Jour 211 – De Salta à San Pedro de Atacama

Le bus de nuit est loin d’être un modèle de confort et de propreté. Je ne suis pas non plus ultra rassuré dans l’ascension jusqu’à 4200 mètres, les virages sont pris un peu trop vite à mon goût. Le trajet est plutôt long, et au petit matin nous sommes à peine arrivés au Salinas Grande où nous étions l’avant-veille. S’en suit une longue traversée à plus de 4000 mètres d’altitude qui transforme un peu le bus en vomitoland, sympa !

 

Nous arrivons enfin à la frontière Chilienne, mais il y a plein de bus donc c’est chacun son tour pour passer. La vue est belle et le fond de l’air est frais, les sommets au loin sont enneigés. L’attente est très longue, puis nous passons tous en file indienne auprès des douaniers Argentins, puis au bureau d’en face coté Chilien. La procédure est presque plus simple que le contrôle de gendarmerie que nous avions eu il y a une semaine vers Puente del Inca. Après, une nouvelle attente commence pour cette fois ci passer nos bagages au scanner. Enfin, après plus de 2 heures passées ici, nous pouvons reprendre la route, et le vomito pour certains passagers.

 

Le trajet depuis Paso de Jama (le village frontalier) jusqu’à San Pedro de Atacama est une véritable traversée du désert, au sens littéral du terme. Nous redescendons quand même en altitude jusqu’à 2400 mètres, mais sur le bord de la route tout semble très sec. A l’arrivée avec plus de 3 heures de retard, nous sommes nous aussi séchés au soleil, il tape très très fort. Nous posons nos affaires à l’hôtel, le linge à la laverie et allons manger un bout avant de retourner dans la chambre pour attendre la fin d’après-midi, que le soleil descende un peu. Vers 17 heures, direction le centre du village pour finaliser la réservation de nos 4 prochains jours d’expéditions autour de San Pedro. Nous visitons un peu le village, mais la seule attraction est l’église qui date du 16ème siècle. Il faut avouer qu’avec ses murs en torchi et sa charpente en cactus elle à un certain charme. Le village est très très touristique et les deux rues principales sont bordées d’agences, de magasins ou de restaurant. Le tout est un peu dans une ambiance western avec les rues en sable, et le désert visible au loin. A part les excursions il n’y a donc pas grand-chose à faire, donc une fois le diner pris, nous retournons à l’hôtel pour cette fois ci faire une vraie nuit.

 

Voici les deux dernières vidéo Argentines qui ont pu être mises en ligne :

https://youtu.be/ZpiLGyrHP1Y

https://youtu.be/_UXL9dP0LS0

 

 

Jour 210 – Salta

La matinée se passe tranquillement à l’hôtel, nous avions tous les deux besoin de repos. En toute fin de la première partie de journée, nous nous dirigeons vers le centre, et la place principale du 9 de Julio. Nous faisons un tour de visite, à cette heure-ci le centre foisonne de monde. Nous visitons en premier lieu la grande cathédrale à l’architecture bien remarquable. Nous tombons pile au moment d’une messe, du coup nous nous faisons le plus discret possible sur les côtés.

 

Nous parcourons ensuite un bout de ville à travers les allées piétonnes et les quartiers un peu plus populaire pour aller déjeuner au Patio de la Empenada, qui porte bien son nom puisque nous y dégustons les fameuses empenadas argentine. Nous revenons ensuite vers la place du 9 de Julio pour visiter le MAAM (Museo de Arqueologia de Alta Montaña). Ce dernier présente une exposition bien particulière qui retrace l’expédition qui a permis de découvrir un site cérémoniel important de l’empire inca en haut d’un des sommets des Andes à plus de 6700 mètres. Trois corps momifiés par le froid ont été dégagés et ont permis aux chercheurs d’en apprendre plus sur le monde incas. Ce dernier garde malgré tout beaucoup de mystère, et sa longévité reste impressionnante dans l’histoire. La visite était plutôt passionnante !

 

Nous traversons ensuite un bout de la ville pour rejoindre une zone de parcs urbains, et dans ces parcs se trouve le départ du téléphérique qui permet de grimper en haut du Cerro San Bernardo. Les tarifs sont un peu prohibitifs pour un télé cabine, nous ne prenons qu’un billet aller. La vue qui s’offre à nous au loin au fur et à mesure de la montée sur la ville de Salta et les Andes vaut quand même le coup. On sent que l’endroit est prisé des habitants de la ville pour retrouver un peu de nature. On est quand même loin des montagnes sauvages dont nous sommes descendus hier. Nous redescendons à pied sur le chemin en marche de pierre aménagé au milieu de la forêt. Les sportifs citadins eux font quant à eux l’ascension pour se maintenir en forme. En bas du cerro se trouve un gigantesque monument en l’honneur du général Martin Miguel de Güemes, un des héros de la guerre d’indépendance. Nous faisons une petite pause au pied de la statue avant de rentrer à l’hôtel. Nous profitons de la salle de petit déjeuner une paire d’heure avant d’aller diner. Nous retournons au Jovi Dos pour profiter une dernière fois d’une bonne pièce de viande argentine. Nous finissons la soirée à nouveau à l’hôtel en attendant l’heure pour nous rendre à la gare routière. Il est temps pour nous de clore le chapitre argentin et de prendre la direction de San Pedro de Atacama.

