Jour 26 – De Karakorum à l’Arkhangai (séjour dans une famille nomade)

La journée commence par la visite du musée de Karakorum que nous n’avons pas pu faire la veille. A cette heure-ci il n’y a pas foule et nous avons la chance d’avoir une guide rien que pour nous. Les explications sont très claires et très intéressante. Nous en apprenons plus sur les 7 empires Mongoles et sur le site de l’ancienne capitale de Gengis Khan. La visite se termine par une dégustation de spécialité, toute à base de lait, que ce soit de chèvre, de mouton, de vache ou de yack. C’est très particulier et j’ai eu beaucoup de mal à avaler tout ça sans vomir. L’airag (lait de jument fermenté) la boisson nationale n’a rien arrangée à la chose !

Nous prenons ensuite la route de Tsertserleg, la capitale de l’amaig de l’Arkhangai. C’est une petite ville plutôt sympathique et animée niché au cœur des montagnes. Nous déjeunons et faisons les achats pour ne pas arriver les mains vide chez nos hôtes nomades.

La famille qui nous accueil a établi son camp dans une vallée très verte, nichée dans les collines et au cœur de laquelle coule un ruisseau. L’endroit semble plutôt idyllique pour les animaux. Leur cheptel est composé de 1200 moutons, des chèvres, des yacks, des vaches et bien sur des chevaux. Il me semble qu’ils vivent principalement de la vente des produits transformé du lait de ces différents animaux. Le clan compte 12 personnes qui vivent dans 3 yourtes. Chacune ayant une fonctionnalité à part entière.

A notre arrivée, il est difficile de s’immiscer dans leurs activités, on nous fait assoir dans une des yourtes et on nous offre du thé au lait. Ayant un peu l’impression de gêner, nous allons faire un tour dans la vallée à la découverte des alentours. A notre retour, on sert un diner, mais nous mangeons seuls avec Zulaa sans la famille. Eux continuent leurs activités, nous essayons de leur proposer notre aide une nouvelle fois (car ils l’ont refusé déjà plusieurs fois) et nous pouvons participer au déplacement d’un des enclos dédiés au veaux et aux animaux malade.

Par soucis d’intimité pour tous, nous préférons décliner l’offre de dormir avec eux tous sous la même yourte et plantons la tente aux abords du camp. Pour cette première soirée nous n’avons pas trop de contact avec la famille, mais Bold (c’est une abréviation du nom), le père est parti en ville est n’est pas encore rentré, peut-être est-ce l’explication. Malgré tout, nous sommes sollicités pour rameuter les veaux pour la nuit et les mettre dans l’enclos. A nous 3 nous parvenons tout juste à ramener 3 veaux, on a vu mieux comme vacher !

La nuit étant tombée, nous laissons la famille tranquille et rejoignons nos tentes pour cette première nuit de notre immersion avec une famille nomade.

Jour 25 – De Ongiin Khiid à Karakorum

C’est un de nos plus gros trajets du parcours, 240km, dont plus de 200 sur des pistes. La journée s’annonçait longue et ça s’est bien confirmé ! Nous continuons vers le nord et quittons définitivement la zone du Gobi. Nous passons dans l’aïmag de l’Uvurkhangai.

Depuis plusieurs jours nous faisons le même trajet qu’un van similaire au nôtre.  Zulaa les a déjà aidés à réparer une roue. Nous les retrouvons arrêtés au niveau d’un camp de nomade le capot ouvert et affairés à faire la mécanique. Nous nous arrêtons car il est de rigueur de ne laisser personne sur le bord de la route. Cela nous donne l’occasion d’assister à une tonte de mouton aux ciseaux. La réparation prenant du temps, Zulaa nous négocie un déjeuner sous la yourte familiale, moyennant finance bien évidemment. Nous nous retrouvons soudain plongé dans la vie nomade, un avant-goût des 4 jours qui nous attendent.

