Jour 291 – De Maputo à Tofo

Le lever est très tôt car notre rendez vous avec le bus est entre 4h30 et 5h. Lenina, le chat de maison, nous accompagne pour ce réveil et ce départ nocturne. A 5h20 et après maints appels, nous parvenons enfin à joindre notre contact, qui nous annonce l’arrivée imminente du bus. Il va falloir que l’on soit plus souple avec les horaires, à priori, 30 minutes à une heure de retard c’est normal. Nous pensions avoir réservé un trajet dans une sorte de bus touristique plus ou moins direct. Il n’en est point ainsi, c’est un bus local tout ce qu’il y a de plus normal, et après quelques ramassages de passagers le bus se rend à la gare routière centrale. Il stationne et attend le remplissage complet, très complet. Pas un seul espace n’est laissé vide, et nous assistons à un ballet de personnes, entre passagers, vendeurs ambulants, conducteurs et surveillants de la gare. On a un peu l’impression qu’il y a un concours de celui qui parlera le plus fort, c’est un peu un spectacle. Avec tout ça, il est presque 7h quand nous prenons enfin la route, nous sommes un peu compressés sur notre banquette, et ravis d’être debout depuis 4 heures du matin. Nous espérions finir notre nuit pendant le trajet, mais c’est un peu râpé vu les conditions.

 

Le trajet sans fin commence, il y a peu d’arrêts et cela nous rappelle le mauvais souvenir d’un trajet en bus en Inde, ou en Bolivie plus récemment pour moi. Il y a des arrêts, mais très succincts et uniquement pour continuer le ballet des passagers qui montent et qui descendent, tous plus chargés les uns que les autres de marchandises et de bagages. Nous sommes un peu préservés, l’homme en charge de l’organisation du bus jette un œil. Par contre nos bagages sont calés sous des sièges, et piétinés allégrement à chaque mouvement. Mais ceci n’est pas grand-chose, en comparaison du comportement envers nous de 3 passagers un peu trop alcoolisés en ces heures matinale. Ils parlent fort, très fort, en portugais mais de façon assez limpide parfois pour qu’avec des notions d’espagnol nous comprenions qu’ils nous cassent du sucre sur le dos, et pour résumer ne nous disent pas bienvenue ici. Nous découvrirons en fin de trajet qu’en plus de ne jamais assumer leur propos en face et de marcher sur nos sacs, ils ont allégrement souillé le sac de Clémence d’alcool et autres substances indéfinissables. Tous ces éléments font que ce trajet rentre directement dans notre top 3 des pires trajets de cette année.

 

On nous avait promis une arrivée à 14 heures, mais il n’en est rien. L’après-midi est très avancée quand nous arrivons dans la ville de Inhambane. Il nous faut changer de bus pour rejoindre le petit village de Tofo. L’homme qui gère le bus, un peu en signe d’excuse et de repentance pour le trajet que nous venons de vivre nous offre le trajet jusqu’à Tofo, c’est fair-play. Nous étions déjà bien cassés, et affamés car nous n’avons pas mangé depuis 5 h du matin, ni bu (ou presque pas) pour nous éviter des envies pressantes… bref un peu au bout de notre vie. Mais le mini-bus pour Tofo nous achève : 15 places assises, 25 personnes en moyenne car le ballet des montées et descentes est incessant. A croire que le dicton ici est : « ça rentre toujours ! ». Ça me rappelle un peu le Cap-Vert, et aussi l’Inde… c’est sûr c’est local, quand on arrive à Tofo après plus de 10 heures de trajet on est sur les rotules, mais quand même un peu soulagés.

 

On se pose dans le premier restaurant qu’on trouve, et on se jette un peu sur le repas. Nous faisons dans ce restaurant la rencontre d’un portugais en vacances ici qui est heureux de pouvoir pratiquer un peu son français. Il passe un moment avec nous et nous donne quelques bonnes infos sur l’endroit. Après cette journée d’enfer, on a un peu l’impression d’arriver dans un paradis. Comme il est tard la nuit tombe très rapidement, il n’y aura donc pas de baignade aujourd’hui. Nous déballons nos sacs et nous installons dans notre petit bungalow pour 4 nuits. Je passe au centre de plongée le plus proche pour réserver pour demain après-midi. Ça me met du baume au cœur et me motive bien, nous nous prévoyons (sans trop prévoir) des journées tranquilles de vacances ici, et pour le retour sur Maputo nous allons chercher à procéder autrement pour ne pas revivre cette journée.

