Jour 161 – Noosa

J’arrive à une heure du matin à l’aéroport de Brisbane, après un bref repérage du point de départ du bus, je me trouve une rangée de sièges libres dans le terminal et je m’installe pour essayer de dormir quelques heures. Je suis loin d’être seul à devoir passer la nuit-là, les sièges sont presque tous pris par des dormeurs. Je me réveille grâce au vibreur de mon téléphone dans ma poche pour me rendre au départ du bus. Un premier bus me dépose à la gare routière centrale, puis j’en prends un second en direction de Noosa. Le trajet est rallongé car il y a un trafic de fou, presque heureusement pour moi, ça me fait plus de temps pour continuer ma nuit.

 

A l’arrivée, je rejoins l’auberge de jeunesse, mais on ne m’autorise pas à faire le check-in avant 13h30… Je me sens vidé de toute énergie après cette non-nuit, je profite un peu des canapés de la réception avant de me rendre au centre-ville pour manger un bout avant le check-in. Je jette mon dévolu sur Betty’s Burgers, un restaurant de burgers comme son nom l’indique assez côté, apparemment. C’est vrai que ce n’est pas mauvais, mais il est victime de son succès il y a un monde fou qui fait la queue ! Après l’installation dans le dortoir, j’essaie de me motiver pour partir visiter un peu par moi-même. J’ai regardé un peu ce qui était proposé dans le coin mais tout est très cher dès que l’on veut faire une activité. Il ne me reste plus qu’à marcher, au moins ça c’est gratuit. Je prends un bus local pour essayer d’aller voir les Everglades (en référence à celles de Miami). C’est un réseau de rivières, canaux, et lacs qui part assez loin dans les terres pour venir rejoindre l’océan au niveau de Noosa Heads. Cela crée une ville assez atypique, et plutôt jolie. Je me balade dans un premier temps le long du bras principal, avant d’aller faire un tour dans un quartier résidentiel entièrement construit autour de canaux. C’est très mignon mais ce qui est sûr c’est que c’est plutôt luxueux. Les maisons déjà le sont, mais aussi le petit ponton privé derrière chacune d’entre elles, et bien sûr avec le bateau qui va avec. Pendant ce temps-là, un nuage noir énorme remplit le ciel, puis très vite tonnerre et éclairs arrivent. La pluie ne se fait pas attendre bien longtemps. J’ai eu aujourd’hui la présence d’esprit de prendre un parapluie, mais je me hâte quand même de rejoindre l’arrêt de bus le plus proche pour rentrer.

 

Je traîne encore un peu sur le canapé de la réception pour profiter du wifi gratuit. Car non seulement les dortoirs sont chers mais en plus pour avoir le wifi dans les chambres il faut payer en supplément. En aparté, je suis quand même assez déçu du niveau de qualité de la plupart des auberges de jeunesse australiennes, surtout pour le prix demandé ! L’accès au wifi déjà était presque plus simple en Asie. Je me rends ensuite en cuisine pour faire mon repas, mais là aussi c’est problématique. Il n’y a pas assez d’ustensiles, ni de plaques de cuisson. Il faut faire la queue et prendre son mal en patience. La pluie quant à elle n’a toujours pas cessé, tout comme la musique horrible diffusée à longueur de journée dans l’auberge. Je ne me sens décidément pas trop à ma place dans cet environnement, je crois que j’ai besoin de faire une pose avec les dortoirs. Pour les deux dernières nuits australiennes, je me suis réservé un Airbnb avec une chambre rien qu’à moi, ça devrait faire du bien. La musique se coupe enfin au bout d’un moment, mais l’environnement reste assez bruyant car l’auberge possède un bar directement dans son enceinte. Pour moi, il est temps de rendre les armes après cette journée qui m’a semblé très longue.

 





Jour 160 – Magnetic Island

Quitte à loger juste à côté de la réserve de koalas, je décide de participer à la visite de 10h. Je suis surpris par la petitesse du parc. Je m’attendais à un sanctuaire, donc quelque chose de très naturel et plutôt aéré. En vrai, les espaces sont petits, les koalas ont des faux arbres sur lesquels sont disposés des branches d’eucalyptus. En plus des koalas, il y a des crocodiles d’eau douce et d’eau de mer, des tortues d’eau douce, un perroquet noir, un petit wallaby, des serpents, et des gros lézards et dragons. Il y a quand même quelques explications intéressantes, mais je ne comprends pas le besoin irrépressible qu’ont les visiteurs de porter tous les animaux, un wombat, des lézards aux serpents en passant par les tortues. Et bien sûr le koala qui pose dans les bras de tout ceux qui acceptent de débourser 18$ pour une photo. J’essaie de garder en tête le positif de cette visite, mais je ne suis pas super à l’aise avec ce lieu qui est plus un zoo qu’un sanctuaire. Finalement le koala que j’ai vu la veille devait être bien à l’état sauvage. La soigneuse dit que c’est le paradis pour eux car ils ont toujours de la nourriture quand ils se réveillent, pas besoin de chercher le bon arbre, je reste sceptique. Car le koala est difficile, sur les 400 espèces d’eucalyptus, il n’y en a que 10 qui lui convienne. C’est quand même l’occasion de faire une grattouille dans le dos à Hagrid qui au passage a un pelage tellement doux, mais qui a l’air super chaud ! C’est un koala accidenté qui a été soigné ici. Il ne peut plus retourner à la vie sauvage car ses pattes arrière ont été abîmées dans l’accident. C’est peut-être le point positif principal de cet endroit qui sert de clinique pour les koalas de l’île.

