Jour 96 – De Paksé aux 4000 îles, en passant par le Vat Phou

Fait assez rare pour être noté, j’ouvre les yeux bien avant que mon réveil sonne et je suis sur le pont à 6h15 du matin. Finalement c’est parfait vu la journée que je me suis programmée ! Une fois le paquetage chargé et le petit déjeuner englouti, je prends la direction de Champassak, et de son mythique temple classé au patrimoine mondial de l’UNESCO, le Vat Phou. J’ai droit à ma petite panne du jour sur la route mais c’est presque anecdotique maintenant, ça ne m’empêche pas d’arriver sur les lieux bien avant le gros des touristes. Je suis quasiment seul, c’est parfait ! Ce temple et la ville historique de Champassak sont le berceau de la civilisation khmers. Cette visite est pour moi un bon prélude à la visite des oh combien fameux temples d’Angkor, et une première approche de cette culture à cheval entre bouddhisme et hindouisme. Pour ce qui est du Vat Phou, l’atmosphère est pleine de quiétude, tout est très vert et c’est plutôt reposant. Le temple est quand même à l’état de ruines mais certains bâtiments ont été renforcés pour ne pas tomber. Le sanctuaire est accessible après l’ascension d’escaliers en pierre avec des marches aux dimensions extravagantes, le tout entouré par des allées de frangipaniers. Un petit musée est accessible au centre des visiteurs pour je pense apporter un éclairage sur le contexte de l’époque de conception du lieu. En vrai, je n’ai pas vraiment saisi le propos de ce musée que je n’ai pas trouvé très bien fait, il y avait des panneaux avec du texte à n’en plus finir, mais rien de vraiment très visuel ou concret, mais ce n’est bien sûr que mon avis !

Je me dirige ensuite vers les 4000 îles mais pour cela il faut passer de l’autre côté du Mékong pour rejoindre la route principale (la route 13 qui traverse le pays de Vientiane à la frontière Cambodgienne). Or le pont le plus proche se situe à Paksé, et m’obligerait à faire un détour de 90 kilomètres. J’ai recherché longtemps, et à force de fouiller les blogs et les cartes j’ai trouvé un passage supposé par ferry pour traverser le fleuve. Je me rends à l’endroit indiqué, et bingo ce système existe bien. Bon par contre nous n’avons clairement pas la même notion du ferry. L’embarquement est assez sportif après une descente dans le sable puis un jeu d’équilibre sur une planche, tout ça pour arriver sur une mini-plateforme fixée sur deux barques. Je suis seul pour la traversée mais on ne peut mettre guère plus que deux motos vu l’espace ! La descente n’est pas moins sportive mais me voilà de l’autre coté, et je pense avoir gagner pas mal de temps. Enfin jusqu’à ce que j’attaque le chemin pour rejoindre la route 13. Selon la carte, 6 kilomètres de route, en vrai un chemin ultra boueux, pas large et plein de trous, de rivières à traverser et un bon gros moment de galère pour avancer ! Je me pose quand même la question de comment font les gens ? Eux vivent là à l’année et cette route est leur seul accès. Si les pouvoirs publics ne font rien, pourquoi les habitants ne s’organisent pas pour améliorer leurs conditions de circulation ? Ça reste un mystère pour moi, et ce n’était pas la première et ça ne sera pas la dernière fois que je me pose cette question au vu de l’état global des routes et chemins du pays.

Après une centaine de kilomètres sur la route 13 (en étant un peu accompagné par mon amie la pluie) j’arrive au village de Nadasang. Ici se situe l’embarcadère pour rejoindre les îles de Don Det et Don Khon, les 2ème et 3ème île habitées de cette zone des 4000 îles. J’embarque sur un « ferry » (même principe que précédemment, mais en plus grand et plus solide quand même) pour rejoindre le nord de Don Det. Je prends les chemins (toujours en très mauvais état) pour rejoindre l’île de Don Khon. Le long du chemin, il y a plein de guesthouses, de restaurants et de bars. C’est l’île de la fête et des soirées, avec quand même la modération de l’Etat qui a mis son grain de sel pour empêcher les dérives tel que Vang Vieng a pu connaitre, tant mieux ! Mon objectif est de me rendre sur Don Khon qui est réputée plus calme, et où se situent les principaux points d’intérêt. Pour passer entre les deux îles, le vieux pont ferroviaire construit du temps des français a été transformé en route, et offre une magnifique vue sur le bras de Mékong entre les deux îles. Je m’installe dans la guesthouse repérée dans le guide pour 3 nuits, ce sera un peu le lieu de mes vacances. J’ai une grande chambre, une terrasse et un hamac, le tout avec vu sur le Mékong, juste parfait !

Le coucher de soleil vu depuis le pont est l’attraction phare de cette île. Ce sera un échec ce soir car un énorme orage se prépare. Le soleil est caché depuis un bon moment derrière les nuages, mais la vue et la lumière sont quand même belles. Je ne m’attarde pas mais je n‘ai pas le temps de rentrer avant que l’orage éclate, et je me retrouve complètement trempé, sur la route de plus en plus boueuse ! Les éclairs sont tellement proches et forts qu’ils permettent de voir par flash le fleuve. Je laisse passer l’orage avant d’aller manger, mais apparemment j’attends trop longtemps, ou alors il n’y a vraiment pas foule en cette saison. A 20h30 quasiment tous les restaurants sont fermés ou en train de fermer. Du coup je me pose dans le premier endroit qui m’accepte encore à cette heure ! Je m’organiserai mieux demain !