Jour 181 – Moorea #2

La météo n’est toujours pas avec nous ce matin. Nous décidons quand même de braver la pluie pour aller faire la randonnée prévue, une journée à attendre au gite ne nous tente pas trop. Les chemins sont très boueux et humides, et nous alternons entre petites et grosses averses. Nous découvrons plein de paysages différents, des champs d’ananas et des montagnes enrobées de nuages. Une fois au sommet, la vue n’est pas vraiment dégagée mais nous faisons quand même notre pause déjeuner, sous un abri de fortune bricolé avec la cape de pluie et des arbres.

 

La descente s’avère un peu plus sportive que prévue aussi, sur un chemin à peine repéré, ou repérable vu la végétation. Nous bénissons les bâtons de marche qui nous ont évité pas mal de glissades. Mais nous sommes complétement dépaysés par toute cette végétation, et toujours complétement seuls dans la forêt, il y a un côté un peu magique à tout ça quand même. Nous devons par contre faire face aux attaques incessantes des moustiques durant toute la marche, malgré un usage intensif des protections existantes. C’est complétement boueux, mouillé et plein de piqures que nous récupérons le scooter pour reprendre le chemin du gite.

 

Nous nous offrons une baignade sur la plage voisine du gite pendant le coucher du soleil. Car enfin le soleil est revenu ! Et il nous offre un superbe spectacle pour finir cette journée qui fut malgré la météo, vraiment géniale. La mer est transparente, au loin il y a toujours les vagues qui se brisent sur le récif. Nous profitons de la baignade dans ces eaux claires et agréables en slalomant entre les coraux. Une fois de retour, un grand nettoyage est nécessaire vu la boue accumulée durant la marche. S’ensuit un repas simple, puis nous partageons un moment sympathique autour d’un verre avec nos voisins de Airbnb Néo-Zélandais.

 

 

 







Jour 180 – Moorea

Une première journée qui s’annonce sous de bons hospices. Le soleil brille, les coqs chantent à partir de 3 heures du matin. Mais quand nous nous installons pour petit déjeuner les pluies diluviennes reviennent subitement. Le loueur nous dépose notre scooter et malgré la pluie, nous tentons une sortie pour aller au magasin le plus proche. L’idée est de faire des courses pour alléger un peu la note des repas durant le séjour.

 

La pluie s’arrête un peu, nous préparons nos sandwichs pour aller pique-niquer et faire un peu d’exploration sur l’île. Mais quand nous sommes prêts à repartir, les averses reprennent de plus belle, impossible de partir en scooter par ce temps. Nous mangeons au gite, et nous attendons que ça se calme. Il faudra attendre le milieu d’après-midi pour avoir une opportunité. Nous en profitons, et prenons la direction du nord de l’île en passant par la côte ouest. Après un arrêt au centre de plongée repéré, nous partons en direction du seul belvédère de l’île accessible par la route. La vue qui s’offre à nous est assez majestueuse, le mont Rotui s’élève à 900 mètres d’altitude, entouré des deux baies les plus grandes de l’île : celle de Opunohu, et celle de Cook (toujours le même explorateur !). De ce point de vue partent pas mal de sentiers de randonnée, nous en profitons pour voir quel itinéraire va être possible le lendemain. Dans la descente sur le chemin du retour, nous nous arrêtons sur un site archéologique qui nous permet de découvrir un site majeur pour les Polynésiens. Il présente une multitude de Marae utilisés jadis pour les cérémonies, pour les réunions politiques, ou les événements importants.

 

Nous avons commencé tard la journée, et la nuit commence à tomber tandis que nous rentrons. Mais nous sommes fascinés par le coucher de soleil en cours et nous trouvons une brèche pour accéder à une plage (car ici beaucoup de plages sont privées et inaccessibles). Nous faisons un stop sur la plage, et nous sommes complétement absorbés par le spectacle. Le ciel prend des teintes multiples passant de l’orange, au rose, mais aussi comme il est chargé après les pluies d’aujourd’hui, par plein de nuances de gris et de bleu. Au loin, les vagues se déchainent sur la barrière de corail qui ferme le lagon. Ce dernier oscille lui entre des eaux transparentes et turquoise, mais surtout il est très calme. Le tout est simplement sublime ! Nous passons la soirée au Airbnb, nous avons l’occasion de partager une partie de Set avec Luna qui connait bien le jeu (qui est très utilisé en Hollande, son pays d’origine). Nous discutons aussi un peu avec le couple Néo-Zélandais qui occupe la seconde partie du Airbnb.