 

Je retourne ensuite à Horseshoe Bay pour déguster un Fish & chips face à la mer. Puis je pars à pied sur les chemins à travers la forêt pour me rendre dans la baie voisine, Balding Bay. Ça grimpe pas mal, et avec la chaleur ce n’est pas évident, mais le chemin est agréable, et surtout je suis seul. Comme cette île est une montagne, ça redescend forcément pour arriver vers la plage. A l’arrivée, la plage est presque déserte, c’est un peu ce que je cherchais. Je fais l’aller-retour sur la plage avant de chercher un endroit ombragé où m’installer, quand : « Oh des vieux messieurs qui se baignent tout nus ! ». Bon apparemment les plages presque désertes doivent être propices au naturisme. Je m’en accommode, tant qu’on ne m’y force pas ! Je pose mes affaires à l’ombre, et je m’offre une baignade bien salutaire après la marche. Je profite un moment, avant de faire le chemin inverse et revenir vers l’auberge de jeunesse. Sur le chemin, j’ai la chance d’apercevoir un jeune koala qui se réveille à peine de sa longue nuit / sieste. C’est vraiment le modèle miniature de ceux que j’ai vu jusqu’à maintenant, et même si je sais que ça n’a rien à voir on dirait tellement une petite peluche !

 

Une fois rentré à l’auberge, je finis mon après-midi tranquillement installé sur un transat au bord de la piscine, qui est je dois dire plutôt agréable. Il me faut ensuite ré empaqueter mon sac pour l’avion de ce soir. J’attaque mon long trajet pour me rendre au parc national de Noosa, à plus de 1000 kilomètres de là. Ça commence mal, je me prends le pied dans mon sac en montant dans le bus, mon tibia s’en souvient encore. Ensuite tout s’enchaîne, le ferry, puis la navette jusqu’à l’aéroport. J’arrive avec plus de 3 heures d’avance mais je n’avais pas trop le choix avec les horaires. Dommage, tout est fermé dans le hall, c’est mal parti pour manger ce soir. J’attends sagement l’enregistrement de mon vol pour Brisbane. A l’arrivée, je passerai quelques heures à essayer de dormir à l’aéroport en attendant le bus de 6h pour Noosa.

 

L’après-midi m’aura donné le temps de préparer la vidéo sur Magnetic Island :

https://youtu.be/h1SuGLlyV-c

 








Jour 159 – De Alva Beach à Magnetic Island

Je m’offre une petite rallonge de nuit pendant que tout le dortoir se prépare à aller plonger. Au final, le bateau s’est ensablé et lorsqu’il est temps pour moi de partir, tout le monde est encore là à attendre. La patronne du centre me ramène à Ayr pour prendre le bus, je cherche du regard sur le chemin mais je ne vois pas de kangourou cette fois ! Le bus me permet de rejoindre le port de Townsville, puis je prends un bateau pour ma destination finale : Magnetic Island.

 

Cette ile porte ce nom là car le fameux Capitaine Cook a vu ses boussoles s’affoler quand il s’est approché des côtes. L’île est maintenant complètement habitée, mais possède encore pas mal de baies assez sauvages, et des massifs montagneux remplis de forêts d’eucalyptus. L’auberge de jeunesse où je loge est un ensemble de bungalows installés au milieu de la forêt, et adjacents à un sanctuaire de Koalas et d’animaux endémiques australiens. Pour l’après-midi, je choisis de faire la marche dite des forts. Pour rejoindre le départ du chemin qui se trouve à deux kilomètres, j’ai le choix entre le bus où la marche. Le bus ne passe qu’une fois par heure donc je pars à pied. Je tente le stop mais personne ne s’arrête. La chaleur est étouffante ici, marcher le long de la route n’est pas très agréable. Quand j’arrive enfin au chemin, c’est bien mieux. Ce dernier est ombragé car il s’enfonce dans la forêt. Aussi, il offre de superbes points de vue sur l’île car il permet de prendre un peu d’altitude. Sur cette montagne fut installé un ensemble de bâtiments militaires (d’où le nom de fort) pendant la seconde guerre mondiale. La vue était imprenable sur l’océan et les lieux servaient de poste d’observation pour réagir au plus vite en cas d’attaque Japonaise. Mais aussi, l’endroit servait de base relais à la marine Américaine. Aujourd’hui, il ne reste plus que quelques ruines disséminées dans la forêt, et les installations des canons sur les points de vue.