 

La soirée aura été fructueuse pour le suivi du carnet de voyage, voici la page sur l’argentine publiée avec les photos :

https://carnetdevoyages.xyz/voyages/amerique-du-sud/argentine

 

En ce qui concerne les vidéos, elles sont prêtes mais je n’ai pas eu le temps de les mettre en ligne avant de devoir quitter l’hôtel pour la gare routière, ce sera donc pour plus tard.

 

 

 

Jour 209 – Les Salinas Grandes et le retour à Salta

La journée s’annonce longue en kilomètres, mais riche en paysages. Nous démarrons la journée un peu plus tôt que les jours précédents, puis une fois le petit déjeuner pris, nous remercions chaleureusement Analia et Rémy puis nous partons. Nous tournons la page de cette petite parenthèse de voyage au Solar del Tropico qui fut très agréable. La première étape de la journée est de rejoindre les Salinas Grandes qui se trouvent à un peu plus de cent kilomètres de là. Rémy m’a annoncé un trajet de deux heures, mais la première moitié de trajet se fait assez rapidement, toujours dans le décor de la Quebrada avec ses montagnes colorées et les grands cactus. Par contre, nous découvrons que la seconde moitié commence par une ascension vertigineuse. Nous devons passer un col à 4170 mètres, sachant que nous partons de 2600, pour finalement redescendre sur le gigantesque plateau où se trouve la saline à 3600 mètres d’altitude. Notre petite Clio a bien du mal à grimper, mais nous arrivons quand même de l’autre coté, et découvrons au loin l’étendue blanche de la saline, qui à cette distance pourrait presque ressembler à de la neige.

 

Cette saline est la première de celle que nous découvrons, avant d’aller à San Pedro de Atacama au Chili, et à Uyuni en Bolivie. Cette gigantesque étendue blanche, sur un plateau à perte de vue est impressionnante. Nous marchons un peu dessus pour profiter au mieux de l’endroit. Il fait étonnamment chaud à cette altitude, et le soleil qui se réverbère sur le sol blanc est éblouissant, lunettes de soleil et chapeau sont obligatoires. La sensation en marchant sur la croûte saline est inconnue et assez bizarre. Le rapport aux distances semble lui aussi totalement faussé et nos yeux ne savent plus comment s’adapter, et notre cerveau interprète mal les perspectives. Cela permet de faire de bons jeux avec les distances sur les photos. Nous nous y essayons un peu c’est assez drôle ! Au loin, nous voyons le ballet des camions qui partent des champs d’extractions. L’endroit permet de fournir du sel bien sûr, mais aussi du salpêtre, de l’iode, du magnésium, et le fameux lithium tant recherché de nos jours pour les batteries. Après notre mini marche dans ce désert de sel, nous faisons une petite pause à l’ombre sur des tables et bancs fabriqués en croute de sel également. C’est l’occasion de parler un peu avec deux jeunes français parcourant l’Amérique du sud dans un vieux combi bleu Volkswagen qui ne passe pas inaperçu sur le parking. Nous prenons congé pour partir de notre côté à l’assaut du désert avec notre petite Clio.

 

Pour rallier la seconde route nationale et finir la boucle, il nous faut parcourir les 100 kilomètres de pistes qui traversent le plateau en oscillant entre 3500 et 3700 mètres d’altitude. Nous ne croiserons qu’une seule voiture durant ce trajet de deux heures qui nous permet de rallier San Antonio de Cobres. La piste est rude, parfois en bon état, mais parfois on a l’impression de rouler sur de la tôle ondulée. Les trous qui surgissent sans prévenir sont aussi de rigueur. J’ai la très nette sensation d’avoir fait un retour en Mongolie tellement les paysages autour de nous semblent être des paysages de steppes. Bien sûr il faut faire abstraction de l’altitude qui ne semble pas en adéquation avec l’environnement que nous avons autour de nous. Il y a ici et là quelques habitations complètement isolées, et quelques troupeaux d’ânes et de mules. Mais surtout, et pour notre plus grand plaisir, nous croisons des dizaines et des dizaines de vigognes sauvages ! Ces animaux sont vraiment majestueux ! La plupart du temps le troupeau consiste en une dizaine d’individus. Il y a un mâle dominant et plusieurs femelles avec les petits. Une seule fois nous croiserons un plus grand troupeau, il s’agit du troupeau des mâles célibataires chassés des familles. En effet à l’âge adulte, seul le mâle dominant peut rester dans la famille avec les femelles.

