Jour 289 – De Nelspruit à Maputo

Ce sont nos derniers instants en Afrique du Sud, nous quittons notre hôtel bizarre en banlieue de Nelspruit pour aller rendre la voiture de location. Gentiment, les gens de l’agence nous déposent à la gare de bus pour nous éviter de marcher. Nous sommes pas mal en avance, alors nous profitons de la terrasse d’un café avant d’aller nous enfermer dans le bus. Ce dernier arrive de Johannesburg et il est pas mal rempli, surchauffé et bien sale. Nous nous trouvons deux places pour ce trajet qui ne doit normalement pas être long.

 

A la frontière, tous le monde sort du bus pour la passer à pied, ce dernier nous récupère de l’autre coté au Mozambique. Pas d’encombre à la traversée, si ce n’est que le douanier a mal réglé sa date de tampon, et que du coté Mozambique on m’a renvoyé coté Sud-Africain pour le refaire faire. Une fois la frontière traversée, on voit directement la différence et le changement de pays. Déjà par les constructions, mais aussi par les routes. Le bus n’en finit pas d’arriver à Maputo qui est pourtant à moins de 100 kilomètres de la frontière, la clim est toujours en panne et il fait plein de longs arrêts, on est un peu sur les rotules quand enfin nous pouvons sortir à notre arrêt avec deux heures de retard.

 

Nous marchons dans la ville jusqu’à notre airbnb des deux prochaines nuits, le retour à la langue portugaise n’est pas de tout repos ! Nous sommes accueillis par Miguel, le frère du propriétaire Mario avec qui nous avions échangé par messages. Nous sortons directement manger et à notre retour nous pouvons faire la connaissance de Mario qui nous donne quelques conseils pour la suite de notre découverte du Mozambique.

 

Une des premières vidéo des parc nationaux Sud-Africains :

 

 

Jour 288 – Kruger National Park #2

La journée commence de très bonne heure, aux premières lueurs du jour. Nous quittons l’enclave humaine située au milieu du monde sauvage. Le troupeau d’impalas n’a toujours pas bougé de la sortie du camp. Nous assistons à l’arrivée du soleil qui à cette heure-ci est complètement rougeoyant. La matinée d’observation commence bien : trois autruches, des zèbres, des éléphants et pour la première fois (et furtivement) un chacal.

 

Nous prenons la route qui descend au sud en direction du camp de Lower Sabie. La route que nous avons prévue aujourd’hui est longue, et nous espérons vraiment croiser les fauves qui ont été tant absents de nos derniers jours d’observations. Pour nous aider, chaque camp met à disposition des cartes avec des petits points de couleurs qui sont placés en fonction des derniers lieux d’observation des différentes espèces.

 

Nous re voyons avec plaisir plein d’espèces déjà découvertes (zèbres, girafes, babouins, et bien sûr plein d’oiseaux), mais ce matin ce sont les éléphants qui sont à l’honneur. C’est plusieurs gigantesques troupeaux que nous croisons, certains avancent en mangeant, d’autres jouent avec l’eau et boivent, d’autres s’aspergent de poussière. Ils passent au plus près de nous, nous sommes même encerclés, et pouvons les admirer au mieux, les grands comme les minuscules éléphanteaux. Un des groupes que nous croisons est très très volumineux, et nous devons patienter un bon quart d’heure que tout le monde se décide à traverser et à libérer la route, le tout sous l’œil vigilent du doyen. Ce dernier nous fera gentiment comprendre qu’il faut que nous reculions, en avançant doucement mais surement vers nous. Il était un des plus grand, je n’aurais pas aimé le voir charger à pleine vitesse ! Tout s’est bien fini, nous avons pu passer au final sans encombre.

 

Après une petite pause au camp de Lower Sabie, nous prenons la route réputée pour pouvoir observer les félins (guépard principalement il semblerait). Nous commençons par un combo hippopotames / crocodile (enfin !), qui s’enchaine avec des buffles, des girafes et des éléphants… que du plaisir, mais nous n’aurons toujours pas vu ceux que nous aurions tant aimé voir.

 

On s’accorde une pause pique-nique en essayant de manger sans se faire chiper notre repas par les singes vervet qui ne nous lâchent pas d’une semelle. L’après-midi sera plus calme en observation, à part les dizaines de troupeaux d’impalas et une famille complète de kudu. En fin de parcours, et avant de sortir du parc, nous faisons le détour pour voir des points d’eau, et c’était plutôt une bonne idée. Tout le monde est au rendez-vous (sauf les fauves bien sûr) et nous pouvons même voir une partie de jeu entre une maman hippo et son petit. C’est aussi l’occasion de découvrir une autre espèce d’antilopes : le cob à croissant.

 

Nous quittons le parc Kruger à temps avant l’heure de fermeture pour retourner à la civilisation. En quelques kilomètres, nous sommes plongés dans les villes et villages que nous traversons pour rejoindre notre point de chute de ce soir à Nelspruit. Le retour est un peu violent après le calme et le temps dédié à l’observation ces deux derniers jours. Comme d’habitude, la nuit tombe très rapidement, et la conduite devient plus difficile, surtout avec presque 12 heures déjà passées dans la voiture aujourd’hui.