 

Cette marche est aussi assez connue car la forêt alentours abrite une grande communauté de koalas. Mais ces petites bêtes qui dorment en moyenne 20h par jour savent se faire discrètes. Sur le chemin du retour, je parviens à en voir un, tranquillement installé sur une branche en train de dormir. Je m’installe sur un rocher à coté de lui et j’ai bien le temps de l’observer. Ça al’air tranquille la vie de koala ! Il bouge un peu de temps en temps, mais vraiment un peu. Quand d’autres marcheurs s’arrêtent, je continue ma route. Mais je suis content d’avoir eu un moment seul pour l’observer et surtout pas dans le cadre d’un parc ou d’un zoo. Pour repartir j’arrive cette fois à avoir un bus. Je décide d’aller jusqu’au terminus à Horseshoe Bay. Je découvre une très jolie plage, assez bien aménagée. Je me prends un moment juste pour lire tranquillement installé sur un banc au bord de l’eau. Pour rentrer à l’auberge, il ne me reste plus qu’à passer par la Butterfly Walk, qui pour le coup ne m’a pas permis de voir beaucoup de papillons, mais une autre forêt.

 

L’organisation de cette auberge est particulière, et il me faut déposer 5$ pour que l’on me donne un set de couverts et une assiette. Je me rends ensuite en cuisine pour faire le repas du soir. Ça s’active pas mal, mais c’est une des cuisines les moins pratiques de toutes les auberges faites pendant le séjour, et ce n’est pas super bien entretenu. Je me sens un peu vieux au milieu du groupe avec qui je partage les lieux. La moyenne d’âge de l’auberge n’a pas l’air très élevée. Je m’installe pour manger juste à côté du bâtiment, quand un opossum décide de faire son tour de ronde. Il est à l’affut de nourriture, on ne sait jamais si quelque chose tombait d’une table, ou bien si quelqu’un laissait la porte de la cuisine ouverte ! C’est un vrai sketch, il tourne, il vire, il me passe dans les jambes, grimpe sur les poteaux. Il est en vrai assez marrant, il a une tête de gentil. J’en croise un autre en retournant au bungalow, je pense qu’il y a clairement beaucoup de vie dans la forêt environnante !

 

Voici une petite vidéo du koala qui dort, tout simplement :

https://youtu.be/YHwQtWcluaA

 

 

 








Jour 158 – Alva Beach, plongée sur le SS Yongala

C’est l’objet de ma venue ici, plonger sur la fameuse SS Yongala. La plongée sur cette épave est considérée comme une des 10 plus belles plongées au monde, alors ça vaut le coup de faire le détour pour venir voir ! C’est assez sympa comme principe de loger sur place la veille, comme ça nous sommes tous ensemble dès le petit déjeuner.

 

On s’équipe, le chef instructeur fait le briefing. On attend sagement le temps que l’équipe mette le bateau à l’eau depuis la plage, et c’est parti pour 30 minutes et 20 kilomètres environ pour rallier l’épave. Le bateau est plutôt petit donc c’est chacun son tour pour se mettre à l’eau. Il y a énormément de courant, nous descendons le long du mouillage, avec une visibilité assez faible, la sensation est assez bizarre. Puis l’épave apparaît ! La nature a tellement repris ses droits qu’il faut bien observer pour distinguer le bateau, qui est couché sur le flanc. C’est devenu un vrai récif corallien, et ça grouille autour. On a l’impression que c’est un hôtel sous-marin, doublé d’une station de lavage pour les gros spécimens, une vraie ville sous-marine ! Le bateau fait 109 mètres de long, l’aller se fait à contre-courant, pour le retour il n’y a plus qu’à se laisser porter. A chaque fois que je porte mon regard quelque part je m’émerveille. Juste au moment du demi-tour, je croise la route d’un gigantesque poisson, qui est tranquillement en train de dormir en se faisant un peu nettoyer par des petits poissons. Juste avant de remonter, c’est une Marble ray qui nous rend visite. C’est clairement la plus grosse raie que je n’ai jamais vu, on se sent tout petit à coté ! Il faut déjà remonter, à cette profondeur et en nageant à contre-courant, en 30 minutes nous arrivons déjà sur la réserve de nos bouteilles.