 

Une fois sortis de la piste, nous sommes accueillis dans la petite ville de San Antonio par un troupeau mélangé de lamas et de moutons qui ensemble se sont donnés pour mission l’entretien du terrain de foot municipal (enfin il me semble en tout cas). Nous pouvons aussi rattraper la nationale (asphaltée cette fois-ci) en direction de Salta qui se trouve à encore un peu plus de 150 kilomètres. De San Antonio à Salta, la route longe une voie de chemin de fer nommée « el tren de las nubes » (le train des nuages). Cette voie est désormais touristique mais elle n’est pas en fonction toute l’année. Elle permet d’aller de Salta jusqu’à la côte pacifique du Chili en passant par un col à 4200 mètres et en franchissant une pléiade de ponts, tunnels, viaducs, spirales et autres zigzag, tout en longeant les différents quebradas de cette région. Nous empruntons la route qui la longe et découvrons tous les ouvrages d’arts, qui composent cette ligne, mais surtout les différents paysages de la zone. Le plaisir de la route asphaltée est de courte durée et nous retrouvons assez vite sur de la piste. Coté paysage, après le désert aride du plateau, nous retrouvons les montagnes rocheuses pleines de cactus. Ensuite, et après une descente en lacet assez vertigineuse, les montagnes sèches font petit à petit place au retour des forêts, de l’humidité et de la verdure. Tant d’évolutions de paysages en si peu de distance est impressionnant. Nous finissons par laisser dernière nous tout ces paysages enchanteurs pour rejoindre le bassin de Salta, puis le centre-ville.

 

Changement de décor total après 4 jours en immersion dans les Andes. Nous prenons directement la direction de l’hôtel pour y déposer nos affaires. Je m’offre une petite pause bien méritée après les longues heures de conduite sur piste. En début de soirée, nous prenons la direction du centre pour rendre la voiture de location, puis nous allons sur la place centrale de Salta, la Plaza 9 de Julio pour dîner. De retour à l’hôtel, je reste tranquille car je suis bien fatigué de la journée, Marius a lui encore un peu d’énergie et entreprend une conversation via google translate avec le gérant de l’hôtel. Ce dernier nous a encore bien accueilli aujourd’hui à notre retour dans les lieux. Je n’ai pas le courage de me lancer dans la réalisation et le montage de la vidéo de nos 4 jours de road trip dès ce soir. Il y a plusieurs heures de vidéo à trier et traiter car tous ces beaux paysages nous ont tellement fascinés que nous avons beaucoup filmés lors des trajets à bord de notre petite Clio.

 

 

Jour 208 – Le Quebrada de Humahuaca #2

Seconde tentative pour les étoiles cette nuit mais il y avait trop de nuages cette fois-ci. Ce matin, direction le village voisin de Uquia d’où nous prenons une piste pour rejoindre la Quebrada. Nous allons au plus loin avec notre Clio, puis au bout de la piste nous nous garons et partons à pied pour rejoindre plus spécifiquement la Quebrada de las Señoritas. Nous marchons dans un environnement encore différent, bordé de montagnes rouges, en naviguant entre les lits de rivières secs et les cactus plus ou moins géants. Nous montons progressivement jusqu’à atteindre un corridor qui avance entre deux montagnes rouges. Puis le chemin se rétrécit de plus en plus jusqu’à finir en cul de sac au milieu d’une sorte de cathédrale naturelle de pierre rouge ! L’effet est bel est bien au rendez-vous, cet endroit est assez magique. Tout les contrastes de couleurs, entre le rouge qui domine, mais aussi une montagne blanche, d’autres noires, et les cactus verts, tout ce mélange nous offre un magnifique tableau, on pourrait s’imaginer en plein Far-West américain, celui de l’imaginaire collectif. En réalité, c’est dans cette région de l’Argentine, et du sud de la Bolivie seulement que l’on trouve des cactus aussi géants. Tout ce décor se trouvant aux alentours des 3000 mètres d’altitude, la descente s’avère bien plus simple que l’aller. Une fois de retour à la voiture, nous prenons la piste en sens inverse en direction de la petite ville de Humahuaca.

 

Nous faisons notre pause déjeuner / internet dans le café restaurant trouvé hier. Puis nous prenons ensuite la direction de Hornocal, connu aussi sous le nom du Cerro con 14 colores. Dès que nous quittons les artères principales de la ville, la route devient une piste, et ce pendant une trentaine de kilomètres. Pendant ces trente kilomètres, nous allons aussi prendre beaucoup d’altitude, jusqu’à arriver à 4380 mètres, un record absolu pour nous ! La piste n’est pas trop mal, mais aussi pas mal fréquentée. Avec ce dénivelé, notre petite Clio a parfois bien du mal à grimper. Cependant, ça nous laisse pas mal de temps et d’opportunités pour observer les panoramas qui se découvrent au fur et à mesure de l’ascension, et ils sont plutôt vertigineux !

 

A l’arrivée au sommet, il y a un petit poste de péage (officiel cette fois-ci) à passer, puis nous rejoignons le parking qui est déjà bien rempli. Nous nous rajoutons quelques épaisseurs car à cette altitude il fait plutôt froid, surtout avec le ciel qui se noircit de plus en plus. Nous commençons même à voir de sacrés éclairs et à entendre le tonnerre. Nous faisons quand même le petit bout de chemin qui descend, pour admirer au plus près ces montagnes qui sont de pures merveilles. Et même si la lumière n’est pas au rendez vous pour les magnifier, nous voyons bien que ce qu’il y a sous nos yeux est vraiment exceptionnel. Il s’avère que toutes les montagnes colorées des alentours sont en fait d’anciens fonds marins qui sont remontés lorsque la Cordillère s’est créée il y a des millions d’années, le jaune correspond par exemple aux couches coraliennes. Une fois que j’ai su ça, et en ayant en tête les fonds marins observés durant les dernières plongées, j’arrive à distinguer des ressemblances. Malgré la beauté des lieux, nous ne trainons pas trop car l’orage semble se rapprocher de plus en plus. La petite remontée du point de vue jusqu’au parking demande un vrai effort à cette altitude-là !

