Jour 271 – Rio de Janeiro

La journée s’annonce dense, puisque c’est la seule journée que nous avons pour découvrir Rio. Nous nous levons tôt ce matin pour commencer la journée par les tâches logistiques de réservations (et de lessive). Une fois que nous sommes prêts, nous partons à l’assaut du quartier de Santa Teresa.

 

Ce quartier se trouve au-dessus du quartier de Gloria où nous logeons. Bien au-dessus, car c’est par des escaliers et des rues qui serpentent que nous montons pour accéder à ce quartier plein de charme qui nous offre nos premiers points de vue sur la ville. Nous découvrons entre autres le Parque das Ruinas, avec son ancien bâtiment colonial qui a il semble connu de bien belles soirées du temps où Rio était la capitale du pays. De là, nous avons une superbe vue sur la ville avec au fond la baie dominée par le « Pāo de Açucar » (Pain de sucre). Nous profitons des lieux puis redescendons vers Gloria pour prendre le métro.

 

Nous partons en direction du sud de la ville, en direction des plages ! A l’arrivée à la station de métro, nous sommes assez bluffés par l’architecture de cette dernière. Elle semble littéralement creusée dans un monolithe de roche, il y a au-dessus des voies une grandes hauteur sous plafond, c’est assez vertigineux. Depuis la station de métro, nous pouvons accéder aux célèbres plages de Rio. Dans un premier temps ce sera Ipanema, puis après le déjeuner la plus que célèbre Copacabana. Nous nous installons d’ailleurs un moment à Copacabana. Je ne suis pas trop motivé pour aller nager, mais Clémence elle ne rate pas l’occasion et en profite. Je profite pour ma part d’un transat à l’ombre d’un parasol. Nous découvrons un lieu que nous avons l’impression d’avoir vu 1000 fois en image, on se croirait dans une carte postale. On se dit aussi qu’avoir la plage en peine ville doit être assez agréable, les habitants ont en tout cas l’air de bien en profiter. C’était d’ailleurs assez drôle de croiser des surfeurs avec leur planche dans le métro avoisinant.

 

Avec notre programme chargé, la journée file vite. Notre objectif « point de vue » d’aujourd’hui est le sommet du Pāo de Açucar. Grâce à un combo bus de ville et marche, nous nous y rendons assez rapidement depuis la plage de Copacabana. Malheureusement, le téléphérique qui permet d’y accéder est en révision depuis hier, et ce pour 5 jours. Le temps nous manque pour monter à pied car le chemin d’accès ferme sous peu lui aussi. Nous sommes bien déçus, mais grâce au bureau d’information touristique voisin (et un super hôte qui avait très envie de pratiquer le français), nous essayons de trouver une solution de repli.

 

Nous avions à la base enlevé la visite du célèbre Christ Rédempteur de notre programme, par manque de temps, mais aussi pour éviter la foule touristique. Nous étions par contre sensés le découvrir de loin depuis le Pāo de Açucar. Nous décidons de tenter la visite, même si le timing est serré car la nuit tombe vite. C’est en taxi que nous traversons une partie de la ville pour rejoindre la gare et le train qui permet l’ascension de la montagne. A l’arrivée, impossible de prendre le train en dernière minute, mais il reste encore un dernier bus pour aujourd’hui. Ni une ni deux nous le prenons. Il marque un premier arrêt sur une plateforme de point de vue intermédiaire, le Mirante Dona Marta. De là, nous découvrons la plus belle vue de toute la journée sur la ville, ses baies, ses îlots et sa forêt. La forêt, ou plutôt la jungle qui se trouve au milieu de la ville est gigantesque. C’est d’ailleurs autour d’un parc national que s’étend désormais la cité. L’endroit est tout simplement impressionnant, sublime et subjuguant !

