On avance sur un chemin en bois serpentant au milieu du sable dans lequel les sculptures en bois sont disposées.

 

Pour déjeuner nous suivons un des conseils de l’hôtel et allons au café República, très sympa ! Ensuite, gourmands que nous sommes tous les deux, nous savourons une bonne glace, assis tranquillement sur un banc à l’ombre des arbres de la Plaza 24 de Septiembre. Puis nous allons en direction du grand marché de Los Pozos, mais au passage nous découvrons le Parque El Arenal avec sa grande fontaine, ses centaines de poissons qui attendent d’être nourris, et ses grands oiseaux noirs qui sèchent leurs ailes au soleil. Le marché lui est vraiment très grand, et j’ai l’impression de retourner en Asie. C’est le même fonctionnement, et la même organisation de petites boutiques entassées dans de petites allées. Ayant fait le tour des lieux à voir de la ville, tout du moins ceux facilement accessibles, et aussi parce que nous sommes un peu harassés par la chaleur, nous rentrons à l’hôtel en milieu d’après-midi. La fin de journée sera faite d’une très longue session piscine et de billard. Il est aussi temps de refaire les sacs et de se préparer pour le départ de Marius demain matin, c’était aujourd’hui notre dernière journée ensemble après un mois un peu intense.

 

Voici la vidéo de ces deux jours à Santa Cruz :

Jour 223 – Santa Cruz de la Sierra

On reste tranquille ce matin, Marius profite de la piscine, je m’offre une rallonge de nuit, et un peu de temps pour l’organisation de la journée. Nous ne partons qu’en fin de matinée pour nous rendre au Zoo de la ville. On se fait une petite mission bus local car l’hôtel ne sait pas trop nous indiquer quelle ligne prendre. On ne s’en sort plutôt pas mal, et on découvre au passage une ville très étendue, présentant une Bolivie bien différente de celle dans laquelle nous étions plongés jusqu’alors. Après un changement de bus au niveau du rond-point où domine la gigantesque statue de « El Cristo », nous descendons juste devant l’entrée du Zoo. Je ne suis toujours pas super fan des zoos, mais ce dernier a de bonnes critiques et ne présente que des espèces présentes sur le territoire bolivien.

 

Nous parcourons le parc qui est effectivement bien aménagé. Pour les perroquets et oiseaux, c’est nous qui rentrons dans les gigantesques volières pour les observer (pour une grosse partie). Il y a plein d’espèces toutes plus colorées les unes que les autres, c’est magnifique. Nous découvrons aussi les félins, que ce soit des chats sauvages, des pumas ou bien des jaguars. Les lamas sont bien sûr là, mais aussi les autruches, les fourmiliers, et les tatous (plus ou moins gros en fonctions des espèces). Ce qui nous impressionne le plus, c’est la découverte du capybara, le plus gros rongeur du monde. Nous avons l’impression d’être en présence d’un cochon d’inde ayant un peu trop grandi ! Pour le reste des espèces et de façon non exhaustive, les caïmans, tortues, rapaces, et autres poissons de rivière ne sont pas en reste.

 

Nous avons passé un bon moment dans le zoo, et nous avons aussi déjeuné sur place. Dans l’après-midi, direction le centre historique de Santa Cruz et la Plaza 24 de Septiembre. Cette place est un petit parc aménagé où les habitants viennent flâner et profiter des bancs. Elle est entourée de bâtiments avec des promenades ombragées d’un style plutôt colonial, mais aussi de la Cathedral Metropolitana Basilica Menor de San Lorenzo. Un édifice gigantesque en brique rouge, et avec un intérieur qui renferme un plafond en bois, le tout datant du 17ème siècle. Nous faisons un tour à l’intérieur, puis nous grimpons en haut du clocher (au moment où les cloches sonnent = aie les oreilles) d’où s’offre à nous un superbe point de vue sur la ville.  Un groupe d’adolescents sans doute tout juste sortis de l’école car encore en uniforme squatte là-haut pour être tranquille. Une fois redescendus, nous faisons un tour au parc urbain de Manzana Uno adjacent à la cathédrale, et également nous visitons la galerie d’art contemporain qui porte le même nom.

