Le temps file très vite ce matin. J’ai à peine le temps de refaire mon sac, de petit-déjeuner et de faire mon check-out qu’il est déjà onze heures. J’écris le post de la veille en retard, je n’ai pas eu le courage hier soir, mais l’envoi est toujours très compliqué et François m’aide à distance depuis que je suis ici. Je mets toute mes affaires dans la voiture et je vais me stationner près de l’office de tourisme pour me connecter plus rapidement et essayer de gérer ça avant mon départ. Il me faut ensuite re mettre de l’essence avant de rendre la voiture. C’est plus long que ce que je pensais. En effet, il y a une seule et unique station sur l’île, il y a donc une file sans fin à la pompe qui est digne d’un jour de pénurie. Il ne me reste plus qu’à déposer la voiture, puis quelqu’un de l’agence me dépose à l’aéroport.
A l’entrée, il y a un scan des sacs avant l’enregistrement. Il est à priori interdit de sortir de l’île avec de la nourriture, et cette règle semble s’appliquer dès l’entrée du bâtiment. C’est dommage car je m’étais acheté de superbes empanadas pour déjeuner en attendant de passer la sécurité. Je dois manger en vitesse avant de m’enregistrer pour ne pas voir mon repas partir à la poubelle. L’aéroport est vraiment minuscule ici, et l’avion d’aujourd’hui très plein. Tout le monde s’entasse dans l’unique salle d’embarquement avant de monter dans l’avion. Au revoir l’île de Pâques !
A l’arrivée changement radical d’ambiance. L’aéroport est gigantesque ! Je reste avec un Anglais rencontré au camping à Hanga Roa. Nous nous aidons pour trouver le moyen le plus économique pour rejoindre le centre ville. Nous trouvons un bus qui est parfait. Lui peut ensuite rejoindre son hôtel à pied, j’ai pour ma part besoin de prendre un taxi pour continuer. Un premier me refuse car il ne connait pas l’adresse où je vais, ses 2 copains autour aussi. Je suis un peu désemparé, j’attends sur le bord de la rue 5 minutes quand je vois un taxi noté « libro ». Je lève le bras, ça fonctionne, je lui montre l’adresse et il me dit : Bien sûr ce n’est pas loin ! (en espagnol dans le texte bien sûr) Le chauffeur est super sympa, à un moment il se trompe de direction, et il me précise que je ne paierai pas la distance parcourue pour le détour, sympa ! (Il y a des taxis parisiens qui feraient mieux de s’inspirer). Entre les deux heures de décalage horaires supplémentaires et le temps de trajet il est très tard quand j’arrive à l’auberge. L’accueil est très sympa, l’endroit aussi. Je m’installe au plus vite pour dormir dès que possible. Le ventilateur du dortoir est HS, et il n’y a pas de climatisation, j’espère que la nuit la température va quand même descendre un peu !
J’ai eu le temps pendant le vol de monter la vidéo de l’Ile de Pâques, la voici :
Je m’offre une matinée de répit au camping, puis vers midi je pars en ville pour récupérer la voiture que j’ai louée. Je continue la découverte des sites importants de l’île. Trouver l’accès n’est pas forcément évident car les routes tracées sur la carte n’en sont pas toujours. Quand c’est des pistes, cela passe encore, c’est d’ailleurs pour ça que toutes les voitures louées sont des 4×4, mais quand les chemins se rétrécissent ça devient compliqué. Après quelques détours et demi-tours, j’arrive au site de Ana Te Pahu. Il s’agit d’une des plus grandes grottes de l’île, l’emplacement est pour le moins surprenant car après les 25 minutes de marche d’approche, je découvre que l’entrée de la grotte se trouve sur un terrain plutôt plat en plein milieu d’un champ. Elle a été formée par plusieurs couches de coulée de lave, l’extérieur s’étant durci avant l’intérieur qui lui a continué de couler et créé un vide. Elle fait plusieurs centaines de mètres de long et dénote beaucoup avec les grottes que j’ai pu visiter auparavant. Elle fut aussi habitée pendant très longtemps, et même jusqu’au 19ème siècle. Je profite d’un coin ombragé à l’entrée de la grotte pour pique-niquer. Par contre, j’étais aussi venu ici pour pouvoir voir des pétroglyphes, autre attraction archéologique de l’île mais je n’ai pas réussi à les trouver. Les seuls que j’ai pu « voir » jusqu’à maintenant étaient au village d’Orongo. Mais les mises à distance étaient tellement éloignées d’eux qu’il était impossible de s’en approcher à moins de 30 mètres, c’est plutôt difficile à admirer comme ça.
Le deuxième site où je me rends présente 7 Moai (rénovés) sur un grand Ahu. C’est l’unique site de l’île où les Moai regarde la mer et non l’intérieur des terres. Selon la légende, il s’agit des statues des 7 premiers jeunes hommes envoyés pour découvrir l’île avant l’arrivée du peuple et de leur roi. Cinq d’entre eux seraient venus des îles marquises (en Polynésie). Je finis ma découverte de cette zone située juste au nord d’Hanga Roa par le volcan Puna Pau. C’est dans la carrière créée dans le cratère de ce volcan qu’étaient fabriqué les Pukao, les chapeaux des Moais. Il en reste d’ailleurs quelqu’uns qui jonchent les flancs du volcan. Le site est éloigné d’une douzaine de kilomètres des grands sites de Moai de l’île. Les archéologues supposent que les Pascuans faisaient rouler les Pukao pour les amener à destination, un vrai travail de titans !