 

Mais il faut nous hâter, pour arriver au sommet avant la nuit. Cependant, nous avons une petite déconvenue : les nuages ont fait leur apparition et ont enrobé le sommet. Pour la vue depuis là-haut cela semble compromis, mais nous ne sommes pas trop déçus car nous avons pu avoir la vue depuis le point de vue intermédiaire. Par contre, une fois arrivés en haut, c’est la grosse déconvenue : le nuage est tellement épais que on ne peut même pas voir la statue du Christ, même de près… Nous devons nous contenter de la petite exposition gratuite (plus sur la jungle et l’écosystème environnant que la statue elle-même) avant de redescendre. Nous enchainons avec un bus de ville pour rentrer dans notre quartier, et nous nous restons un moment au airbnb pour diner et nous reposer de la journée. Nous avions à la base prévu d’aller boire une Caïpi mais Clémence dort déjà…

 

Jour 270 – Retour à Rio

Nous quittons notre petit camping, c’était une bonne solution car très économique, mais sommes assez heureux à la perspective de retrouver une chambre et un vrai lit ce soir. Nous faisons le chemin à l’envers, avec en premier lieu le bateau vers Angra dos Reis. De là, nous ne reproduisons pas l’erreur de marcher 45 minutes en plein soleil, mais nous trouvons un bus de ville qui nous amène rapidement à la gare routière. Le prochain bus pour Rio est plein, nous prenons celui d’après. Cela nous donne l’occasion de papoter à nouveau avec le serveur du café de la gare qui parle un français parfait.

 

Le bus du retour est long, très long, un accident et le trafic intense nous font arriver avec plus de deux heures de retard à Rio. Nous sommes un peu inquiets pour Lucas, notre hôte airbnb qui nous attendait dans l’après-midi. Nous finissons le trajet vers son appartement en bus de ville, ce qui nous permet d’avoir un aperçu de Rio à la tombée du jour, puis rapidement de nuit. Nous découvrons au passage les tribunes installées en fixe pour les spectateurs du célèbre carnaval.

 

Lucas nous attend patiemment, et nous accueille très chaleureusement. Nous sommes ravis de la chambre que nous trouvons, on va être bien ! Lucas nous indique aussi où ne pouvons nous rendre pour diner ce soir, on va rester assez au calme, nous verrons demain pour profiter de Rio.

 

Jour 269 – Ilha Grande #3

Nous reprenons notre programme favori, une marche à travers la jungle pour nous rendre sur une plage paradisiaque. Petit plus pour aujourd’hui, nous ferons un mini détour pour découvrir une cascade. Pour commencer, nous ré empruntons le chemin parcouru avant-hier, et retournons jusqu’à la piscine naturelle, de là nous allons pourvoir récupérer le chemin qui s’enfonce dans la jungle après l’aqueduc.

 

La piscine naturelle est déjà bien occupée en cette fin de matinée, nous ne nous sommes pas mis en route très tôt aujourd’hui. En passant, nous croisons un chien qui dort tranquillement par terre, il lève le nez quand nous passons à coté de lui, puis décide de partir avec nous. Nous le nommerons Kiki, comme tout bon chien qui se respecte ! Kiki s’improvise guide et nous précède, il nous attend à intervalles réguliers, et lors des intersections il sait exactement où nous nous rendons, c’est assez surprenant, et un peu drôle aussi.

 

Nous arrivons à la cascade, toujours accompagnés de Kiki. Il y a un peu de monde mais l’endroit est quand même calme. L’eau est froide, mais la baignade est salutaire après la marche sous une chaleur tropicale bien humide à travers la jungle. Nous poussons le vice jusqu’à prendre une « douche » sous la cascade (ce sera à voir en vidéo prochainement !), c’était pour le moins vivifiant !!

 

Nous reprenons notre parcours en direction de la plage voisine, la Praia da Feiticeira ! Kiki nous a sagement attendu pendant notre baignade dans la cascade et reprend la route avec nous. Une fois arrivés à la plage, nous découvrons un petit coin de paradis. On s’installe sous un arbre à l’ombre, pour pique-niquer et faire une sieste. Cette fois-ci, nous profiterons quand même de la mer pour aller nager un peu. Nous sommes sur le coté baie de l’île, la mer est calme et très agréable pour se baigner, le soleil joue par contre un peu à cache-cache et il fait un peu plus frisquet.

