Jour 296 – De Maputo à Nampula

Nous nous préparons tranquillement pour partir en fin de matinée pour l’aéroport. Malheureusement, notre taxi réservé hier ne vient pas, nous nous retrouvons un peu pressés par le temps. Isaora, qui gère l’accueil (et un peu tout toute seule en réalité) à l’auberge de jeunesse nous en appelle un, qui heureusement arrive assez vite.

 

La priorité est la gestion du vol retour pour Clémence, qui rentre pour le mariage de ses amis Thomas et Leila pour lequel elle est témoin, ce voyage avait été prévu de longue date, l’entorse moins par contre. L’assurance a mis en suspend un vol en première classe avec un départ à 16 heures, mais nous devons nous assurer que la compagnie Ethiopian Airlines avec laquelle le vol initial était prévu ne va pas annuler le retour si l’aller n’est pas utilisé. Nous essayons aussi de éventuellement transformer le vol aller de classe éco vers une première classe, mais ce n’est pas possible. Au final, la compagnie accepte de sécuriser le vol retour, et dans le quart d’heure suivant l’assurance nous envoie les billets de Clémence, avec une assistance en fauteuil à toutes les étapes et le taxi prit en charge jusqu’à l’appartement, ouf ! La seule chose dommage, c’est que ce n’est pas notre assurance voyage qui a géré le dossier, au contraire elle a même refusé de mettre en place quoi que ce soit, mais c’est heureusement l’assurance de la carte bancaire qui a été d’une efficacité redoutable.

 

Nous avons un peu de temps devant nous et déjeunons à l’aéroport avant d’aller faire l’enregistrement de Clémence. Un monsieur de la compagnie vient ensuite la chercher en fauteuil pour l’accompagner, c’est très bizarre de se séparer. On sait que ce n’est que pour une semaine, et qu’on a fait bien pire cette année, mais après un peu plus de deux mois 24h/24 ensemble, on a un peu de mal quand même. Je la regarde partir dans les couloirs de l’aéroport jusqu’à ce qu’elle disparaisse de mon champ de vision, puis je me dirige vers le terminal domestique voisin.

 

J’ai quelques heures à m’occuper avant d’embarquer pour mon vol en direction de Nampula, je les mets à profit pour faire les montages vidéo de ce début de séjour au Mozambique. Nous prenons conscience petit à petit de la taille du Mozambique, et aussi de la taille du continent africain. J’apprends d’ailleurs que la carte du monde que nous avons tous en tête change tellement les échelles que nous en avons une mauvaise représentation. Il faut deux heures d’avion pour rejoindre Nampula, et ce n’est pas encore l’extrême nord du pays.

 

A l’arrivée dans le petit aéroport de Nampula, j’ai des nouvelles de Clémence : tout a été sur le vol Maputo-Johannesburg et elle a ensuite embarqué pour le vol Johannesburg-Paris. De mon côté, une fois mon sac récupéré, je me fais une petite mission taxi. Je m’étais au préalable renseigné sur le tarif moyen de la course, et j’ai bien fait parce qu’avec ma tête de touriste, à peine j’avais mis le nez dehors que tous les chauffeurs me proposaient des tarifs tous plus exorbitants que les autres. Avec une bonne négociation, je parviens à en convaincre un de m’emmener pour un tarif plus raisonnable.

 

Je lui donne le nom de l’hôtel, mais il me dépose dans un autre situé à quelques blocs de l’endroit que j’avais repéré sur la carte. Le chauffeur m’assure que c’est bien celui-ci, et m’accompagne même jusqu’à la réception pour me le confirmer. Il avait raison, c’est bien la première fois qu’un hôtel ne porte pas le même nom, et qui n’est pas au même endroit mais que c’est bien celui réservé. Il fait dire que le choix à Nampula, pour des hôtels réservables en ligne est fou, mais l’hôtel lui est très bien puisque c’est un 4****, ce sera une nuit luxueuse. Je ne découvre pas trop Nampula ce soir, il fait nuit et la soirée est bien avancée, je m’aventure seulement au food-court voisin avant de rentrer dans ma chambre.