 

 







Jour 179 – De Papeete à Moorea – Noël !

La météo n’est pas avec nous en ce jour de Noël, l’île de Tahiti essuie des pluies diluviennes. Nous prenons le bateau de bon matin pour nous rendre sur l’île voisine de Moorea. Avec ce temps, la mer n’est pas très calme non plus, mais la traversée ne dure pas plus de 45 minutes. A l’arrivée, nous découvrons un village mort, et en allant aux renseignements, en ce jour de Noël on nous annonce que quasi tout est fermé. Nous ne pouvons pas nous rendre au Airbnb réservé avant le milieu d’après-midi, nous n’avons pas de véhicule avant demain, il n’y a pas de bus ni de taxi, et la météo n’est pas beaucoup mieux à Moorea qu’elle ne l’était à Tahiti. Nous tentons de louer une voiture à l’agence du port qui miraculeusement est ouverte. La jeune fille qui s’occupe de nous y met plein de bonne volonté mais ne trouve aucun véhicule libre aujourd’hui. Elle nous indique un snack juste à coté que nous n’avions pas vu. Nous nous refugions là-bas. Ce lieu est aussi miraculeusement ouvert, et aujourd’hui il est tenu par un professeur retraité qui dépanne la patronne qui elle profite de sa journée de Noël en famille.

 

Il accepte que nous nous installions en longue durée sur la terrasse à l’abri. Nous passons la matinée autour d’un film et d’un chocolat chaud, on colle à la thématique d’une journée de Noël (sauf que nous sommes envahis de moustiques) ! Nous restons aussi pour déjeuner, puis nous passons un moment à discuter avec le serveur du jour, il est vraiment super sympa avec nous !

 

Nouvelle mission en début d’après-midi pour se rendre à notre logement. Nous arrivons au final à trouver un taxi, et nous nous croyons sortis d’affaire. Enfin presque, car l’adresse donné sur le site de l’hébergement est inexacte de 2 kilomètres mais quand nous le comprenons le taxi est déjà reparti. Heureusement que les locaux sont super sympas et aidant parce que sans téléphone, ni panneaux, difficile de se situer ou d’appeler nos hôtes du jour. Revenir en arrière mais 2 kilomètres le long de la route avec nos gros sacs, et sous le soleil de plomb qui est entre temps revenu ne nous enchante pas trop. Nous tentons le stop, et attendons. Ce n’est pas le trafic qui manque mais il nous aura fallu attendre 20 minutes pour que quelqu’un s’arrête et accepte de nous déposer devant le logement un peu plus loin. Nous voici enfin à destination !

 

Clément et Luna nous accueillent. C’est un jeune couple qui semble fort sympathique, mais un petit peu à la rue concernant l’organisation et l’accueil. Ils ne nous donnent pas trop d’explications sur le logement, et puis ne semblent pas trop concerné par le fait que nous ayons bien peiné à arriver jusqu’à eux, entre autres parce que leurs indications étaient erronées. Après une pause échange de cadeau (car c’est Noël quand même), nous partons faire un tour à la plage. Enfin depuis l’accès à la mer sans sable que nous trouvons parce qu’ils ont aussi oublié de nous expliquer où était la plage depuis chez eux. En rentrant, nous trouvons le logement fermé à clef, et nous n’avons pas de clef. Cette information aussi a dû passer à la trappe. Après 30 minutes de recherche nous trouvons un jeu de clefs caché dans un coquillage ! Nouvelle problématique le soir, les seuls restaurants de la zone se trouve à plus de 30 minutes à pied (et nous n’avons toujours pas de moyen de locomotion). Nous demandons à nos hôtes d’appeler avant pour vérifier que c’est bien ouvert, mais il s’avère que non tout est fermé. Finalement, ils nous proposeront de prendre dans leur réserve pour nous cuisiner un petit quelque chose, et nous partagerons le repas ensemble. Nous découvrons un jeune couple plus sympa qu’organisé, mais on comprend qu’ils sont en fait très jeunes et que leur activité airbnb est plutôt récente. Nous ne faisons ensuite pas long feu avant d’aller nous coucher, la journée ayant était assez longue au final, surtout pour Clémence qui n’a pas encore totalement assimilée le décalage horaire.