 

Nous avons bien fait de nous hâter, l’orage s’intensifie et la pluie, voir même parfois de la grêle tombe. Par chance, la piste reste parfaitement praticable même si elle est un peu humide. Pendant la redescente, un cimetière isolé et complétement fleuri attire mon regard. Je m’arrête pour l’observer quelques instants. L’endroit semble presque gai enrobé de toutes ses couleurs, en tout cas l’image change bien de celle que nous avons chez nous. Nous faisons un nouveau stop à Humahuaca au passage, à la base pour prendre de l’essence. Mais des festivités d’ordre religieux sont en cours dans et devant l’église, et la fête se prolonge sur la place centrale. Une fanfare traditionnelle interprète des morceaux à la chaîne. Nous restons un bon moment à les observer, et je prends même la liberté des faire des enregistrements avec l’espoir de pouvoir les utiliser pour accompagner les prochaines vidéos. Nous faisons un bref tour dans le centre de la petite ville, et découvrons le gigantesque monument en l’honneur de l’indépendance de l’Argentine qui surplombe la ville. Mais de ce perchoir, nous voyons que l’orage a fini par descendre de la montagne et arrive sur nous. Nous nous hâtons pour rentrer, pour essayer de l’éviter au plus.

 

Finalement, les éclairs et le tonnerre sont forts, les nuages très noirs mais il y a très peu de pluie dans la vallée, donc la traversée des bras de rivières se fait sans ennui car ils sont encore secs. Je profite du fait que nous ne rentrions pas trop tard pour visiter l’atelier de Rémy, et échanger un moment avec lui sur le sujet très vaste de l’art. Son travail me plait beaucoup, et il est définitivement très inspirant pour moi. Pendant ce temps, Marius joue avec les chiens de la famille qui définitivement l’adorent. Dehors, alors que nous avions l’impression que la nuit allait tomber à 18 heures, le soleil reprend finalement ses droits pour les dernières heures de la journée.

 

Jour 207 – Le Quebrada de Humahuaca

Je me suis permis une petite sortie nocturne pour observer les étoiles. Malgré quelques nuages, la voie lactée était assez visible, c’est toujours aussi fascinant d’observer le ciel étoilé. Le matin, une fois le petit-déjeuner avalé (super bon bien entendu), nous partons en direction de Tilcara, la petite ville voisine. Plus précisément, nous allons visiter la Pucara de Tilcara, ce qui correspond au village amérindien d’origine. Bien sûr il ne restait que des ruines mais un travail de restauration très avancé a été fait dans les années 30, et c’est plutôt réussi. Ce village a connu son expansion lorsqu’il a rejoint l’empire inca, seulement 80 ans avant l’arrivée destructrice des colons espagnols. Perché sur une montagne et entouré de cactus, on comprend l’intérêt stratégique de son emplacement, et on découvre un peu l’habitat traditionnel d’antan. Nous découvrons que le cactus séché s’apparente presque à du bois et sert pour les poutres et toits des petites maisons qui sont ensuite recouvertes d’une sorte de chaux. Les murs sont quant à eux seulement faits par des assemblages de pierres seulement posées les unes sur les autres sans liant. Le site présente aussi un jardin botanique présentant différentes variétés d’Amérique du sud, et aussi quelques exceptions d’autres continents ou pays (dont d’Afrique du sud). Dans le jardin sont aussi exposées des roches, dont une roche volcanique qui a la particularité de sonner comme une cloche en métal quand on tape dessus avec un maillet en bois.

 

Nous faisons ensuite un tour dans la petite ville qui est très animée, un festival est en préparation. C’était d’ailleurs assez drôle de voir des fly case et une petite scène se monter. Les rues sont minuscules et le stationnement difficile. Nous nous achetons un sandwich puis reprenons la route pour la seconde étape de la journée. Nous faisons une étape intermédiaire dans la ville de Humahuaca une quarantaine de kilomètres plus loin. L’objectif est de retirer du liquide à la banque car ici rien n’est payable par carte. Ça se ressent une fois à la banque car il y a une queue sans fin pour accéder aux distributeurs. Le deuxième objectif de l’arrêt est de récupérer un petit peu de connexion car sur une immense zone, il n’y a aucun réseau de téléphone ou internet à disposition. Une fois tout ça de fait, nous reprenons notre route en direction de Tres Cruces.

