Jour 208 – Le Quebrada de Humahuaca #2

Seconde tentative pour les étoiles cette nuit mais il y avait trop de nuages cette fois-ci. Ce matin, direction le village voisin de Uquia d’où nous prenons une piste pour rejoindre la Quebrada. Nous allons au plus loin avec notre Clio, puis au bout de la piste nous nous garons et partons à pied pour rejoindre plus spécifiquement la Quebrada de las Señoritas. Nous marchons dans un environnement encore différent, bordé de montagnes rouges, en naviguant entre les lits de rivières secs et les cactus plus ou moins géants. Nous montons progressivement jusqu’à atteindre un corridor qui avance entre deux montagnes rouges. Puis le chemin se rétrécit de plus en plus jusqu’à finir en cul de sac au milieu d’une sorte de cathédrale naturelle de pierre rouge ! L’effet est bel est bien au rendez-vous, cet endroit est assez magique. Tout les contrastes de couleurs, entre le rouge qui domine, mais aussi une montagne blanche, d’autres noires, et les cactus verts, tout ce mélange nous offre un magnifique tableau, on pourrait s’imaginer en plein Far-West américain, celui de l’imaginaire collectif. En réalité, c’est dans cette région de l’Argentine, et du sud de la Bolivie seulement que l’on trouve des cactus aussi géants. Tout ce décor se trouvant aux alentours des 3000 mètres d’altitude, la descente s’avère bien plus simple que l’aller. Une fois de retour à la voiture, nous prenons la piste en sens inverse en direction de la petite ville de Humahuaca.

 

Nous faisons notre pause déjeuner / internet dans le café restaurant trouvé hier. Puis nous prenons ensuite la direction de Hornocal, connu aussi sous le nom du Cerro con 14 colores. Dès que nous quittons les artères principales de la ville, la route devient une piste, et ce pendant une trentaine de kilomètres. Pendant ces trente kilomètres, nous allons aussi prendre beaucoup d’altitude, jusqu’à arriver à 4380 mètres, un record absolu pour nous ! La piste n’est pas trop mal, mais aussi pas mal fréquentée. Avec ce dénivelé, notre petite Clio a parfois bien du mal à grimper. Cependant, ça nous laisse pas mal de temps et d’opportunités pour observer les panoramas qui se découvrent au fur et à mesure de l’ascension, et ils sont plutôt vertigineux !

 

A l’arrivée au sommet, il y a un petit poste de péage (officiel cette fois-ci) à passer, puis nous rejoignons le parking qui est déjà bien rempli. Nous nous rajoutons quelques épaisseurs car à cette altitude il fait plutôt froid, surtout avec le ciel qui se noircit de plus en plus. Nous commençons même à voir de sacrés éclairs et à entendre le tonnerre. Nous faisons quand même le petit bout de chemin qui descend, pour admirer au plus près ces montagnes qui sont de pures merveilles. Et même si la lumière n’est pas au rendez vous pour les magnifier, nous voyons bien que ce qu’il y a sous nos yeux est vraiment exceptionnel. Il s’avère que toutes les montagnes colorées des alentours sont en fait d’anciens fonds marins qui sont remontés lorsque la Cordillère s’est créée il y a des millions d’années, le jaune correspond par exemple aux couches coraliennes. Une fois que j’ai su ça, et en ayant en tête les fonds marins observés durant les dernières plongées, j’arrive à distinguer des ressemblances. Malgré la beauté des lieux, nous ne trainons pas trop car l’orage semble se rapprocher de plus en plus. La petite remontée du point de vue jusqu’au parking demande un vrai effort à cette altitude-là !

 

Nous avons bien fait de nous hâter, l’orage s’intensifie et la pluie, voir même parfois de la grêle tombe. Par chance, la piste reste parfaitement praticable même si elle est un peu humide. Pendant la redescente, un cimetière isolé et complétement fleuri attire mon regard. Je m’arrête pour l’observer quelques instants. L’endroit semble presque gai enrobé de toutes ses couleurs, en tout cas l’image change bien de celle que nous avons chez nous. Nous faisons un nouveau stop à Humahuaca au passage, à la base pour prendre de l’essence. Mais des festivités d’ordre religieux sont en cours dans et devant l’église, et la fête se prolonge sur la place centrale. Une fanfare traditionnelle interprète des morceaux à la chaîne. Nous restons un bon moment à les observer, et je prends même la liberté des faire des enregistrements avec l’espoir de pouvoir les utiliser pour accompagner les prochaines vidéos. Nous faisons un bref tour dans le centre de la petite ville, et découvrons le gigantesque monument en l’honneur de l’indépendance de l’Argentine qui surplombe la ville. Mais de ce perchoir, nous voyons que l’orage a fini par descendre de la montagne et arrive sur nous. Nous nous hâtons pour rentrer, pour essayer de l’éviter au plus.

 

Finalement, les éclairs et le tonnerre sont forts, les nuages très noirs mais il y a très peu de pluie dans la vallée, donc la traversée des bras de rivières se fait sans ennui car ils sont encore secs. Je profite du fait que nous ne rentrions pas trop tard pour visiter l’atelier de Rémy, et échanger un moment avec lui sur le sujet très vaste de l’art. Son travail me plait beaucoup, et il est définitivement très inspirant pour moi. Pendant ce temps, Marius joue avec les chiens de la famille qui définitivement l’adorent. Dehors, alors que nous avions l’impression que la nuit allait tomber à 18 heures, le soleil reprend finalement ses droits pour les dernières heures de la journée.