Nous arrivons trop tard à Karakorum pour visiter le musée mais nous nous dirigeons vers le monastère Erdene Zuu. Ce monastère a été construit sur l’ancien emplacement de la capitale de l’empire, avec une partie des pierres du palais de Ögodeï. Le monastère a lui aussi très peu résisté aux purges, il ne reste que 8 bâtiments sur les 62 d’origines. Mais certains des bouddhas datent de plus de 300 ans, nous faisons une visite avec un guide anglophone qui nous en apprend beaucoup plus sur le monastère, mais aussi sur la religion et philosophie bouddhiste. Nous faisons un passage sur l’emplacement du palais de Ögodeï, duquel il ne reste qu’une statue d’une tortue, et des marques au sol. Nous devrions pouvoir voir une maquette au musée demain matin pour nous rendre mieux compte.

Ce soir nous sommes dans un camp en ville, beaucoup moins charmant que ce que nous avons connus jusqu’à maintenant, mais au moins il a le mérite d’être pratique. Et nous avons pu profiter d’une douche, chaude qui plus est ! C’est un luxe avant les 4 jours que nous nous apprêtons à passer accueillis par une famille nomade au milieu de nulle part.

Jour 24 – De Bayanzag à Ongiin Khiid

Nous commençons notre remontée vers le nord du pays et nous quittons le sud du désert de Gobi. Nous traversons de grandes steppes désertiques avec comme seul point d’intérêt les troupeaux de chameaux qui parcourent le désert. Après 80km de piste parcourue en 2h30 nous nous arrêtons au village de Mandal Ovoo pour déjeuner et faire le ravitaillement en eau. Zulaa en profite pour aller voir un médecin et passer à la pharmacie.

Nous reprenons la route en direction de Ongiin Khiid, avec à nouveau 80km de piste. Durant le parcours de cette portion, nous avons enfin eu la chance de voir courir 2 gazelles, sauvages bien sûr. Impressionnant la vitesse à laquelle elles courent et bondissent !

A l’arrivée dans la vallée des anciens monastères, nous trouvons une yourte disponible et pas trop cher dans un des 3 camps installés ici. Zulaa nous indique qu’un des camps coûte environ 100$ par personne, on est bien loin de nos 15000 tugrik (environ 5,5€). Nous sommes à quelques pas des ruines des monastères donc nous commençons à pied notre tour de visite. Difficile d’imaginer qu’ici avant les purges soviétiques vivaient une communauté de 1000 moines, et ce depuis plusieurs centaines d’années. Les purges de 1937 auront fait plus de 200 morts et précipité la destruction des bâtiments qui ne sont aujourd’hui plus que des ruines. Un nouveau petit temple a été construit sur les ruines et 2 moines y vivent à plein temps. Durant l’été, il semble que plus de monde y vient. Nous profitons de la ballade pour monter sur le sommet le plus proche. Nous sommes vraiment dans une petite oasis, il ne semble pas y avoir âme qui vive à plusieurs dizaines de kilomètres.

La vallée est traversée par une rivière, plutôt asséchée à cette saison. Mais il subsiste quelques poches d’eau. En traversant le lit, nous passons à côté d’une de ces poches, dans laquelle les enfants du coin s’amusent comme nous pourrions le faire dans une piscine ! Vu l’approvisionnement en eau dans le coin, ils ne doivent pas pouvoir faire ça souvent.

Après dîner,  Zulaa nous emmène dans le camp des « riches » d’à côté, nous assistons à l’œil au spectacle de costumes et de danses que le staff du camp présente aux clients. C’est plutôt intéressant et cela change de nos soirées habituelles ! Au passage on jette un coup d’œil aux yourtes de luxe, on ne voit pas ce qui justifie un tel prix vraiment. J’ai vraiment du mal avec cette uniformisation des hôtels de luxe dans le monde. Les gens qui voyagent dans ce genre d’endroit ne peuvent pas vraiment se rendre compte de la culture locale. Déjà que pour nous je trouve que c’est difficile. Exemple typique, de la musique (plutôt américo-européenne) est diffusée en extérieur toute la journée, c’est je trouve le comble dans un pays où règne en maître le silence. Du coup ce soir nous profitons de leur pollution sonore et pas du silence intense des nuits mongoles.