 

Jour 295 – De Tofo à Maputo

Trois heures du matin, le réveil sonne et nous sort du sommeil. Nous nous préparons en vitesse, j’emmène ensuite Clémence sur mon dos jusqu’au point de départ. Puis je fais le trajet pour ramener les sacs, et très gentiment l’agent de sécurité de l’hôtel m’aide et m’évite un troisième voyage. Le bus est légèrement plus confortable que celui avec lequel nous sommes arrivés, et surtout il y a une remorque pour les bagages. Nous sommes au final peu de touristes, du coup le bus se remplit au fur et à mesure de locaux, mais dans de bien moindre mesure qu’à l’aller, fort heureusement. La complication est de trouver un siège où Clémence peut tendre sa jambe et surélever son pied. Nous y arriverons, et ferons encore un long retour, avec seulement un arrêt en 8 heures de trajet. L’arrivée sur Maputo se fait dans un trafic assez dense, et nous découvrons certains transports en commun très particulier.

 

Nous arrivons dans l’auberge de jeunesse qui sert de terminus, et nous devons ensuite prendre un taxi pour nous rendre à notre auberge de jeunesse. A notre arrivée, nous découvrons un endroit en pleine rénovation, nous nous glissons entre les ouvriers pour déposer nos sacs. Clémence ne pouvant pas vraiment marcher, c’est en taxi que nous nous rendons au parc de la FEIMA sur le conseil de Swan et Elodie (un tuk-tuk plutôt, qui s’embrouille avec un bus et se lance dans une course poursuite dans la vile, oubliant la course, et nous)

 

Nous y trouvons là un marché artisanal, et quelques petits restaurants typiques ouvert en ce premier mai férié (ici aussi). Nous profitons de l’endroit pour faire une pause déjeuner revitalisante après les longues heures du bus. Je fais une petit mission achat de béquille pour Clémence, pour qu’elle récupère un peu d’autonomie, surtout en vue du vol retour vers Paris de demain. On se fait ensuite un petit tour du marché artisanal, avant de rentrer en taxi à l’hôtel.

 

Nous enchainons les missions logistiques, que ce soit pour l’assurance suite à l’accident, ou pour l’organisation de la suite du voyage en Tanzanie. Il va sans doute falloir trouver un médecin pour demain matin car les compagnies peuvent ne pas laisser voler Clémence… Tout cela est bien compliqué.

 

L’hôtel retrouve un peu son calme, les travaux se finissent et le mobilier est réinstallé. Comme d’habitude, la nuit tombe vite et tôt. Comme notre journée a commencé tôt, il n’est même pas 20 heures et nous avons l’impression qu’il est déjà minuit. La pluie fait son grand retour ce soir, nous sommes un peu démotivés par la perspective d’une sortie et nous contentons de prendre le diner à emporter en face de l’auberge de jeunesse.

 

Jour 294 – Tofo #3

Ce matin j’abandonne la plongée et je retourne au snorkeling. Clémence reste quant à elle au bord de la piscine du centre de plongée, du repos c’est ce qu’il lui faut, et de l’attente aussi pour que ça se soigne… aujourd’hui l’hématome est sorti et on voit bien où est le traumatisme. Le gérant de l’hôtel lui a prêté une béquille pour la journée, et elle est d’une grande utilité !

 

Je pars avec un assez gros groupe en direction de la pointe de Tofo. Equipés de palmes, masque et tuba, nous attendons le signal pour la mise à l’eau. Quand il arrive, nous tombons presque nez à nez avec des raies manta. Après 5 ans de plongée à vouloir en voir, c’est aujourd’hui en snorkeling que ça arrive. Elles sont gigantesques, majestueuses, et tellement rapides. En un éclair elles disparaissent de mon champ de vision pour retourner vers la profondeur. J’aurais la chance d’en voir 5 avant que le guide de sortie ne nous fasse remonter sur le bateau. Nous partons ensuite à la recherche des requins-baleine. Nous n’en trouverons pas, tout ce que je gagnerai c’est un énorme mal de mer à cause des 40 minutes passées sur le bateau qui zig-zague dans tous les sens pour les recherches. Par contre aujourd’hui, le retour sur la plage se fera tout en douceur.