 

 



Jour 178 – Papeete #2

La matinée est un peu active car je dois rendre la voiture de location, puis changer d’hôtel. Notre hôtel pour ce soir n’est qu’à 30 minutes à pied mais la chaleur est très forte ce matin. Une fois arrivé au Fare Suisse, la personne qui m’accueille me dit qu’il va pleuvoir ! Et ça ne manque pas, il pleut quelques minutes plus tard. Ça ne s’arrêtera presque pas de la journée. Je profite de deux éclaircies pour faire un trajet rapide en ville et manger à midi, mais je passe toute l’après-midi tranquillement installé dans la chambre de l’hôtel. En ce dimanche, qui plus est 24 décembre, la ville est plutôt morte. Rien n’est ouvert, et je n’ai pas vraiment d’endroit à visiter. Un peu de repos c’est bien aussi ! Je me suis acheté un ou deux trucs pour le diner que je prends à l’hôtel, on est bien loin d’un repas de réveillon mas ça fera l’affaire. Vers 23h, Beni le propriétaire de l’hôtel va m’emmener avec lui pour que nous aillons chercher Clémence à l’aéroport !

 

Joyeux Noël à tous !

 


Jour 177 – Tahiti

L’agence de location de voiture accepte sans sourciller que Jeff annule sa location, ça nous arrange beaucoup ! Nous partons donc tous les deux en direction du sud pour récupérer en route Shobhana que j’ai croisé hier. Nous avons la journée pour faire le tour de l’île de Tahiti Nui (la grande île), et découvrir aussi Tahiti iti (la petite presqu’île rattachée). Il faut savoir que Tahiti signifie déjà « la petite île ». Nous avons donc « la petite île grande », et la « petite île petite »

 

Nous avançons doucement durant la matinée, en essayant que chacun de nous trois y trouve son compte, entre arrêts photos, plages, églises, grottes ou encore dans des Marae. Les Marae sont des sites sacrés dans lesquels on peut voir des carrés faits en empilement de pierre (s’ils sont encore debout) pour délimiter les zones sacrées et servant aux cérémonies. C’est assez difficile je trouve de saisir le sens de ces lieux car c’est très loin de notre culture. Pour nous aider dans nos choix d’arrêts, nous suivons la carte touristique trouvée hier à l’office du tourisme, mais elle nous joue des tours car l’échelle de dessin est plutôt incertaine. A peu près à l’heure du déjeuner, et après seulement une quarantaine de kilomètres parcourus, nous trouvons par hasard un superbe endroit avec un accès à la mer, une rivière accessible à la baignade et un stand de grillades. Des familles entières profitent des lieux, mais les gens semblent préférer la baignade dans la rivière. Après manger, nous partons nous baigner dans la mer dans un premier temps. L’endroit est très peu profond, très calme et l’eau est tiède. On ne va pas se mentir, avec la vue sur les montagnes c’est plutôt agréable. Pour la faire façon suédoise, on finit par un bain assez froid dans la rivière, c’est bien vivifiant !

 

Nous reprenons la route en direction de Tahiti iti. La grande île fait environ une centaine de kilomètres de périmètre, et la petite vient en rajouter une quarantaine. Mais il n’y a pas de route pour faire le petite et nous devons explorer chaque côté séparément. Depuis ce matin, je ne peux que constater que Tahiti ne répond pas du tout à l’image d’Epinal présente dans l’imaginaire collectif. Certes il y a des lagons bleu turquoise par endroit, et des plages de sable blanc. Mais il y a aussi des plages de sable noir, et surtout des montagnes vertigineuses, un relief escarpé, une nature luxuriante, des cascades, des grottes ou même des champs de cultures. Une ascension (en voiture) au point de vue situé à un peu plus de 600 mètres d’altitude sur Tahiti iti nous donne l’opportunité de voir de plus haut la majestueuse Tahiti nui et ses montagnes, ainsi que la fine bande de terre rattachant les deux parties.