 

L’hôtel réservé ce soir se trouve dans un quartier résidentiel, et il ne brille pas par la qualité de son accueil. Nous devons chercher pour que l’on nous ouvre, et quand nous y arrivons il est envahi de fumée. La personne chargée de l’accueil a vraisemblablement raté sa cuisine ce soir ! Nous devons ressortir pour dîner car rien n’est à proximité des lieux, mais nous ne nous attardons pas trop, car nous sommes bien harassés de cette longue journée. Nous sommes forcément un peu déçus de n’avoir vu aucun fauve, mais nous avons eu tellement de plaisir à observer la vie sauvage pendant ces deux derniers jours que la déception est vite oubliée !

 

Jour 287 – Kruger National Park

Nous quittons ce matin notre campement et notre mini-case pour nous rendre à l’Orpen Gate et accéder au Kruger National Park, un des plus anciens et surtout un des plus grands d’Afrique. Nous commençons une nouvelle partie de « Bingo des Animaux », et ce presque dès l’entrée avec toujours plein d’impalas, un grand troupeau de zèbres, des gnous, un phacochère et une girafe, la matinée commence bien.

 

Nous prenons la direction du Rest Camp de Satara pour le déjeuner, et aussi pour nous installer dans le lodge où nous passerons la nuit. Sur la route, nous avons la chance de voir barboter une famille d’hippopotames, dans l’eau ils sont très discrets ! Nous avons aussi la chance de voir plein d’espèces d’oiseaux, dont un aigle martial et des marabouts d’Afrique.

 

A l’arrivée au camp, c’est par un gigantesque troupeau d’impalas et de zèbres que nous sommes accueillis. Nous récupérons les clefs du bungalow et allons pique-niquer au calme sur notre terrasse. Après manger, je m’offre un petit somme mais de courte durée car le réveil est brutal par un bruit assez fort : nous n’avons pas été assez vigilants et avons laissé les fenêtres de la voiture ouverte, mais aussi la grille de sécurité du frigo. Je sors et tombe nez à nez avec un groupe de singes qui est sur notre voiture, presque dedans et qui vient de faire une razzia dans notre frigo (adieu la réserve de bananes !). Nous parvenons à les faire fuir et à fermer les fenêtres, mais ils se montrent un peu agressifs, et heureusement quand même un peu peureux.

 

Nous repartons pour une exploration pour l’après-midi, avec un grand espoir de voir des fauves, le coin de Satara étant assez réputé pour ça. Nous sous-estimons un peu la distance et le temps que nous prend le parcours et devons raccourcir la boucle prévue pour rentrer au camp avant le couvre-feu de 18 heures. Pas de fauves aujourd’hui encore, mais nous nous sommes quand même régalés : nous avons vu plusieurs troupeaux d’éléphants, des dizaines et même des éléphanteaux, et en plus de sacrément près ! Nous avons eu aussi la chance de voir un rhinocéros noir traverser devant nous, c’est impressionnant. En animal qui sort un peu du commun, nous avons aussi pu observer de près des Kudu. Et nous avons bien sûr continué notre observation des oiseaux, bien aidés par la paire de jumelles dans laquelle nous avons investi ce matin.

 

Sur les derniers kilomètres avant le camp, toute la faune semble être de sortie avant que la nuit ne s’installe totalement ; les impalas, les zèbres, les gnous et les éléphants sont là par dizaines de dizaines, une vraie haie d’honneur pour notre fin de journée. En faisant attention aux singes, nous rentrons dans notre case pour ce soir. Après discussion avec d’autres gens croisés, nous nous faisons notre programme de demain (qui commencera tôt) pour maximiser nos chances de pouvoir observer des fauves.

Jour 286 – De Mtubatuba au Kruger National Park

Nous nous préparons de bonne heure pour nous lancer à l’assaut des 780 kilomètres qui nous séparent de notre point de chute de ce soir. Après un au revoir aux propriétaires du airbnb, et à leurs trois chiens qui m’ont (un peu trop) pris en affection, nous nous mettons en route.

 

Ce ne sera pas moins de 10 heures au total qui seront nécessaires, avec tout de même quelques pauses. Durant le trajet, nous parcourons des paysages variés de l’Afrique du Sud, tout en contournant le Swaziland. Nous passons à côté des prés très verts, des forêts de conifères, des montagnes, et quand même aussi les paysages de savanes tels qu’on se les imagine, avec des grandes herbes un peu jaunes et quelques arbres au milieu. A certains endroits, nous nous demandons encore si nous sommes en Afrique tant certains paysages pourrait être au Canada, ou bien même en Beauce. C’est assez surprenant !

 

Ici, il n’y a pas d’autoroutes, mais des grandes portions de ce qui serait pour nous une nationale. Mais ici c’est soit limité à 100, soit à 120km/h. De jour ça va très bien, il faut être vigilent tout de même car il y a énormément d’autostoppeurs le long de la route, et sur certaines portions vers les villes et village le trafic peut être dense. Nous avons fait au mieux pour voyager de jour, mais la nuit tombe très tôt et nous faisons donc la dernière heure dans le noir. Même avec le GPS il devient difficile de naviguer, il y a du monde partout, des gens qui marche le long de la route sans lumière, beaucoup de trafic, les routes et surtout les carrefours non éclairés.

