Jour 206 – De Salta au Quebrada de Humahuaca

Dès que possible ce matin nous retournons à l’agence pour récupérer notre voiture. Nous avons moins de chance cette fois-ci, pas de sur-classement, nous partons avec une Clio 2 qui n’est pas de toute jeunesse. A peine à quelques kilomètres de Salta, nous nous retrouvons sur une toute petite route qui très vite devient très sinueuse. Nous sommes en pleine forêt, au milieu des montagnes. Quand parfois un point de vue se dégage, il n’y a que du vert à perte de vue ! Il n’y avait à la base pas trop de kilomètres, mais vu la route, il nous faut deux heures et demie pour faire les 70 premiers kilomètres jusqu’à San Salvador de Jujuy, la dernière grande ville avant de nous enfoncer vers le Quebrada de Humahuaca. C’était un peu sportif mais quand même agréable. Nous faisons uns pause sandwich à San Salvador de Jujuy dans un petit boui-boui qui ne paie pas de mine, mais qui s’avère assez bien.

 

Nous reprenons ensuite la route, puis une piste sinueuse de plusieurs kilomètres à travers les montagnes et forêt pour rejoindre les Lagunas de Yala. Il s’agit d’un ensemble de lacs de montagnes perchés à environ 1600 mètres d’altitude. L’accès n’était pas facile mais l’effet est bien là ! Nous ne traînons pas trop malheureusement car la route du matin nous a fait arriver un peu tard ici, et il reste encore pas mal de chemin. Nous prenons ensuite la direction du village de Purmamarca, à une soixantaine de kilomètres au nord.

 

En cours de route, le paysage se met à changer au fur et à mesure que nous prenons de l’altitude. Les forêts disparaissent, les montagnes deviennent chauves et plus escarpées, un peu plus comme dans la région précédemment visitée. Les cactus font leur apparition, les vrais de vrais, digne d’une image d’Epinal ! Ou d’une BD de Lucky Luke ! Ils sont gigantesques, parfois plus de 5 mètres de haut ! Les montagnes se parent quant à elles de différentes nuances, et c’est justement l’objet de notre détour pour Purnamarca : sa célèbre montagne aux 7 couleurs. On a compté, elles y sont toutes ! Le village a des airs de village de western, mais en version touristique ! Les voitures sont parquées à la chaîne le long des petites rues ensablées, et on sent que le tourisme est une manne nécessaire à la survie du village. Nous allons en premier au point de vue principal, une habitante s’est habilement postée à l’entrée du chemin pour en faire payer l’accès. La montagne en question est assez impressionnante et domine le petit village. Mais en vrai, tous les massifs alentours sont ultra variés en couleurs. Nous nous en rendons compte en faisant un petit tour à pied autour de la montagne. Le paysage qui s’ouvre derrière est composé de toutes les nuances du vert au brun et au rouge.

 

Il est ensuite temps pour nous de rejoindre notre point de chute pour les trois prochaines nuits. Il s’agit d’une maison d’hôte nommée Solar del Tropico, car elle est positionnée pile sur le tropique du capricorne, mais à presque 2700 mètres d’altitude. Nous sommes certes sous les tropiques, mais il ne pleut quasiment pas à ces altitudes (200mm par an seulement). Ça n’empêche pas l’agriculture car toute la région est irriguée à partir des sources des montagnes avoisinantes. Nous sommes chaleureusement accueillis par Analia, la patronne Argentine (mais parlant français) des lieux. Nous rencontrerons plus tard Rémy, son mari français avec qui elle gère l’endroit. Analia prend un bon moment avec nous, pour nous aider à planifier au mieux ce que ne pouvons faire et voir pendant notre séjour dans la région. Leur maison d’hôte est absolument magnifique, tout est de très bon gout, et l’environnement assez exceptionnel y participe. Nous sommes totalement isolés, coupé de de toute connexion, sauf celle avec la nature bien sûr, et nous avons la chance d’être les seuls clients ce soir !

 

Le soir, nous profitons du merveilleux repas proposé par nos hôtes. Nous faisons notre cure végétale ! Ils ont leur propre potager, et il est très varié ! Cela fait un bien fou après ces presque deux semaines de nourriture Argentine, certes bonnes, mais très centrées sur la viande et les féculents. Après le repas, nous partagerons une longue et très intéressante discussion avec Rémy. Son expérience de l’Amérique du Sud est très intéressante, et on en apprend beaucoup sur les peuples d’ici. Il a parcouru des milliers de kilomètres à cheval à la découverte du continent avant de poser ses valises avec Analia ici il y a 10 ans.