 

Jour 290 – Maputo

C’est notre première journée au Mozambique, et nous accusons un peu le coup de tous les transports pris ces derniers jours. Ce matin nous prenons notre temps, nous nous contentons d’une mission carte Sim et réservation du bus de demain matin pour notre prochaine destination. Après le déjeuner à l’appartement, Clémence préfère y rester pour l’après-midi, je pars de mon côté visiter le centre-ville voisin, et le quartier de Baixa.

 

Pendant quelques heures, je fais le tour et découvre quelques points d’intérêts. La ville en soit n’est pas d’une beauté particulière, mais quelques bâtiments coloniaux ou particuliers subsistent au milieu des barres d’immeubles sans âme et des trottoirs défoncés. Un de ces bâtiments est une maison entièrement en métal, complétement improbable dans le paysage urbain de Maputo. Juste à coté se situe un grand parc qui semble être le poumon de ce quartier. Je découvre les larges avenues tracées à angle droit, et les différentes statues de présidents et de militaires (parfois les deux en même temps) qui parsèment la ville. Je me rends ensuite au marché, il est très coloré et me fait penser à ceux d’Asie. Je me fais pas mal aborder par des vendeurs ambulants, il faut dire que je ne croise pas beaucoup d’autres touristes et que je suis bien repérable et probablement la bonne cible pour eux.

 

Je découvre ensuite la gare ferroviaire, conçue par Gustave Eiffel, et dans un style qui ne m’est pas inconnue puisqu’il n’est pas sans rappeler la gare du nord à Paris. Devant, il y a une grande place sur laquelle des centaines de gens attendent leur bus. Sur les trottoirs, dans un coin, les anciens jouent à l’Awalé à même le trottoir, dans des trous spécialement creusés pour. Je continue sur l’avenue qui longe le port sans pouvoir y pénétrer.

 

L’avenue m’amène jusqu’au fort, premier bastion portugais du Mozambique. Je le visite, le petit musée n’est pas très riche ni bien fait, mais la vue depuis les remparts est intéressante et m’aura permis de m’éloigner des vendeurs ambulants de l’entrée. De manière générale, je me balade dans les rues sans susciter trop d’intérêts et plutôt tranquillement, sauf aux abords des quelques lieux touristiques ou commerciaux. Comme j’ai du temps libre, mais pas assez pour visiter un musée avant leur fermeture, je m’offre une session coiffeur / barbier avant de rejoindre Clémence pour finir l’après-midi tranquillement au frais à l’appartement.

 

Nous ressortons le soir pour manger, et sur conseil de Mario nous nous rendons à l’Associação de Musica voisine. Ce soir c’est concert gratuit, nous en profitons pour manger un bout et boire un coup en nous mélangeant aux locaux et en profitant de l’ambiance. On est dans du local et ça fait plaisir de pouvoir découvrir ce genre de soirée, qui mélange tous les horizons de personnes. Etant en plein milieu des immeubles, la soirée ne finit par contre pas très tard, nous rentrons nous aussi, car le réveil va être très tôt. J’ai la sensation de faire une vraie immersion en Afrique, l’Afrique du Sud était un premier pas, mais ici on a l’impression d’y rentrer pleinement.

 

Ci-dessous, la dernière vidéo de l’Afrique du Sud (celle du Kruger) et la page avec les photos :

Afrique du Sud

Jour 289 – De Nelspruit à Maputo

Ce sont nos derniers instants en Afrique du Sud, nous quittons notre hôtel bizarre en banlieue de Nelspruit pour aller rendre la voiture de location. Gentiment, les gens de l’agence nous déposent à la gare de bus pour nous éviter de marcher. Nous sommes pas mal en avance, alors nous profitons de la terrasse d’un café avant d’aller nous enfermer dans le bus. Ce dernier arrive de Johannesburg et il est pas mal rempli, surchauffé et bien sale. Nous nous trouvons deux places pour ce trajet qui ne doit normalement pas être long.

 

A la frontière, tous le monde sort du bus pour la passer à pied, ce dernier nous récupère de l’autre coté au Mozambique. Pas d’encombre à la traversée, si ce n’est que le douanier a mal réglé sa date de tampon, et que du coté Mozambique on m’a renvoyé coté Sud-Africain pour le refaire faire. Une fois la frontière traversée, on voit directement la différence et le changement de pays. Déjà par les constructions, mais aussi par les routes. Le bus n’en finit pas d’arriver à Maputo qui est pourtant à moins de 100 kilomètres de la frontière, la clim est toujours en panne et il fait plein de longs arrêts, on est un peu sur les rotules quand enfin nous pouvons sortir à notre arrêt avec deux heures de retard.