      

Jour 23 – De Khongor Sand Dunes à Bayanzag

Nous attaquons notre trajet du jour par la traversée de la chaîne de montagnes que nous avons longée la veille. C’est plutôt déroutant après le désert de se retrouver dans ce paysage montagneux, sur une piste plutôt compliquée. Puis nous enchaînons avec 100 km de piste pas plus simple mais dans la plaine, jusqu’au village de Bulgan.

Après le déjeuner nous continuons notre route jusqu’au camp du jour. Une fois nos affaires déposées, nous nous dirigeons vers le site de Bayanzag surgi au milieu de la plaine des falaises rouges qui se décrochent du paysage à des kms à la ronde. On comprend vite pourquoi ce site est aussi appelé « falaises de feu ». Fouillée pour la première fois en 1922, la zone a dévoilé de nombreux ossements et œufs de dinosaures.
En tout cas visuellement, on imagine très bien des dinosaures dans ce décor, qui pourrait tout aussi être digne d’un décor de western.

Nous nous lançons dans une marche pour parcourir les falaises et redescendre dans la plaine rejoindre le camp le plus proche où Zulaa nous récupérera. Sur les falaises, on devine des têtes de dinosaures et de tortues qui sont comme gravée, par l’érosion ! Dans la descente, nous croisons un nombre incalculable de petits lézards, qui ressemblent à des mini dragons, et qui sont très très vifs. Une fois dans la plaine, nous avons une belle vue d’ensemble des falaises et marchons dans les traces des chameaux et gazelles passés avant nous. Juste avant l’arrivée, nous passons à côté d’une petite étendue d’eau marécageuse ou s’abreuvent des chevaux, l’image est sublime !

Une fois au camp nous préparons le repas et nous frôlons l’incident diplomatique avec Zulaa. Malgré tous les efforts que nous déployons pour cuisiner au goût de tous, notre cuisine n’est pas assez « mongole » pour lui, et il se pleint de maux d’estomac qui seraient du fait de la cuisine proposée. La situation est un peu tendue et nous frustre un peu, sachant que nous avons essayé de faire au mieux, dont cuisiner de la viande tous les jours pour lui, chose que nous ne ferions pas pour nous. Après qu’il soit parti, je suis allé le voir pour une petite discussion et nous tombons d’accord, il se débrouillera et nous aurons juste à payer les provisions comme dans le deal initial. Normalement, la situation devrait s’assainir de ce côté, tout du moins nous l’espérons !

Jour 22 – De Yoliin am à Khongor Sand Dunes

Nous commençons la journée par de longues heures sur une piste chaotique nichée sur la plaine entre 2 chaînes de montagne. Pour déjeuner, nous nous arrêtons au début d’un canyon. Là, nous retrouvons arrêté un autre véhicule avec à son bord 3 français que Papa et Laurence ont rencontrés lors du voyage aller depuis Toulouse. Nous profitons de l’arrêt pour grimper un peu et voir en altitude les prémisses des dunes du désert de Gobi.

Nous repartons pour plusieurs heures de pistes et arrivons au campement de ce soir. Il s’avère qu’il est vide et que nous serons seuls ce soir ! Nous laissons passer quelques heures pour laisser la température redescendre puis nous nous dirigeons vers le site de Kanghoryn Els. A l’arrivée, nous nous trouvons littéralement devant une barrière de dunes de sable. C’est impressionnant et c’est vraiment une première pour moi ! La zone des dunes de sable du désert de Gobi mesure 100km de long, et entre 12 et 25 km de largeur. Il paraît que les sables avancent de plusieurs mètres par jour, au gré des vents.

Nous attaquons l’ascension avec le sommet de la dune de 300m de haut en visuel. Cela semble à priori facile mais il s’avère très vite que progresser dans le sable en montée est une tâche plus qu’ardue ! Après 40 minutes d’ascension, j’arrive en haut le souffle un peu coupé, mais la vue que je découvre est à la hauteur de l’effort nécessaire ! Tout simplement époustouflant ! Je n’arrive pas à me décider à descendre tellement l’envie de profiter de la vue est forte. Arrivé seul, je suis très vite rejoint par plusieurs groupes qui finalisent leur ascension. Cela me décide à me lancer dans la redescente. Certains sont venus avec des luges et on comprend vite pourquoi. Ces pentes pourraient aisément s’apparenter à des pistes de ski ! Je me fais le plaisir de descendre en courant dans le sable, clairement, il y a un sens plus rapide que l’autre !