 

Après ce point de vue, nous continuons la route en direction de Papeete par le nord, en découvrant au fur et à mesure des kilomètres parcourus une côte beaucoup plus sauvage que celle au sud et à l‘ouest. Une côte où les montagnes, les forêts, les grands arbres et les cascades plus ou moins grandes composent un paysage très sauvage. Une côte aussi fouettée par les courants marins, et principalement à un endroit nommé « le trou du souffleur ». C’est une attraction totalement naturelle impressionnante. Une cavité souterraine se remplit au fur et à mesure d’eau, la pression monte petit à petit. Puis par un trou sur le dessus sortent des jets d’air très puissants, et par un trou sur l’avant, des gerbes d’eau sont projetées. Le spectacle est assez fascinant ! La journée est déjà bien avancée quand nous quittons ce lieu, et il nous reste encore un endroit à découvrir. Il s’agit de la pointe de Vénus, son phare et sa baie. C’est la baie par laquelle l’explorateur James Cook (encore lui !) a accosté Tahiti. Finalement c’est la bonne heure pour arriver ici car cela nous permet d’assister au coucher de soleil et de voir le ciel se colorer de pastel entre le rose et l’orangé, c’est plutôt joli quand même.

 

Nous dinons tous ensemble aux roulottes en centre-ville, puis avec Jeff nous déposons Shobhana avant de rentrer tous les deux à notre auberge. C’était vraiment un bon plan de nous associer tous les trois pour pouvoir visiter un peu plus l’île. Je suis vraiment content d’avoir eu l’opportunité de découvrir un autre visage que celui de la ville de Papeete. Bien sûr j’adorerais aller voir un peu plus dans les montagnes mais il semble que ce soit assez compliqué (vu le relief je comprends), et même carrément impossible sans guide.

 

 

 

 

 










Jour 176 – Papeete

J’ai comme une impossibilité de bouger ce matin, doublé d’une flemme monumentale. Si bien que l’après-midi est déjà entamé quand je sors pour aller déjeuner. Je me rends au marché juste à côté, où il y a des étals qui proposent des plats chauds. Le marché s’avère très charmant, et enrobé d’une décoration de noël hivernale un peu en décalage avec la météo et les produits vendus. Je fais ensuite un tour dans le centre un peu au hasard, mais je tourne vite en rond et je ne sais pas trop quoi faire ou visiter. Je tombe par hasard sur l’office du tourisme, et sur un gentil jeune homme qui gère l’accueil. En plus des bons conseils de visite sur l’île, il me conseil de télécharger une application spéciale Papeete. Il s’avère que c’est un audioguide avec un cheminement piéton pour découvrir de façon ludique les points d’intérêts de la ville. Par contre, pour découvrir le reste de l’île il m’annonce qu’une voiture est obligatoire. Je sors de l’office en me donnant comme mission d’aller en louer une quand une autre touriste présente dans l’office et qui me dit avoir entendu ma conversation me rattrape. Elle me propose de partager les frais de location et de partir visiter ensemble le lendemain. Elle a un téléphone local contrairement à moi et je peux passer les appels pour trouver un véhicule. C’est clairement hors de prix, même divisé par deux mais c’est mieux que de ne rien voir. Je me dis que j’essaierai de trouver d’autres personnes intéressées à l’auberge pour partager encore plus.

 