 

Nous marchons dans la ville jusqu’à notre airbnb des deux prochaines nuits, le retour à la langue portugaise n’est pas de tout repos ! Nous sommes accueillis par Miguel, le frère du propriétaire Mario avec qui nous avions échangé par messages. Nous sortons directement manger et à notre retour nous pouvons faire la connaissance de Mario qui nous donne quelques conseils pour la suite de notre découverte du Mozambique.

 

Une des premières vidéo des parc nationaux Sud-Africains :

 

 

Jour 288 – Kruger National Park #2

La journée commence de très bonne heure, aux premières lueurs du jour. Nous quittons l’enclave humaine située au milieu du monde sauvage. Le troupeau d’impalas n’a toujours pas bougé de la sortie du camp. Nous assistons à l’arrivée du soleil qui à cette heure-ci est complètement rougeoyant. La matinée d’observation commence bien : trois autruches, des zèbres, des éléphants et pour la première fois (et furtivement) un chacal.

 

Nous prenons la route qui descend au sud en direction du camp de Lower Sabie. La route que nous avons prévue aujourd’hui est longue, et nous espérons vraiment croiser les fauves qui ont été tant absents de nos derniers jours d’observations. Pour nous aider, chaque camp met à disposition des cartes avec des petits points de couleurs qui sont placés en fonction des derniers lieux d’observation des différentes espèces.

 

Nous re voyons avec plaisir plein d’espèces déjà découvertes (zèbres, girafes, babouins, et bien sûr plein d’oiseaux), mais ce matin ce sont les éléphants qui sont à l’honneur. C’est plusieurs gigantesques troupeaux que nous croisons, certains avancent en mangeant, d’autres jouent avec l’eau et boivent, d’autres s’aspergent de poussière. Ils passent au plus près de nous, nous sommes même encerclés, et pouvons les admirer au mieux, les grands comme les minuscules éléphanteaux. Un des groupes que nous croisons est très très volumineux, et nous devons patienter un bon quart d’heure que tout le monde se décide à traverser et à libérer la route, le tout sous l’œil vigilent du doyen. Ce dernier nous fera gentiment comprendre qu’il faut que nous reculions, en avançant doucement mais surement vers nous. Il était un des plus grand, je n’aurais pas aimé le voir charger à pleine vitesse ! Tout s’est bien fini, nous avons pu passer au final sans encombre.

 

Après une petite pause au camp de Lower Sabie, nous prenons la route réputée pour pouvoir observer les félins (guépard principalement il semblerait). Nous commençons par un combo hippopotames / crocodile (enfin !), qui s’enchaine avec des buffles, des girafes et des éléphants… que du plaisir, mais nous n’aurons toujours pas vu ceux que nous aurions tant aimé voir.

 

On s’accorde une pause pique-nique en essayant de manger sans se faire chiper notre repas par les singes vervet qui ne nous lâchent pas d’une semelle. L’après-midi sera plus calme en observation, à part les dizaines de troupeaux d’impalas et une famille complète de kudu. En fin de parcours, et avant de sortir du parc, nous faisons le détour pour voir des points d’eau, et c’était plutôt une bonne idée. Tout le monde est au rendez-vous (sauf les fauves bien sûr) et nous pouvons même voir une partie de jeu entre une maman hippo et son petit. C’est aussi l’occasion de découvrir une autre espèce d’antilopes : le cob à croissant.

 

Nous quittons le parc Kruger à temps avant l’heure de fermeture pour retourner à la civilisation. En quelques kilomètres, nous sommes plongés dans les villes et villages que nous traversons pour rejoindre notre point de chute de ce soir à Nelspruit. Le retour est un peu violent après le calme et le temps dédié à l’observation ces deux derniers jours. Comme d’habitude, la nuit tombe très rapidement, et la conduite devient plus difficile, surtout avec presque 12 heures déjà passées dans la voiture aujourd’hui.