Je prends ensuite la route en direction de la pointe Est de l’île, et du volcan Poike, le plus ancien de l’île (3 millions d’années). Sur la route, je suis interpellé par les paysages de la côte, et je profite d’un « parking » pour m’arrêter. Je découvre une coulée de lave encore intacte et qui file directement dans l’océan. Les vagues frappent la côte sans relâche, mais la lave a créé des petites piscines naturelles abritées et alimentées par l’eau des vagues qui parviennent à franchir la première barrière de lave. Des petits poissons ont l’air bien heureux dans cette piscine, pour ma part je le suis aussi en faisant une petite pause les pieds dans l’eau. Je continue la route mais le sommeil me gagne, j’ai du mal à tenir une après-midi entière. Je crois que le sommeil sous tente n’est pas super récupérateur, et / ou le soleil qui tape toujours très fort y est aussi pour quelque chose. Quoiqu’il en soit, je m’offre une sieste dans la voiture, face aux 15 Moai alignés découverts la veille, en profitant de l’agréable brise marine, il y a pire !
J’arrive finalement au point de départ des sentiers qui se trouve juste derrière une ferme d’élevage de chevaux, de vaches et de… taureaux. Tout est fermé par des barbelés mais c’est autorisé de passer, je ne suis pas forcément rassuré en passant à proximité des taureaux qui sont très très grands, mais la présence des éleveurs est quand même un peu rassurante. Je prends la direction du sommet, du Poike, il n’y a pas de végétation haute donc je m’oriente facilement à vue. Il n’y a pas vraiment de sentier, c’est plus les sentes des chevaux que je suis comme je peux. Une fois en haut, la vue que je découvre est imprenable, on voit l’île dans son entièreté. Et d’ici, elle aurait presque des airs de steppe Mongole. J’ai l’impression d’être complètement seul, avec les chevaux et les vaches, au milieu d’un immense désert. On ne distingue d’ici aucune route ou installation humaine. Magnifique ! J’entreprends le tour du cratère, qui n’est pas très grand comparé au volcan Rano Kau. Celui du Poike est doté d’une petite forêt, élément assez rare sur l’île pour être repéré. Mais quand j’arrive de l’autre côté, je vois un énorme nuage noir venant de l’océan et se dirigeant tout droit vers ma position. J’attaque ma descente et mon retour un peu précipitamment mais à peine 5 minutes après, une pluie diluvienne s’abat sur la zone. Je cours pour rejoindre des grottes repérées sur la carte et m’abriter. En fait il s’agit plus de trous dans la montagne que de réelles grottes, et le temps d’y arriver je suis déjà trempé. Je reste quand même abrité le temps que le nuage passe, puis je reprends le sentier vers la ferme pour retrouver la voiture.
Je rentre sur Hanga Roa en passant par le nord de l’île pour avoir le loisir d’observer d’autres sites archéologiques sur le bord de la route. Je mange un bout en ville avant de retourner au site de Ko Te Kiku. C’était le premier endroit où je m’étais rendu en arrivant, et j’y retourne pour admirer le soleil couchant sur les Moai. Le ciel est couvert mais le tableau est quand même très beau ! Je fais ensuite un long arrêt aux abords de l’office de tourisme pour profiter d’une connexion internet un peu plus rapide, avant de rentrer au camping pour la dernière nuit.
La connexion plus rapide m’aura permis de mettre en ligne la vidéo faite il y a quelques jours sur notre séjour en Polynésie, et aussi de publier la page avec la sélection de photos sur le site :
La nuit fut assez courte, je pense que je n’ai pas totalement assimilé le décalage horaire. J’arrive quand même à l’heure au rendez-vous pour le départ à l’agence. Par contre, le tour démarre très en retard car l’agence a vendu plus de places qu’il n’y en a dans le minibus. Le temps de régler tout ça, ça prend du temps ! En attendant, le chauffeur nous diffuse du ABBA, ou joue un peu de ukulélé, ça met l’ambiance.