 

Nous gardons des visites pour demain, car la ville ne regorge pas d’activités culturelles non plus. Après une glace bien rafraîchissante par cette chaleur tropicale étouffante, nous reprenons un bus local pour retourner à l’hôtel. On se fait ensemble une longue session piscine, je sers de sous-marin et de ressort pour projeter Marius. On s’amuse bien (et on rigole bien !) et on s’attire apparemment la sympathie des gens autour de nous. Une conversation s’engage avec des Chiliens en voyage. Nous passons en tout cas vraiment un bon moment ! A la nuit tombée, on se décide à aller manger. On trouve non loin de l’hôtel un tuk tuk qui fait des grillades et qui semble bien fréquenté par les locaux, ce qui est gage de qualité. Nous nous installons aussi, et dégustons. C’était bon, et surtout ce sera jusqu’à maintenant le repas le plus économique prit en Amérique du Sud, ça valait le déplacement. Retour à l’hôtel, nous finissons la soirée tranquillement avec quelques parties de billard avant d’aller au lit.

 

 

Jour 222 – De Uyuni à Santa Cruz de la Sierra

Une journée de plus à Uyuni où il n’y a décidemment pas grand-chose à faire à part tester un par un les restaurants de la place principale. Après déjeuner, nous tentons quand même les visites des deux seuls musées de la ville. Le premier, le Museo Ferrocarril est fermé. Le second nous le cherchons longtemps, mais sans succès. Un policier de la ville nous informe que le Museo Arqueologia y Antropologico de los Andes Meridionales a tout simplement été détruit… Nous patientons donc encore un peu avant de nous rendre à l’aéroport.

 

Ce dernier se situe juste en bordure de la ville, et il fait partie des plus petits que je n’ai jamais vu ! Il y a tellement peu d’avions qui partent d’ici que nous sommes seuls à l’arrivée dans les lieux, il n’y a même pas de personnel. Puis au fur et à mesure, l’heure du départ approchant ça se remplit, un peu. Les formalités d’enregistrement et de sécurité sont express, il ne manque plus que l’avion. La piste reste désespérément vide, au loin le soleil se couche et sur la ville un orage prend forme et l’on voit d’énormes éclairs. Soudain, un tout petit coucou atterri… c’est notre avion ! Il est minuscule, je ne m’attendais pas à un géant mais quand même.

 

Nous montons  dedans, seul Marius arrive à se tenir debout dans ce coucou de 19 places. Nous sommes 13 (pilotes inclus), et tout le monde a un hublot et la cabine de pilotage est sans porte. Un avion réduit à l’essentiel ! Par contre, il décolle en se dirigeant droit sur l’orage, et j’avoue que j’ai carrément flippé les premières minutes mais le vol s’est finalement déroulé sans encombre jusqu’à Santa Cruz de la Sierra, la capitale économique de la Bolivie. A la sortie de l’avion on sent que nous avons changé de climat et de région, mais aussi perdu 3000 mètres d’altitude. La chaleur est humide et un peu étouffante, l’Amazonie est près de nous. Vue l’heure je ne joue pas trop à trouver quel bus peut nous emmener en ville, mais je négocie un taxi. Le trajet s’avère assez long, et le choix du taxi judicieux. Nous arrivons au Jodanga Backpackers Hostel, notre première auberge de jeunesse et dortoir avec Marius. Enfin c’est que je croyais, car le site de réservation avait pourtant autorisé la présence de Marius, mais la politique de l’hôtel interdit les enfants en dortoir. Nous sommes obligés de prendre une chambre privée, mais le prix n’est pas le même… Je parviens à négocier un peu quand même car le problème n’est pas de mon fait.

 

Nous nous installons et commandons à manger en livraison à l’hôtel car il est tard pour ressortir. Pendant le temps d’attente, Marius se fait une joie de profiter de la piscine de l’hôtel, qui a l’air il est vrai plutôt agréable.

 

En bonus, la vidéo en accéléré du décollage de notre coucou depuis Uyuni :