 

L’heure file vite et l’après-midi est déjà entamé lorsque nous découvrons les magnifiques montagnes de Tres Cruces aux couleurs et aux formes géométriques assez improbables, et ce presque 10 kilomètres avant d’y arriver. Nous décidons un arrêt pique-nique car il est tard, tout en profitant de la vue. Ensuite, une fois le village éponyme passé, et un petit bout de piste parcouru, nous nous garons presque au pied des montagnes. Nous avons pu au passage découvrir deux vigognes, et un troupeau de lamas. Pour re situer, la vigogne est toujours sauvage, et le lama est son descendant. Ce dernier est uniquement domestiqué, et ce depuis plus de 5000 ans ! La vigogne est aussi beaucoup plus fine que la lama. Le troupeau de lamas a donc un propriétaire, en l’occurrence une propriétaire. Et cette dernière nous court après alors que nous avons à peine mis un pied en dehors de la voiture pour aller marcher et faire une petite ascension de ces magnifiques montagnes colorées. Elle nous demande sans se gêner 200 pesos pour pouvoir accéder aux montagnes, en nous disant que nous aurions dû payer à un garde, ou aux policiers en arrivant. Bien évidement nous n’avions vu personne et la piste était accessible sans barrière. Barrière qui n’est pas non plus présente ici pour démontrer qu’elle est propriétaire des terres, selon ses dires. A force de discussion, je comprends que l’argent qui est sensé aller au gouvernement, lui va en fait dans les poches et qu’elle n’a pas envie de nous lâcher. Je parviens à négocier 50 pesos, ce qui est déjà trop pour un endroit gratuit et ouvert à tous à la base. Bien sûr tout cela dans un espagnol approximatif pour moi, et un espagnol mixé avec une langue qui m’est inconnue pour elle. A notre retour, Rémy nous confirmera que c’était juste une extorsion, auxquels certains locaux s’adonnent de plus en plus malheureusement. Nous profitons quand même bien de notre montée, car nous sommes totalement seuls avec une vue époustouflante. Le plateau de Humahuaca semble tomber à pic derrière les montagnes et seul le bleu du ciel défini l’horizon. Nous sommes déjà à près de 3600 mètres d’altitude, et les montagnes face à nous culminent à 4100. Tous ces chiffres paraissent surréalistes au vu du paysage qui nous entoure. Il faut oublier les comparaisons et les références d’altitudes alpine de mon enfance pour en découvrir de nouvelles qui sont bien différentes dans les Andes. Nous faisons une incursion jusqu’à 3800 mètres puis redescendons au niveau du plateau. Sur la piste avant de rejoindre la route principale, nous faisons une dernière séance photo avec nos nouveaux amis les lamas.

 

Nous reprenons donc la direction de notre maison d’hôtes, mais nous prenons au passage un auto-stoppeur qui nous fait un peu de peine à attendre en plein soleil sur le bord de la route. Nous ne pouvons pas l’emmener jusqu’à San Salvador de Jujuy où il aimerait arriver ce soir, mais nous l’avançons déjà de 80 kilomètres. Il s’appelle Javier et il est Chilien. C’est un étudiant vétérinaire, qui parcourt l’Amérique du sud pendant son mois et demi de vacances d’été. Il parle un très bon anglais et nous pouvons un peu échanger durant le trajet, il était bien sympathique. De retour au Sol del Tropico, nous profitons de la fin de journée au rythme de la maison d’hôtes. Je découvre un peu plus les lieux de jour, il y a quand même 3 hectares de terrain. Ce soir le ciel nous offre aussi un super coucher de soleil bien orangé, et nos hôtes un superbe repas mais on va presque finir par s’habituer à cette partie de la journée ! J’ai aussi encore un peu l’occasion d’échanger avec Rémy, après avoir passé un moment à lire le livre qu’il a publié sur ses voyages en Amérique du Sud, et que Analia a illustré de ses magnifiques photos. Je trouve les aventures qu’ils ont eu ensemble, et le récit qu’ils en ont fait passionnant, et inspirant aussi.

   

Jour 206 – De Salta au Quebrada de Humahuaca

Dès que possible ce matin nous retournons à l’agence pour récupérer notre voiture. Nous avons moins de chance cette fois-ci, pas de sur-classement, nous partons avec une Clio 2 qui n’est pas de toute jeunesse. A peine à quelques kilomètres de Salta, nous nous retrouvons sur une toute petite route qui très vite devient très sinueuse. Nous sommes en pleine forêt, au milieu des montagnes. Quand parfois un point de vue se dégage, il n’y a que du vert à perte de vue ! Il n’y avait à la base pas trop de kilomètres, mais vu la route, il nous faut deux heures et demie pour faire les 70 premiers kilomètres jusqu’à San Salvador de Jujuy, la dernière grande ville avant de nous enfoncer vers le Quebrada de Humahuaca. C’était un peu sportif mais quand même agréable. Nous faisons uns pause sandwich à San Salvador de Jujuy dans un petit boui-boui qui ne paie pas de mine, mais qui s’avère assez bien.

 

Nous reprenons ensuite la route, puis une piste sinueuse de plusieurs kilomètres à travers les montagnes et forêt pour rejoindre les Lagunas de Yala. Il s’agit d’un ensemble de lacs de montagnes perchés à environ 1600 mètres d’altitude. L’accès n’était pas facile mais l’effet est bien là ! Nous ne traînons pas trop malheureusement car la route du matin nous a fait arriver un peu tard ici, et il reste encore pas mal de chemin. Nous prenons ensuite la direction du village de Purmamarca, à une soixantaine de kilomètres au nord.