 

Nous arrivons tant bien que mal au point GPS de notre hôtel du jour, mais nous ne le trouvons pas. Nous finissons dans un village à quelques encablures de là pour essayer de demander à des locaux. Nous trouvons un groupe en plein Braai (le barbecue d’ici), mais aucun de connait le nom de l’hôtel. Ils appellent pour nous et nous arrivons finalement à avoir la bonne direction. La flèche sur le bord de la route ne porte pas du tout le nom du l’endroit, nous n’aurions pas trouvé seul. Il s’agit en fait d’un centre qui s’occupe des enfants, qui fournit de l’aide après l’école et un aussi un accès à une bibliothèque. En parallèle ils ont monté une activité de lodge, probablement pour se financer. L’activité doit être très neuve, car il semble y avoir eu très peu de clients pour le moment. Notre hôte nous fait découvrir les lieux, mais de nuit ça ne rend pas pareil. Après un diner rudimentaire et une douche système D (mais chaude !), nous allons nous installer dans notre case. Nous avons droit ce soir à la petite maison typique, ronde avec le toit en paille séchée. Pour demain matin, nous sommes au plus près de l’entrée dans le célèbre Kruger National Park.

Jour 285 – Saint Lucia

Après une matinée tranquille dans notre suite airbnb, nous prenons la route de Saint Lucie pour aller déjeuner. Cette petite ville est une ancienne enclave portugaise, d’où le nom qui est resté (dérivé de Santa Lucia). Nous voulons nous faire une journée moins longue et avec moins de temps en voiture. Nous partons ensuite pour nous faire une petite balade le long de l’estuaire formé par les rivières Hluhluwe et Mfolozi.

 

Nous commençons par rejoindre la plage de Estuary Beach. Le panneau d’accueil est plutôt déroutant car il est interdit de nager, en raison de la présence de requins coté océan, et de crocodiles et hippopotames coté estuaire. Nous faisons une petite marche sur un chemin aménagé le long de l’estuaire dans l’espoir d’apercevoir crocodiles et hippopotames mais nous ferons chou blanc. Nous revenons sur nos pas pour aller marcher dans le sable en direction de la pointe de l’estuaire, avec l’espoir d’apercevoir (de loin) des crocodiles qui se dorent au soleil. Il n’y en aura pas, mais nous profiterons bien de la balade pour admirer ce paysage un peu fou, en marchant sur une bande de terre entre deux eaux, calme pour l’estuaire, et très agitée pour l’océan Indien. Nous constatons aussi que le débouché de l’estuaire est sec en ce moment, et que les rivières n’atteignent plus l’océan en ce point-là. Nous faisons demi-tour pour rentrer à la voiture avant qu’il fasse nuit, et que les crocodiles et hippos ne sortent de l’eau où ils sont tapis pendant la journée.

 

La nuit tombe rapidement, et tôt. Nous nous faisons une séance d’observation des étoiles et de la voie lactée en attendant d’éventuels hippos qui se baladeraient. En ce samedi soir la petite ville ne brille pas par son activité, nous voulions aller boire un verre avant de manger mais le seul petit bar recommandé est totalement vide, ça ne donne pas envie. Nous allons directement diner au Fisherman’s, le seul restaurant de poisson de la ville, mais il fait aussi bar des sports. Un match de rugby est diffusé quand on arrive et a déjà bien chauffé l’ambiance. Après le match, un chanteur prend le relais… mais il chante la moitié du temps en Afrikaans (et pas super bien non plus).

 

Après diner, nous retentons un tour de ville à la recherche des hippos qui sont connus pour sortir la nuit et brouter les pelouses, voire pour aller nager dans les piscines d’hôtel. Nous faisons plusieurs rues quand soudain nous tombons nez à nez avec un groupe de quatre. Ils sont gigantesquement impressionnants ! Mais il faut se méfier, on reste sur nos gardes car quand il s’énerve, l’hippo devient dangereux. On les regarde désherber la ville, c’est complètement improbable comme animal, c’est une espèce de vache-cochon-chien mais géant et adapté à l’eau, ils sont fascinants. Nous restons un peu à les observer, en se disant que s’ils éprouvent le besoin de venir en ville c’est qu’il y a un problème, probablement que leur environnement a été trop réduit… Nous les laissons ensuite en paix pour reprendre la route et rentrer à Mtubatuba.

 

La vidéo de Cape Town est enfin prête et la voici :

Jour 284 – Hluhluwe-iMfolozi National Park

Après un réveil un peu moins de bonne heure que prévu et quelques petites courses de ravitaillement, nous prenons la direction de la réserve de Hluhluwe-iMfolozi. En réalité, c’est plus sur la partie de iMfolozi qui se trouve au sud de la réserve que nous allons nous concentrer. En 30 minutes de trajet nous arrivons à la porte d’entrée. Nous nous acquittons des frais d’entrée, et nous nous achetons en extra le guide du parc avec les cartes, et surtout les feuillets avec les animaux que nous pourrons voir et leurs noms.

 

Après quelques kilomètres parcourus, nous tombons sur un premier troupeau de zèbres, notre exaltation est à son maximum ! En au final elle ne redescendra pas de la journée, si ce n’est pour la pause de midi où nous nous offrons une sieste récupératrice. Par ce troupeau de zèbres, nous commençons notre « Bingo des animaux », nous notons sur notre illustré lesquels nous avons vus. Après les quelques premiers kilomètres asphaltés, nous attaquons les pistes, nous nous baladons en faisant des détours, et en roulant au pas pour pouvoir observer au maximum la faune et profiter de notre environnement. Nous aurons eu « le Roi Lion » en tête toute la journée, tellement nous avons l’impression d’être dans le même décor.