 

On se fait une petite pause sur le bateau, le chef instructeur en profite pour nous raconter l’histoire du SS Yongala. Je vais essayer de résumer. Le bateau a été fabriqué en Angleterre en 1902 puis a servi pour une traversée vers l’Australie. Une fois ici, il a fait environ 200 trajets, que ce soit en tant que cargo ou avec des passagers. Il était considéré comme assez luxueux pour l’époque. En 1911, il a été pris par une tempête de force 5, et a coulé avec tous ses passagers et ses cargaisons. Aucun survivant n’a été retrouvé. D’ailleurs, le bateau lui-même n’a été localisé qu’après la seconde guerre mondiale, puis le temps de valider que c’était bien le Yongala par le gouvernement, il n’a été vraiment exploré que dans les années 60. Après l’histoire, il est temps de se remettre à l’eau pour un second passage. C’est toujours autant impressionnant ! J’essaie d’être encore plus observateur et de profiter de chaque minute passée à explorer cette épave. Juste avant la fin, nous croisons la route d’un étrange animal mi requin, mi raie. J’apprendrai qu’il est super rare, et que c’est un requin, mais qui s’appelle un shark-ray. Je suis tellement absorbé par ce que je vois que je ne remarque même pas que je suis passé au-dessus d’un requin de 3 mètres de long qui dormait paisiblement dans une cale. Ce n’est qu’en repassant les vidéos que je l’ai vu ! La Marble-ray revient nous faire un coucou, certains voient des tortues, je vois ma première méduse, et puis des centaines d’autres espèces de poissons. On aperçoit même un serpent de mer depuis la surface ! Bref une plongée magique à la hauteur de sa réputation. Je pense que je pourrais replonger ici encore et encore sans me lasser tellement il y a de choses à voir !

 

De retour au centre, un barbecue (normal en Australie) nous est offert, nous passons ensuite un bon moment ensemble à échanger et regarder nos vidéos et photos. J’ai quelques images dont je suis plutôt content dans le lot. Puis ceux qui reprennent la route partent, ceux qui logent encore ici ce soir vaquent à leur occupation.

 

En fin d’après-midi, je pars faire un petit tour à pied pour découvrir les environs immédiats. Le centre, et le village sont encerclés de lacs, qui semblent être des lacs d’eau salée. C’est assez beau avec le soleil couchant. Je passe aussi par la plage où nous avons embarqué ce matin. Elle a un tout autre visage à marée basse, des bancs de sable apparaissent un peu partout. Je vais ensuite finir ma journée tranquillement installé au calme dans le lodge du centre de plongée. Il me reste encore pas mal d’organisation à faire pour les semaines à venir, je profite de ce moment un peu calme pour avancer. Voici aussi le montage vidéo des plongées de la journée :

https://youtu.be/w8Emx-B4nfU

 













Jour 157 – De Cairns à Ayr

Journée transport, un peu de repos aussi. Il y a 7 heures de bus jusqu’à Ayr, j’en passe au moins 5 à dormir, on peut dire que la croisière de plongée m’a bien fatigué. A la sortie du bus, je rencontre Jason, un Hong-Kongais vivant à Sydney qui lui aussi vient plonger ici. Il appelle le centre pour vérifier que l’on vient bien nous chercher, tant mieux je n’avais pas pris le numéro avec moi.

 

Le van fait un arrêt supermarché avant de nous conduire au centre, car ce dernier se trouve dans un petit village où il n’y a pas de commerces. C’est la dernière chance d’approvisionnement pour pouvoir manger le soir et au petit déjeuner ! Sur le chemin vers Alva Beach, j’ai la chance de voir mon premier kangourou sauvage, il est tranquillement installé au milieu d’un champ ! A l’étage du centre de plongée se trouve un lodge où une grosse partie des plongeurs est hébergé. Chacun vaque à ses occupations, je suis content car je peux cuisiner pour la première fois depuis longtemps ! La soirée ne se prolonge pas trop, la journée de demain commence tôt.

 

Jour 156 – Croisière de plongée sur la Grande barrière de corail #3, retour à Cairns

Leighton, un des instructeurs nous réveille ultra tôt avec un tonitruant « briefing ! ». C’est tout embrumé que tout le monde se réunit sur le pont. La matinée a un programme chargé avec 3 plongées. Comme d’habitude, je retrouve Zeev, et nous partons en exploration. Après à peine quelques mètres parcourus, je tombe nez à nez avec un requin qui dort paisiblement sur le sable, il se réveille tranquillement (lui aussi) et reprend son chemin, en essayant d’éviter la marée de plongeurs qui arrivent. Ensuite, que ce soit cette plongée où les suivantes, l’impression d’être dans un aquarium domine, c’est vraiment superbe. Les sites sont exceptionnels, et malgré le rythme soutenu de la matinée je prends beaucoup de plaisir. C’est une belle conclusion pour cette croisière de plongée.