 

L’hôtel réservé ce soir se trouve dans un quartier résidentiel, et il ne brille pas par la qualité de son accueil. Nous devons chercher pour que l’on nous ouvre, et quand nous y arrivons il est envahi de fumée. La personne chargée de l’accueil a vraisemblablement raté sa cuisine ce soir ! Nous devons ressortir pour dîner car rien n’est à proximité des lieux, mais nous ne nous attardons pas trop, car nous sommes bien harassés de cette longue journée. Nous sommes forcément un peu déçus de n’avoir vu aucun fauve, mais nous avons eu tellement de plaisir à observer la vie sauvage pendant ces deux derniers jours que la déception est vite oubliée !

 

Jour 287 – Kruger National Park

Nous quittons ce matin notre campement et notre mini-case pour nous rendre à l’Orpen Gate et accéder au Kruger National Park, un des plus anciens et surtout un des plus grands d’Afrique. Nous commençons une nouvelle partie de « Bingo des Animaux », et ce presque dès l’entrée avec toujours plein d’impalas, un grand troupeau de zèbres, des gnous, un phacochère et une girafe, la matinée commence bien.

 

Nous prenons la direction du Rest Camp de Satara pour le déjeuner, et aussi pour nous installer dans le lodge où nous passerons la nuit. Sur la route, nous avons la chance de voir barboter une famille d’hippopotames, dans l’eau ils sont très discrets ! Nous avons aussi la chance de voir plein d’espèces d’oiseaux, dont un aigle martial et des marabouts d’Afrique.

 

A l’arrivée au camp, c’est par un gigantesque troupeau d’impalas et de zèbres que nous sommes accueillis. Nous récupérons les clefs du bungalow et allons pique-niquer au calme sur notre terrasse. Après manger, je m’offre un petit somme mais de courte durée car le réveil est brutal par un bruit assez fort : nous n’avons pas été assez vigilants et avons laissé les fenêtres de la voiture ouverte, mais aussi la grille de sécurité du frigo. Je sors et tombe nez à nez avec un groupe de singes qui est sur notre voiture, presque dedans et qui vient de faire une razzia dans notre frigo (adieu la réserve de bananes !). Nous parvenons à les faire fuir et à fermer les fenêtres, mais ils se montrent un peu agressifs, et heureusement quand même un peu peureux.

 

Nous repartons pour une exploration pour l’après-midi, avec un grand espoir de voir des fauves, le coin de Satara étant assez réputé pour ça. Nous sous-estimons un peu la distance et le temps que nous prend le parcours et devons raccourcir la boucle prévue pour rentrer au camp avant le couvre-feu de 18 heures. Pas de fauves aujourd’hui encore, mais nous nous sommes quand même régalés : nous avons vu plusieurs troupeaux d’éléphants, des dizaines et même des éléphanteaux, et en plus de sacrément près ! Nous avons eu aussi la chance de voir un rhinocéros noir traverser devant nous, c’est impressionnant. En animal qui sort un peu du commun, nous avons aussi pu observer de près des Kudu. Et nous avons bien sûr continué notre observation des oiseaux, bien aidés par la paire de jumelles dans laquelle nous avons investi ce matin.

 

Sur les derniers kilomètres avant le camp, toute la faune semble être de sortie avant que la nuit ne s’installe totalement ; les impalas, les zèbres, les gnous et les éléphants sont là par dizaines de dizaines, une vraie haie d’honneur pour notre fin de journée. En faisant attention aux singes, nous rentrons dans notre case pour ce soir. Après discussion avec d’autres gens croisés, nous nous faisons notre programme de demain (qui commencera tôt) pour maximiser nos chances de pouvoir observer des fauves.

Jour 286 – De Mtubatuba au Kruger National Park

Nous nous préparons de bonne heure pour nous lancer à l’assaut des 780 kilomètres qui nous séparent de notre point de chute de ce soir. Après un au revoir aux propriétaires du airbnb, et à leurs trois chiens qui m’ont (un peu trop) pris en affection, nous nous mettons en route.

 

Ce ne sera pas moins de 10 heures au total qui seront nécessaires, avec tout de même quelques pauses. Durant le trajet, nous parcourons des paysages variés de l’Afrique du Sud, tout en contournant le Swaziland. Nous passons à côté des prés très verts, des forêts de conifères, des montagnes, et quand même aussi les paysages de savanes tels qu’on se les imagine, avec des grandes herbes un peu jaunes et quelques arbres au milieu. A certains endroits, nous nous demandons encore si nous sommes en Afrique tant certains paysages pourrait être au Canada, ou bien même en Beauce. C’est assez surprenant !

