Jour 177 – Tahiti

L’agence de location de voiture accepte sans sourciller que Jeff annule sa location, ça nous arrange beaucoup ! Nous partons donc tous les deux en direction du sud pour récupérer en route Shobhana que j’ai croisé hier. Nous avons la journée pour faire le tour de l’île de Tahiti Nui (la grande île), et découvrir aussi Tahiti iti (la petite presqu’île rattachée). Il faut savoir que Tahiti signifie déjà « la petite île ». Nous avons donc « la petite île grande », et la « petite île petite »

 

Nous avançons doucement durant la matinée, en essayant que chacun de nous trois y trouve son compte, entre arrêts photos, plages, églises, grottes ou encore dans des Marae. Les Marae sont des sites sacrés dans lesquels on peut voir des carrés faits en empilement de pierre (s’ils sont encore debout) pour délimiter les zones sacrées et servant aux cérémonies. C’est assez difficile je trouve de saisir le sens de ces lieux car c’est très loin de notre culture. Pour nous aider dans nos choix d’arrêts, nous suivons la carte touristique trouvée hier à l’office du tourisme, mais elle nous joue des tours car l’échelle de dessin est plutôt incertaine. A peu près à l’heure du déjeuner, et après seulement une quarantaine de kilomètres parcourus, nous trouvons par hasard un superbe endroit avec un accès à la mer, une rivière accessible à la baignade et un stand de grillades. Des familles entières profitent des lieux, mais les gens semblent préférer la baignade dans la rivière. Après manger, nous partons nous baigner dans la mer dans un premier temps. L’endroit est très peu profond, très calme et l’eau est tiède. On ne va pas se mentir, avec la vue sur les montagnes c’est plutôt agréable. Pour la faire façon suédoise, on finit par un bain assez froid dans la rivière, c’est bien vivifiant !

 

Nous reprenons la route en direction de Tahiti iti. La grande île fait environ une centaine de kilomètres de périmètre, et la petite vient en rajouter une quarantaine. Mais il n’y a pas de route pour faire le petite et nous devons explorer chaque côté séparément. Depuis ce matin, je ne peux que constater que Tahiti ne répond pas du tout à l’image d’Epinal présente dans l’imaginaire collectif. Certes il y a des lagons bleu turquoise par endroit, et des plages de sable blanc. Mais il y a aussi des plages de sable noir, et surtout des montagnes vertigineuses, un relief escarpé, une nature luxuriante, des cascades, des grottes ou même des champs de cultures. Une ascension (en voiture) au point de vue situé à un peu plus de 600 mètres d’altitude sur Tahiti iti nous donne l’opportunité de voir de plus haut la majestueuse Tahiti nui et ses montagnes, ainsi que la fine bande de terre rattachant les deux parties.

 

Après ce point de vue, nous continuons la route en direction de Papeete par le nord, en découvrant au fur et à mesure des kilomètres parcourus une côte beaucoup plus sauvage que celle au sud et à l‘ouest. Une côte où les montagnes, les forêts, les grands arbres et les cascades plus ou moins grandes composent un paysage très sauvage. Une côte aussi fouettée par les courants marins, et principalement à un endroit nommé « le trou du souffleur ». C’est une attraction totalement naturelle impressionnante. Une cavité souterraine se remplit au fur et à mesure d’eau, la pression monte petit à petit. Puis par un trou sur le dessus sortent des jets d’air très puissants, et par un trou sur l’avant, des gerbes d’eau sont projetées. Le spectacle est assez fascinant ! La journée est déjà bien avancée quand nous quittons ce lieu, et il nous reste encore un endroit à découvrir. Il s’agit de la pointe de Vénus, son phare et sa baie. C’est la baie par laquelle l’explorateur James Cook (encore lui !) a accosté Tahiti. Finalement c’est la bonne heure pour arriver ici car cela nous permet d’assister au coucher de soleil et de voir le ciel se colorer de pastel entre le rose et l’orangé, c’est plutôt joli quand même.

 

Nous dinons tous ensemble aux roulottes en centre-ville, puis avec Jeff nous déposons Shobhana avant de rentrer tous les deux à notre auberge. C’était vraiment un bon plan de nous associer tous les trois pour pouvoir visiter un peu plus l’île. Je suis vraiment content d’avoir eu l’opportunité de découvrir un autre visage que celui de la ville de Papeete. Bien sûr j’adorerais aller voir un peu plus dans les montagnes mais il semble que ce soit assez compliqué (vu le relief je comprends), et même carrément impossible sans guide.