 

Après un déjeuner express, le bateau reprend la mer en direction de Cairns, chacun vaque à ses occupations, personnellement je m’offre une bonne sieste. Juste avant l’arrivée au port, l’équipe nous réunit pour un dernier briefing, pour entre autre nous expliquer comment nous rendre au bar où nous sommes tous invités à venir ce soir. Le retour sur la terre ferme est très bizarre, je pense que mon corps avait finalement pris l’habitude du bateau ces 3 derniers jours. J’ai un « mal de terre », qui doublé à la fatigue due à l’accumulation des plongées me donne une sensation de flottement, voire d’ivresse permanente, ce n’est pas super agréable mais ça devrait passer d’ici demain. Je me pose une paire d’heure à l’auberge de jeunesse avant de retrouver les compagnons de croisière au Bavarian Beerhouse. Nous partageons quelques histoires autour d’une bière et d’un burger, le staff de la croisière se joint à nous aussi. C’est très sympa ! Mais je ne fais pas long feu, le sommeil aura raison de moi. Je dois fermer mon sac ce soir car demain le départ est assez tôt, et cette fois-ci en bus.

 

La pause du retour de plongée aura été dédiée au montage d’une vidéo des meilleurs moments des onze plongées de la croisière. Ça m’a pris un long moment car j’ai pour une fois fait un montage sans musique, pour que l’on garde vraiment l’ambiance sous-marine. Aussi, avec autant de plongées, le format 1 minute ne fonctionnait pas. Voici le résultat :

https://youtu.be/uE8ioelXP_A

 

 





Jour 155 – Croisière de plongée sur la Grande barrière de corail #2

Le réveil est tôt mais c’est tellement fascinant de se réveiller au milieu de l’océan, et de pouvoir aller plonger 30 minutes après. La nuit s’est bien passée et je n’ai même pas été malade, c’est assez surprenant mais tant mieux. Finalement la sensation en dormant dans un bateau me rappelle la sensation de mes nuits en tourbus. Je retrouve mon binôme Zeev pour les plongées de la journée.

 

Les deux premières sont très sympas, pleines de coraux, plein de choses à voir. Je me laisse guider par Zeev, j’ai toujours un peu de mal à m’orienter sous l’eau. Nous avons l’impression d’avoir un rythme dormir, plonger, manger, et ainsi de suite. Nous avons presque un repas après chaque plongée. C’est une routine de journée assez sympa on pourrait presque s’habituer ! Comme nous avons commencé les plongées plus tôt, nous avons plus de temps entre pour dormir, ou faire un peu ce que l’on veut. C’est vraiment plaisant de profiter de ces moments de relâche, en s’installant soit sur le pont supérieur, soit dans la grande salle commune. Le bateau est vraiment très bien aménagé.

 

La 3ème plongée commence fort car une tortue vient nous faire coucou alors que nous nous apprêtons à nous mettre à l’eau. Ce sera le début d’un festival de la tortue, nous en croiserons 4 au total, et elles ne sont pas farouches. J’ai la chance d’en avoir une qui vient à quelques centimètres de moi. C’est vraiment majestueux ! En vrai, toute cette plongée était magique, je sors vraiment content après presque une heure sous l’eau. En plus, j’ai pour une fois réussi à me repérer correctement, et Zeev m’a du coup laissé la charge de l’orientation. Une fois sur le bateau, on est tous comme des enfants revenant de Disneyland, et nous passons un moment à nous montrer les photos et les vidéos de cette superbe plongée.

 

Pour la plongée de nuit, nous plongeons sur le même site. Après le festival de tortues de l’après-midi, on nous promet une encore plus grosse, répondant au doux nom de Brian. A priori, ça fait 20 ans que quasiment tous les soirs cette tortue dort au même endroit, et vu sa taille, son âge est estimé à 150 ans. C’est donc reparti dans le noir avec nos torches, ce soir le groupe est conduit par Rapha, qui est aussi le skipper du bateau. Il nous emmène droit là où il faut, et nous découvrons le fameux Brian, profondément endormi la tête entre les nageoires. Cette tortue est encore plus grosse que ce que j’avais imaginé, probablement plus de 1,5 mètres de long ! Incroyable ! Nous continuons le chemin, je suis un peu plus habitué après la première d’hier, c’est vraiment une autre ambiance. Un peu plus loin, nous avons la chance d’admirer une autre tortue, à peine plus petite que Brian. Cette dernière ne dort pas et nous offre une majestueuse remontée vers la surface. Pour finir la plongée, nous faisons le palier de sécurité sous le bateau, l’environnement est un peu stressant car le seul point de repère est la lumière provenant du bateau, tout le reste n’est pas visible. Enfin si, on arrive à voir à la lumière des torches, une multitude de poissons, plutôt gros, mais surtout 2 ou 3 requins qui profitent des lumières pour chasser. J’ai la sensation d’avoir été un peu désorganisé dans ma façon de plonger, car assez déconcentré par l’environnement nocturne, mais ce fut quand même une plongée grandiose ! Tout le monde file aux douches en rentrant, et puis le bateau va doucement tomber dans le sommeil, nous sommes tous bien fatigués en cette fin de second jour, et demain commencera encore plus tôt que les jours précédents.