Le premier site que nous visitons est le Rano Raraku. Il s’agit du volcan qui a servi de carrière pour la taille de tous les Moai de l’île, sans exceptions. Seuls les « chapeaux » des Moai (ceux qui en ont) viennent d’une autre carrière. Le site est bluffant, partout des Moai, debout, couchés, face contre terre entiers ou brisés. Il y en a même certains en cours de sculpture mais pas finis. Ils étaient sculptés à même la roche, puis relevés, et transportés debout vers leurs emplacements. Ceci explique qu’il y a eu beaucoup de casse et de raté durant les transports, et par conséquent le « cimetière » de Moai environnant. Le chantier semble comme abandonné, il semble que le culte des ancêtres, et la réalisation des statues de Moai qui les représentaient après leur mort a cessé du jour au lendemain. La disparition progressive des forêts, les troncs de bois étant le principal moyen de transport des statues a aussi dû précipiter la fin de ce culte, remplacé dans un premier temps par celui de l’Homme-Oiseau. Nous faisons aussi un tour dans le cratère. Comme celui que j’ai vu hier, celui-ci a un lac, et un écosystème unique et complètement différent de l’environnement autour. Les parois intérieures du volcan sont en terre rouge, et les alentours du volcan sont tellement balayées par les vents et brûlés par le soleil qu’il ne subsiste que d’immenses prairies d’herbes rases jaune vert. Les pans de l’intérieur du cratère sont aussi jonchés de Moai plus ou moins grands, et plus ou moins en bon état. La visite des carrières aura aussi été l’occasion de découvrir qu’il y a en fait plusieurs styles de statue. Le plus connu est le plus récent, les Moai aux longues oreilles et au visage allongé. Mais nous découvrons aussi des Moai au visage rond, avec des jambes sculptées en position à genou.
Nous nous rendons ensuite sur le site de l’Ahu Tongariki, le site le plus célèbre de l’île avec ses 15 grands Moai sur un Ahu de plus de 200 mètres de long. Le site se situe en bord de mer, pas loin de grandes falaises formées par le volcan Poike qui est à la pointe Est de l’île. Nous sommes aussi au pied du Rano Raraku, et la proximité des carrières explique un site de cet importance ici. C’est vraiment majestueux, et prenant aussi ! Ce site a été reconstruit et rénové au 20ème siècle grâce aux fonds d’une entreprise Japonaise. Il s’avère que à part le plus grand Moai de l’île (situé sur la côte Nord), tous étaient tombés quand les premiers explorateurs européens sont arrivés au 19ème siècle. La plupart du temps, c’était la résultante des conflits entre tribus Pascuane car c’était la tradition de renverser face contre terre les statues des tribus vaincues. Mais c’est aussi à cause des tsunamis et vents violent qui ont frappés l’île sans relâche. Aujourd’hui, les seules statues debout naturellement sont celles de la carrière, toutes celles présentées debout sur le reste de l’île le sont grâce au programme de restauration du patrimoine des Rapa Nui (nom de peuple, et nom original de l’île). Mais les statues relevées ne sont qu’une minorité, il en reste encore des centaines couchées face contre terre, ou brisées.
Juste avant la pause déjeuner, nous nous arrêtons sur le site de l’Ahu Akahanga. Ici, les Moai sont entiers, mais couchés avec leur chapeau (pukao) en pierre rouge devant eux. Le chapeau n’est pas d’office sur les statues, car il est réservé aux statues d’anciens de haut rang. Aux abords de l’Ahu, on découvre les ruines des maisons des dignitaires de cette tribu, les seuls autorisés à vivre près du site cérémoniel. Notre guide nous explique comment les pascuans ont dû s’adapter pour construire leur maison, et cuisiner les repas avec la disparition progressive des forêts de l’île.
Après le repas servi au centre de l’agence de tourisme, qui est bien rodée (à part ce matin pour le transport) et possède ses propres cuisines, nous partons vers le site de l’Ahu Te Pito Rura. C’est ici que ce trouve le plus grand Moai jamais sculpté, et déplacé jusqu’à son point final en entier. Un récit de l’explorateur Dupetit-Thouars atteste qu’il était debout en 1838. Il possédait aussi ses yeux en corail blanc, signe qu’il était en place. Les yeux étaient toujours rajoutés à la statue après l’installation. Après 1838, entre guerres de clan ou tsunami personne ne sait quand il est finalement lui aussi tombé face contre terre. Nous finissons la journée à la plage de Anakena. Une des seules plages de sable blanc de l’île, et incontestablement la plus belle. L’Ahu Nau Nau domine la plage avec ses 7 Moai, dont 5 intacts. C’est un des premiers sites restaurés, et un lieu très important car c’était la résidence de la famille royale à son arrivée ici. Une partie du groupe part se baigner, je m’offre pour ma part une sieste à l’ombre des cocotiers. Ici se trouve la seule cocoteraie de l’île, plantées dans les années 60 avec des arbres importés de Tahiti.
De retour en ville, je me réserve une voiture pour le lendemain afin d’être autonome pour mon dernier jour de visite. Je termine la journée affairé sur la gestion des vidéos, photos et organisation de voyage depuis le camping. Ce n’est pas une mince affaire vu la vitesse du réseau ici. Ce fut une journée riche en découverte, mais à un rythme effréné en le faisant en excursion de groupe. Malgré tout, j’ai quand même bien apprécié le fait d’être guidé. Je trouve que le mystère que la civilisation Pascuane et des Moai est encore là. Entre ce que j’ai lu, vu et entendu, je pense qu’il y a autant d’hypothèses que de statues existantes. Le fait que la tradition orale se soit perdue avec la disparition des derniers pascuans fait que nous ne saurons probablement jamais tout. C’est aussi ça qui fait le charme « mystérieux » de cette île.