 

Ici, il n’y a pas d’autoroutes, mais des grandes portions de ce qui serait pour nous une nationale. Mais ici c’est soit limité à 100, soit à 120km/h. De jour ça va très bien, il faut être vigilent tout de même car il y a énormément d’autostoppeurs le long de la route, et sur certaines portions vers les villes et village le trafic peut être dense. Nous avons fait au mieux pour voyager de jour, mais la nuit tombe très tôt et nous faisons donc la dernière heure dans le noir. Même avec le GPS il devient difficile de naviguer, il y a du monde partout, des gens qui marche le long de la route sans lumière, beaucoup de trafic, les routes et surtout les carrefours non éclairés.

 

Nous arrivons tant bien que mal au point GPS de notre hôtel du jour, mais nous ne le trouvons pas. Nous finissons dans un village à quelques encablures de là pour essayer de demander à des locaux. Nous trouvons un groupe en plein Braai (le barbecue d’ici), mais aucun de connait le nom de l’hôtel. Ils appellent pour nous et nous arrivons finalement à avoir la bonne direction. La flèche sur le bord de la route ne porte pas du tout le nom du l’endroit, nous n’aurions pas trouvé seul. Il s’agit en fait d’un centre qui s’occupe des enfants, qui fournit de l’aide après l’école et un aussi un accès à une bibliothèque. En parallèle ils ont monté une activité de lodge, probablement pour se financer. L’activité doit être très neuve, car il semble y avoir eu très peu de clients pour le moment. Notre hôte nous fait découvrir les lieux, mais de nuit ça ne rend pas pareil. Après un diner rudimentaire et une douche système D (mais chaude !), nous allons nous installer dans notre case. Nous avons droit ce soir à la petite maison typique, ronde avec le toit en paille séchée. Pour demain matin, nous sommes au plus près de l’entrée dans le célèbre Kruger National Park.

Jour 285 – Saint Lucia

Après une matinée tranquille dans notre suite airbnb, nous prenons la route de Saint Lucie pour aller déjeuner. Cette petite ville est une ancienne enclave portugaise, d’où le nom qui est resté (dérivé de Santa Lucia). Nous voulons nous faire une journée moins longue et avec moins de temps en voiture. Nous partons ensuite pour nous faire une petite balade le long de l’estuaire formé par les rivières Hluhluwe et Mfolozi.

 

Nous commençons par rejoindre la plage de Estuary Beach. Le panneau d’accueil est plutôt déroutant car il est interdit de nager, en raison de la présence de requins coté océan, et de crocodiles et hippopotames coté estuaire. Nous faisons une petite marche sur un chemin aménagé le long de l’estuaire dans l’espoir d’apercevoir crocodiles et hippopotames mais nous ferons chou blanc. Nous revenons sur nos pas pour aller marcher dans le sable en direction de la pointe de l’estuaire, avec l’espoir d’apercevoir (de loin) des crocodiles qui se dorent au soleil. Il n’y en aura pas, mais nous profiterons bien de la balade pour admirer ce paysage un peu fou, en marchant sur une bande de terre entre deux eaux, calme pour l’estuaire, et très agitée pour l’océan Indien. Nous constatons aussi que le débouché de l’estuaire est sec en ce moment, et que les rivières n’atteignent plus l’océan en ce point-là. Nous faisons demi-tour pour rentrer à la voiture avant qu’il fasse nuit, et que les crocodiles et hippos ne sortent de l’eau où ils sont tapis pendant la journée.

 

La nuit tombe rapidement, et tôt. Nous nous faisons une séance d’observation des étoiles et de la voie lactée en attendant d’éventuels hippos qui se baladeraient. En ce samedi soir la petite ville ne brille pas par son activité, nous voulions aller boire un verre avant de manger mais le seul petit bar recommandé est totalement vide, ça ne donne pas envie. Nous allons directement diner au Fisherman’s, le seul restaurant de poisson de la ville, mais il fait aussi bar des sports. Un match de rugby est diffusé quand on arrive et a déjà bien chauffé l’ambiance. Après le match, un chanteur prend le relais… mais il chante la moitié du temps en Afrikaans (et pas super bien non plus).