 

La pause de l’après-midi, et un sursaut de 3G m’auront permis de faire et mettre en ligne la vidéo sur Sydney :







Jour 154 – Croisière de plongée sur la Grande barrière de corail

Les bus du centre de plongée sont venus chercher chacun des participants à son hôtel et nous sommes tout un groupe réuni de bon matin pour le départ de cette croisière sur la grande barrière de corail. L’ambiance est pour le moment assez timide et on sent que le réveil n’est pas facile pour tout le monde. Nous sommes tous réunis dans la grande salle commune pour le briefing de départ, nous sommes 30 pour ce séjour. On nous explique le programme et les différentes règles de sécurité, nous avons chacun l’attribution d’un numéro de sécurité que nous devons annoncer à chaque retour de plongée pour être sûr que tout le monde est bien là. Puis nous partons pour 3 heures de voyage jusqu’au premier point de plongée. Je découvre le bateau, il est super pratique et confortable, je profite du voyage pour finir la nuit dans ma cabine, que je partage avec un Norvégien du nom de Havard. Au final, je suis presque mieux installé que dans certains dortoirs.

 

Une fois sur site, des binômes sont crées et on nous explique le site de plongée. La mauvaise nouvelle (pour moi) est que les plongées ne sont pas guidées, et que nous devons faire notre orientation tout seul. J’ai bien appris lors de mon examen mais je n’ai jamais été très à l’aise avec ça. Je pars avec un Allemand du nom de Florian, qui s’avère être plutôt débutant, et je me retrouve par conséquent le plus expérimenté de nous deux pour essayer de nous diriger. Cette première plongée est un raté total, je réussis à trouver le site après un détour de plusieurs minutes, mais au moment où nous arrivons sur site, mon binôme a vidé la moitié de sa bouteille (en 10 minutes !) et nous devons faire demi-tour. Ça aura été une plongée de 20 minutes au total, où j’aurais uniquement palmé sans rien voir. Pour les suivantes, les groupes changent car une partie des plongeurs prennent des cours pour passer un niveau. C’est l’occasion pour moi de changer de binôme, et de rejoindre Zeev, un Israélien d’une cinquantaine d’année avec plus d’une centaine de plongées au compteur. Je suis rassuré de me retrouver avec quelqu’un de plus expérimenté, de plus nous avons plutôt la même façon de plonger, ça marche plutôt bien comme binôme. Nous faisons deux plongées super sympa, en faisant une bonne découverte de ces sites assez uniques. Nous avons la chance de voir en plus des poissons multicolores divers et variés et des superbes coraux, d’énormes poissons-perroquets, une raie à pois bleus, et une tortue !

 

En vrai c’est quand même assez fou de se retrouver au milieu de l’océan, avec des récifs coraliens gigantesques, des fonds pas si profonds que ça, et des vagues qui se créent et viennent se casser sur les récifs. C’est d’autant plus fou de pouvoir vivre ça au plus près, avec un confort non négligeable. Dans le staff, en plus du capitaine et des instructeurs de plongées, il y a une cuisinière qui s’occupe du groupe aux petits oignons et qui cuisine de supers bons repas, et de supers bons gâteaux pour nos retours de plongées. On est vraiment bien, l’ambiance et bon enfant, les affinités se font et des groupes aussi. Après le diner servi à 18 heures, il est l’heure de la plongée de nuit, une première pour moi. Cette fois, pour ceux qui n’ont jamais pratiqué nous avons un guide avec nous. C’est stressant et excitant en même temps. Et surtout tellement bizarre de se jeter à l’eau alors que la seule lumière extérieure est celle de la lune, et de notre torche. Nous avons chacun un stick fluo équipé sur notre bouteille pour nous suivre plus facilement et nous descendons le long du mouillage. C’est une des sensations les plus bizarres que je n’ai jamais eu, se retrouver au milieu de l’eau, sans repères visuels autre que la corde et les collègues. J’ai l’impression d’être dans un rêve, mais éveillé et entouré de Red-Bass qui utilisent nos faisceaux de torches pour chasser plus facilement. Et je peux dire qu’avoir des gros poissons rouges qui tournent autour de moi en passant vite c’est assez nouveau comme expérience aussi. Une fois sous l’eau et en navigant entre les rochers, j’ai l’impression d’être au milieu d’un film où des explorateurs explorent des fonds très profonds avec leur torche. Sauf que c’est réel, tout comme les gentils requins (grey reef sharks) qui sont aussi venus profiter de nos torches pour chasser. La plongée de nuit ne dure que 30 minutes, c’est finalement bien suffisant car elle procure pas mal d’émotions, et surtout c’est la 4ème de la journée.