 

Nous trainons une partie de l’après-midi au centre de plongée pour profiter de la vue, des lieux et de la piscine. Clémence arrive d’ailleurs à se baigner et à en profiter malgré tout. J’entrecoupe quand même l’après-midi pour faire des petites courses, mais surtout pour acheter nos billets de bus pour le départ très matinal de demain. Depuis quelques jours, nous avons sympathisé avec un couple de français vivant à Maputo, Swan et Elodie, accompagnés du petit Ibo qui a tout juste 5 mois. Ils ont réussi à avoir une table dans un super restaurant sur la plage voisine de Barra. Ils nous avaient proposé de nous y conduire si la réservation était possible.

 

En fin d’après-midi, nous nous joignons à eux pour nous rendre au restaurant « Green Turtle ». D’après eux, c’est actuellement un des meilleurs du Mozambique. Déjà, le lieu en impose pas mal, et après le repas, nous pouvons confirmer que nous nous sommes régalés. Nous avons dans tous les cas passé une très bonne soirée avec cette famille qui a aussi pas mal baroudé dans le monde.

Jour 293 – Tofo #2

Le réveil est difficile après la petite soirée d’hier, Clémence parvient quand même à se motiver avant moi. Je me lève juste pour que nous nous rendions en fin de matinée au centre de plongée, pour déjeuner avant notre plongée de l’après-midi. Nous sommes bien installés au bord la piscine, puis à l’heure dite nous nous équipons pour partir.

 

Le trajet n’est pas très long pour rejoindre le site de plongée, mais on se demande encore comment le skipper arrive à repérer l’endroit, pour nous c’est juste le milieu de l’océan sans signes distinctifs. Le courant aujourd’hui est fort, et le mal de mer me gagne fortement avant d’aller à l’eau, mais il faut descendre vite pour éviter de se faire déporter de la zone. Aujourd’hui nous plongeons en profondeur, à 30 mètres. Nous allons essayer de voir du « gros », l’endroit où nous plongeons étant connu comme une station de nettoyage. Ce qui est sûr, c’est qu’il y a du monde ici. Des centaines et des centaines de poisson nous entourent, mais pas de Raies Manta en pleine séance de lavage cette fois ci. Nous aurons quand même pu voir un Mérou patate qui dormait sous un rocher, et qui était bien gros et bien impressionnant ! Le courant nous pousse pendant la plongée, même à 30 mètres, nous devons parfois lutter un peu avec lui, et entre ça et la profondeur, au bout de 30 minutes nous devons refaire surface car nous sommes au bout de notre air.

 

Nous faisons le retour en bateau et comme hier, ce dernier grimpe sur la plage à l’arrivée en prenant son élan et en fonçant tout droit. C’est là que le drame de la journée arrive, le bateau a vraiment pris beaucoup d’élan et le choc est assez violent, nous sommes quasiment tous renversés, malgré le fait que nous nous tenions. On se relève sans trop de mal sauf Clémence qui s’est fait tordre le pied, et qui n’arrive plus à s’appuyer dessus. On rentre jusqu’au centre avec le 4×4, puis on observe.

 

A première vue rien de particulier, mais pour elle la douleur est intense. Nous parvenons à enlever sa combinaison, puis attendons voir si ça passe. Mais rien n’y fait, même pas la glace. Nous rentrons à l’hôtel qui est heureusement juste à côté, car le seul moyen de rentrer pour Clémence c’est sur mon dos. On fait une fine équipe à avancer comme ça dans le sable. La douleur ne passe toujours pas, on prend la décision d’aller montrer ça à un médecin tout de suite.

 

Il n’y en a pas à Tofo, nous devons aller dans la ville voisine d’Inhambane, à l’hôpital de province. Nous trouvons un taxi qui accepte que nous emmener, et qui nous cale un chauffeur pour rentrer ensuite. A l’arrivée à l’hôpital, nous nous en sortons tant bien que mal mais personne ne parle vraiment anglais, et expliquer le pourquoi de notre venue en portugais n’est pas évident. Nous passons presque tout de suite, malgré une salle d’attente plutôt remplie, et les médecins font directement faire une radio.

 

A ce moment-là, notre premier chauffeur de taxi nous présente le second qui nous ramènera, et par chance, ce dernier parle anglais. Il restera avec nous pendant toute la consultation pour nous aider à nous faire comprendre. Une fois les radios faites, le médecin orthopédiste vient faire la consultation, nous sommes rassurés, il n’y a rien de cassé. Le médecin annonce une simple (mais douloureuse) contusion qui devrait passer sous quelques jours. Un bandage, et un tour à la pharmacie plus tard, nous reprenons la route en direction de Tofo. Nous faisons un arrêt repas avant de rentrer à l’hôtel, le sommeil va être nécessaire après les émotions de la journée. Finalement cette aventure nous aura donné l’occasion de voir un peu le système médical du pays, et de ce qu’on a vu, le personnel médical ne travaille  vraiment pas dans des conditions optimales.