 

Après diner, nous retentons un tour de ville à la recherche des hippos qui sont connus pour sortir la nuit et brouter les pelouses, voire pour aller nager dans les piscines d’hôtel. Nous faisons plusieurs rues quand soudain nous tombons nez à nez avec un groupe de quatre. Ils sont gigantesquement impressionnants ! Mais il faut se méfier, on reste sur nos gardes car quand il s’énerve, l’hippo devient dangereux. On les regarde désherber la ville, c’est complètement improbable comme animal, c’est une espèce de vache-cochon-chien mais géant et adapté à l’eau, ils sont fascinants. Nous restons un peu à les observer, en se disant que s’ils éprouvent le besoin de venir en ville c’est qu’il y a un problème, probablement que leur environnement a été trop réduit… Nous les laissons ensuite en paix pour reprendre la route et rentrer à Mtubatuba.

 

La vidéo de Cape Town est enfin prête et la voici :

Jour 284 – Hluhluwe-iMfolozi National Park

Après un réveil un peu moins de bonne heure que prévu et quelques petites courses de ravitaillement, nous prenons la direction de la réserve de Hluhluwe-iMfolozi. En réalité, c’est plus sur la partie de iMfolozi qui se trouve au sud de la réserve que nous allons nous concentrer. En 30 minutes de trajet nous arrivons à la porte d’entrée. Nous nous acquittons des frais d’entrée, et nous nous achetons en extra le guide du parc avec les cartes, et surtout les feuillets avec les animaux que nous pourrons voir et leurs noms.

 

Après quelques kilomètres parcourus, nous tombons sur un premier troupeau de zèbres, notre exaltation est à son maximum ! En au final elle ne redescendra pas de la journée, si ce n’est pour la pause de midi où nous nous offrons une sieste récupératrice. Par ce troupeau de zèbres, nous commençons notre « Bingo des animaux », nous notons sur notre illustré lesquels nous avons vus. Après les quelques premiers kilomètres asphaltés, nous attaquons les pistes, nous nous baladons en faisant des détours, et en roulant au pas pour pouvoir observer au maximum la faune et profiter de notre environnement. Nous aurons eu « le Roi Lion » en tête toute la journée, tellement nous avons l’impression d’être dans le même décor.

 

Au cours de notre parcours nous avons pu observer plusieurs mammifères : pas mal de zèbres, plusieurs espèces de singes (dont des babouins, ils sont sur une des photos mais un peu cachés ; mais aussi une espèce bizarre reconnaissable à ses parties génitales bleue turquoise), le fameux rhinocéros noir qui par chance était accompagné d’un bébé, des gnous bleus, des buffles africains et en cadeau final un troupeau d’éléphants et un troupeau de girafes ! Nous avons aussi vu plusieurs espèces d’antilopes, dont beaucoup d’impalas, des Southern reedbuck (Grand cobe des roseaux en français) ou des Nyala. Grâce à nos observations, nous avons pu voir 3 des 5 animaux du groupe des Big Five (lion, guépard, buffle, rhinocéros et éléphant). Pour les fauves, ce n’était à priori pas notre jour, mais nous avons encore la parc Kruger à venir !

 

C’est comme des enfants revenant de Disneyland que nous quittons le parc à la tombée de la nuit. Cette journée était folle, la nature dans laquelle nous avons évolué aussi. La journée n’a fait que monter en intensité face à notre découverte des espèces dans leur environnement naturel, et à l’état sauvage. Commencer par les zèbres qui sont juste magnifiques était génial. Découvrir un troupeau de girafes de loin grâce à leurs têtes qui dépassent des arbres et un troupeau d’éléphants au détour d’un point d’eau était complétement impensable et génial ! Quant au rhinocéros, on a clairement l’impression qu’il vient directement de la préhistoire, et on préfère le voir quand il est de bonne humeur. On a eu du mal à se décider pour les photos accompagnant le post tellement nous avons aimé voir tous ces animaux. Clémence a un gros faible pour les zèbres, et j’avoue que pour ma part ce sont les girafes qui me plaisent le plus. En tout cas, c’est avec pleins de belles images dans la tête que nous finissons cette journée de folie.