 

Il ne reste plus qu’à prendre une douche, qui est merveilleusement chaude, mais qui doit être aussi très courte pour économiser les réserves d’eau. Nous buvons ensuite un verre sur le pont tout en discutant. On se rend compte qu’on est un groupe de 6, de 6 nationalités différentes. Mais aussi qu’il y a en fait plus d’une dizaine de nationalités représentées dans le groupe, c’est un tour très international ! Je me pose pour écrire avant d’aller me glisser dans ma couchette, je suis bien fatigué et le sommeil sera salutaire. C’est aussi assez fou de pouvoir envoyer ce post d’un bateau au milieu de l’océan à 55 kilomètres des côtes, grâce au réseau que mon téléphone arrive à capter (miraculeusement !?).

 

 







Jour 153 – Cairns

Avec l’arrivée extrêmement tardive d’hier, le réveil est dur. Je me motive pour profiter des pancakes de l’auberge de jeunesse mais au final, je retourne au lit jusqu’à la fin de la matinée. Je fais le choix de faire moins de choses aujourd’hui mais d’être en forme pour la croisière de plongée des prochains jours. La faim me réveillant, je quitte l’auberge de jeunesse pour aller explorer la ville à la recherche d’un endroit où manger. Je découvre une ville complètement différente de Melbourne et Sydney, qui sont mes deux seules références Australiennes. Ici, pas de grands immeubles, mais principalement des petits bâtiments de 2 étages qui bordent de larges avenues. On voit qu’il y a de la place et que la ville s’est plutôt construite en largeur qu’en hauteur. Je profite de la pause déjeuner pour réfléchir et faire des recherches pour le programme de la dernière semaine Australienne. Avec le temps qu’il me reste, j’étudie les différentes options qui s’offrent à moi, sachant que les transports impliquent forcément un budget assez conséquent à chaque fois.

 

Je prends ensuite un bus local pour me rendre au Botanical Garden. Il est constitué de différentes parties, construites autour d’un lac d’eau douce, d’un lac d’eau salée et d’une montagne. Je retrouve ici des végétations plus tropicales, à seulement 3 heures d’avion de Sydney. Car oui, on ressent vraiment un changement dans le climat, il redevient plus humide et chaud. Accessoirement, il y a aussi une heure de décalage horaire avec le reste de la côte Est. Je me balade dans le parc, en découvrant la flore de la région, et en retrouvant même une mangrove et ses palétuviers. Un peu partout, il y a des dizaines d’espèces d’oiseaux qui profitent des lieux. Il y des sortes de dindes (en plus petit mais ça y ressemble) qui fouinent un peu partout au sol entre les arbres et les bambous géants. Je continue la visite par une petit ascension d’un des points de vue avant de finir dans la partie centrale du jardin. Dans cette partie, les espèces de plantes utilisées dans la culture traditionnelle aborigène sont mise à l’honneur. Avec à chaque fois un petit panneau explicatif, on découvre celles qui servent pour la nourriture, ou la médecine, ou encore la construction ou l’habillement.

 

La ligne de bus n’est pas très fréquente, ce n’est qu’après un bon moment d’attente que je peux reprendre la direction du centre-ville. Je passe au centre de plongée pour remplir et signer les formulaires, mais aussi pour essayer le matériel. Tout est prêt pour demain il n’y a plus qu’à partir. Je fais quelques courses pour le repas du soir avant de rentrer à l’auberge. Ce type d’auberge est assez pratique car dotée d’une grande cuisine avec tout le nécessaire pour cuisiner. Je n’ai pour ma part pas trop le courage de faire de vraies courses, je change trop souvent d’endroit pour faire une gestion correcte des approvisionnements de nourriture. Je me contente pour ce soir d’un plat cuisiné, mais j’avoue que cuisiner moi-même me manque un peu. Certains hôtes se lancent dans de vraies préparations, et la cuisine est en ébullition en ce début de soirée. Pour ma part, il ne me reste plus qu’à finaliser mes réservations, et empaqueter mes affaires pour le départ aux aurores de demain.

 






Jour 152 – Sydney, départ pour Cairns

Au programme ce matin, la visite guidée de l’Opéra, et en Français. Une chance d’être là un mercredi car ce n’est pas tous les jours. Dans l’ensemble la visite était assez intéressante, même si parfois on sentait que la guide comblait un peu les explications (genre : « et là on peut voir une petite salle, et ici une moquette violette ») avec des choses assez évidentes à voir. Mais surtout la visite permet d’accéder et découvrir les espaces intérieurs. Nous avons eu la chance d’assister à un bout de répétition de l’orchestre symphonique dans la grande salle. C’est aussi un moyen pour admirer de près la performance architecturale de ce bâtiment hors du commun. Tout au long de la visite, des vidéos sont projetées pour raconter l’histoire rocambolesque de l’Opéra, de sa conception, à sa construction puis ses réaménagements.