 

Les bateaux déversent des touristes qui transitent de plages en plages, et passent probablement de bar en bar. Nous sommes très sages en comparaison ! Nous avons donc la possibilité de rentrer en bateau comme hier, mais il n’est pas encore trop tard, et le chemin du retour n’est pas si long, alors nous nous motivons pour rentrer à pied. Kiki reste dormir sur la plage et ne nous accompagne pas cette fois-ci. Le retour sans le détour par la cascade se fait finalement assez rapidement, mais pas assez pour que nous rentrions avant que la pluie du soir fasse son arrivée. Nous profitons quand même bien de ce chemin, nous sommes quasiment seuls, tout du moins nous en avons l’impression, et la lumière du soir donne un tout autre visage à la jungle.

Jour 268 – Ilha Grande #2

Le réveil fut un peu plus facile ce matin, mais je ne suis pas encore au top de ma forme. Nous gardons quand même notre programme, une fois les sacs prêts, nous quittons le camping. C’est au son du Big Ben électronique qui retentit depuis l’église du village (et ce toutes les heures, c’est d’ailleurs assez cocasse d’entendre ce son ici) que nous partons par la plage pour rejoindre le chemin qui coupe à travers la jungle.

 

Dès que l’on quitte la première plage, ça grimpe sévère. Nous sommes heureux de ne pas avoir le soleil direct car il fait déjà bien chaud sous les arbres. Nous prenons notre temps et profitons de la balade pour observer la faune et la flore, mais aussi pour distancer les groupes de touristes qui ont la même destination. Pour la faune, cela se limitera à deux écureuils, et deux énormes araignées (pour le plus grand plaisir de Clémence). Après une première grosse partie de deux heures, nous arrivons sur une autre plage.

 

Nous repartons dans la jungle pendant 30 minutes encore jusqu’à une plage désertique, tout ce qui reste de commerces ou hôtels est fermé, ici c’est un vrai havre de paix. Avec trois heures de marche dans la jungle au compteur, nous sommes presque tentés de nous arrêter ici, et de nous détourner de notre objectif principal, la plage de Lopes Mendes, sur l’autre rive de l’île, sur la façade atlantique.

 

Nous trouvons une dernière dose de courage pour parcourir les derniers kilomètres à travers la jungle. La plage de Lopes Mendes est classée comme la 3ème plus belle plage d’Amérique du sud, et la 13ème plus belle au monde, cela vaut le détour à priori. Elle est grande, blanche et belle c’est sûr. On voit que l’on est sur le coté océan, ici la mer est déchainée et de grosses vagues viennent frapper le rivage. Ce qui nous surprend agréablement, c’est le sable blanc, on a l’impression de marcher dans de la farine tellement il est fin !

 

On se prend une bonne pause, pique-nique d’abord, puis sieste pour moi, et lecture pour Clémence. Le soleil par contre joue à cache-cache, et avec le vent il ne fait pas bien chaud, si bien qu’on ne se baignera pas. Au vu du temps que nous avons mis à venir, il est trop tard pour envisager le chemin retour vers Abraāo à pied. Nous retournons juste 30 minutes en arrière vers la plage de Pouso pour attraper un bateau-taxi. Ce sera finalement sur un grand bateau que nous rentrerons, les petits bateau-taxi étaient certes plus rapides, mais aussi bien plus chers. De retour au village, nous ne nous attardons pas avant de rentrer au camping pour passer la soirée. A temps, car la pluie refait son entrée peu de temps après.

Jour 267 – Ilha Grande

Première journée sur l’Ilha Grande, après une nuit pluvieuse mais surtout très difficile pour moi, le réveil n’est pas plus facile. J’ai probablement pris une insolation hier, cumulée à la fatigue je me retrouve pour la première fois de ce voyage totalement HS. Clémence, elle, va bien, ce matin elle prend en charge la chasse aux renseignements, elle s’occupe des courses… pendant que je dors encore et toujours. Ce n’est qu’après 16 heures de sommeil que je parviens un peu à émerger, et à me sentir légèrement mieux. La journée est déjà bien entamée à cette heure-ci. Nous déjeunons sur la terrasse-cuisine du camping, accompagnés par pleins de petits oiseaux et même deux petits singes qui passent par-là, la jungle est autour de nous.

