Jour 226 – Samaipata, Parque national Amboró

Jour de randonnée dans le parc national voisin de Samaipata. Après le super petit déjeuner de l’hôtel La Serena, je descends au village pour l’heure du rendez-vous à l’agence. Là je rencontre Gaultier, français aussi, et boulanger à Montreuil. Lui vient seulement d’arriver en Bolivie et reste en Amérique du sud pour 3 mois. Les autres participants prévus ont annulé, nous partons donc en trek presque privé avec notre guide du jour Nala.

 

Nous commençons par une approche en voiture d’une petite demi-heure pour accéder au parc en lui-même, à environ 2000 mètres d’altitude. Nous traversons aussi la zone frontalière du parc où les cultures sont encore autorisées. La première partie se fait sur un chemin très large, puis nous nous enfonçons dans la forêt sur un petit sentier qui parfois est un peu escarpé. Là nous découvrons l’objet de ce trek, les fougères géantes. Nala nous explique bien précisément comment et pourquoi elles sont là. Ces dernières sont les dignes héritières de leurs grandes sœurs du jurassique, et sont pour la plupart très âgés. Quand on sait qu’elles poussent de 1 mètre par tranche de 200 ans, et que face à nous nous avons des fougères de 6 mètres, ça laisse pantois ! Le record dans le parc est une fougère de 14 mètres de haut, soit tout de même 2800 ans d’existence. Le chemin s’ouvre de temps en temps un peu pour que nous puissions avoir un superbe point de vue sur les chaînes de montagnes environnantes.

 

La seconde partie du trek est plus vallonée, et un peu plus difficile, surtout quand l’orage et la pluie s’en mêlent. La particularité de ce parc national est de se trouver dans le « coude » de la cordillère de Andes, et au croisement de trois climats bien différents qui viennent créer ici dans cette zone un mélange unique. La forêt est humide, mais on retrouve des plantes présentes normalement dans les Andes, et parfois plus situées en Amazonie. La présence de ces fougères est aussi importante car il y a peu d’endroit dans le monde où elles subsistent encore, et tous se situent dans l’hémisphère sud. J’avais eu la chance d’en observer en Australie et en Nouvelle-Zélande. Madagascar est un autre endroit où elles sont observables. Pour déjeuner, nous pique-niquons à « l’abri » d’une fougère. Les nuages inondent soudain la forêt en accompagnement de la pluie, vue l’ambiance on s’attendrait presque à voir débarquer un dinosaure d’un moment à l’autre.

 

Par chance la pluie se calme au moment où nous arrivons au dernier point de vue qu’offre le trek, pour le plus grand plaisir de nos yeux. Nous reprenons ensuite le chemin de la descente et la voiture vient nous récupérer pour nous ramener au village. On se donne rendez-vous avec Gautier pour se retrouver le soir pour diner et profiter de l’ouverture du carnaval, puis je remonte à l’hôtel sur les hauteurs de Samaipata, pour finir la fin d’après-midi tranquillement. Je prolonge d’ailleurs mon séjour ici jusqu’à mardi tellement j’y suis bien.

 

Je retrouve donc en début de soirée Gaultier à son hôtel, j’y rencontre aussi Alex un suisse, et Fred un français de Grenoble. Nous partageons quelques bières ensemble avant de nous diriger vers le centre pour manger. Je découvre au fur et à mesure de la discussion que Alex est ingénieur du son et que nous nous sommes retrouvés sur des festivals en suisse en même temps. Après avoir découvert que Gaultier était au lycée avec les membres d’un groupe avec lequel j’ai travaillé, je me dis que décidément le monde est tout petit. Nous traversons les rues du village qui sont décidément bien plus animées qu’à l’habitude en raison du carnaval. Tout le monde est dans la rue, des plus jeunes aux plus vieux. Les chars défilent dans la rue principale, chacun accompagné par une petite fanfare. Le petit bourg est en pleine effervescence ce soir. Nous mangeons en terrasse en profitant, et en subissant aussi un peu les différentes fanfares. Je ne m’attarde pas trop non plus pour remonter dans la montagne et je laisse mes compagnons continuer la soirée de leur côté.