Une fois la réservation de la voiture effectuée, je commence le tour piéton avec audio-guide. C’est super bien fait, vraiment intéressant et très instructif ! Il serait bien sûr difficile de tout résumer ici, mais la Polynésie a elle aussi une grosse histoire. Elle a aussi le statut particulier de POM, mais avec des instances dirigeantes différentes par rapport à la Nouvelle-Calédonie. C’est un vrai sur-mesure qui a été fait car au final seul trois ministères sont entièrement rattachés à ceux de la métropole. À côté des institutions polynésiennes, le haut-commissaire de la République représente l’État en Polynésie française. Il est dépositaire des pouvoirs de la République française et est en charge notamment du respect des lois et des engagements internationaux, de l’ordre public et du contrôle administratif. Durant ce tour, j’en apprends plus sur l’histoire de l’indépendantisme ici, et notamment par rapport à son leader de l’époque Pouvanaa A Oopa. Coté architecture, il reste bien sûr d’anciens bâtiments coloniaux encore utilisés aujourd’hui pour les institutions polynésiennes, notamment le palais présidentiel qui fut une caserne (bien rénovée quand même). Je termine le tour par les magnifiques jardins de Paofai, un grand parc urbain longeant le front de mer et offrant une superbe vue sur le port de Papeete, et sur l’île voisine de Moorea. Derrière et enrobés de nuages, je découvre les pics du centre de l’île qui sont assez impressionnants. Il y en a même deux qui culminent à plus de 2000 mètres, et vu la distance de la côte, ça monte vite ! J’ai aussi la surprise de découvrir une place Jacques Chirac collée au parc, moins courant que l’habituelle avenue du Général du Gaulle qui existe bien sûr aussi ici. Il semblerait même que celle de Papeete soit la première pour marquer le ralliement des îles à la France Libre dès 1940.

 

De retour à l’auberge, j’essaie de trouver de nouveaux covoitureurs pour la sortie de demain, et j’ouvre la conversation avec Jeff, un professeur d’anglais (et aussi de FLE) travaillant aux îles marquises et en vacances ici. Nous avons le même programme pour demain ça tombe bien, ce qui tombe moins bien c’est qu’on se croise trop tard et il a déjà loué sa voiture de son côté. En discutant un peu, on se dit qu’on va essayer d’annuler un des deux véhicules demain pour se regrouper (croisons les doigts !). En poursuivant la conversation, on se décide au final à aller manger tous les deux sur la place Vaiete voisine où les roulottes sont installées le soir. Pour manger local, on tombe d’accord pour manger des galettes bretonnes. C’est vrai que c’est presque local car il y a eu une grosse immigration bretonne ici à une époque (excuse valable ?). Lui vit aux marquises depuis maintenant 6 mois, et me donne à travers notre discussion une autre vision des îles. Ça n’a pas l’air évident tous les jours d’enseigner ici, mais il ne regrette pas d’y être venu. Je ne fais pas long feu une fois rentré du dîner, mais j’essaie et je ne désespère pas d’arriver à trouver un 4ème compère, ou un 3ème si jamais l’agence n’est pas coopérative demain matin.

 

Comme promis hier, voici les derniers contenus sur la Nouvelle-Calédonie :

https://youtu.be/7xXKXWFICJM

https://carnetdevoyages.xyz/voyages/oceanie/nouvelle-caledonie/

 

 

 









Jour 175 – De Nouméa à Papeete

Frédérique me raccompagne gentiment à l’aéroport ce matin, en faisant un détour pour que je découvre entre autres le village d’une tribu, et tous leurs totems sculptés, c’est très joli. Il est ensuite temps pour moi de procéder à toutes les formalités pour m’envoler vers la Polynésie Française, et dans un premier temps Tahiti ! C’est le moment où je me retourne le cerveau avec le calcul du temps ! Car j’arrive la veille de mon départ, et je vis en écrivant ces mots la soirée du jeudi 21 décembre pour la seconde fois. Il y a entre Nouméa et Papeete 5 heures de vol, mais 20 heures de décalage horaires négatif. Ça y est on a trouvé comment retourner dans le passé (ou presque).

 

La nuit est déjà tombée à mon arrivée à Papeete, je prends un taxi pour me rendre à l’auberge de jeunesse où je resterai en attendant l’arrivée de Clémence (😊) dimanche soir. Juste à coté de l’auberge se trouve une zone où des roulottes-restaurants sont installées, c’est parfait pour le dîner ! Mon corps ne sait plus trop comment se placer, il est finalement tôt pour moi, le sommeil ne risque pas de venir tout de suite. Je ne prévois rien pour demain, je verrai bien une fois le soleil levé.