Le soir venu, seul dans notre camp, nous profitons de la terrasse pour cuisiner et manger. Nous partageons un bon moment avec Zulaa autour du repas et d’une bonne bière fraîche.

Jour 21 – De Tsagaan suvraga à Yoliin am

Après quelques heures de piste et de route nous arrivons dans la capitale d’aïmag Dalanzadgad. Les aîmags sont les régions administratives de Mongolie. En arrivant, la ville est sans électricité. Nous parvenons quand même à trouver un endroit où manger, faire quelques courses et retirer quelques turgiks pour la suite du parcours. Notre cher chauffeur essaie de nous convaincre de nous installer dans un camp (confortable) appartenant à un de ses amis en bordure de la ville et de rester en ville cet après-midi. Ceci nous intéresse peu et après avoir fait autant d’heures de voiture, nous avons vraiment envie d’aller voir des vrais points d’intérêt. Nous nous en tenons au planning de route initial et nous nous dirigeons vers le parc national voisin, et plus précisément vers le canyon de Yoliin am.

Nous commençons enfin notre première vraie marche depuis le début de ce voyage en Mongolie ! Après ma visite du musée à l’entrée du parc, et 7km de piste en voiture, le début du chemin est là. Il est aussi possible de la faire à cheval ou en VTT. Depuis les steppes désertiques du middle Gobi, nous n’avions pas vraiment eu de relief. Ici, on voit la chaîne des blue mountains au loin, et d’un coup le paysage devient plus vallonné et plus vert. En marchant, le relief s’accentue de plus en plus et nous marchons vraiment dans le canyon en suivant la rivière. Il y a pas mal de monde ici mais plus nous avançons plus nous sommes seul. Nous avançons sous la surveillance des rapaces qui survolent le canyon, et au sol nous croisons un nombre incalculable de pikas, sortes de petites souris (mais qui sont de la famille des lapins).

La température est vraiment descendue en arrivant dans ces montages, la randonnée est fraîche et la soirée encore plus. Nous nous attendions à de la chaleur en arrivant vers le désert de Gobi, mais apparemment le désert est l’appellation de zone, mais elle réunit plein de types de paysages et écosystèmes différents, pas juste du sable et des dunes comme on pourrait l’imaginer au premier abord. En tout cas, notre camp de yourtes du soir, qui est le plus rustique que nous ayons eu jusqu’à maintenant, se situe dans un environnement vallonné et vert, en bordure de plaine. Nous assistons encore à un magnifique couché de soleil.

Jour 20 : De Baga Gazeryn Cluluu à Tsagaan suvraga

Après une bonne et 1ère nuit sous une yourte, nous quittons le camp de yourtes pour rejoindre la grande route. Après quelques heures de chemin et un arrêt marche / visite sur un piton rocheux pour admirer le point de vue, nous rallions Delgertsogt où nous sommes passés hier.

Au sujet de la grande route, disons que c’est la seule route carrossée, mais comme la vitesse est limitée à 80km/h et qu’elle est truffée de nids de poule,  l’avancée est plutôt lente. Nous nous arrêtons dans la ville de Mandalgovi pour déjeuner et faire quelques courses pour les dîners.

Nous repartons pour 100km sur la grande route, et nous sombrons dans des siestes plus ou moins longues. La route est une grande ligne droite, il n’y a quasiment pas de relief, et seuls quelques troupeaux de temps en temps changent du paysage certe beaux, mais totalement monotones. Une fois sortis de la route pour repartir dans un chemin, nous croisons un troupeau de chameaux, nous faisons une pause pour essayer de les approcher. Il y avait un groupe d’une dizaine d’individus, mais au loin on en voyait vraiment beaucoup ! C’est impressionnant d’approcher cet animal libre en pleine nature !