La nuit sous tente s’est très bien passée, et je suis agréablement surpris par le soleil qui ne commence à chauffer qu’à 8h. Quand je me lève, il fait jour mais encore bien frais c’est très agréable. Je mets un peu de temps à me mettre en route, et je dois avant toutes choses acheter le billet du parc national. Je rejoins ensuite en vélo le pied du volcan Rano Kau pour récupérer le sentier qui permet de faire l’ascension. J’ai l’impression d’être sur une grosse colline, mais en partant du niveau de la mer pour monter à 300 mètres d’altitude ça grimpe quand même pas mal. Il y a un peu de forêt au début, mais très vite le paysage se fait sec et bas, je suis par conséquent en plein soleil, mais aussi en plein vent.
Arrivé au sommet, le paysage volcanique se révèle soudainement, et c’était complétement imprévisible vu le paysage durant la montée. C’est époustouflant ! Un environnement isolé est visible dans le cratère. Il y a un lac, recouvert de végétation, on distingue même des poissons. De cet endroit, le point de vue sur l’île est impressionnant. Je prends conscience à quel point je suis sur une île perdue. A part les 3 petits motu visibles de l’autre coté du cratère, rien n’est visible à l’horizon, juste le bleu de l’océan Pacifique. En même temps, l’île la plus proche est à 2000 kilomètres, et le continent le plus proche plus de 4000. Je découvre la conception volcanique de l’île, avec un volcan à chaque pointe. Ils sont 3 au total à avoir façonné l’île. A part la zone de la ville qui possède quelques forêts vertes, l’île semble assez sèche, le fait qu’elle soit balayée par des vents marins en continu doit y participer.
Juste à coté du cratère se trouve le village cérémoniel de Orongo. Le village a été reconstitué, et ressemble dorénavant plus à un musée, aussi pour pouvoir conserver le lieu. J’ai pu découvrir les habitats en pierre semi-enterrés qui constituent le village. Ce dernier n’était utilisé que quelques mois par an, au moment de la cérémonie de l’homme-oiseau. Cette cérémonie qui a eu cours jusqu’au 19ème siècle permettait une fois par an de désigner le chef de l’île parmi les chefs de clan. Elle n’a pas été d’actualité toute la période de la civilisation Pascuane, mais a suivi la période des Moai. L’homme le plus sportif de chaque village était désigné pour représenter le chef. L’épreuve consistait à descendre de la falaise (300 mètres !) puis de nager jusqu’à au Motu Nui (le plus grand et le plus éloigné des trois motu), puis de trouver un œuf d’oiseau. Il fallait parfois attendre plusieurs semaines sur l’ilot pour en trouver un. Ensuite, les participants devaient revenir à la nage et remonter les 300 mètres de falaises, le tout sans casser l’œuf. Le gagnant permettait la nomination de son chef au rang d’Homme-oiseau. Cette tradition a cessé car les missionnaires catholiques l’ont interdit pour poursuivre leur évangélisation. Concernant la période des Moai, j’ai commencé à lire et à me renseigner un peu, mais j’en apprendrai probablement beaucoup plus demain avec les visites guidées. Après la visite du village, je finis de parcourir le sentier de l’autre coté du cratère pour me trouver un bon endroit pour pique-niquer, en plein soleil car rien ne crée de l’ombre, mais avec une vue magnifique.
Après la descente, je récupère mon vélo et me dirige vers le site archéologique de Vinapu. Ici tous les Moai sont couchés, mais il subsiste les Ahu. L’Ahu est la base construite en dur sur lequel les Moai sont posés. Dans le cadre de ce site-là, les Ahu ont une construction similaire aux pyramides incas, ou péruviennes. Les historiens ont étayés une des versions des origines qui ferait des péruviens des ancêtres des pascuans grâce à ça. Je tends l’oreille pour écouter un peu la visite guidée qui est là en même temps que moi. Le guide explique aussi qu’il y a eu des contacts entre les populations de l’île de pâques et de Polynésie, car la langue est similaire. Il explique même qu’un pascuan et un polynésien peuvent se comprendre à 90%. Effectivement, après le séjour à Tahiti, j’étais surpris de retrouver des mots connus ici, bonjour se dit ici « iorana », alors qu’en Polynésie c’est « ia ora na ». C’est vraiment proche ! Les habitants de l’île descendant des peuples de la civilisation Moai semble vouloir se raccrocher à leurs racines, et au vu des pancartes réclamant la « décolonisation de l’île », ils semblent ne plus vouloir faire partie du Chili. En lisant un peu l’histoire de l’île, je découvre que le peuple premier a bien souffert, et que les Anglais, les Espagnols puis les Péruviens et les Chiliens se sont tour à tour servis soit des terres, soit des habitants. L’île qui était en surpopulation à la fin du 16ème siècle (c’est d’ailleurs une des raisons invoquées pour la chute de la civilisation, qui se serait perdue en guerre de clan) est passée à quelques centaines d’habitants seulement après les interventions étrangères.