 

Le vol m’aura donné le temps de travailler un peu pour le site, voici dans un premier temps le lien avec la sélection de photos pour les Fidji :

https://carnetdevoyages.xyz/voyages/oceanie/fidji

 

PS : Tout ce qui concerne la Nouvelle-Calédonie est prêt, mais la vitesse d’internet ne m’aide pas trop à tout mettre en ligne pour le moment

 

 


Jour 174 – Nouméa, le massif des Koghis

 Aujourd’hui au programme, randonnée ! Pour me rendre au massif le plus accessible pas trop difficilement et librement, j’ai aujourd’hui loué une voiture. C’est assez bizarre de retrouver la conduite après 6 mois, mais surtout après autant de temps dans des pays qui conduisent à gauche, je suis un peu perdu et je me pose parfois la question du sens devant les ronds-points avant de m’engager. Quand j’attaque la montée, qui est digne d’une vraie route de montagne, pour me rendre au point de départ des sentiers, la pluie fait son arrivée. Et plutôt fort. Je tente quand même, car au final il semble que c’est juste des averses qui passent assez vite.

 

Le gardien à l’entrée me déconseille le chemin que j’avais prévu en raison de la météo et me dirige vers d’autres sentiers plus accessibles pour aujourd’hui. Une fois le droit d’entrée au parc, et mon nom inscrit, je commence à marcher pour me rendre au Pic Malaoui, une sorte de gros mont chauve qui domine Nouméa, son surnom est d’ailleurs « le chapeau de gendarme ». Une fois sur les chemins, la pluie fait son apparition par moment, mais surtout la forêt et le terrain sont très humides. Il n’est pas toujours aisé d’avancer dans le relief escarpé au milieu des racines d’arbres, le tout étant très glissant. Par moment, la végétation change du tout au tout avec des arbres un peu plus petits et plus secs entourés de gigantesques fougères qui sont aussi très touffues. La dernière partie se fait en suivant les crêtes des montagnes, d’abord dans la forêt, puis soudainement sur un terrain aux herbes basses. Une vue assez impressionnante commence à s’offrir à moi tandis que je serpente sur un chemin de terre rouge pour finir l’ascension vers le sommet. Sur la plate-forme au sommet, un jeune homme fait des allers-retours, une sorte de danse dans tout en poussant des cris que j’entend au loin. Quand j’arrive au sommet, il s’arrête et s’assoit sagement, en me disant un « bonjour monsieur » et en me vouvoyant (aie le coup de vieux !). Il est probablement monté ici pour se défouler, pour trouver un exutoire ! Je suis pour ma part venu pour profiter de la vue, et quelle vue ! Je redécouvre Nouméa sous un autre jour, et ça tombe bien car de ce côté-là du massif les nuages libèrent la vue. Je me prends ma pause pique-nique, accompagné par un petit mulot qui serpente entre mes jambes à l’affût des miettes qui tombent. Quand je reprends chemin pour descendre, le jeune homme reprend sa « cérémonie »

 

La descente n’est vraiment pas aisée avec le chemin glissant, et je manque de tomber plus d’une fois. Une fois en bas, je poursuis en direction d’une cascade voisine. Je découvre d’autres magnifiques points de vue, je traverse des étendues de terre rouge aussi. A priori, c’est le nickel qui donne cette couleur à la terre, c’est aussi ce métal qui a fait la richesse de l’île. Mais il semble maintenant que les gisements arrivent en fin de vie. La cascade est toute mignonne, et se déverse dans une petite piscine naturelle, déjà occupé par un groupe de trois personnes quand j’arrive. Après un test de la température de l’eau, je me contente d’une pause à coté du bassin avant de faire demi-tour et terminer ma journée de randonnée. J’en suis très satisfait, et je suis très content d’avoir eu l’opportunité de marcher ici.

 

Avec quelques détours pour découvrir un peu d’autres baies de Nouméa, je rentre en centre-ville pour rendre ma voiture de location. Le soir après son travail, Frédérique passe me chercher à l’appartement et m’emmène dans un bar-restaurant situé en bord de mer pour fêter ma dernière soirée en Nouvelle-Calédonie. Le lieu est super agréable, on est tranquillement installés sur des transats au bord de l’eau pour siroter un verre. On ne rentre pas trop tard, on est tout les deux bien fatigués, Frédérique par sa journée de travail, et moi par les kilomètres marchés. Je crois que Frédérique est encore plus déçue que moi que je n’ai pas eu le temps de découvrir vraiment l’île. Il est vrai qu’en restant à Nouméa uniquement (timing serré oblige) j’ai raté une très grosse partie de ce qu’il y a à voir ici. Il faudra que je prévoie un nouveau voyage, un jour !