 

Le soleil est bien sorti, le temps est au beau fixe. Je me motive, et nous partons faire un petit tour dans les environs du village. Il y a une boucle d’une petite heure de marche qui permet de voir pas mal de points d’intérêt. Après la traversée du village, nous arrivons aux chemins qui traversent la jungle, ils sont très bien repérés, il n’y a aucun risque de se perdre. Nous découvrons les points de vue sur les côtes de l’île, et au loin le continent. Sous ce soleil, la vue est sublime !

 

Nous continuons le chemin jusqu’à une piscine naturelle, il n’y a pas foule à ce moment-là, nous en profitons pour piquer une tête. L’eau est bien fraiche, et c’est salutaire ! Nous en profitons un moment car l’endroit est complétement fou, c’est un petit paradis, puis nous décidons de continuer le parcours. Au bon moment puisque très rapidement le lieu est envahi par de jeunes locaux venus se rafraîchir eux aussi.

 

De suite après la piscine, nous tombons sur un ancien aqueduc qui traverse la jungle. Il n’est plus utilisé mais il tient encore debout, et est assez impressionnant. Nous redescendons à travers jungle, à travers une végétation qui ne nous est pas inconnue grâce à ce que nous avions découvert au Pérou. Nous rejoignons la côte qui est parsemées de minuscules plages, le plus souvent cachées derrière la végétation luxuriante que seule la mer semble pouvoir arrêter. Nous découvrons aussi des ruines d’un bâtiment pénitentiaire, cela casse un peu le charme idyllique de l’endroit, c’est sûr. On imagine des conditions de vie très difficiles vu la conception des bâtiments. On apprend aussi qu’avant de devenir une île prison, l’île servait de zone de quarantaine pour les colons européens voulant débarquer au Brésil.

 

C’est à ce moment-là que la météo change, et que la pluie diluvienne arrive. Nous avons par chance un parapluie, contrairement à plein de touristes qui courent pour rentrer de la plage. Nous faisons une pause dans un café du port en espérant une accalmie, qui n’arrivera malheureusement pas. De retour au camping, nous sautons dans une douche bien chaude… jusqu’à ce qu’une coupure générale de courant y mette fin. Nous regardons un film (un peu trop flippant au vu de l’ambiance de la soirée) grâce à l’ordinateur qui a encore de la batterie et nous attendons patiemment le retour de l’électricité mais ce ne sera pas pour aujourd’hui. Nous nous décidons finalement à aller dîner, à la lampe frontale dans la cuisine du camping, avant de rendre les armes pour aujourd’hui. J’espère que je me sentirais mieux demain pour pouvoir profiter de l’île, et que le beau temps reviendra aussi.

 

 

Jour 266 – De Rio de Janeiro à l’Ilha Grande

Nous quittons de bon matin notre hôtel-capsule (rapport à la taille de la chambre), avec l’intention de ne pas y revenir lors de notre retour à Rio. En taxi, nous nous rendons à la gare routière qui se trouve pas très loin. Nous achetons un billet pour le prochain bus en direction de Angra dos Reis, la ville portuaire d’où nous pourrons embarquer pour Ilha Grande. Nous profitons aussi de ce passage à la gare routière pour réserver nos billets pour nous rendre à Sao Paulo, ville depuis laquelle nous quitterons le pays (et le continent) pour l’Afrique du Sud lundi prochain.

 

Après la sortie de Rio, et durant la seconde moitié du trajet nous longeons la côte. Je retrouve l’océan atlantique que j’ai quitté en Argentine il y a presque 3 mois. Nous découvrons aussi un paysage vallonné dans un premier temps, karstique voir même montagneux à d’autres. Mais une donnée est sûre, c’est vert, très vert ! La jungle semble être partout.