Puis nous arrivons au camp, nous déposons nos affaires et nous installons dans notre yourte du jour. Beaucoup plus petite et rudimentaire mais ça fera bien l’affaire ! Les camps sont envahis par les bus de touristes, et nous ne sommes pas trop prioritaires comme nous arrivons sans réservation ou en ayant appelé dans la journée.

Zulaa nous emmène ensuite vers le point de vue de Tsagaan suvraga. Le ciel est dégagé, la vue est époustouflante ! Il s’agit en fait d’une plaine dessinée par le retrait d’une ancienne mer, on devine encore le relief sous marin. Au loin, le désert de Gobi commence à se dessiner.

Retour au camp, on cuisine en mode camping ! Les gestionnaires de camp ne sont pas habitués à voir des visiteurs préparer leur repas. D’habitude, il servent et préparent pour tout le monde dans la grande yourte, ou grande salle commune du camp. Par nécessité d’économie, nous avons fait le choix de nous débrouiller et du coup on est assez bienveillant avec nous. Zulaa, que nous devons compter dans les repas aussi s’en accommode plutôt bien et nous essayons de faire en sorte qu’il aime ce qu’on lui propose ! Ce n’est pas facile d’imaginer des repas en composant avec toute les contraintes de logistique, de conservation, de goût et de ce qui existe.

Demain, nous continuons notre avancée vers le désert de Gobi !

Jour 19 : De Oulaan-Bator à Baga Gazeryn Cluluu

Après la récupération matinale à l’aéroport, nous partons directement en direction du sud conduit par notre chauffeur Zulaa. Pendant plusieurs heures et jusqu’à ce que nous rejoignons le village de Delgertsogt, nous sommes sur une route carrossée. Durant plus de 200km, le paysage qui défile est impressionnant, et complètement nouveau pour moi. Des steppes à pertes de vue, pas un seul arbre et quelques massifs montagneux au loin. La faune n’est pas en reste, nous voyons des vautours qui ont près de 2m d’envergure, des hordes de chevaux, des troupeaux de chèvres de moutons de chameaux et de vaches, des petites souris des champs par dizaines qui vont viennent par des petits tunnel qui parsèment la steppe.

Après le déjeuner que nous prenons dans un petit restaurant du village (dont nous étions les seuls clients), nous nous enfonçons dans la steppe. En plus de rouler sur une piste plus ou moins praticable, le paysage se fait de plus en plus montagneux. Nous faisons un premier arrêt auprès d’un très ancien monastère, plus en activité de nos jours, vu son état de ruines on comprend. Par contre le site semble encore être considéré comme sacré, vu les bandes de tissus bleus qui sont accrochés à des tas de roche. On retrouve ce système de tissus accrochés à plein d’endroits, j’avais déjà vu ça au lac Baïkal. Aussi, nous voyons nos premiers arbres, des bouleaux qui ont réussi à grandir à l’abri des grands monticules rocheux. Nous grimpons sur ces derniers et nous avons accès à une vue tout simplement époustouflante sur les alentours.
Nous faisons un second arrêt auprès d’une source anciennement utilisée par les moines, et qui aurait la propriété de soigner, et améliorer la vue. Nous nous prêtons tous au rituel. A ce moment là, nous croisons la route d’un vieil homme à moto, il s’agit du gardien du parc naturel où nous nous trouvons, nous devons nous affranchir d’un droit de passage.
Nous prenons finalement la direction du camp de yourtes (ger en mongole) ou nous passerons la nuit. Il s’agit d’un camp nouvellement construit, et qui dispose d’un niveau de confort et de service auquel nous ne nous serions pas attendu en plein milieu de nulle part ! Nous cuisinons de notre côté, pour nous et notre chauffeur, mais une équipe entière dispose d’une cuisine tout équipée et d’une salle de restaurant pour accueillir les touristes. Ce soir, ils accueillent un grand groupe originaire de Pologne.
De notre coté, nous nous retirons dans notre yourte plutôt tôt, Papa et Laurence ont besoin de récupérer du décalage horaire ! La yourte n’est pas très grande mais elle est très agréable et nous avons chacun un vrai lit, ce qui est déjà parfait.