Jour 292 – Tofo

La journée commence par une grasse matinée, enchaînée avec un petit déjeuner face à la mer, on est bien, on est sereins, on est tranquilles et on se sent en vacances. La matinée n’est pas très active et c’est tant mieux, nous nous rendons seulement au centre de plongée distant de juste 100 mètres pour déjeuner au bord de leur piscine. Nous faisons à ce moment là la connaissance d’un couple de français qui vit et travaille à Maputo. Nous papotons un peu avant de notre rendre à l’heure donnée pour notre plongée de l’après-midi.

 

Nous rencontrons Jazz notre guide, et Sandro qui est en formation pour devenir guide. C’est drôle parce que Sandro est français et vient du 12ème arrondissement de Paris aussi ! Nous sommes au total 8 à partir sur le bateau, skipper inclus. Le départ de la plage n’est pas aisé, il faut pousser et monter au fur à mesure pour avancer, en se battant un peu contre les vagues qui repoussent le bateau vers le rivage.

 

Nous ne partons pas très loin, seulement un petite dizaines minutes de trajet. Une fois équipé, et la bouée installée nous allons tous à l’eau et découvrons qu’il y a pas mal de courant. Nous descendons donc le long de la bouée pour ne pas nous faire déporter. La plongée est sympathique, c’est une bonne reprise. La température de l’eau est à 26°C, mais nous aurons quand même un peu froid après les 50 minutes sous l’eau. Nous ne voyons pas de « gros » sous l’eau, mais nous découvrons des raies électriques, qui peuvent quand même délivrer du 220V pour se défendre.

 

Pour le retour en bateau, il accélère à fond pour monter sur la plage, c’est particulier ! De retour au centre de plongée et une fois changés, nous nous posons sur la plage pour les dernières lueurs du jour. Nous sommes tranquilles, ou presque car le ballet des vendeurs ambulants est un peu incessant, il faut dire qu’il n’y a pas trop de touristes en ce moment pour eux (et c’est tant mieux pour nous).

 

Le soir nous ressortons pour manger dans le village pour diner, mais nous ne savons pas trop où. Nous croisons par hasard un visage connu de l’hôtel qui nous conduit dans le restaurant bon plans un peu caché. C’est copieux, c’est économique, c’est bon et c’est local, bref c’est parfait. C’est aussi tout petit et nous y retrouvons une partie des filles et garçons qui sont dans les dortoirs de notre hôtel. Nous parlons bien, et passons un bon moment avec eux avant de rentrer à l’hôtel. Nous nous installons tous sur les canapés dehors, un des employés de l’hôtel nous allume un feu de bois, un des allemands du groupe prépare des cocktails, on est au top pour finir la soirée. C’est multiculturel et international, c’est sympathique et ce n’est quasiment que des plongeurs venus profiter de la haute réputation de Tofo.

Jour 291 – De Maputo à Tofo

Le lever est très tôt car notre rendez vous avec le bus est entre 4h30 et 5h. Lenina, le chat de maison, nous accompagne pour ce réveil et ce départ nocturne. A 5h20 et après maints appels, nous parvenons enfin à joindre notre contact, qui nous annonce l’arrivée imminente du bus. Il va falloir que l’on soit plus souple avec les horaires, à priori, 30 minutes à une heure de retard c’est normal. Nous pensions avoir réservé un trajet dans une sorte de bus touristique plus ou moins direct. Il n’en est point ainsi, c’est un bus local tout ce qu’il y a de plus normal, et après quelques ramassages de passagers le bus se rend à la gare routière centrale. Il stationne et attend le remplissage complet, très complet. Pas un seul espace n’est laissé vide, et nous assistons à un ballet de personnes, entre passagers, vendeurs ambulants, conducteurs et surveillants de la gare. On a un peu l’impression qu’il y a un concours de celui qui parlera le plus fort, c’est un peu un spectacle. Avec tout ça, il est presque 7h quand nous prenons enfin la route, nous sommes un peu compressés sur notre banquette, et ravis d’être debout depuis 4 heures du matin. Nous espérions finir notre nuit pendant le trajet, mais c’est un peu râpé vu les conditions.