Faire du vélo ici est une épreuve, le soleil tape fort, très fort, et les routes sont soit en montée, soit en faux plat. Le peu de descente que j’ai eu n’était même pas salutaire car le vent de face me faisait peiner pour avancer. En résumé, le vélo m’aura quand même aidé aujourd’hui, mais je n’en reprendrai pas ! Je le rends avant l’heure prévue, car après 6 heures en plein soleil à marcher ou pédaler je suis littéralement cuit. Je finis la journée au camping, et profite de la salle commune et de ses canapés, la tente étant impraticable tant que le soleil est encore là. La connexion internet est très très lente, mais elle a quand même le mérite d’être là. Je prends un moment pour préparer la suite, et dans un premier temps les 3 jours que je passe au Chili avant de décoller pour Buenos Aires, où je serais rejoint par mon neveu Marius. Pendant que j’écris et je gère les photos, j’échange un peu avec d’autres tourdumondistes français présents eux aussi au camping. C’est toujours sympa d’écouter d’autres expériences et de partager des récits.
J’ai réussi à me négocier une place vraiment bien dans l’avion, j’ai bien fait de demander. Mais le vol n’est quand même pas assez long pour faire une vraie nuit, surtout avec un décollage à 3 heures du matin. Avec le décalage horaire, c’est déjà le début d’après midi quand l’avion atterrit pour son escale à l’île de Pâques, il repartira un peu plus tard pour continuer vers Santiago. Les formalités à l’arrivée prennent un très long moment, entre le contrôle des passeports, le scan des bagages et la distribution d’anti-moustiques pour prévenir la dengue. Je pars ensuite à pied pour rejoindre l’auberge-camping où je vais séjourner pendant 4 nuits. Rien que sur ce trajet, le paysage que je vois est déjà très différent des îles découvertes précédemment, et malgré les nuages la chaleur est assez intense. A l’arrivée, je découvre qu’il y avait un service de navette gratuite, mais je n’ai pas eu l’information, dommage car l’endroit est un peu excentré.
Je m’installe donc sous tente pour mon séjour ici, c’est la solution la plus économique d’hébergement, mais aussi celle qui offre un des plus beaux panoramas car le terrain de camping est face à la mer. J’essaie de voir par quel moyen je peux découvrir l’île, mais la communication n’est vraiment pas évidente, je n’arrive pas à retrouver mon vocabulaire espagnol, et je suis complètement dérouté par l’accent chilien. C’est finalement en français que je parle avec les gens de l’hôtel pour essayer de communiquer. Je pars ensuite faire un tour dans la ville de Hanga Roa pour commencer ma découverte des lieux. Je longe le bord de mer et découvre une côte assez escarpée, et l’île n’ayant pas de lagon, les vagues et les courants viennent se casser sur les rochers. Le centre est assez loin à pied, une fois que j’ai réussi à m’approvisionner en Peso Chilien, je décide de louer un vélo pour 24h, histoire de faciliter mes déplacement le temps de m’organiser. La communication se fait principalement en anglais, je me déçois un peu mais il faut que je me donne du temps pour changer de langue probablement. Je fais un ravitaillement digne d’un achat de produit de luxe pour pouvoir manger et cuisiner à l’auberge, puis j’essaie de m’aider du guide du routard pour trouver un guide local qui pourrait me faire découvrir l’île mais aucun des numéros ou adresse trouvés n’a l’air encore en fonction. J’ai même essayé d’aller voir en vélo mais je n’ai trouvé que des portes closes. J’ai par contre l’occasion de parcourir un petit bout de côte à vélo, et de voir les premières statues de Moai grandeur nature. J’ai beau en avoir vu en photo, c’est quand même impressionnant en vrai, et encore ce n’est qu’un site mineur de l’île.
En me rapprochant du centre-ville, je fais un crochet par l’office du tourisme qui me donne l’adresse d’une agence. J’y passe et je me réserve une excursion guidée en groupe et en anglais pour après-demain, j’ai peu de temps ici et je n’ai pas envie de rater l’essentiel par manque de moyens pour me déplacer. Demain, je me servirai du vélo pour rallier les chemins de randonnée et tenter l’ascension d’un des volcans de l’île. Je finis la journée à l’auberge-camping, et la journée est longue. Déjà je suis bien fatigué par ma courte nuit, mais surtout, je n’ai pas vu le soleil se coucher si tard depuis bien longtemps ! Il aura fallu attendre 22 heures pour que la nuit soit noire. Mais le coucher de soleil sur la baie était assez beau, et surtout facile à observer ! Cette première journée à l’île de Pâques, qui marque aussi mon arrivée en Amérique latine aura pour le moins été déroutante, mais l’aventure continue !
Le village de Tiputa est très calme en cette matinée du premier jour de l’année. Une fois le petit-déjeuner avalé, nous nous offrons une dernière baignade dans les eaux turquoise du lagon. Eau à 29°, grand soleil, l’année commence bien. Vers midi, JJ vient nous chercher pour nous raccompagner en bateau à l’aéroport.
