Jour 291 – De Maputo à Tofo

Le lever est très tôt car notre rendez vous avec le bus est entre 4h30 et 5h. Lenina, le chat de maison, nous accompagne pour ce réveil et ce départ nocturne. A 5h20 et après maints appels, nous parvenons enfin à joindre notre contact, qui nous annonce l’arrivée imminente du bus. Il va falloir que l’on soit plus souple avec les horaires, à priori, 30 minutes à une heure de retard c’est normal. Nous pensions avoir réservé un trajet dans une sorte de bus touristique plus ou moins direct. Il n’en est point ainsi, c’est un bus local tout ce qu’il y a de plus normal, et après quelques ramassages de passagers le bus se rend à la gare routière centrale. Il stationne et attend le remplissage complet, très complet. Pas un seul espace n’est laissé vide, et nous assistons à un ballet de personnes, entre passagers, vendeurs ambulants, conducteurs et surveillants de la gare. On a un peu l’impression qu’il y a un concours de celui qui parlera le plus fort, c’est un peu un spectacle. Avec tout ça, il est presque 7h quand nous prenons enfin la route, nous sommes un peu compressés sur notre banquette, et ravis d’être debout depuis 4 heures du matin. Nous espérions finir notre nuit pendant le trajet, mais c’est un peu râpé vu les conditions.

 

Le trajet sans fin commence, il y a peu d’arrêts et cela nous rappelle le mauvais souvenir d’un trajet en bus en Inde, ou en Bolivie plus récemment pour moi. Il y a des arrêts, mais très succincts et uniquement pour continuer le ballet des passagers qui montent et qui descendent, tous plus chargés les uns que les autres de marchandises et de bagages. Nous sommes un peu préservés, l’homme en charge de l’organisation du bus jette un œil. Par contre nos bagages sont calés sous des sièges, et piétinés allégrement à chaque mouvement. Mais ceci n’est pas grand-chose, en comparaison du comportement envers nous de 3 passagers un peu trop alcoolisés en ces heures matinale. Ils parlent fort, très fort, en portugais mais de façon assez limpide parfois pour qu’avec des notions d’espagnol nous comprenions qu’ils nous cassent du sucre sur le dos, et pour résumer ne nous disent pas bienvenue ici. Nous découvrirons en fin de trajet qu’en plus de ne jamais assumer leur propos en face et de marcher sur nos sacs, ils ont allégrement souillé le sac de Clémence d’alcool et autres substances indéfinissables. Tous ces éléments font que ce trajet rentre directement dans notre top 3 des pires trajets de cette année.

 

On nous avait promis une arrivée à 14 heures, mais il n’en est rien. L’après-midi est très avancée quand nous arrivons dans la ville de Inhambane. Il nous faut changer de bus pour rejoindre le petit village de Tofo. L’homme qui gère le bus, un peu en signe d’excuse et de repentance pour le trajet que nous venons de vivre nous offre le trajet jusqu’à Tofo, c’est fair-play. Nous étions déjà bien cassés, et affamés car nous n’avons pas mangé depuis 5 h du matin, ni bu (ou presque pas) pour nous éviter des envies pressantes… bref un peu au bout de notre vie. Mais le mini-bus pour Tofo nous achève : 15 places assises, 25 personnes en moyenne car le ballet des montées et descentes est incessant. A croire que le dicton ici est : « ça rentre toujours ! ». Ça me rappelle un peu le Cap-Vert, et aussi l’Inde… c’est sûr c’est local, quand on arrive à Tofo après plus de 10 heures de trajet on est sur les rotules, mais quand même un peu soulagés.

 

On se pose dans le premier restaurant qu’on trouve, et on se jette un peu sur le repas. Nous faisons dans ce restaurant la rencontre d’un portugais en vacances ici qui est heureux de pouvoir pratiquer un peu son français. Il passe un moment avec nous et nous donne quelques bonnes infos sur l’endroit. Après cette journée d’enfer, on a un peu l’impression d’arriver dans un paradis. Comme il est tard la nuit tombe très rapidement, il n’y aura donc pas de baignade aujourd’hui. Nous déballons nos sacs et nous installons dans notre petit bungalow pour 4 nuits. Je passe au centre de plongée le plus proche pour réserver pour demain après-midi. Ça me met du baume au cœur et me motive bien, nous nous prévoyons (sans trop prévoir) des journées tranquilles de vacances ici, et pour le retour sur Maputo nous allons chercher à procéder autrement pour ne pas revivre cette journée.