 

Le trajet sans fin commence, il y a peu d’arrêts et cela nous rappelle le mauvais souvenir d’un trajet en bus en Inde, ou en Bolivie plus récemment pour moi. Il y a des arrêts, mais très succincts et uniquement pour continuer le ballet des passagers qui montent et qui descendent, tous plus chargés les uns que les autres de marchandises et de bagages. Nous sommes un peu préservés, l’homme en charge de l’organisation du bus jette un œil. Par contre nos bagages sont calés sous des sièges, et piétinés allégrement à chaque mouvement. Mais ceci n’est pas grand-chose, en comparaison du comportement envers nous de 3 passagers un peu trop alcoolisés en ces heures matinale. Ils parlent fort, très fort, en portugais mais de façon assez limpide parfois pour qu’avec des notions d’espagnol nous comprenions qu’ils nous cassent du sucre sur le dos, et pour résumer ne nous disent pas bienvenue ici. Nous découvrirons en fin de trajet qu’en plus de ne jamais assumer leur propos en face et de marcher sur nos sacs, ils ont allégrement souillé le sac de Clémence d’alcool et autres substances indéfinissables. Tous ces éléments font que ce trajet rentre directement dans notre top 3 des pires trajets de cette année.

 

On nous avait promis une arrivée à 14 heures, mais il n’en est rien. L’après-midi est très avancée quand nous arrivons dans la ville de Inhambane. Il nous faut changer de bus pour rejoindre le petit village de Tofo. L’homme qui gère le bus, un peu en signe d’excuse et de repentance pour le trajet que nous venons de vivre nous offre le trajet jusqu’à Tofo, c’est fair-play. Nous étions déjà bien cassés, et affamés car nous n’avons pas mangé depuis 5 h du matin, ni bu (ou presque pas) pour nous éviter des envies pressantes… bref un peu au bout de notre vie. Mais le mini-bus pour Tofo nous achève : 15 places assises, 25 personnes en moyenne car le ballet des montées et descentes est incessant. A croire que le dicton ici est : « ça rentre toujours ! ». Ça me rappelle un peu le Cap-Vert, et aussi l’Inde… c’est sûr c’est local, quand on arrive à Tofo après plus de 10 heures de trajet on est sur les rotules, mais quand même un peu soulagés.

 

On se pose dans le premier restaurant qu’on trouve, et on se jette un peu sur le repas. Nous faisons dans ce restaurant la rencontre d’un portugais en vacances ici qui est heureux de pouvoir pratiquer un peu son français. Il passe un moment avec nous et nous donne quelques bonnes infos sur l’endroit. Après cette journée d’enfer, on a un peu l’impression d’arriver dans un paradis. Comme il est tard la nuit tombe très rapidement, il n’y aura donc pas de baignade aujourd’hui. Nous déballons nos sacs et nous installons dans notre petit bungalow pour 4 nuits. Je passe au centre de plongée le plus proche pour réserver pour demain après-midi. Ça me met du baume au cœur et me motive bien, nous nous prévoyons (sans trop prévoir) des journées tranquilles de vacances ici, et pour le retour sur Maputo nous allons chercher à procéder autrement pour ne pas revivre cette journée.

 

Jour 290 – Maputo

C’est notre première journée au Mozambique, et nous accusons un peu le coup de tous les transports pris ces derniers jours. Ce matin nous prenons notre temps, nous nous contentons d’une mission carte Sim et réservation du bus de demain matin pour notre prochaine destination. Après le déjeuner à l’appartement, Clémence préfère y rester pour l’après-midi, je pars de mon côté visiter le centre-ville voisin, et le quartier de Baixa.