Jour 283 – De Cape Town à Mtubatuba

En raison de la grève de bus qui continue encore aujourd’hui, nous devons nous mettre en route assez tôt. Nous prenons un mini-bus taxi pour nous rendre au central de bus, notre objectif : nous faire rembourser le montant restant sur nos cartes de bus, car nous avions chargé assez pour nous payer le bus vers l’aéroport. Ce sera un échec, ici quand ils disent grève générale, c’est tout le monde. Il n’y a aucun service minimum, même les bureaux sont déserts. Nous réussissons à avoir par miracle un service au téléphone, mais il n’y a rien qui puisse nous aider dans notre quête. Nous prenons finalement un Uber pour nous rendre à l’aéroport. Nous tentons de payer avec nos cartes de bus (qui sont des mastercard) comme nous l’a indiqué le service téléphonique, mais c’est sans effet. Perdu pour perdu, nous offrons nos cartes à des employés de l’aéroport avant d’embarquer.

 

Nous faisons une escale à Johannesburg, avec le combo récupération des sacs et ré enregistrement car nous changeons de compagnie pour la seconde partie du voyage. Cette fois ci, nous partons avec un tout petit avion à hélice. Le vol est rapide pour rejoindre la ville de Richards Bay. A l’arrivée, Clémence s’occupe des sacs, je m’occupe de la récupération de la voiture de location que nous avions déjà réservée. Avec une efficacité redoutable, 30 minutes après l’atterrissage dans ce petit aéroport, nous sommes dans la voiture prêts à partir. Comme nous allons passer presque une semaine avec cette voiture, nous avons décider de la baptiser. En raison de sa forme, nous l’avons appelée « Buffalo ». Nous avons choisi exprès une grande et haute voiture pour être plus à l’aise pour les longs trajets à venir, et pour l’observation des animaux dans les parcs. C’est une vraie voiture de papa !

 

Nous partons pour une heure de route en direction de la petite ville de Mtubatuba. Nous avons décidé de nous y installer pour les 3 prochaines nuits car l’endroit se trouve au centre des deux points d’intérêts pour lesquels nous sommes ici : la ville de Saint-Lucia, et le parc national Hluhluwe-Imfolozi.

 

Nous sommes accueillis par Jason et Rozanne, nos hôtes airbnb. Cette fois-ci, nous avons carrément une aile indépendante de leur maison pour nous, c’est un peu le luxe au niveau de l’espace. Par contre, nous n’arrivons pas très tôt, et sans réserve de nourriture. Pour manger ce soir, nous n’avons pas le choix… le seul endroit ouvert est le KFC du coin. Nous n’aimons vraiment pas ce fast-food mais c’est ça ou rien, et après y avoir re gouter on confirme que c’est mieux de s’abstenir. Pendant tous les temps d’attentes du voyage et les trajets, j’ai commencé la vidéo sur Cape Town, mais ça me prend beaucoup plus de temps que je l’imaginais et elle ne sera pas prête aujourd’hui comme je l’espérais.

 

Jour 282 – Cape Town #4

Aujourd’hui sera notre dernière journée sur le thème historique, mais ce ne sera pas la plus simple car nous allons visiter l’île-prison de Robben Island. Pour nous rendre au quai d’embarquement, nous avions tout prévu, sauf la grève générale des services de bus… Nous nous en sortons avec un Uber pour cette fois ci, mais nous nous intéressons quand même au pourquoi de cette grève, il semble que ce soit des hausses de salaires qui sont demandées, et les propositions actuelles n’ont pas été jugées satisfaisantes. J’espère qu’ils obtiendront ce qu’ils souhaitent.

 

Le trajet en bateau est assez rapide (une trentaine de minutes) mais la mer n’est pas très calme. Depuis ce matin, le temps est gris, froid et pluvieux, ça nous change radicalement des derniers jours. Ce sont deux bateaux qui prennent la direction de l’île, à l’arrivée, des bus sont remplis à la chaîne, chacun avec un guide comme accompagnateur.

 

Nous partons pour notre part dans un bus avec un jeune guide, Kent. Ce dernier nous fait faire un tour rapide de l’île. Il nous raconte un peu son histoire et ses différentes fonctions. Il rend son discours intéressant et vivant, et glisse même un peu d’humour (ce qui n’est pas évident vu l’endroit et les sujets abordés). L’île est passée de port d’escale avec les Portugais, à zone d’isolement pour les lépreux, puis poste militaire avancé durant la seconde guerre mondiale, et enfin prison de haute sécurité pour criminels, et en dernier lieu pour prisonniers politiques.

