Jour 231 – Sucre

La journée commence en fait hier soir avec le départ en bus depuis Samaipata. J’attends au restaurant El Nuevo Turisto qui sert aussi de station de bus au village. Le bus daigne finalement arriver, avec une heure de retard, j’avais pour ma part une heure et demie d’avance sur l’horaire, j’ai donc eu bien le temps de lire avant le départ. Nous laissons d’abord descendre les passagers venant de Santa Cruz pour qu’ils profitent de la pause et avec les nouveaux passagers nous nous installons. Ce qui devait arriver arriva, on m’a vendu une place déjà attribuée. S’en suis tout un remu ménage pour définir quelle place est libre ou non, et finalement on me trouve un siège, au dernier rang… ce dernier n’est donc pas vraiment inclinable, premier mauvais point pour pouvoir dormir correctement. Aussi, le bus n’est pas de dernière jeunesse, il est sale et mal entretenu. Je n’ai décidément pas de chance avec les bus en Bolivie, et je me félicite d’avoir réserver un avion pour me rendre de Sucre à La Paz samedi.

 

Mais la liste des réjouissances du voyage ne fait que commencer, les personnes devant moi baissent leur siège à fond donc je n’ai plus de place pour mes jambes comme je ne peux pas faire pareil, les voisins pensent qu’écouter de la musique sur son téléphone sans casque est aussi normal. Je confirme là un fait constaté plusieurs fois, les Boliviens sont parfois sans gêne, et n’ont pas conscience qu’il y a d’autres personnes autour d’eux. Nous avions eu à l’hôtel deux famille pour qui il était par exemple normal de mettre le son de la télé à fond alors que tout le monde était dans la salle commune. Je reprends un jeune homme sur sa musique en début de voyage, et une jeune fille en plein milieu de la nuit par rapport à leur musique, je trouve ça assez hallucinant de devoir leur dire que c’est gênant ! La cerise sur le gâteau en plus tout cet inconfort, ce sera la route, ou plutôt la piste complétement pourrie et sinueuse. A rajouter encore à cela un chauffeur qui ne fait pas les arrêts prévus et une attente de 7h de voyage avant un premier arrêt toilette, et j’ai le combo parfait du pire voyage en bus de mon tour du monde, voir de ma vie entière à ce niveau-là !

 

Je fini par m’endormir après l’arrêt toilette de 4 heures du matin au bord de la piste … mais ce sera de courte durée car nous arrivons à 7 heures du matin avec une paire d’heure d’avance. Je me réjouis de quitter enfin cette boite de conserve de bus, mais en même temps je me fais tirer du sommeil à un moment où enfin je me reposais. C’est donc la tête bien dans le c… (pardonnez-moi les mots mais ils sont faibles par rapport à mon état en sortie de bus) que je tente maintenant de trouver un taxi pour aller à l’hôtel. Heureusement, le check-in se fait tôt et je peux directement accéder au dortoir. J’y retrouve Gaultier que j’avais laissé il y a deux jours, nous avions prévu de nous retrouver dans la même auberge, mais nous sommes carrément voisins de lit.

 

Après une douche chaude et un petit déjeuner, je suis un peu plus d’attaque pour la journée de visite. Je pars avec Gaultier, lui a déjà un petit peu écumé le centre Sucre. La ville est la capitale constitutionnelle de la Bolivie, et je trouve au premier abord que l’endroit est plutôt charmant. Nous commençons la journée par le musée de la Casa de la Liberdad. C’est un ancien couvent jésuite qui fut aussi le siège de la proclamation de l’indépendance Bolivienne. Le musée retrace un peu cette époque et met en avant les acteurs de l’indépendance du pays. Pays qui fut tantôt rattaché à l’Argentine, et tantôt au Pérou et qui fut d’ailleurs nommé Haut Pérou jusqu’à l’indépendance. Il prit le nom de Bolivie en hommage à son principal libérateur : Simon Bolivar. Entre autres, nous apprenons aussi la signification des couleurs du drapeau : Rouge pour le sang versé dans les combat, Jaune pour la richesse minéral du sol du pays, et le Vert pour la richesse végétale du Pays. Nous apprenons aussi que le pays est appelé Etat Plurinational de Bolivie, car il reconnait officiellement des dizaines de nations, ethnies et langues différentes, le tout regroupé sous une bannière et une langue officielle. Nous apprenons tout ça grâce à notre guide qui fait la visite en anglais, et qui nous fait bien rire dans sa façon de commenter. On a l’impression qu’elle n’est pas toute seule dans sa tête et qu’elle se fait des questions-réponse toute seule, en tout cas ça dynamise la visite !

 

Au sortir du musée nous marchons en ville pour découvrir un peu les rues et bâtiments (coloniaux pour certains). Nous découvrons au passage la cour suprême de justice, le dernier organe étatique qui n’a pas été déplacé à La Paz et qui permet à Sucre de conserver son statut de capitale constitutionnelle, La Paz étant devenue la capitale administrative où se trouve le gouvernement et du Président. Dans le parc adjacent, nous tombons nez à nez avec une tour Eiffel qui n’est pas une copie de celle de Paris, mais un original différent fait par Gustave Eiffel pour ce parc. Cette tour métallique orange n’est pas forcément de très bon goût je trouve, mais elle attire quand même pas mal de touristes.

 

Direction ensuite le Mercado Central, le marché est ultra bien organisé avec des petits quartiers à thème en fonction de ce que vendent les échoppes. Il y a plein de couleurs, c’est très agréable de se balader à travers les allées de fruits et légumes, de pâtisseries ou même d’épices. Un peu moins dans les zones de viandes par contre. Ça me replonge un peu dans les marchés asiatiques. Nous profitons des petits restaurants à bas prix pour le déjeuner. Le coup de barre arrive juste après, et nous nous faisons une grande pause-café en profitant de la place centrale, la Plaza 25 de Mayo.

 

Nous voulons ensuite visiter la grande cathédrale qui est accolée à la place, mais mauvais timing, une cérémonie d’enterrement est en cours, ce n’est pas le moment de jouer les touristes. Il est l’heure pour Gaultier de rentrer vers l’hôtel pour son cours d’espagnol du jour. C’est aussi pour cette raison que beaucoup de touristes s’attardent à Sucre, beaucoup de classes accélérées pour l’apprentissage de l’espagnol sont proposées, et il semblerait qu’elles soient de plutôt bonne qualité. Je continue pour ma part un peu la visite du centre-ville.

 

Quelques blocs plus loin, je tombe un peu par hasard sur le Templo de la Merced. L’église n’est plus en activité car elle est en rénovation, mais elle est visitable, et surtout on peut monter au niveau de l’orgue pour avoir une belle vue sur les décorations dorée du chœur. Mais je peux aussi monter jusque sur le toit, et là je découvre une vue époustouflante sur la ville de Sucre. J’ai un champ de vision à 360° sur les toits de la ville qui est posée à 2700 mètres d’altitude, et aussi sur les chaînes de montagnes des Andes qui l’entoure. J’ai du mal à me décrocher du paysage et je passe un long moment perché sur le toit à en profiter. Une fois redescendu, je retraverse le centre pour faire la visite d’un dernier édifice religieux, l’église Saint-François d’Assise et son plafond en bois peint assez particulier. Il est ensuite temps de rentrer à l’hôtel me poser car j’ai eu une bonne journée après ma petite nuit. J’attends tranquillement au calme que Gaultier finisse son cours pour que nous ressortions dîner.