 

A l’arrivée à la gare routière, il nous faut rallier l’embarcadère à quelques kilomètres de là. Le serveur du bar de la gare, qui parle un français parfait et qui est d’une gentillesse absolue nous indique que à pied, ça se fait bien. Ce n’est pas faux, mais le soleil tape fort, très très fort. Nous sommes bien harassés quand nous rallions le quartier du port. Nous faisons un arrêt à l’office touristique, qui nous ramène à la réalité : nous sommes le lundi de pâques, et c’est un jour férié. Ce n’est pas sûr qu’il y ait de bateaux, tout de moins de bateaux pas trop chers, car des bateaux rapides et privés apparemment ça ne manque pas, nous sommes plusieurs fois abordés par des rabatteurs. Coup de chance, il y en a une paire d’heures après ! Nous passons le temps en faisant en premier lieu des petites courses pour les petits déjeuner à venir, puis une bonne pause climatisation en déjeunant.

 

Sur le bateau il n’y a pas foule, et à cette allure nous avons bien le temps de voir et découvrir le paysage. Après quelques parties de Uno, nous faisons juste de l’observation, et voyons des petits ilots qui sortent par dizaines de la baie, et qui sont envahis de végétation. Au loin, l’Ilha Grande semble gigantesque, et elle aussi est envahie de jungle. Nous débarquons au nord-est, dans le village de Abraāo, sur cette ²île qui fut autrefois et jusqu’en 1994 une île-prison pour les grands criminels. Maintenant, c’est uniquement pour le tourisme, maritime mais aussi dans le parc national qu’est devenu l’endroit.

 

Au débarquement, nous échangeons avec un homme qui nous semble être un brésilien qui parle espagnol, c’est en réalité un Argentin (finalement avec l’accent on n’était pas loin !). Nous allons tous ensemble au camping où nous avons réservé une tente entièrement équipée pour les 4 prochaines nuits, lui plante sa propre tente. Il est 18h30, la pluie fait son apparition en même temps que le coucher du soleil, nous sommes déjà bien à plat, cela ne nous motive pas plus. Nous ne ressortons que pour dîner dans le petit village, qui nous semble assez sympathique.

 

Jour 265 – Arrivée au Brésil, Rio de Janeiro

C’est le jour de la reprise du voyage, et aussi la reprise de l’exercice d’écriture quotidien. Ce matin tôt, direction Orly pour le premier vol en direction de Porto. Le vol est rapide et sans problème, idem pour l’escale à l’aéroport. Il est maintenant temps d’attaquer la grosse partie du trajet, les 10 heures de vol pour Rio. La chance, nous sommes sur la rangée centrale seuls, avec quatre sièges pour nous. On est donc plutôt à l’aise, et c’est tant mieux ! On a un premier aperçu des Brésiliens, et tout ce qu’on peut dire c’est qu’au premier abord ils sont super sympas !

 

A l’arrivée, notre karma semble revenu après nos péripéties parisiennes de ces deux derniers jours, on ne s’attarde pas à l’aéroport. Une fois les euros changés en Reais, on prend un taxi direct pour l’aéroport. La soirée est avancée, et avec nos 5 heures de décalage horaire nous ne sommes pas bien frais.

 

Je rajoute à ce post les derniers éléments péruviens qui ont été mis en ligne.

 

Pérou

Jour 264 – Derniers moments péruviens

C’est une journée bien particulière qui commence par une triste nouvelle. Mamyvette, ma grand-mère paternelle, probablement la plus fervente lectrice de ce carnet de voyages s’est éteinte hier à 90 ans. Les 90 ans qui avaient été fêtés il y a quelques jours, et que nous devions re célébrer à notre retour.

 

Nous avons pris la décision de mettre ce voyage et ce projet en parenthèses et de rentrer pour les funérailles, c’est pour moi nécessaire de lui dire au revoir. Nous partirons demain de Cusco pour rentrer à Paris.

 

Nous avons pris nos dispositions pour les jours à venir, et nous reprendrons notre voyage le 1er avril, avec un vol Paris-Rio de Janeiro. Nous reprendrons ce projet qui me tient à cœur, qui nous tient à cœur, et nous le reprendrons aussi un peu pour ma mamie qui nous suivait avec tant d’enthousiasme.