 

 

 








Jour 173 – Nouméa, plongée dans le lagon et l’île aux canards

Le soleil est déjà bien haut quand Frédérique me dépose au port à 6h30 du matin. Les journées commencent tôt ici ! Deux plongées sont au programme ce matin, mais il faut d’abord arriver jusqu’au récif qui délimite le lagon, et c’est là que je prends conscience de l’étendue de ce dernier. Ce n’est pas moins de 45 minutes de bateau pour rejoindre les sites de plongées. Je ne suis pas super à l’aise sur la première plongée, il y a pas mal de courant, le site a une très belle visibilité mais le guide nous emmène un peu dans le bleu, et ne plus avoir de repères visuels est toujours un peu stressant. Il me semble quand même avoir aperçu une petite raie manta, ce serait une première ! Mais je ne suis pas trop sûr de ce que j’ai vu. Sur le bateau, il y a un groupe de vieux « kéké » de la plongée qui eux descendent à 60 mètres et semblent être dans un tout autre monde. La deuxième plongée est plus confortable, et très riche en poissons ! Requins, des grosses carangues, des gros perroquets, des bancs de poissons en tout genre et surtout de gigantesques murènes ! Il y en a même une qui fait son « show », elle nage en eau libre pendant au moins une minute juste devant moi avant de retourner se cacher sous un rocher. C’est super rare en journée de voir ça ! Le retour n’est pas moins long que l’allée, et la mer est encore plus agité. Le bateau n’étant pas couvert c’est 45 minutes de gerbe d’eau dans la figure durant le trajet.

 

Après une petite pause déjeuner, je retente la traversée vers l’île aux canards, l’îlot le plus facilement accessible depuis Nouméa. Cette fois j’arrive à y aller ! Une fois sur place, je ne tente pas le snorkelling, mais je fais un tour à pied de l’île, ce qui me prend tout au plus 10 minutes. Mais il semble y avoir un écosystème assez différent, et même si on est très proche de la grande île, c’est un peu dépaysant, et assez agréable. La vue qui s’offre à moi depuis l’îlot fait même un peu carte postale ! Un café restaurant avec des transats est installé sur cette île, mais il n’y a pas trop d’arbres pour trouver l’ombre. Je m’installe donc sur une de leurs terrasses pour juste prendre le temps de profiter de l’endroit jusqu’à l’heure du bateau retour. Après une pause à l’appartement, je vais à la nuit tombée faire un tour sur la place des cocotiers qui se trouve juste à côté. Des illuminations sont en place pour les fêtes, et je trouve que c’est plutôt réussi ! Les gens ont l’air de vraiment apprécier, et la foule est assez compacte. En fonction des soirs il y a différentes animations. Ce soir c’était une chorale avec des chants de noël bien sûr, et la diffusion sur grand écran de vieux dessins animés de Mickey Mouse.

 

 








Jour 172 – Nouméa

Entre le soleil qui se lève tôt et le décalage horaire non assimilé, la nuit se finit plus rapidement que prévue. Ce matin, Frédérique s’est donnée comme mission de me donner un bel aperçu de Nouméa. C’est réussi, nous partons en voiture pour voir les principaux points d’intérêts de la ville. Des plages, des baies, un parc sur une montagne en pleine ville. Les points de vue s’enchaînent et sont tous plus impressionnants les uns que les autres. Les terres sont assez sèches ici, mais entre le ciel et la mer, les pins colonnaires et les flamboyants (les arbres à fleur rouge que je croise depuis l’Australie), j’ai des couleurs plein les yeux, et de magnifiques tableaux à admirer. Par contre, je vois aussi un autre coté de cette ville, et à priori de l’île entière : ses contradictions. Il y a des quartiers ultras riches, un nombre de voitures de luxe impressionnantes, des marinas remplies de bateaux, mais en face de ça, il y a des bidonvilles et des maisons en tôle, et la pauvreté visible d’une catégorie de la population. Les richesses de l’île ne profitent pas à tous. Il y a aussi comme aux Fidji ou en Asie, un gros problème de gestion des déchets. Les décharges à ciel ouvert sont apparemment une normalité, pas dans les zones construites, mais dans les terrains non construits par contre. Frédérique m’explique aussi qu’une délinquance nouvelle est en apparition. Les jeunes qui débarquent de la brousse (nom donnée aux terres autres que Nouméa) en ville n’ont pas les moyens de se payer la modernité qui leur est présentée. Alors ils essayent de l’obtenir quand même. L’île a même connu son premier braquage bancaire il y a une quinzaine de jours. C’est toujours comme aux Fidji, la contradiction et le fait de devoir marier tradition et modernité n’est pas toujours évidente. C’est un chantier énorme que les autorités locales ont à relever. Surtout que l’année prochaine a lieu un référendum pour avoir ou non l’intendance totale vis à vis de la France. Actuellement, c’est un POM (Pays d’Outre-Mer), c’est le seul endroit avec ce statut-là. Dans les faits j’ai l’impression que le contexte social est assez similaire à ce que j’ai pu rencontrer pendant mon séjour à Mayotte il y a quelques années, c’est-à-dire assez explosif.