 

Pendant quelques heures, je fais le tour et découvre quelques points d’intérêts. La ville en soit n’est pas d’une beauté particulière, mais quelques bâtiments coloniaux ou particuliers subsistent au milieu des barres d’immeubles sans âme et des trottoirs défoncés. Un de ces bâtiments est une maison entièrement en métal, complétement improbable dans le paysage urbain de Maputo. Juste à coté se situe un grand parc qui semble être le poumon de ce quartier. Je découvre les larges avenues tracées à angle droit, et les différentes statues de présidents et de militaires (parfois les deux en même temps) qui parsèment la ville. Je me rends ensuite au marché, il est très coloré et me fait penser à ceux d’Asie. Je me fais pas mal aborder par des vendeurs ambulants, il faut dire que je ne croise pas beaucoup d’autres touristes et que je suis bien repérable et probablement la bonne cible pour eux.

 

Je découvre ensuite la gare ferroviaire, conçue par Gustave Eiffel, et dans un style qui ne m’est pas inconnue puisqu’il n’est pas sans rappeler la gare du nord à Paris. Devant, il y a une grande place sur laquelle des centaines de gens attendent leur bus. Sur les trottoirs, dans un coin, les anciens jouent à l’Awalé à même le trottoir, dans des trous spécialement creusés pour. Je continue sur l’avenue qui longe le port sans pouvoir y pénétrer.

 

L’avenue m’amène jusqu’au fort, premier bastion portugais du Mozambique. Je le visite, le petit musée n’est pas très riche ni bien fait, mais la vue depuis les remparts est intéressante et m’aura permis de m’éloigner des vendeurs ambulants de l’entrée. De manière générale, je me balade dans les rues sans susciter trop d’intérêts et plutôt tranquillement, sauf aux abords des quelques lieux touristiques ou commerciaux. Comme j’ai du temps libre, mais pas assez pour visiter un musée avant leur fermeture, je m’offre une session coiffeur / barbier avant de rejoindre Clémence pour finir l’après-midi tranquillement au frais à l’appartement.

 

Nous ressortons le soir pour manger, et sur conseil de Mario nous nous rendons à l’Associação de Musica voisine. Ce soir c’est concert gratuit, nous en profitons pour manger un bout et boire un coup en nous mélangeant aux locaux et en profitant de l’ambiance. On est dans du local et ça fait plaisir de pouvoir découvrir ce genre de soirée, qui mélange tous les horizons de personnes. Etant en plein milieu des immeubles, la soirée ne finit par contre pas très tard, nous rentrons nous aussi, car le réveil va être très tôt. J’ai la sensation de faire une vraie immersion en Afrique, l’Afrique du Sud était un premier pas, mais ici on a l’impression d’y rentrer pleinement.

 

Ci-dessous, la dernière vidéo de l’Afrique du Sud (celle du Kruger) et la page avec les photos :

Afrique du Sud

Jour 289 – De Nelspruit à Maputo

Ce sont nos derniers instants en Afrique du Sud, nous quittons notre hôtel bizarre en banlieue de Nelspruit pour aller rendre la voiture de location. Gentiment, les gens de l’agence nous déposent à la gare de bus pour nous éviter de marcher. Nous sommes pas mal en avance, alors nous profitons de la terrasse d’un café avant d’aller nous enfermer dans le bus. Ce dernier arrive de Johannesburg et il est pas mal rempli, surchauffé et bien sale. Nous nous trouvons deux places pour ce trajet qui ne doit normalement pas être long.

 

A la frontière, tous le monde sort du bus pour la passer à pied, ce dernier nous récupère de l’autre coté au Mozambique. Pas d’encombre à la traversée, si ce n’est que le douanier a mal réglé sa date de tampon, et que du coté Mozambique on m’a renvoyé coté Sud-Africain pour le refaire faire. Une fois la frontière traversée, on voit directement la différence et le changement de pays. Déjà par les constructions, mais aussi par les routes. Le bus n’en finit pas d’arriver à Maputo qui est pourtant à moins de 100 kilomètres de la frontière, la clim est toujours en panne et il fait plein de longs arrêts, on est un peu sur les rotules quand enfin nous pouvons sortir à notre arrêt avec deux heures de retard.

 

Nous marchons dans la ville jusqu’à notre airbnb des deux prochaines nuits, le retour à la langue portugaise n’est pas de tout repos ! Nous sommes accueillis par Miguel, le frère du propriétaire Mario avec qui nous avions échangé par messages. Nous sortons directement manger et à notre retour nous pouvons faire la connaissance de Mario qui nous donne quelques conseils pour la suite de notre découverte du Mozambique.

 

Une des premières vidéo des parc nationaux Sud-Africains :