 

En cours de route, le paysage se met à changer au fur et à mesure que nous prenons de l’altitude. Les forêts disparaissent, les montagnes deviennent chauves et plus escarpées, un peu plus comme dans la région précédemment visitée. Les cactus font leur apparition, les vrais de vrais, digne d’une image d’Epinal ! Ou d’une BD de Lucky Luke ! Ils sont gigantesques, parfois plus de 5 mètres de haut ! Les montagnes se parent quant à elles de différentes nuances, et c’est justement l’objet de notre détour pour Purnamarca : sa célèbre montagne aux 7 couleurs. On a compté, elles y sont toutes ! Le village a des airs de village de western, mais en version touristique ! Les voitures sont parquées à la chaîne le long des petites rues ensablées, et on sent que le tourisme est une manne nécessaire à la survie du village. Nous allons en premier au point de vue principal, une habitante s’est habilement postée à l’entrée du chemin pour en faire payer l’accès. La montagne en question est assez impressionnante et domine le petit village. Mais en vrai, tous les massifs alentours sont ultra variés en couleurs. Nous nous en rendons compte en faisant un petit tour à pied autour de la montagne. Le paysage qui s’ouvre derrière est composé de toutes les nuances du vert au brun et au rouge.

 

Il est ensuite temps pour nous de rejoindre notre point de chute pour les trois prochaines nuits. Il s’agit d’une maison d’hôte nommée Solar del Tropico, car elle est positionnée pile sur le tropique du capricorne, mais à presque 2700 mètres d’altitude. Nous sommes certes sous les tropiques, mais il ne pleut quasiment pas à ces altitudes (200mm par an seulement). Ça n’empêche pas l’agriculture car toute la région est irriguée à partir des sources des montagnes avoisinantes. Nous sommes chaleureusement accueillis par Analia, la patronne Argentine (mais parlant français) des lieux. Nous rencontrerons plus tard Rémy, son mari français avec qui elle gère l’endroit. Analia prend un bon moment avec nous, pour nous aider à planifier au mieux ce que ne pouvons faire et voir pendant notre séjour dans la région. Leur maison d’hôte est absolument magnifique, tout est de très bon gout, et l’environnement assez exceptionnel y participe. Nous sommes totalement isolés, coupé de de toute connexion, sauf celle avec la nature bien sûr, et nous avons la chance d’être les seuls clients ce soir !

 

Le soir, nous profitons du merveilleux repas proposé par nos hôtes. Nous faisons notre cure végétale ! Ils ont leur propre potager, et il est très varié ! Cela fait un bien fou après ces presque deux semaines de nourriture Argentine, certes bonnes, mais très centrées sur la viande et les féculents. Après le repas, nous partagerons une longue et très intéressante discussion avec Rémy. Son expérience de l’Amérique du Sud est très intéressante, et on en apprend beaucoup sur les peuples d’ici. Il a parcouru des milliers de kilomètres à cheval à la découverte du continent avant de poser ses valises avec Analia ici il y a 10 ans.

 

 

Jour 205 – De Mendoza à Salta

Le trajet en bus est sans histoire particulière, et un peu sans fin aussi. Nous sommes encore installés au-dessus du moteur donc le sommeil est un peu difficile à trouver. Nous arrivons en début d’après-midi à Salta, avec un temps gris et humide. Pour se rendre à l’hôtel, je ne trouve pas trop comment fonctionnent les bus ici, mais ce n’est pas trop loin donc ce sera en taxi. Ils sont faciles à repérer, ils sont tous rouges ici !

 

Une fois installés, nous partons dans le centre faire un tour de repérage auprès de l’agence de location de voiture pour demain. Elle est fermée, mais j’arrive à avoir le gérant et à me faire valider l’heure d’enlèvement de demain matin. Nous visitons au passage l’église Franciscaine très colorée et datant de la fin du 19ème située juste en face. Marius n’est pas au top de sa forme, nous retournons donc à l’hôtel pour faire en sorte que ça aille mieux, ce qui après un maté et une petite pause au chaud est le cas. Les gérants de l’hôtel sont super sympathiques, l’un d’eux parle un très bon français et parle avec Marius pour lui expliquer le travail de rénovation des chambres qu’ils font dans l’hôtel pendant que je continue les réservations pour la suite du voyage.

 

Le soir, nous allons dans une des institutions de la ville pour dîner, le restaurant Jovi Dos. Sur la route, nous passons à coté de la Plaza General Guemes où se déroule un marché assez sympathique. Concernant Jovi Dos, nous arrivons dans une sorte de brasserie qui effectivement semble avoir vu passer du monde. Nous sommes presque seuls à 20h30 dans cette ville qui est vraiment à l’heure espagnole (car aussi les commerces ferment l’après-midi et rouvrent le soir), mais il se remplit très vite ! Pour la première fois depuis notre début de séjour argentin, nous nous offrons une belle pièce de viande, ce qui est quand même une des spécialités du pays. Nous ne sommes vraiment pas déçus, c’est même tout le contraire ! La fin de journée se fait à l’hôtel, avec un accueil toujours aussi sympathique.