 

Au cours de notre parcours nous avons pu observer plusieurs mammifères : pas mal de zèbres, plusieurs espèces de singes (dont des babouins, ils sont sur une des photos mais un peu cachés ; mais aussi une espèce bizarre reconnaissable à ses parties génitales bleue turquoise), le fameux rhinocéros noir qui par chance était accompagné d’un bébé, des gnous bleus, des buffles africains et en cadeau final un troupeau d’éléphants et un troupeau de girafes ! Nous avons aussi vu plusieurs espèces d’antilopes, dont beaucoup d’impalas, des Southern reedbuck (Grand cobe des roseaux en français) ou des Nyala. Grâce à nos observations, nous avons pu voir 3 des 5 animaux du groupe des Big Five (lion, guépard, buffle, rhinocéros et éléphant). Pour les fauves, ce n’était à priori pas notre jour, mais nous avons encore la parc Kruger à venir !

 

C’est comme des enfants revenant de Disneyland que nous quittons le parc à la tombée de la nuit. Cette journée était folle, la nature dans laquelle nous avons évolué aussi. La journée n’a fait que monter en intensité face à notre découverte des espèces dans leur environnement naturel, et à l’état sauvage. Commencer par les zèbres qui sont juste magnifiques était génial. Découvrir un troupeau de girafes de loin grâce à leurs têtes qui dépassent des arbres et un troupeau d’éléphants au détour d’un point d’eau était complétement impensable et génial ! Quant au rhinocéros, on a clairement l’impression qu’il vient directement de la préhistoire, et on préfère le voir quand il est de bonne humeur. On a eu du mal à se décider pour les photos accompagnant le post tellement nous avons aimé voir tous ces animaux. Clémence a un gros faible pour les zèbres, et j’avoue que pour ma part ce sont les girafes qui me plaisent le plus. En tout cas, c’est avec pleins de belles images dans la tête que nous finissons cette journée de folie.

Jour 283 – De Cape Town à Mtubatuba

En raison de la grève de bus qui continue encore aujourd’hui, nous devons nous mettre en route assez tôt. Nous prenons un mini-bus taxi pour nous rendre au central de bus, notre objectif : nous faire rembourser le montant restant sur nos cartes de bus, car nous avions chargé assez pour nous payer le bus vers l’aéroport. Ce sera un échec, ici quand ils disent grève générale, c’est tout le monde. Il n’y a aucun service minimum, même les bureaux sont déserts. Nous réussissons à avoir par miracle un service au téléphone, mais il n’y a rien qui puisse nous aider dans notre quête. Nous prenons finalement un Uber pour nous rendre à l’aéroport. Nous tentons de payer avec nos cartes de bus (qui sont des mastercard) comme nous l’a indiqué le service téléphonique, mais c’est sans effet. Perdu pour perdu, nous offrons nos cartes à des employés de l’aéroport avant d’embarquer.

 

Nous faisons une escale à Johannesburg, avec le combo récupération des sacs et ré enregistrement car nous changeons de compagnie pour la seconde partie du voyage. Cette fois ci, nous partons avec un tout petit avion à hélice. Le vol est rapide pour rejoindre la ville de Richards Bay. A l’arrivée, Clémence s’occupe des sacs, je m’occupe de la récupération de la voiture de location que nous avions déjà réservée. Avec une efficacité redoutable, 30 minutes après l’atterrissage dans ce petit aéroport, nous sommes dans la voiture prêts à partir. Comme nous allons passer presque une semaine avec cette voiture, nous avons décider de la baptiser. En raison de sa forme, nous l’avons appelée « Buffalo ». Nous avons choisi exprès une grande et haute voiture pour être plus à l’aise pour les longs trajets à venir, et pour l’observation des animaux dans les parcs. C’est une vraie voiture de papa !

 

Nous partons pour une heure de route en direction de la petite ville de Mtubatuba. Nous avons décidé de nous y installer pour les 3 prochaines nuits car l’endroit se trouve au centre des deux points d’intérêts pour lesquels nous sommes ici : la ville de Saint-Lucia, et le parc national Hluhluwe-Imfolozi.

 

Nous sommes accueillis par Jason et Rozanne, nos hôtes airbnb. Cette fois-ci, nous avons carrément une aile indépendante de leur maison pour nous, c’est un peu le luxe au niveau de l’espace. Par contre, nous n’arrivons pas très tôt, et sans réserve de nourriture. Pour manger ce soir, nous n’avons pas le choix… le seul endroit ouvert est le KFC du coin. Nous n’aimons vraiment pas ce fast-food mais c’est ça ou rien, et après y avoir re gouter on confirme que c’est mieux de s’abstenir. Pendant tous les temps d’attentes du voyage et les trajets, j’ai commencé la vidéo sur Cape Town, mais ça me prend beaucoup plus de temps que je l’imaginais et elle ne sera pas prête aujourd’hui comme je l’espérais.

