Jour 190 – Ile de Pâques #3

Je m’offre une matinée de répit au camping, puis vers midi je pars en ville pour récupérer la voiture que j’ai louée. Je continue la découverte des sites importants de l’île. Trouver l’accès n’est pas forcément évident car les routes tracées sur la carte n’en sont pas toujours. Quand c’est des pistes, cela passe encore, c’est d’ailleurs pour ça que toutes les voitures louées sont des 4×4, mais quand les chemins se rétrécissent ça devient compliqué. Après quelques détours et demi-tours, j’arrive au site de Ana Te Pahu. Il s’agit d’une des plus grandes grottes de l’île, l’emplacement est pour le moins surprenant car après les 25 minutes de marche d’approche, je découvre que l’entrée de la grotte se trouve sur un terrain plutôt plat en plein milieu d’un champ. Elle a été formée par plusieurs couches de coulée de lave, l’extérieur s’étant durci avant l’intérieur qui lui a continué de couler et créé un vide. Elle fait plusieurs centaines de mètres de long et dénote beaucoup avec les grottes que j’ai pu visiter auparavant. Elle fut aussi habitée pendant très longtemps, et même jusqu’au 19ème siècle. Je profite d’un coin ombragé à l’entrée de la grotte pour pique-niquer. Par contre, j’étais aussi venu ici pour pouvoir voir des pétroglyphes, autre attraction archéologique de l’île mais je n’ai pas réussi à les trouver. Les seuls que j’ai pu  « voir » jusqu’à maintenant étaient au village d’Orongo. Mais les mises à distance étaient tellement éloignées d’eux qu’il était impossible de s’en approcher à moins de 30 mètres, c’est plutôt difficile à admirer comme ça.

 

Le deuxième site où je me rends présente 7 Moai (rénovés) sur un grand Ahu. C’est l’unique site de l’île où les Moai regarde la mer et non l’intérieur des terres. Selon la légende, il s’agit des statues des 7 premiers jeunes hommes envoyés pour découvrir l’île avant l’arrivée du peuple et de leur roi. Cinq d’entre eux seraient venus des îles marquises (en Polynésie). Je finis ma découverte de cette zone située juste au nord d’Hanga Roa par le volcan Puna Pau. C’est dans la carrière créée dans le cratère de ce volcan qu’étaient fabriqué les Pukao, les chapeaux des Moais. Il en reste d’ailleurs quelqu’uns qui jonchent les flancs du volcan. Le site est éloigné d’une douzaine de kilomètres des grands sites de Moai de l’île. Les archéologues supposent que les Pascuans faisaient rouler les Pukao pour les amener à destination, un vrai travail de titans !

 

Je prends ensuite la route en direction de la pointe Est de l’île, et du volcan Poike, le plus ancien de l’île (3 millions d’années). Sur la route, je suis interpellé par les paysages de la côte, et je profite d’un « parking » pour m’arrêter. Je découvre une coulée de lave encore intacte et qui file directement dans l’océan. Les vagues frappent la côte sans relâche, mais la lave a créé des petites piscines naturelles abritées et alimentées par l’eau des vagues qui parviennent à franchir la première barrière de lave. Des petits poissons ont l’air bien heureux dans cette piscine, pour ma part je le suis aussi en faisant une petite pause les pieds dans l’eau. Je continue la route mais le sommeil me gagne, j’ai du mal à tenir une après-midi entière. Je crois que le sommeil sous tente n’est pas super récupérateur, et / ou le soleil qui tape toujours très fort y est aussi pour quelque chose. Quoiqu’il en soit, je m’offre une sieste dans la voiture, face aux 15 Moai alignés découverts la veille, en profitant de l’agréable brise marine, il y a pire !

 

J’arrive finalement au point de départ des sentiers qui se trouve juste derrière une ferme d’élevage de chevaux, de vaches et de… taureaux. Tout est fermé par des barbelés mais c’est autorisé de passer, je ne suis pas forcément rassuré en passant à proximité des taureaux qui sont très très grands, mais la présence des éleveurs est quand même un peu rassurante. Je prends la direction du sommet, du Poike, il n’y a pas de végétation haute donc je m’oriente facilement à vue. Il n’y a pas vraiment de sentier, c’est plus les sentes des chevaux que je suis comme je peux. Une fois en haut, la vue que je découvre est imprenable, on voit l’île dans son entièreté. Et d’ici, elle aurait presque des airs de steppe Mongole. J’ai l’impression d’être complètement seul, avec les chevaux et les vaches, au milieu d’un immense désert. On ne distingue d’ici aucune route ou installation humaine. Magnifique ! J’entreprends le tour du cratère, qui n’est pas très grand comparé au volcan Rano Kau. Celui du Poike est doté d’une petite forêt, élément assez rare sur l’île pour être repéré. Mais quand j’arrive de l’autre côté, je vois un énorme nuage noir venant de l’océan et se dirigeant tout droit vers ma position. J’attaque ma descente et mon retour un peu précipitamment mais à peine 5 minutes après, une pluie diluvienne s’abat sur la zone. Je cours pour rejoindre des grottes repérées sur la carte et m’abriter. En fait il s’agit plus de trous dans la montagne que de réelles grottes, et le temps d’y arriver je suis déjà trempé. Je reste quand même abrité le temps que le nuage passe, puis je reprends le sentier vers la ferme pour retrouver la voiture.

 

Je rentre sur Hanga Roa en passant par le nord de l’île pour avoir le loisir d’observer d’autres sites archéologiques sur le bord de la route. Je mange un bout en ville avant de retourner au site de Ko Te Kiku. C’était le premier endroit où je m’étais rendu en arrivant, et j’y retourne pour admirer le soleil couchant sur les Moai. Le ciel est couvert mais le tableau est quand même très beau ! Je fais ensuite un long arrêt aux abords de l’office de tourisme pour profiter d’une connexion internet un peu plus rapide, avant de rentrer au camping pour la dernière nuit.

 

La connexion plus rapide m’aura permis de mettre en ligne la vidéo faite il y a quelques jours sur notre séjour en Polynésie, et aussi de publier la page avec la sélection de photos sur le site :

https://youtu.be/8Lnw6j_Jmgw

https://carnetdevoyages.xyz/voyages/oceanie/polynesie-francaise/