 

Et voici le lien pour la vidéo de Mendoza et la région de l’Aconcagua :

https://youtu.be/iA-aglB1jrc

 

 





Jour 204 – Mendoza

Nous quittons notre petite maison dans la montagne pour rejoindre la ville de Mendoza, rendre la voiture de location et puis prendre un bus pour Salta, au nord du pays. Nous avons vraiment passé un bon moment dans les montagnes de l’Aconcagua. C’est donc 180 kilomètres à faire pour rejoindre Mendoza. Après un premier barrage et contrôle de Gendarmerie, deux policiers sur le bas-côté semblent nous faire signe. En fait ce n’est pas un contrôle mais ils font du stop pour rentrer chez eux en permission. Ils partent donc avec nous, je me sens malgré tout un peu observé sur la conduite, mais les barrages de police suivants ne seront que des formalités grâce à nos deux passagers ! Ils ne parlent pas un mot d’anglais, et ne sont de toute façon pas très causants, et je ne sais pas trop quoi leur dire non plus. Le trajet est donc assez silencieux, et avec Marius nous profitons des paysages de montagne autour de nous, c’est toujours autant fascinant. Les reliefs diminuent petit à petit, nous disons au revoir aux montagnes et retrouvons les plaines vinicoles de Mendoza.

 

Nous faisons un premier stop le long de la voie rapide pour une première dépose, puis le deuxième policier nous accompagne jusqu’au bout de notre voyage dans le centre-ville de Mendoza. Une fois garés, nous avons quelques heures avant de devoir retourner à l’aéroport pour rendre la voiture. Nous faisons un tour de découverte de la ville et de ses places boisées. L’atmosphère semble plutôt agréable ici. Malgré tout, il n’y a pas grand-chose à faire ici. Nous faisons une petite pause glace dans la boutique renommée de la Famiglia Perin. Effectivement, ça vaut le détour ! Nous remontons ensuite un peu au nord de la ville, en profitant un peu de nos derniers instants avec la voiture, et rejoignons le Museo del Area Fundacional. Il s’agit d’un musée construit sur les restes du premier Cabildo de Mendoza, l’équivalent de l’hôtel de ville. Après le gigantesque tremblement de terre qui détruisit une partie de la ville au 19ème siècle, la ville nouvelle fut construite quelques kilomètres plus loin. Un centre de corrida fut installé en lieu et place, jusqu’à l’arrêt de la pratique dans la région (et le pays). Le musée retrace le parcours du combattant de la création de la ville en plein désert avec le travail de titan pour l’acheminement d’eau. Puis la reconstruction après le tremblement de terre. C’était assez intéressant, et nous avons été très bien accueillis. Le billet du musée permet aussi d’entrer à l’aquarium municipal. Je préfère voir les poissons dans leur vrai environnement, mais puisque nous avons encore un peu de temps à tuer, nous allons y faire un bref passage. Une tortue marine bien trop grande pour son aquarium nous attriste un peu quand même.

 

Il est maintenant temps de retourner à l’aéroport rendre la voiture, puis revenir en ville jusqu’à la gare routière. Cette fois ci, nous trouvons les bons bus de ville et nous n’avons pas à marcher ni à galérer en stop, ouf ! Nous arrivons en avance à la gare routière, et croisons par hasard deux jeunes Français avec qui nous parlons un peu et échangeons quelques informations et bons plans sur l’Amérique du Sud. Nous retrouvons pour la troisième fois un long bus de nuit, c’est parti pour 18 heures ! Le trajet commence par un bingo organisé par notre steward avant le service du repas, c’est plutôt sympathique !

 

 




Jour 203 – Le parc national de l’Aconcagua #2

La nuit fut bien fraiche, c’est une des premières fois que je retrouve le froid depuis plusieurs mois ! Mais c’est vraiment agréable d’avoir un lieu à nous, et pas vraiment un hôtel. A notre rythme nous nous réveillons ce matin, puis nous partons en direction du parc national de l’Aconcagua. La législation Argentine ne nous autorise pas à monter trop haut en altitude, en raison de l’âge de Marius, et les gardes du parc s’assurent que nous respectons bien la règle imposée ici. Nous n’avons donc pas une grande marge de manœuvre, et les chemins accessibles restent assez limités. Mais le parcours, qui se situe tout de même aux alentours des 3000 mètres d’altitude nous offre de très beaux paysages, de magnifiques possibilités d’observations des sommets, et principalement de celui de l’Aconcagua qui domine la Cordillère des Andes du haut de ses 6992 mètres ! C’est tellement inimaginable quand on a en tête nos sommets alpins de se retrouver au milieu de tout ces géants de pierre (et de glace) ! Les stries laissées par les anciens glaciers sont bien visibles et impressionnantes elles aussi. Nous pique-niquons au bord d’une rivière, et du pont de singe qui permet de la traverser avant de faire demi-tour et retrouver Phoenix, notre voiture. Nous aurons fait 8 kilomètres de marche, mais en prenant bien notre temps et en profitant bien de l’environnement autour de nous.