 

Jour 263 – Parque National de Manu, Jour 4

La journée va être dédiée au retour vers Cusco, et il y a du chemin à parcourir. Malgré tout, Jordi ne nous fait pas lever avant le lever du soleil, et on le remercie pour ça. Une fois le petit-déjeuner pris, nous prenons nos sacs et partons en direction du bateau qui nous attend sagement depuis avant-hier. Le niveau de la rivière a bien baissé car il a moins plu, c’est assez impressionnant de voir autant de variations de niveaux. Après un faux départ car notre pilote de bateau a perdu son téléphone, nous prenons la direction de Atalaya d’où nous sommes partis avant-hier, et où nous attend notre chauffeur Americo avec le mini-bus.

 

A peine quelques centaines de mètres parcourus, nous avons la chance de pouvoir observer une famille de capybara, le plus grand rongeur du monde. J’avais pu en voir au zoo de Santa Cruz en Bolivie, mais avoir la chance d’en observer dans leur environnement, et surtout une famille de cinq individus est vraiment un privilège. Nous continuons notre route à contre-courant pendant plusieurs heures. Le retour s’en trouve rallongé en comparaison de l’aller pour cette raison. Nous voyons Johann, le pilote du bateau essayer de trouver les endroits où le courant est moins rapide, mais parfois nous avons l’impression de faire du surplace.

 

Une fois au port, nous repartons sur la route pour remonter dans la Cloud Forest, et rejoindre pour déjeuner le lodge où nous avons passé la première nuit. De là, il nous reste beaucoup d’heures pour rejoindre Cusco, et une longue ascension à travers la jungle, puis la forêt, le tout à flanc de montagne, les points de vue sont impressionnants. Du lodge nous étions à 700 mètres d’altitude, et il nous faut atteindre les 3300 mètres de haut de Cusco.

 

La raison pour laquelle nous étions partis tôt le premier jour était la fermeture en journée de la route pour travaux. La raison est toujours d’actualité, et c’est en avance sur l’horaire officiel que nous arrivons dans la zone où les ouvriers travaillent. La route est purement et simplement coupée, une pelleteuse est en train de creuser pour la refaire. Nous devons patienter un bon moment avant de pouvoir reprendre et terminer notre route. Il est bien déjà bien tard quand nous rallions Cusco et notre point de chute fétiche, l’hôtel La Bo’M.

 

 

Jour 262 – Parque National de Manu, Jour 3

Jordi nous réveille au lever du jour, il nous faut maintenant retourner au lodge à une heure de marche. Nous sortons doucement du sommeil, et remballons nos affaires. C’est à ce moment-là qu’une araignée gigantesque sort de derrière un sac. Jordi la pousse tranquillement vers le bord, avant de nous annoncer tout aussi tranquillement que c’est une des espèces les plus dangereuses de la jungle…. On se dit que c’est mieux pour nous de découvrir ça au moment de partir !

 

Nous marchons sans trop d’arrêt et les yeux encore embués de sommeil. Nous découvrons en route un escargot encore plus gros que celui de la veille, il est gigantesque et d’après Jordi doit avoir entre 15 et 20 ans, c’est complètement fou. Nous le sortons du chemin pour le préserver des marcheurs suivants, ce serait dommage de finir une aussi longue vie comme ça. Une fois au lodge et le petit déjeuner pris, nous nous rééquipons et repartons pour une marche matinale. Nous découvrons des petits sentiers à travers la jungle pendant plusieurs heures. Jordi et Leni nous font faire un tour des espèces végétales et animales que nous croisons. De jour c’est surtout végétal, avec tout un panel de fruits exotiques, mais aussi des bananiers, orangers et citronniers de taille impressionnante. Ils se donnent aussi pour mission de faire tomber des noix de coco. Coté animal, ce sont surtout les observations de fourmis qui nous occupent. Il y a plein d’espèces différentes, certaines un peu dangereuses, la plupart non. C’est un peu un rappel de nos lectures passées de la Saga « Les Fourmis » de Bernard Werber.