 

Jour 282 – Cape Town #4

Aujourd’hui sera notre dernière journée sur le thème historique, mais ce ne sera pas la plus simple car nous allons visiter l’île-prison de Robben Island. Pour nous rendre au quai d’embarquement, nous avions tout prévu, sauf la grève générale des services de bus… Nous nous en sortons avec un Uber pour cette fois ci, mais nous nous intéressons quand même au pourquoi de cette grève, il semble que ce soit des hausses de salaires qui sont demandées, et les propositions actuelles n’ont pas été jugées satisfaisantes. J’espère qu’ils obtiendront ce qu’ils souhaitent.

 

Le trajet en bateau est assez rapide (une trentaine de minutes) mais la mer n’est pas très calme. Depuis ce matin, le temps est gris, froid et pluvieux, ça nous change radicalement des derniers jours. Ce sont deux bateaux qui prennent la direction de l’île, à l’arrivée, des bus sont remplis à la chaîne, chacun avec un guide comme accompagnateur.

 

Nous partons pour notre part dans un bus avec un jeune guide, Kent. Ce dernier nous fait faire un tour rapide de l’île. Il nous raconte un peu son histoire et ses différentes fonctions. Il rend son discours intéressant et vivant, et glisse même un peu d’humour (ce qui n’est pas évident vu l’endroit et les sujets abordés). L’île est passée de port d’escale avec les Portugais, à zone d’isolement pour les lépreux, puis poste militaire avancé durant la seconde guerre mondiale, et enfin prison de haute sécurité pour criminels, et en dernier lieu pour prisonniers politiques.

 

Nous passons à travers le village qu’occupaient les gardiens et leur famille durant la période prison de l’île. Le petit village n’est pas loin des bâtiments carcéraux, et implanté autour d’une église du 16ème siècle, le plus ancien bâtiment de l’ile. Nous découvrons aussi le phare (encore en fonction), et un des canons anglais restants. Il n’aura jamais servi, car les combats de la seconde guerre ne seront jamais arrivés jusqu’ici, mais surtout car son assemblage a été fini deux mois après la fin de la guerre. En fin de parcours, nous découvrons la carrière dans laquelle les prisonniers travaillaient 5 jours sur 7, pendant de longues heures, avec des outils très rustiques, et peu importe les conditions météo.

 

Kent nous laisse ensuite devant la prison, où un autre guide prend le relais. Seuls des anciens prisonniers des lieux guident à l’intérieur des murs. Il est cru dans son discours, et ne nous cache pas la réalité de ces lieux. Il raconte l’état dans lequel les prisonniers arrivaient après des jours de torture par la police. Mais il nous explique aussi en nous guidant dans les dédales de couloirs comment chacun, mais aussi collectivement ils restaient forts et unis. En continuant à faire de la politique et à s’intéresser à l’actualité (par exemple par des journaux qu’ils récupéraient auprès de certains gardes).

 

Il nous raconte aussi pourquoi chacun devait travailler à la carrière, la prison a été construite par les prisonniers. La plupart des bâtiments carcéraux n’existait pas à l’ouverture des lieux, et ils ont été montés dans des conditions assez inimaginables. L’entretien des locaux revenait aussi aux prisonniers. Les conditions de vie étaient très dures, mais grâce à la croix rouge, et à la pression internationale, elles se sont progressivement améliorées. Le sport a été autorisé (certains prisonniers restaient à l’isolement constamment auparavant), des lits ont remplacés les paillasses à même le sol, etc… Nous passons bien sûr dans le couloir des cellules individuelles, là où les meneurs étaient isolés du groupe. Ici se trouve la cellule de Nelson Mandela, là où il à passé 18 ans de se vie, sur les 27 où il a été enfermé.

 

On nous presse un peu pour la fin de la visite, le bateau de 15h a été annulé, et le retour du nôtre se précise car le temps tourne mal. Il faut rentrer au Cap avant d’être bloqués. Dans le bureau où nous présentons notre billet pour repartir, une carte en relief de l’île permet de comprendre un peu mieux sa conception. Effectivement, la mer est agitée et la pluie fait son arrivée, heureusement le trajet est rapide. L’après-midi est bien entamé, et nous n’avons pas pu déjeuner, ce que nous faisons directement en nous mettant au chaud à l’arrivée au port. C’était encore aujourd’hui une visite lourde à digérer, je pense que nous sommes bien conscients des différents aspects de l’histoire sud-africaine. Nous allons dorénavant la laisser de côté, et ce pour la fin de notre séjour ici.

 

Pour rentrer, il n’y a toujours pas de bus de ville. Vu la pluie, nous ne cherchons pas à prendre un mini-bus taxi, mais nous rentrons en Uber à l’appartement. Malheureusement, la grève a entrainé un surnombre de voiture, et les embouteillages sont gigantesques. Il nous faut un temps qui nous semble infini pour rentrer. Nous pensions pouvoir faire une bonne pause pour la fin d’après-midi mais c’est raté. Nous nous lançons dans la mission logistique des réservations pour les jours à venir, pour les parcs nationaux dans lesquels nous nous rendons. Le temps file vite, trop vite, il est temps de repartir. Ce soir nous avons réservé un spectacle dans un café-théâtre du centre. A cause des embouteillages, nous peinons à rejoindre le centre. Nous sautons du Uber et finissons le trajet à pied, pour finalement arriver in extremis pour l’entrée de salle.