L’aéroport de Rangiroa est vraiment un des plus simples que je n’ai jamais connu, pas vraiment de queue, pas de sécurité à passer, un hall unique. On peut manger tranquillement puis en quelques mètres sauter dans notre avion. L’avion est au trois quarts vide, probablement car nous sommes le 1er janvier. A l’arrivée, la navette de notre hôtel du jour passe nous chercher. Nous retrouvons la météo nuageuse et capricieuse de Tahiti. Les nuages sont accrochés aux montagnes et la pluie ne tarde pas à arriver. Nous passons un moment dans le hall de l’hôtel car nous redécouvrons la connexion internet après nos 3 jours déconnectés totalement à Rangiroa. Clémence s’organise une excursion dans le centre de l’île en 4×4 pour le lendemain. En fin de journée, nous partons en direction du centre-ville pour manger aux roulottes. Elles ne sont pas toutes là aujourd’hui et nous n’avons pas un grand choix. Nous ne rentrons pas trop tard à l’hôtel, je dois finir mon sac pour profiter de la navette de l’hôtel et partir à l’aéroport. Les avions n’étant pas quotidiens, nous n’avons pas réussi à synchroniser nos dates de départ. Clémence ne part que dans un jour et demi pour Paris. Pour ma part, comme il n’y a qu’un avion par semaine, c’est cette nuit que je prends l’avion pour l’île de Pâques. Ce n’est pas facile de se quitter encore une fois, mais je sais que cette fois-ci c’est la dernière fois, et que nos retrouvailles au Pérou dans deux mois seront pour toute la fin du voyage !
Dès l’enregistrement des bagages, l’ambiance change et l’espagnol commence à se faire entendre. J’ai beau avoir essayé de m’y remettre avant mon arrivée au Chili, je ne suis pas aussi à l’aise que je l’aurais voulu. La nuit s’annonce assez courte avec un vol de 5h, et 5h de décalage horaire en complément. L’île de Pâques fait partie du triangle pacifique avec la Polynésie et la Nouvelle-Zélande, mais c’est quand même une nouvelle étape de ce voyage et pour moi la porte d’entrée de l’Amérique Latine.
L’atoll de Rangiroa s’y prête vraiment, alors nous retournons plonger ce matin assez tôt pour fêter ce dernier jour de 2017. Je célèbre aussi les 6 mois de ce tour du monde, et donc la moitié du chemin parcouru ! La plongée est tranquille, et nous avons une nouvelle fois la chance de voir passer les dauphins près de nous. Ils ne sont pas joueurs ce matin, mais rien que de pouvoir les voir est déjà très satisfaisant. Nous restons ce matin sur le récif, et nous baignons au milieu de centaines de poissons plus colorés les uns que les autres. Certains semblent dessinés par l’imagination débordante d’un enfant tellement ils sont pleins de couleurs ! Pour cette plongée, c’est Clémence qui prend la Go Pro avec elle pour réaliser les photos et vidéos.
Une fois revenus au centre, nous profitons du temps restant de la matinée pour faire du snorkeling dans la zone du lagon juste à côté. Il est assez fou de voir autant d’espèces de poissons, et autant d’individus à seulement quelques mètres de la plage. Une averse passagère nous surprend lorsque nous sommes dans l’eau, mais comme il n’y a aucun relief à Rangiroa, les nuages ne s’accrochent pas et continuent leur chemin. Nous déjeunons ensuite au snack d’à côté, avec une partie de la palanquée de la veille et de la matinée : Fanny une française vivant à Wellington (Nouvelle-Zélande), et Charles & Camille, un couple de médecin lillois ayant fait un break de quelques mois pendant leur internat pour partir en voyage.
Après déjeuner, nous partons à pied pour rejoindre le bout de l’île sur lequel se trouve le centre, qui est aussi l’île principale de Rangiroa. Le soleil tape très très fort pendant que nous longeons la route principale, et le vent marin venant du côté océan est salutaire. Nous faisons un arrêt sur une des plages face à l’océan. Ici pas de plage de sable blanc, mais le sol est couvert de coraux morts échoués. Entre la chaleur et la fatigue consécutive à la plongée de ce matin nous nous endormons tous les deux à même le sol à l’ombre d’un arbre. Nous rejoignons ensuite le quai pour prendre le taxi-bateau et rejoindre notre petit village. Nous passons au magasin avant de rentrer pour nous ravitailler, et essayer d’avoir les ingrédients nécessaires à la réalisation d’un repas un peu plus de fête que d’habitude. Pas facile avec le peu disponible dans ce tout petit magasin qui ne sert qu’à compléter les produits que chaque personne a déjà par elle-même. Le poisson par exemple est acheté directement aux pécheurs, quand bien même il n’est pas péché en famille.
Nous passons une fin d’après midi et une soirée tranquille, le village est aussi très calme pour un soir de nouvel an. Nous sommes tout seuls dans notre airbnb et nous pouvons nous faire notre repas de fête en tête à tête. Clémence n’est pas au top de sa forme, probablement à cause du soleil reçu dans la journée. Nous sommes très certainement dans les derniers sur le globe à passer en 2018, avec nos 11 heures de décalage avec la métropole. Nous nous rendons en fin de soirée au ponton du village de Tiputa pour voir le feu d’artifice tiré au-dessus du lagon par le seul et unique hôtel de luxe de l’atoll. C’est complétement magique, la lune est très brillante et le ciel est clair. Une partie du village se réunit là sur le quai aussi, au son des différentes musiques qui se font une compétition acharnée pour l’ambiance, qui est belle et bien là ce soir.