 

L’une des espèces est intéressante, elle s’est spécialisée en transport de feuilles, qu’elle laisse ensuite pourrir dans des salles qu’elles creusent pour cultiver des champignons pour se nourrir. C’est assez impressionnant et fascinant de voir ces colonnes de fourmis transporter des bouts de feuilles 10 fois plus gros que chacune d’elles, mais aussi de voir le résultat avec de feuilles complétement et méthodiquement déchiquetées. Une autre espèce que nous voyons beaucoup, ce sont les termites. Jordi nous explique que les locaux les utilisent comme répulsif naturel contre les moustiques (ces derniers sont toujours autour de nous). Pour ce faire, il faut percer un petit trou dans une termitière, puis poser sa main et laisser les termites monter dessus. Ensuite il faut les étaler sur la peau, en faisant si on y réfléchit bien un génocide de termite. S’en résulte une odeur mélangée de menthol et d’essence de bois qui, il semble, repousse les moustiques. J’ai essayé, et c’est vraiment surprenant, et un peu déroutant aussi comme expérience.

 

Après nos pérégrinations dans la jungle, nous faisons une pause au bord d’une des rivières qui traverse la zone pour savourer les noix de coco cueillies, avant de continuer notre chemin jusqu’au lodge. Nos passons par un chemin différent et traversons une des bambouseraies de la jungle. C’est l’occasion pour nous tous de gouter l’eau de bambou, dont je n’avais pas connaissance de l’existence jusqu’à ce matin ! Il parait que les propriétés sont plutôt intéressantes. Jordi profite de ce moment pour nous parler un peu plus du tapir que nous n’avons pas vraiment vu cette nuit, mais qui utilise ce type d’environnement comme habitat, et refuge aussi pour fuir les jaguars qui sont un de ses seul prédateurs.

 

De retour au lodge et une fois avalé le superbe déjeuner préparé par Bernardino, nous nous offrons une bonne sieste salvatrice pour passer le début d’après-midi. Jordi nous donne rendez-vous un peu plus tard pour repartir à nouveau en excursion. Nous partons cette fois-ci en direction d’une des tours d’observation de la zone. Il s’agit d’une tour en métal d’une vingtaine de mètres de haut avec une plateforme au sommet, le tout permet d’observer les espèces d’oiseaux qui vivent et passent par la canopée environnante.

 

Nous restons une paire d’heure là haut, un autre groupe aussi. Le moment est assez magique, nous sommes accompagnés par le soleil déclinant, et le vol de beaucoup d’espèces. Nous avons le loisir d’observer aux jumelles ou au télescope plein d’oiseaux de passage : des perroquets, des macaos, des toucans, des pic-vert etc… Les couleurs des robes sont la plupart du temps magnifiques, et chatoyantes. C’est un régal pour les yeux, et toujours un plaisir de découvrir les espèces dans leur environnement. Nous sommes accompagnés sur la plateforme par des dizaines de criquets verts très curieux, et malheureusement aussi, des centaines de petits moucherons qui ne nous lâchent pas d’une semelle. C’est malgré tout un super moment passé là-hau.

 

Une fois que le jour a bien décliné, nous redescendons et attaquons notre marche de nuit pour rejoindre le lodge. C’est un autre visage de la jungle que nous découvrons, ici vivent au final (il me semble) plus d’espèces nocturnes que diurnes. Premièrement au niveau des insectes, nous sommes entourés par des centaines d’entre eux, attirés par nos lampes frontales, ils ne nous lâchent pas d’une semelle pendant notre avancée. Après nous découvrons pendant notre marche les espèces typiques de la jungle : les tarentules et autres araignées gigantesques, serpents, phasmes et grenouilles. Nous ne verrons pas ce soir de lézard et autres mammifères, mais l’heure de traversée pour rentrer aura déjà apportée son lot d’émotion. Clémence pourra le confirmer, car quand on connaît son amour de ces petites bêtes (et surtout les araignées), on comprend qu’elle n’ait pas passé un super moment.

 

Une fois au lodge et après une douche plus que méritée, nous nous remettons de nos émotions autour d’un bon repas préparé par Bernardino. Pour ce dernier soir, nous avons même le droit à un peu de vin doux péruvien, histoire de tous trinquer tous ensemble après cette aventure. Jordi nous expose le programme de demain, et de notre retour vers Cusco qui s’annonce très long, avant que nous retournions chacun dans notre chambre pour savourer une vraie nuit dans une vrai lit.