 

Après un bon tour, Frédérique m’emmène au Centre Culturel Jean-Marie Tjibaou. Ce dernier était un leader indépendantiste, qui a réussi entre autres à obtenir la mise en place d’un parlement Néo-calédonien, et une gestion conjointe et partagée de l’île entre l’Etat Français, le parlement local, et les communes avec les chefs locaux. Malheureusement, il a été assassiné avant de pouvoir aller au bout de ses idées. Le centre présente une exposition retraçant son parcours et son combat, mais pas que. Il présente aussi une série de photos datant de la fin du 19ème siècle présentant les populations locales à l’époque, ainsi que les premières installations des colons français. Tout comme la Guyane, cette terre avait été choisie pour devenir un bagne. Toute ces expositions sont présentées dans des bâtiments assez atypiques, inspirés des habitats traditionnels kanaks, et qui sont l’œuvre du même architecte que le Centre Pompidou à Paris. Le lieu est très calme et reposant, et offre aussi une promenade au milieu de la mangrove qu’il y a sur la côte. Le long du parcours se trouve des petits champs présentant les cultures traditionnelles et des totems en bois sculptés. Il y a aussi de reconstitué un mini village avec les habitations typiques et ses grandes cases avec des flèches assez hautes.

 

Frédérique me laisse ensuite pour le reste de la journée. Après une sieste et un déjeuner, je prends un bus local en direction de la baie de l’Anse Vata. C’est une des plus grandes plages de Nouméa, et surtout c’est le point de départ des bateaux-taxis pour se rendre vers les îlots les plus proches. Sauf qu’aujourd’hui le service de taxis termine plus tôt, je dois donc changer mes plans. Je profite un peu de la plage puis reviens en centre-ville pour y faire un bref tour. Je découvre la cathédrale datant de la fin du 19ème siècle, quelques bâtiments coloniaux ayant survécus, et la place centrale : la place des cocotiers. Le centre-ville n’a pas un intérêt forcément flagrant, toute l’activité semblant s’être déplacée vers les différentes baies de la ville. Je fais quelques courses après avoir profité du flamboyant coucher de soleil, puis je me fais plaisir en cuisinant mon diner et en restant tranquille dans l’appartement ce soir.

 

Me retrouver dans cet environnement très Français est vraiment bizarre après presque 6 mois de voyage. Je m’étais habitué à parler en français de temps en temps, mais j’ai pris inconsciemment le reflexe de préparer mes phrases en anglais dans la vie courante. Là je me surprends à faire de même, à chaque fois que je dois demander quelque chose dans le rue, ou commander quelque chose. C’est assez bizarre cette sensation, comme si je perdais un peu les moments où je pouvais ne pas me faire comprendre. Je me rends aussi compte que la langue joue pour le dépaysement, qui alors agit un peu moins ici. Je découvre aussi un endroit où la vie est extrêmement chère, incomparable avec tous les endroits où j’ai été, et même par rapport à la métropole. J’ai beaucoup changé de monnaie pendant ce voyage, mais me retrouver avec des francs estampillés République Française est assez particulier et me ramène à une autre époque, même si ce n’est pas les mêmes francs bien évidement. Enfin, il est vrai que malgré tout l’environnement calédonien est quand même très paradisiaque, mais tout n’est pas rose au paradis il me semble.