Au réveil ce matin, nous retrouvons JJ et Magali, mais aussi Pierrette qui est venue pour nous préparer le petit-déjeuner. Les fruits viennent du jardin et Clémence mange même une figue presque directement sur l’arbre. C’est vraiment un petit bout de paradis ici. Pierrette et Magalie sont affairées à préparer les colliers de fleurs des nouveaux arrivants. Nous aussi nous avions eu droit aux nôtres hier ! Ils sont faits en Tiaré de Tahiti, et ils sentent super bon. Nous nous rendons ensuite au quai du village de Tiputa où le bateau du centre de plongée nous récupère sur le retour de la première plongée du matin. Nous nous équipons au centre puis on repart en mer pour faire une plongée dérivante dans le courant entrant de la passe.
A peine à l’eau et à quelques mètres de profondeur, nous croisons la route d’un groupe de dauphins ! Ils sont tellement plus grands que je les imaginais, et super gracieux et c’est complétement fou d’être au milieu d’eux (ils seront dans la prochaine vidéo). Pour continuer sur le même registre, un peu plus profond, et en dessous nous apercevons au loin des dizaines et des dizaines de requins gris en train de décrire des cercles et de chasser les sardines. Juste au-dessus de nous se trouve un gigantesque banc de barracudas tous plus gros les uns que les autres. Un d’eux vient même me faire un coucou et passe à peine à un mètre de moi. Pour bien continuer la plongée, nous trouvons un banc d’une quinzaine de raies-léopard, elles aussi assez énormes et tellement majestueuses. Les requins gris sont toujours de la partie, mais qui dit raie, dit le clou du spectacle, le fameux grand requin marteau (car il mange les raies) ! Tout simplement im-pre-ssion-nant ! Nous finissons la plongée en nous laissant porter par le courant puis rentrons au centre pour la pause déjeuner en étant trèèèèès heureux de la matinée.
On se pose dans un snack en bord de mer, des petits chiots jouent autour de nous, la mer est turquoise, la vie a l’air simple, les gens sont gentils et souriants, que du bonheur ! C’est reparti pour un second tour avec un nouveau groupe. On repart sur le même site, mais en cours de plongée, le masque d’une des filles du groupe casse, on se fait une petite remontée en urgence tous ensemble. Mais comme il reste de l’air à tout le monde, une fois le masque changé, on y retourne. Cela nous donne l’occasion de voir un autre requin marteau encore plus gigantesque, au moins 6 mètres de long ! En fin de plongée, après avoir vu des « gentilles » murènes, il est temps de remonter, surtout que ma bouteille est presque vide, je dois un peu respirer sur la bouteille de Clémence pour finir. Le bateau nous dépose au quai de Tiputa avant de rentrer au centre. Nous finissons la journée tous les deux tranquilles dans notre Airbnb, qui ce soir n’est rien qu’à nous.
Nous quittons Moorea sous un grand soleil et un magnifique ciel bleu. Notre loueur de scooter passe au Airbnb pour le récupérer de bonne heure. S’en suit pour nous une nouvelle mission pour rejoindre le terminal des ferrys, nous voulons tenter le stop avant de éventuellement appeler un taxi. Mais coup de chance, a peine nous sommes arrivés au bord de la route, le bus qui ne passe jamais ou pas régulièrement arrive ! Le trajet est finalement bien plus simple que prévu. Nous disons au revoir aux montagnes vertes de Moorea et rejoignons donc dans un premier temps Papeete en bateau.
Nous avons une paire d’heure à passer à Papeete avant notre avion pour Rangiroa. Nous faisons un arrêt dans une boutique de perles de la ville, c’est quand même une des activités principales de Tahiti. Nous avons même le droit à toute l’explication de la conception des perles : ils insèrent un bout de coquillage d’une espèce bien particulière du Mississipi, puis l’huitre perlière entoure cette bille qui pour elle est un intrus de nacre pour s’en protéger. Ça semble presque facile, mais seules 5% des perles sont bien rondes et exploitables à la fin. Nous prenons ensuite un bus local pour nous rendre à l’aéroport.
C’est un tout petit avion et un vol de seulement une heure pour rejoindre l’atoll de Rangiroa. Nous descendons au premier arrêt, mais les avions font un peu omnibus pour desservir plusieurs îles ou atolls. Juste avant l’atterrissage, nous découvrons les minces bandes de terre qui se détachent de l’océan et qui sont agencées en cercle. Nous voyons aussi très bien les fonds à proximité de ces minces bandes de sable. C’est assez fou de se dire que nous nous posons sur un mini bout de terre perdu dans le Pacifique. Le terminal est minuscule, nous descendons de l’avion et 10 mètres plus loin nous y sommes. Pour les bagages, pas de tapis, les employés de l’aéroport les posent sur des tables dans le hall unique. Nous retrouvons Illona, notre hôte Airbnb. Mais surtout, nous découvrons JJ et son Yukulélé ! Il met l’ambiance dans tout l’aéroport, ça a l’air d’être un sacré personnage ! Une partie de la famille d’Illona arrive avec un autre avion 20 minutes plus tard, puis nous partons tous en bateau. Le quai se trouve juste derrière le bâtiment de l’aéroport. On s’entasse tous dans le petit bateau, et c’est parti ! C’est vraiment drôle et inédit comme façon de quitter l’aéroport. Et en même temps, sans bateau ici tu ne peux rien faire. La terre est vraiment une infime partie de l’atoll, l’océan est roi. En cours de trajet, le moteur fait défaut… JJ nous transfère tous dans un taxi-bateau pour finir le trajet et aller faire réparer son bateau.