 

Je passe ensuite une grande partie de l’après-midi à me balader dans le centre, en suivant les parcours piétons des cartes de Grant (que j’ai pris en photo avant de partir de chez lui). Je découvre une myriade de bâtiments anciens, toujours aussi bien entretenus et apportant je trouve plein de charme à ce centre. La grande Sydney Tower, dont l’architecture est assez discutable domine l’ensemble du haut de ses 300 mètres. Je découvre entre autres Hyde Park, la gigantesque Saint Mary Cathedral, et le magnifique Queen Victoria Building. Ce bâtiment qui était promis à la démolition fut sauvé à coup de pétitions et d’investissement Malaisien. Aujourd’hui transformé en galerie commerciale de luxe, il est resplendissant, d’autant plus à cette période où les décorations de Noël scintillent de toutes part. Anecdote cocasse sur ce bâtiment, au 2ème étage se trouve dans une vitrine scellée, une lettre de la Queen Elisabeth II herself qui a pour vocation de n’être ouverte qu’en 2086 (et personne ne sait ce qu’elle y dit !). Je finis mon tour au milieu des rues que j’apprécie de plus en plus, et qui sont très animées en ce mercredi, pour rejoindre à nouveau le quartier de The Rock et surtout le Museum of Contemporary Art. Je flâne un peu dans ce musée pour découvrir ses expositions. Les artistes exposés ici ont la réputation d’être très critiques envers l’histoire Australienne, et de ne pas hésiter à mettre en avant la ségrégation aborigène entre autres. Effectivement, au milieu des tableaux, esquisses et dessins, il y a des documentaires vidéos qui sont diffusés et qui montrent des émeutes et révoltes de la population aborigène résultants d’injustices subies. Je finis la visite du musée par la vue depuis le bar sur le toit du bâtiment, le Harbour Bridge, un énorme paquebot et le CBD en toile de fond, joli tableau.

 

Je retrouve Stéphanie à leur appartement, et une fois les affaires ré-empaquetées, elle me fait profiter de son Uber pour aller à l’aéroport car elle aussi a un avion. C’était vraiment un plaisir d’être accueilli chez et par Guillaume et Stéphanie, je les remercie beaucoup et j’espère avoir l’occasion de les recroiser un jour. C’est donc le départ pour Cairns, pour attaquer ma semaine, qui sera essentiellement sur le thème de la plongée. Dans l’avion, ma voisine de siège me demande si je souhaite partager un taxi à l’arrivée à Cairns, car le service de bus sera fini. C’est une bonne opportunité car je cherchais aussi à partager. Nous allons essayer de trouver d’autres compagnons de route pour réduire le prix. Après quelques échanges en anglais, et l’accent me trahissant un peu, nous comprenons que nous sommes tout les deux français et engageons un peu la conversation. En parlant voyage, je dis que je ma prochaine étape est aux Fidji, et comme quoi les hasards sont bien faits, elle y a vécu un an. Joanna (de son nom), me donne plein d’explications, des contacts, des bonnes infos, tout ce dont je peux avoir besoin pour bien profiter de mes 6 jours sur place, sans passer des heures à chercher. Enfin surtout que ce genre d’infos est rarement écrite dans un guide, c’est encore une fois la preuve que les échanges entre voyageurs sont vraiment très importants.

 

A l’arrivée, on essaie de trouver d’autres backpackers pour partager le prix du taxi. On trouve deux Canadiens (anglophones) pour se joindre à nous. Eux n’ont même pas de lits de réservés et du coup profitent aussi de l’occasion pour se rapprocher du centre-ville. On se trouve tous les quatre à monter dans un van-taxi déjà occupé par une Galloise (ça fait très international du coup), le tout avec un chauffeur indien. On négocie un tarif et ça a l’air correct. Mais à l’arrivée au premier hôtel, ça monte un peu, tout le monde s’embrouille, personnellement je ne comprends pas trop le problème, le chauffeur menace de déposer tout le monde au poste de police. Bref, tout le groupe sort en payant sa part, mais moi je suis encore à 2 kilomètres de mon hôtel. Le chauffeur accepte de m’emmener quand même, tout en ruminant sérieusement, il était vraiment colère apparemment. Bon au final, ça ne m’aura coûté que 7$ en tout et pour tout donc c’était quand même une bonne affaire, mais le mystère de l’embrouille restera entier ! L’arrivée de nuit à l’auberge est délicate, le dortoir dort déjà et il me faut faire mon lit en silence, pas facile quand il ne reste que des places sur les lits en hauteur. Je n’ai pas de programme pour demain mais je décide de dormir et de voir ça au réveil, la journée a déjà été assez chargée.