Jour 87 – Vang Vieng

La nuit fut chaude dans le dortoir sans climatisation, heureusement qu’il y avait des ventilateurs (et des moustiquaires) ! L’hôtel change le petit-déjeuner tous les matins, ce matin soupe de noodle de riz au porc (avec un peu de foie qui traine dedans, yummy). Certes c’est bon, mais à 9h du matin…. J’aurais préféré un bon croissant ! Je pars ensuite pour ma journée d’expédition dans les environs mais je dois d’abord faire quelques achats d’accessoires pour la moto au marché local, une chaîne, un cadenas, et surtout une bâche pour protéger mon sac de la poussière pendant les trajets.

Après la traversée des ponts de bois (plutôt rustiques mais tellement charmants !), je me dirige vers la Khan Cave. Une fois le droit d’entrée payé et la moto déposée, il s’en suit une marche d’approche d’une vingtaine de minutes tantôt sur des chemins, tantôt dans la rivière (qui est très peu profonde bien sûr). L’entrée de la grotte est plutôt discrète, mais un vieil homme qui m’a suivi me confirme que c’est bien là. Dans la première se trouve un bouddha (original non ?), puis s’en suit un dédale de chemins plus ou moins étroits pour se glisser dans la grotte. L’homme s’improvise un peu guide, ce qui est un peu rassurant car je ne sais pas trop où m’aventurer (malgré les quelques flèches peintes sur les parois). Je tente de savoir si sa prestation est incluse dans l’entrée déjà payée ou si je dois m’attendre à une demande, pas de réponse… je continue donc la visite en sa compagnie. Il me montre comment il est possible de faire entrer en résonance les différentes stalactites, chacune produit un son différent en fonction de sa taille. Il me montre aussi les rochers creux créés par les écoulements d’eau. Un vrai paradis pour les géologues, et les spéléologues bien sûr ! Pour la sortie, deux voies possibles, voulant éviter un demi-tour je prends la deuxième option. Je ne sais toujours pas si c’était un bon choix car il s’en suit une « marche » à 4 pattes (qui me semble interminable) aplati sur le sol terreux et humide pour passer dans le conduit qui est sensé mener à la sortie ! Bon j’écris ces mots donc c’est que j’ai bien trouvé la sortie, mais claustrophobe s’abstenir ! Je passe quelques minutes dans la rivière pour me nettoyer et nettoyer mon sac qui est bien terreux aussi, et mon guide improvisé en profite pour me demander quelques kips. Enfin surtout pour me demander un prix prohibitif qu’il n’a pas annoncé avant, je décline mais je lui laisse quand même un petit quelque chose.

Deuxième étape, direction le blue lagoon (encore un !) à quelques kilomètres de là. Manque de bol je me trompe de chemin en cours de route et je fais plusieurs kilomètres (dans les 2 sens) sur une piste trèèèèèèèèès boueuse. Petit incident sur cette route, un trou un peu plus profond que les autres et que j’ai eu du mal à éviter a créé une grosse secousse et mon phare avant s’est détaché, le verre a sauté et s’est totalement brisé…. Pas de chance ! J’arrive finalement au blue lagoon (en étant encore plus plein de boue) et commence la visite de la zone par accéder à la Tham Phu Kam Cave. L’entrée se trouve en haut d’un long escalier qui monte dans la jungle, puis une petite ouverture apparaît. La première grande salle dans laquelle on accède renferme une stèle où est installé un sleeping bouddha. L’atmosphère est vraiment paisible, on entend l’écoulement des eaux le long des parois et la rivière souterraine. Visuellement, les rayons du soleil qui pénètrent dans la salle mettent en valeur les mousses qui poussent sur les rochers, en contraste avec le doré du bouddha. La grotte fait environ 200 mètres de long mais n’est principalement qu’un enchaînement de grandes salles, sans passages minuscules comme expérimenté précédemment. Je m’aventure donc seul sans guide dans cette exploration. Sans ma lampe frontale, il n’y a vraiment aucune lumière qui transperce une fois sorti de la première salle, l’atmosphère est forcément un peu flippante mais je continue pour aller jusqu’au fond. Sur les parois, les différents visiteurs ont laissé des traces de leur passage avec des empreintes de mains ou des écrits, le tout fait avec la boue qu’il y a un peu partout. Marcher quasiment dans le noir avec ces signes qui ressortent de temps en temps rajoute un peu de glauque au côté flippant. J’arrive au fond dans une sorte de cul de sac, pour découvrir des sortes de petites passerelles naturelles au-dessus des écoulements d’eau, la nature a bien fait les choses ! Une fois revenu au grand jour, je pique une tête dans le bassin bleu azur, qui s’est bien vidé pendant ma visite de la grotte (happy me). Le lieu est très touristique mais les locaux semblent bien en profiter aussi. Il y a des bouées louées pour patauger dans l’eau, et un arbre a été transformé en plongeoir à deux étages pour les plus téméraires.