La famille fait un crochet par la maison où nous restons, ils vont ensuite rejoindre leur propre maison sur leur motu (petite île en tahitien). Illona est vraiment la cheffe, et tout le monde suit à la baguette ses instructions. Une fois seuls, nous partons faire un tour en direction de la passe, c’est la zone entre les deux iles principales de Rangiroa, et par laquelle l’océan et l’intérieur de l’atoll communique. A cette heure-là, les courants sont sortants, et nous avons droit à un magnifique spectacle. Un groupe de dauphins joue, nage et saute dans les vagues, c’est subjuguant ! Nous nous installons les pieds dans l’eau pour admirer le coucher de soleil, avec la sensation d’être arrivés dans un paradis au bout du bout du monde. Le soir, JJ et sa femme Magali qui vivent dans la maison sont revenus. Ils tiennent à nous inviter à manger, et c’est un vrai régal ! On va se faire un régime poisson ici c’est certain. JJ nous raconte un peu sa vie, et on peut dire que ce personnage haut en couleur a vécu une vie pleine de rebondissements et d’expériences pas forcément drôles tous les jours, mais il semble avoir lui aussi trouvé son paradis ici.
Ça y est le soleil est revenu ! Le ciel bleu est magnifique quand nous prenons la route en scooter pour nous rendre au centre de plongée. Le centre est tenu par un couple de Français indépendants de tout Resort d’hôtel. Aussi, ils ont choisi de ne pas pratiquer le feeding, qui consiste à nourrir les requins pour pouvoir en voir plus. Ils préfèrent aussi plonger en petit groupe.
Nous voilà donc partis avec Christian le gérant, un allemand et un couple d’américains. Rien que le trajet en bateau vaut le détour. Les eaux turquoise sous le soleil sont magnifiques. Les fonds aussi sont plutôt beaux, très coralliens, et dans une eau à 28°. Mais les plongées ici sont aussi fameuses pour leur faune, et surtout les requins. Grosse découverte pour Clémence qui est aux anges face aux requins à pointe noire, aux requins citron et aux tortues. Je n’ai jamais vu autant de requins en même temps, et ces derniers nous fascinent autant que nous les fascinons, vu comment ils nous tournent autour et viennent nous voir même au pied du bateau. Par contre j’ai oublié de mettre une carte SD dans la GoPRO donc je n’ai pas de photos de Clémence avec son nouvel ami le requin ! Mais le couple d’Américain qu’il y avait sur le bateau, et qui au passage est super sympa, va nous envoyer le best of des images de ce matin. Entre les deux plongées, nous croisons un autre bateau, lui privatisé avec juste deux personnes à son bord. Nous sommes surpris de découvrir qu’il s’agit de l’acteur qui joue Richard Castle dans la série Castle. Il nous fait coucou en partant, c’est cocasse comme rencontre !
Une fois les carnets de plongée remplis, nous allons manger juste à côté, et retrouvons par hasard le couple d’Américains. Nous mangeons ensemble et partageons un très bon moment. Ils viennent de Los Angeles et nous vendent un peu la ville, mais Clémence était déjà devenue fan avec son escale à l’aller. Nous allons vraiment devoir y faire un tour un jour. Au moment de partir, la serveuse vient nous prévenir qu’ils ont payé tout notre repas, nous sommes un peu surpris mais vraiment touchés, et nous les remercions chaleureusement. Nous continuons ensuite notre tour de l’île pour découvrir le coté nord et ouest. Un premier arrêt à l’usine de jus de fruit local, où nous faisons une petite dégustation gratuite fort sympathique. Nous continuons de découvrir le long de la route le relief complétement hallucinant de cette île, avec des montagnes vertigineuses et des falaises envahies de forêt touffue tombant directement dans des eaux turquoise. En fin d’après-midi, une petite pause s’impose avec la fatigue de la plongée. Nous nous allongeons pour une petite sieste sur une plage publique à l’ombre d’un cocotier et face au lagon, nous ne sommes pas bien mal ! Sur le chemin du retour nous nous arrêtons à un dernier point de vue, d’où se découvre un magnifique panorama. Il y a l’île de Tahiti en fond, les eaux cristallines, les vagues sur le récif, le coucher de soleil, le ciel orangé, et une vue plongeante sur un hôtel de luxe avec ses petits bungalows les pieds dans l’eau, c’est une sublime vue pour finir cette journée que nous avons tous les deux grandement appréciée !