Jour 18 : Oulaan Bator #2

Aujourd’hui, visite du palais d’hiver du dernier Bogd Khan, lui aussi a survécu grâce à sa transformation en musée, contrairement au palais d’été. Puis je grimpe au mémorial de Zaïsan pour avoir un des points de vue le plus haut sur Ulaan Bator. Vu d’en haut, c’est un chantier à ciel ouvert parsemé de tours tout juste finies ou encore en construction. D’après ce que j’ai compris, l’objectif est de reloger les habitants des quartiers de yourtes dans ces tours, afin de limiter la pollution liée au chauffage, et également l’insalubrité des quartiers périphériques.

Je remonte ensuite vers le centre ville pour profiter de la fin de mon après-midi. La ville fourmille, la circulation des véhicules est plus qu’intense, celle des gens aussi. Je suis plutôt content de partir demain dans les steppes éloignées et plus calmes. La bonne surprise est que beaucoup de gens parlent anglais. Dans aucun commerce je ne me suis retrouvé coincé comme j’ai pu l’être en Russie. Quasiment tous les panneaux et pancartes sont traduites, et il semble que l’écriture cyrillique commence à être délaissée au profit de l’écriture latine pour pas mal d’enseignes.
Sur le chemin, je passe à coté de ce qui doit devenir un des plus grands parc urbain au monde. Pour le moment, ce n’est qu’une friche un peu verte. Par contre, en plein milieu de la zone siège un parc d’attraction et une piste de karting, le tout à quelques centaines de mètres du centre ville !
Avant d’arriver au centre, je passe devant plusieurs théâtres de l’époque soviétique. Il n’y a aucun doute, l’URSS a eu une influence sur l’architecture de la ville.
Ce soir, avec l’aide d’Altaa, j’ai préparé des cartons de provisions et d’eau pour le début du road trip de demain.
Pour la vidéo récapitulative des 2 jours à Oulaan Bator, c’est ici :



Jour 17 : Oulaan Bator

Aujourd’hui, je commence la journée par m’approvisionner en Tugrik, la monnaie Mongole. A savoir que 1€ = environ 2700 Tugrik, ça fait un paquet de billets d’un coup ! Egalement, Altaa me prête une carte SIM, après le numéro russe, me voilà avec un numéro mongol. Cela risque d’être bien utile durant l’expédition qui se programme.

Altaa m’accompagne pour la première visite, nous allons au monastère Gandan Khiid, un des seuls monastères anciens encore en activité ayant survécu aux purges soviétiques de 1937, et surtout un des plus importants du pays.
Puis je continue ma journée seul en me dirigeant vers la place Sükhbaatar renommée en 2013 place Gengis Khan. Le premier est un héros de la révolution du début du 20ème siècle qui a permis l’indépendance avec la Chine (mais pas la Russie par la suite), le second est le fondateur du grand empire mongol au 13ème siècle. Une énorme statue de Gengis Khan a rejoint la place en 2006 pour le 800ème anniversaire de son couronnement. Cette place est un des symboles de Oulaan Bator, c’est là que se déroule la majorité des manifestions de quelque nature qu’elles soient.
Puis je visite le musée national qui retrace l’histoire du pays à travers sa géographie, ses traditions, les habits, les conquêtes et les défaites. Très intéressant pour en apprendre plus ! L’empire mongol s’étendait quand même de la Chine à la Turquie, et de la Russie à la Birmanie.
Direction ensuite le temple musée du Choijin Lama. Il n’a quasi jamais servi et doit son sauvetage des purges au fait d’avoir été transformé en musée en 1942. Une vraie immersion dans la culture bouddhique, qui en Mongolie se rapproche de celle pratiquée par les Hindous.
Fin de visite en marchant dans la ville, en passant par la place nouvellement nommée place Beatles, et par le magasin d’état.
Le soir, une fois rentré chez Altaa, nous finissons de préparer le parcours et les détails pour le trajet à travers la Mongolie. Altaa m’est d’une grande aide ! Nous allons bien pouvoir profiter de notre séjour. Départ mercredi matin directement après avoir récupéré Papa et Laurence à l’aéroport.