 

Nous passons à travers le village qu’occupaient les gardiens et leur famille durant la période prison de l’île. Le petit village n’est pas loin des bâtiments carcéraux, et implanté autour d’une église du 16ème siècle, le plus ancien bâtiment de l’ile. Nous découvrons aussi le phare (encore en fonction), et un des canons anglais restants. Il n’aura jamais servi, car les combats de la seconde guerre ne seront jamais arrivés jusqu’ici, mais surtout car son assemblage a été fini deux mois après la fin de la guerre. En fin de parcours, nous découvrons la carrière dans laquelle les prisonniers travaillaient 5 jours sur 7, pendant de longues heures, avec des outils très rustiques, et peu importe les conditions météo.

 

Kent nous laisse ensuite devant la prison, où un autre guide prend le relais. Seuls des anciens prisonniers des lieux guident à l’intérieur des murs. Il est cru dans son discours, et ne nous cache pas la réalité de ces lieux. Il raconte l’état dans lequel les prisonniers arrivaient après des jours de torture par la police. Mais il nous explique aussi en nous guidant dans les dédales de couloirs comment chacun, mais aussi collectivement ils restaient forts et unis. En continuant à faire de la politique et à s’intéresser à l’actualité (par exemple par des journaux qu’ils récupéraient auprès de certains gardes).

 

Il nous raconte aussi pourquoi chacun devait travailler à la carrière, la prison a été construite par les prisonniers. La plupart des bâtiments carcéraux n’existait pas à l’ouverture des lieux, et ils ont été montés dans des conditions assez inimaginables. L’entretien des locaux revenait aussi aux prisonniers. Les conditions de vie étaient très dures, mais grâce à la croix rouge, et à la pression internationale, elles se sont progressivement améliorées. Le sport a été autorisé (certains prisonniers restaient à l’isolement constamment auparavant), des lits ont remplacés les paillasses à même le sol, etc… Nous passons bien sûr dans le couloir des cellules individuelles, là où les meneurs étaient isolés du groupe. Ici se trouve la cellule de Nelson Mandela, là où il à passé 18 ans de se vie, sur les 27 où il a été enfermé.

 

On nous presse un peu pour la fin de la visite, le bateau de 15h a été annulé, et le retour du nôtre se précise car le temps tourne mal. Il faut rentrer au Cap avant d’être bloqués. Dans le bureau où nous présentons notre billet pour repartir, une carte en relief de l’île permet de comprendre un peu mieux sa conception. Effectivement, la mer est agitée et la pluie fait son arrivée, heureusement le trajet est rapide. L’après-midi est bien entamé, et nous n’avons pas pu déjeuner, ce que nous faisons directement en nous mettant au chaud à l’arrivée au port. C’était encore aujourd’hui une visite lourde à digérer, je pense que nous sommes bien conscients des différents aspects de l’histoire sud-africaine. Nous allons dorénavant la laisser de côté, et ce pour la fin de notre séjour ici.

 

Pour rentrer, il n’y a toujours pas de bus de ville. Vu la pluie, nous ne cherchons pas à prendre un mini-bus taxi, mais nous rentrons en Uber à l’appartement. Malheureusement, la grève a entrainé un surnombre de voiture, et les embouteillages sont gigantesques. Il nous faut un temps qui nous semble infini pour rentrer. Nous pensions pouvoir faire une bonne pause pour la fin d’après-midi mais c’est raté. Nous nous lançons dans la mission logistique des réservations pour les jours à venir, pour les parcs nationaux dans lesquels nous nous rendons. Le temps file vite, trop vite, il est temps de repartir. Ce soir nous avons réservé un spectacle dans un café-théâtre du centre. A cause des embouteillages, nous peinons à rejoindre le centre. Nous sautons du Uber et finissons le trajet à pied, pour finalement arriver in extremis pour l’entrée de salle.

 

Le spectacle s’intitule Public City, et se joue dans une minuscule salle au premier étage du Alexander Bar. Le concept est assez génial : c’est une pièce de théâtre interactive qui met en scène une sorte de télé-réalité judiciaire, le tout avec une dose d’humour et beaucoup de chants. Chaque semaine ils changent leur victime et leur présumé coupable, puis mettent en scène le procès. En tant que public, on participe et donne notre avis sur la façon de juger des juges, puis nous rendons à la fin de la pièce notre verdict, en tant que jury. La pièce est un mix parfait entre jeu d’acteur, et chansons toutes plus connues les unes que les autres, mais avec leurs paroles qui ont été entièrement remodelées (et avec brio) pour coller au thème de la pièce. C’est vivant, efficace, très bien fait, et après cette journée un peu dure, nous passons un bon moment.