 

Le spectacle s’intitule Public City, et se joue dans une minuscule salle au premier étage du Alexander Bar. Le concept est assez génial : c’est une pièce de théâtre interactive qui met en scène une sorte de télé-réalité judiciaire, le tout avec une dose d’humour et beaucoup de chants. Chaque semaine ils changent leur victime et leur présumé coupable, puis mettent en scène le procès. En tant que public, on participe et donne notre avis sur la façon de juger des juges, puis nous rendons à la fin de la pièce notre verdict, en tant que jury. La pièce est un mix parfait entre jeu d’acteur, et chansons toutes plus connues les unes que les autres, mais avec leurs paroles qui ont été entièrement remodelées (et avec brio) pour coller au thème de la pièce. C’est vivant, efficace, très bien fait, et après cette journée un peu dure, nous passons un bon moment.

 

Jour 281 – Cape Town #3

Pour la première fois depuis notre arrivée en Afrique du Sud, nous n’allons pas faire une journée sur le thème historique, mais nous allons retrouver la nature. Nous partons de bonne heure, à l’heure où les Captoniens vont travailler et que les routes sont embouteillées. Je me refamiliarise pas mal avec la conduite à gauche, mais les dédales de routes et d’autoroutes ne sont pas une mince affaire. Nous faisons un petit détour pour récupérer Hannes qui loge dans une banlieue éloignée, pour finalement prendre la direction du parc national de Table Mountain, mais surtout de la pointe du Cap. Une fois le droit d’entrée payé, nous voici dans le parc, directement nous sommes saisis par l’évolution soudaine du paysage, on est presque dans un mélange de Bretagne et d’Islande. Mais, nous avons à peine parcouru quelques kilomètres lorsque nous croisons un groupe de babouins ! Nous sommes définitivement en Afrique ! C’est impressionnant, ils passent seulement à quelques mètres de nous. Toute la famille défile, même le petit accroché sous le ventre de sa mère.

 

Nous finissons la route dans le parc jusqu’au parking le plus lointain, au pied de l’ancien phare de la pointe du Cap. Nous avons eu raison de nous lever tôt, nous sommes dans les premiers. C’est bien tranquille que nous pouvons nous balader sur les chemins et sur les différents points de vue du Cap Point, nous allons presque jusqu’au nouveau phare qui est installé à l’extrémité. Les falaises, la mer déchainée, la plage de Diaz : tout cet ensemble nous offre un tableau magnifique, d’autant plus que nous sommes presque seuls. A notre gauche, nous voyons au loin l’autre extrémité de la False Bay, la gigantesque anse cerclée à l’ouest par la péninsule du Cap. A droite, nous apercevons le célèbre Cap de Bonne-espérance (Cap of Good-Hood), le point le plus au sud-ouest du continent Africain (le cap le plus au sud étant en fait le Cap d’Agulhas, un peu plus à l’est d’ici).

 

Du Cap Point, nous empruntons le chemin côtier, qui parfois est à flanc de falaise pour rejoindre le Cap of Good-Hood. Pour l’anecdote, Vasco de Gama avait à la base nommé ce cap le « Cap des Tempêtes ». Mais ce n’était pas trop vendeur, donc il fut renommé par le nom qu’on lui connait aujourd’hui. Les points de vue qui s’offrent à nous sont sublimes, et nous apprécions la marche qui est très agréable. Nous avons le loisir d’observer des geckos qui se font dorer au soleil. Une fois arrivés au Cap of Good-Hood, nous retrouvons les touristes qui sont eux arrivés en bus, pas trop en masse à cette heure-là, mais il y a quand même un peu de monde. Nous arrivons à obtenir une fenêtre entre deux groupes pour pouvoir faire la célèbre photo avec le panneau. Pour Hannes, c’est vraiment important car il veut reproduire la photo qu’a fait ici sa grand-mère 25 ans avant lui. Il va même jusqu’à emprunter une casquette rouge à un des touristes présents pour que la photo soit encore plus ressemblante.

 

Nous revenons sur nos pas pour retourner au parking. En chemin, nous tombons sur une famille de babouins qui squattent sans vergogne le chemin, nous les prenons en photo, en gardant bien sûr nos distances, puis nous les contournons pour continuer notre route. Là, nous tombons cette fois-ci sur une famille d’autruches, dont un des membres semble poser pour nous. C’est vraiment beau, nous sommes chanceux aujourd’hui !

 

Nous quittons le parc national, l’après-midi est un peu entamé et nous nous rendons dans la ville la plus proche, Simon’s Town pour déjeuner. Après cette pause dont nous profitons bien, nous nous dirigeons vers la Foxy Beach, où nous allons pouvoir voir la Boulder’s Penguins Colony. Car oui il y a ici des colonies de manchots sud-africains. Il y a 2000 individus qui vivent ici, et rien qu’en marchant sur la petite promenade le long de la plage nous en observons des dizaines. Ils sont vraiment adorables, mais on les imaginait un peu plus grand. C’est vrai qu’ils sont court sur pattes, mais tellement drôle ! Ils se reposent dans des trous creusés sous les arbres. On ne s’y attend pas, car ils font aussi un bruit qui est plus près de l’âne que de ce qu’on aurait imaginé. En marchant, ils ont l’air un peu patauds, mais on les observe dans l’eau et ce sont vraiment de fins nageurs, avec leurs ailes qui sont au final de vraies nageoires. On à la chance de pouvoir les observer d’aussi près ! Au milieu des manchots, il y a des petits animaux bizarres qui circulent, après recherche, il s’agit de Damans. On dirait une marmotte / lapin croisé avec un cobaye, mais ce n’est en réalité pas un rongeur. Il serait d’ailleurs le plus proche cousin de l’éléphant et du lamentin !

