Jour 293 – Tofo #2

Le réveil est difficile après la petite soirée d’hier, Clémence parvient quand même à se motiver avant moi. Je me lève juste pour que nous nous rendions en fin de matinée au centre de plongée, pour déjeuner avant notre plongée de l’après-midi. Nous sommes bien installés au bord la piscine, puis à l’heure dite nous nous équipons pour partir.

 

Le trajet n’est pas très long pour rejoindre le site de plongée, mais on se demande encore comment le skipper arrive à repérer l’endroit, pour nous c’est juste le milieu de l’océan sans signes distinctifs. Le courant aujourd’hui est fort, et le mal de mer me gagne fortement avant d’aller à l’eau, mais il faut descendre vite pour éviter de se faire déporter de la zone. Aujourd’hui nous plongeons en profondeur, à 30 mètres. Nous allons essayer de voir du « gros », l’endroit où nous plongeons étant connu comme une station de nettoyage. Ce qui est sûr, c’est qu’il y a du monde ici. Des centaines et des centaines de poisson nous entourent, mais pas de Raies Manta en pleine séance de lavage cette fois ci. Nous aurons quand même pu voir un Mérou patate qui dormait sous un rocher, et qui était bien gros et bien impressionnant ! Le courant nous pousse pendant la plongée, même à 30 mètres, nous devons parfois lutter un peu avec lui, et entre ça et la profondeur, au bout de 30 minutes nous devons refaire surface car nous sommes au bout de notre air.

 

Nous faisons le retour en bateau et comme hier, ce dernier grimpe sur la plage à l’arrivée en prenant son élan et en fonçant tout droit. C’est là que le drame de la journée arrive, le bateau a vraiment pris beaucoup d’élan et le choc est assez violent, nous sommes quasiment tous renversés, malgré le fait que nous nous tenions. On se relève sans trop de mal sauf Clémence qui s’est fait tordre le pied, et qui n’arrive plus à s’appuyer dessus. On rentre jusqu’au centre avec le 4×4, puis on observe.

 

A première vue rien de particulier, mais pour elle la douleur est intense. Nous parvenons à enlever sa combinaison, puis attendons voir si ça passe. Mais rien n’y fait, même pas la glace. Nous rentrons à l’hôtel qui est heureusement juste à côté, car le seul moyen de rentrer pour Clémence c’est sur mon dos. On fait une fine équipe à avancer comme ça dans le sable. La douleur ne passe toujours pas, on prend la décision d’aller montrer ça à un médecin tout de suite.

 

Il n’y en a pas à Tofo, nous devons aller dans la ville voisine d’Inhambane, à l’hôpital de province. Nous trouvons un taxi qui accepte que nous emmener, et qui nous cale un chauffeur pour rentrer ensuite. A l’arrivée à l’hôpital, nous nous en sortons tant bien que mal mais personne ne parle vraiment anglais, et expliquer le pourquoi de notre venue en portugais n’est pas évident. Nous passons presque tout de suite, malgré une salle d’attente plutôt remplie, et les médecins font directement faire une radio.

 

A ce moment-là, notre premier chauffeur de taxi nous présente le second qui nous ramènera, et par chance, ce dernier parle anglais. Il restera avec nous pendant toute la consultation pour nous aider à nous faire comprendre. Une fois les radios faites, le médecin orthopédiste vient faire la consultation, nous sommes rassurés, il n’y a rien de cassé. Le médecin annonce une simple (mais douloureuse) contusion qui devrait passer sous quelques jours. Un bandage, et un tour à la pharmacie plus tard, nous reprenons la route en direction de Tofo. Nous faisons un arrêt repas avant de rentrer à l’hôtel, le sommeil va être nécessaire après les émotions de la journée. Finalement cette aventure nous aura donné l’occasion de voir un peu le système médical du pays, et de ce qu’on a vu, le personnel médical ne travaille  vraiment pas dans des conditions optimales.