Pour ma 3ème étape, je me dirige vers le mont Pha Ngeun pour monter au sommet et profiter de la vue sur la région. L’ascension est raide, très raide, mais en même temps ces massifs montagneux semblent sortir de nulle part donc forcément les pentes douces sont rares. La main courante tantôt en bambou, tantôt en fer à béton est plus qu’utile ! Une grande partie de la montée se fait dans la jungle, donc sans vue, quand au bout d’un moment (qui m’a semblé long mais en fait pas tant que ça !) j’arrive à la première terrasse. La vue est déjà belle mais je pousse quand même jusqu’au sommet. La vision des environs entre montagnes et plaine, avec les rizières toujours aussi vertes, les rivières, tout cet ensemble vaut le coup d’avoir sué pour monter ! Ce que je vois aussi, ce sont les énormes nuages noirs qui sont partout sauf au-dessus de ma tête à ce moment-là, et ce que j’entends c’est le tonnerre qui gronde. Je m’active pour redescendre, et je croise plusieurs jeunes gens qui montent, avec chacun un panier plein de graviers sur le dos. Déjà que sans trop de poids c’est dur, alors avec des cailloux ! Un des jeunes qui parle anglais m’explique qu’ils montent au sommet les matériaux de construction pour une nouvelle cabane, sacré challenge en tout cas.

La pluie commence à bien tomber mais l’épaisseur de la jungle me protège, ce n’est plus le cas une fois en bas. Je m’équipe de mon poncho de pluie birman (1ère utilisation !) pour braver les éléments et prendre le chemin de l’hôtel. Vu la météo je ne tenterais pas d’autres visites aujourd’hui, et puis je voudrais repasser au garage pour faire deux trois petits réglages sur mon engin. Les chemins pour rejoindre la route principale sont déjà des rivières, mais cette dernière n’est pas forcément dans une meilleure condition. C’est bien mouillé que j’arrive à l’hôtel après pourtant seulement 5 kilomètres à braver les éléments. Une bonne douche chaude s’impose, et elle a fait du bien !

Aujourd’hui, Max a fait une classe de cuisine avec Fa (la propriétaire de l’hôtel / je ne suis pas sûr de l’orthographe). Je le retrouve ainsi que Laetitia et Anne pour déguster le fruit de leur travail, et partager aussi un moment autour de la table avec Fa et Vien (la sœur de Fa avec qui elle tient l’hôtel). Au menu, curry en entrée, et fondue laotienne en plat. On s’est purement et simplement régalé ! Un vrai délice ! Les deux sœurs nous ont aussi allègrement arrosé en cocktail maison servi dans des seaux à glaçons et qui se boivent à la paille. C’est repu que je me dirige vers mon lit, et que mes autres compagnons de table eux se dirige vers un bar en ville pour continuer la soirée. Demain, c’est mon premier grand trajet en moto, et en dehors du fait que j’aimerais qu’il ne pleuve pas, je voudrais aussi être bien en forme.

 

Et voici le lien pour la vidéo :