 

De Simon’s Town, nous prenons la direction de la côte ouest de la péninsule pour nous rendre à Hout Bay. La route côtière pour y accéder est impressionnante, les falaises qui se jettent dans l’Atlantique, la chaine des Table Mountain, et au loin la plage de la baie, tout ça est superbe. Nous voulions tenter une baignade, mais le soleil couchant a mis la plage à l’ombre et nous en dissuade, le temps qui file rapidement aussi. Ici, notre route et celle de Hannes se séparent, pour lui il sera plus facile de rentrer dans son quartier d’ici. Nous sommes vraiment ravis du moment que nous avons pu partager ensemble, c’est une vraie rencontre amicale et nous espérons pouvoir nous recroiser en France ou en Allemagne un jour.

 

Nous continuons notre visite, dans un premier temps au port de Hout Bay, juste de l’autre coté de la plage. Cette fois ci c’est des phoques que nous voyons. Décidemment, cette journée est riche en animaux, et qui plus est en espèce très variées ! Nous ne nous attardons pas car le soleil décline vite, et nous voulons rejoindre le Cap pour son coucher. Nous voulons plus précisément profiter de la voiture avant de la rendre pour accéder au sommet de Signal Hill, la plus bas des sommets du Cap, mais aussi le plus en centre-ville (et donc facilement accessible). Nous sommes loin d’être seuls là-haut, mais nous avons une magnifique vue du coucher de soleil sur notre quartier de Sea Point. De l’autre côté, nous pouvons voir de haut toute l’étendue de la ville, et un comprendre un peu plus sa morphologie.

 

La nuit arrive très vite, nous ne nous attardons pas car nous devons rendre la voiture de location. Une fois redevenus piétons, nous rentrons en bus vers notre quartier. Cette journée fut bien remplie, mais c’est avec des belles images plein la tête que nous la terminons. Nous sommes aussi très heureux d’avoir pu pour la première fois depuis notre arrivée sur le continent Africain profiter de la nature, mais aussi de la faune.

 

Jour 280 – Cape Town #2

On attaque cette journée de visite en prenant un bus de ville pour nous rendre dans le CBD. Le système de transport de Cape Town est pratique et rapide, on est ravis de pouvoir se passer de Uber cette fois. Notre visite de ce matin se fera au musée du District 6. Le musée ne se situe pas dans le district en question, mais son objectif est que la mémoire de ce quartier et de ses habitants ne soit pas oubliée.

 

Nous revoilà donc plongés dans l’histoire en visitant ce musée installé dans une ancienne église méthodiste. Nous apprenons que le quartier du District 6 a été créé au moment de l’épidémie de peste, pour isoler et éloigner les populations à risque des foyers infectieux (selon les autorités) du port. La peste a débarqué avec les marins (britanniques pour la plupart) au début du 20ème siècle.

 

La ville du Cap a connu une période de calme, à l’écart des guerres anglo-boers. Le district 6 a donc connu au 20ème siècle, malgré les premières lois ségrégationnistes, une période prospère. Le quartier était multiculturel, vivant et un peu comme une ville dans la ville. Les centaines de photos d’archives que nous pouvons voir dans l’exposition en témoignent. Comme dans le reste du pays, la mise en place de l’apartheid aura ses effets. Mais c’est avec l’indépendance du pays vis à vis de l’Angleterre que la vie de ce quartier va prendre un sinistre tournant.

 

En 1966, le gouvernement Boers décide que dorénavant la zone du district 6 sera une zone pour « les blancs ». Commence alors les expulsions, au total ce sera 60000 personnes qui serons déplacées, et souvent expropriées. La démolition systématique des bâtiments du quartier commence aussi, en 1978 il n’en restera presque rien. On constate que détruire pour reconstruire est une philosophie du pays, on avait déjà constaté ça à Joburg. Mais tout ça n’aura finalement aucun but, puisque la communauté blanche, jugeant l’endroit maudit refusera de s’y installer (tout ça pour ça !). Aujourd’hui, l’association des anciens habitants et de leurs descendants qui s’est constituée et qui est aussi à l’origine du musée, se bat pour la remise en construction du District 6, et la restitution des terres à leur prioritaire. Aujourd’hui, cet endroit est en grande partie un terrain vague avec des vestiges de rue, on peut le voir sur une photo aérienne du musée. Il y a quand même une petite avancée, en 2003, 24 logements sont sortis de terre. Mais la gestion de la propriété est un vrai problème dans le pays qui a connu des dizaines des conflits et de vagues d’expropriations. Des peuples font aujourd’hui des réclamations de terres, ces mêmes terres qui se trouvent aujourd’hui en pleine ville et qui sont entièrement construites. Mais là s’ouvre un problème de taille, comment savoir et définir à qui revient le territoire ?