 

Sur la route du retour, nous faisons un petit arrêt dans le village de Puente del Inca. Interpellés par une gigantesque église aperçue au loin, nous découvrons en nous approchant, une formation rocheuse bien particulière, toute jaune. En regardant les panneaux explicatifs, nous comprenons qu’une source d’eau chaude chargée en minéraux a petit à petit transformé les roches sur lesquelles elle coule. Par contre, le pourquoi de l’installation d’un bâtiment à flanc de roches reste un mystère. Le petit village regorge de boutiques de souvenirs, et sur tous les étals se trouvent des bouteilles, ou divers objets qui ont été recouvert par cette calcification jaune, c’est plutôt bizarre !

 

Une fois de retour au refuge, l’après-midi est à peine entamé. Les gérants du refuge tiennent aussi un club d’escalade, et sont en train de pratiquer sur un mini mur installé pour s’entrainer le long d’un des bâtiments. Ils acceptent que Marius se joigne à eux. Il pratique quelques voies, enfin il n’y en a qu’une et il la fait plusieurs fois. Nous passons la fin d’après-midi tranquille, Marius profite un peu de l’extérieur, des poules et de la petite chèvre, nous jouons au cartes (set !). Je m’occupe du montage de la vidéo (que je ne peux pas mettre en ligne tout de suite), Marius participe aussi un peu. Nous sommes à court de réserve pour cuisiner, mais nos hôtes cuisinent pour nous un super plat, et nous le livre dans notre maisonnette (pas gratuitement bien entendu) ! Nous finissons la journée, et profitons de la soirée autour d’un film avant d’aller se réfugier au chaud sous les couettes.

 

Jour 202 – Le parc national de l’Aconcagua et Los Penitentes

Nous quittons notre hôtel (car nous étions seuls) en remerciant chaleureusement notre hôte qui nous a mis bien à l’aise ! A peine sortis de la ville, de nouveaux auto-stoppeurs nous interpellent, nous les emmenons avec nous. C’est un nouveau un couple Argentin, Daniel (encore un) et Cynthia. Nous les emmenons jusqu’au dernier village avant la frontière Argento-Chilienne, Las Cuevas, en leur souhaitant bon courage pour rejoindre Valparaiso, leur destination finale. Sur les 70 kilomètres entre Uspallata et Las Cuevas nous nous enfonçons de plus en plus dans la Cordillère des Andes. Les montagnes sont tellement parfaites qu’on a presque l’impression d’être dans un décor de film. Au loin se découvrent les premiers sommets avec les neiges éternelles. En se rapprochant de la frontière, il y a aussi beaucoup plus de bases militaires sur les bords de la route, et aussi pas mal de contrôles. Nous nous faisons arrêter par la gendarmerie, ils n’ont pas l’air de rigoler ! Quand je dis au gendarme que je ne suis pas le père de Marius, il fait descendre tout le monde de la voiture (nous et les deux auto-stoppeurs) et s’en suit un long contrôle de tous les papiers. Finalement tout lui va et nous repartons tranquillement.

 

Après avoir laissé nos auto-stoppeurs, nous attaquons les 7 kilomètres de pistes qui nous permettent d’accéder au col que traverse la frontière, et où le Christ-Rédempteur est installé entre les drapeaux Argentin et Chilien. Nous sommes à 3800 mètres d’altitude et le vent souffle à en déraciner les arbres, s’il y en avait ! Nous nous pressons de prendre nos photos, et entre deux sorties dans le vent pour admirer le paysage, nous allons nous abriter dans une petite échoppe tenue par deux militaires Argentins. Ils m’offrent une boisson locale indescriptible mais bonne, et nous nous payons un chocolat chaud pour nous réchauffer. Finalement, nous nous installerons sous leur cabane pour pique-niquer à l’abri du vent. La vue est époustouflante depuis le col, et le paysage autour de nous vraiment fou ! Nous redescendons après manger pour rejoindre notre refuge de montagne. Nous sommes venus ici au bon moment, car en redescendant nous croisons un paquet de bus de tourisme qui arrivent !

 

Nous faisons un arrêt pour repérer le point de départ des randonnées dans le parc national pour demain puis continuons le chemin. Cette fois-ci, ce sont les douanes qui nous arrêtent, mais quand je leur dis que nous ne venons pas du Chili ils nous laissent partir sans problème. A la sortie, nous prenons avec nous à nouveau deux autostoppeurs, Chiliens cette fois-ci. Nous ne les amenons pas bien loin car nous sommes presque arrivés à l’hôtel. Le refuge est au bord de la route, mais complètement isolé des quelques villages alentours. On se sent bien petit face aux montagnes qui nous entourent. Nous avons une petite maison pour nous tout seuls, avec 3 fois trop de lit, mais l’offre de logement ici ne nous a pas trop laissé le choix. C’est quand même assez agréable d’avoir notre endroit à nous ! Nous pouvons utiliser la machine à laver de l’hôtel et ça tombe bien ! Une fois qu’elle est lancée, nous partons un peu à la découverte des alentours. Une rivière coule juste derrière, nous faisons un petit tour hors des sentiers battus pour aller marcher au bord de l’eau pendant une petite heure. Nous sommes bien tranquilles, avec juste le vent et le bruit de l’eau ! En harmonie avec la nature ! Nous finissons la journée dans notre petite maison, avec le bruit du vent au dehors, entre écriture, lessives, films et cuisine.