 

Après notre visite du musée, nous rejoignons le point de départ d’un Walking tour que nous a conseillé Bartho. Nous y rencontrons Gervais, notre guide du jour et le groupe avec qui nous allons partager cette marche guidée. Gervais passe en revue l’histoire croisée du Cap et de l’Afrique du Sud. Nous sommes un peu au taquet, entre nos visites et nos lectures nous faisons office de premiers de la classe en répondant à ses questions. Le premier arrêt se fait devant l’hôtel de ville, le premier bâtiment britannique de la ville, ce dernier fut même amené pierre par pierre depuis la Grande-Bretagne (il sont fous ces Anglais !). Nous découvrons une avenue qui fait office de séparation entre la partie historique de Cape Town, et une partie moderne construite par les Boers au 20ème siècle. Ils ont construit sur une bande de terre contestée, en bafouant toutes les réclamations en cours.

 

Juste à côté se trouve « The Castle », le fort dans lequel la colonie originale développée par la VOC (la société des compagnies maritime hollandaise) s’est installée. Le développement du Cap est étroitement lié à l’histoire de cette compagnie, dans un premier temps en tout cas. La compagnie finira par faire faillite, et la population prendra son indépendance face à son omnipotence. Une grande partie des Boers présents à cette époque étaient des prisonniers de droit commun envoyés ici pour purger leurs peines. C’est aussi le moment où des esclaves en provenance de Malaisie, d’Inde et d’Indonésie sont arrivés par milliers.

 

Nous continuons notre tour dans la ville en parlant de l’histoire complexe et changeante de la ville, nous découvrons au passage le plus grand temple protestant de la cité. Ce genre d’endroit est un peu une découverte pour nous, ce qu’on peut dire c’est que ça change radicalement d’une église. Nous passons ensuite devant le parlement, avec sa statue de la reine Victoria, c’est une statue où elle sourit peu, d’après notre guide elle était célèbre aussi pour ne jamais sourire. La parlement (dont le bâtiment est aussi venu d’Angleterre) est présent à Cape Town, car la ville est une des trois capitales du pays. Prétoria est la capitale administrative, Bloenfontein la capitale juridique. Ces trois villes correspondent aux capitales des trois anciennes régions unifiées au début du 20ème pour fonder l’Union Sud-Africaine (le premier nom du pays unifié). Il n’y avait pas de jaloux, chacune des trois villes a gardé son statut de capitale.

 

A coté du parlement, nous découvrons la statue d’un personnage important en Afrique du Sud, mais d’après notre guide, un personnage boudé par les Sud-Africains car il aurait eu trop d’accointance avec les Britanniques : il s’agit de Jan Christiaan Smuts. Ce dernier, second fils d’une famille de paysans Boers était destiné à rester fermier, car par tradition seul le premier fils recevait une éducation. Mais après la mort précoce de son frère, il fut envoyé à l’école, où il montra des facultés exceptionnelles. Son parcours donne le tournis, que ce soit durant ses études, pendant sa carrière militaire mais aussi sa carrière politique. Il fut ministre de Winston Churchill, fut aussi un des fondateurs de la société des nations, mais aussi un homme politique important en Afrique du Sud. C’est sa défaite aux élections de 1948 qui permettra au gouvernement nouvellement élu de malheureusement mettre l’Apartheid en place. Il a fait beaucoup à l’international, peut être un peu moins ici, ce qui doit lui valoir aussi sa mise de coté dans l’histoire du pays.

 

L’étape d’après se fait au Campany’s garden. Nous sommes physiquement à l’emplacement des premiers jardins de la colonie hollandaise, qui servaient pour ravitailler les navires faisant escale sur la route des épices. C’est aujourd’hui un parc urbain, où les écureuils semblent heureux, vu le nombre d’individus que nous croisons. Une autre statue trône dans le parc, celle de Cecil Rhodes, un autre homme célèbre (et controversé) dans l’histoire du pays. Nous finissons le tour au café d’où nous sommes partis, en passant à côté d’un bout du mur de Berlin exposé ici, offert par l’Allemagne après la réouverture de l’Afrique du Sud.

 

Sur conseil de notre guide, nous allons déjeuner au Eastern Food Bazaar. Hannes, un allemand ayant participé au Walking tour, et faisant lui aussi un long voyage se joint un nous. Nous passons un bon moment tous les trois. Lui est enseignant en Allemagne, avec Clémence ils ont plein de choses à se raconter. Nous accrochons bien, du coup nous lui proposons de se joindre à notre expédition vers le Cap de Bonne-Esperance de demain. Nous faisons ensuite un tour sur les marchés d’artisanat du centre-ville. Nous y parlons plus français qu’anglais, une grande partie des vendeurs étant d’origine Congolaise.

 

Nous rentrons ensuite dans notre quartier, avec pour envie de nous rendre à la piscine d’eau de mer présente juste à côté. Nous caressions l’espoir que l’eau y soit plus chaude pour nous baigner, mais manque de bol, le lieu est fermé depuis le 9 avril dernier. Nous ne pourrons que l’observer, et ça donne bien envie de se baigner ! Mais pour le moment, il n’y a que les mouettes qui en profitent. Avant de finir notre journée, nous allons récupérer la voiture de location réservée pour notre journée de demain, il est temps pour moi de me remettre à la conduite à gauche, et au volant à droite !