Jour 74 – Mwlamying #2

J’avais réservé une excursion à la journée pour découvrir la grande île qui se trouve au milieu du delta, l’île de Bilu Gyun, dite l’île des Ogres. Par manque de participants elle a malheureusement été annulée et je me retrouve donc à devoir repenser seul le programme. Je me dirige dans un premier temps vers la jetée pour trouver un bateau, ou plutôt une grande barque (comme au lac Inle) pour traverser. Je galère à trouver le bon embarcadère, et quelqu’un pour m’emmener. Je me dis qu’avec l’ouverture du pont vers l’île (il y a quelques semaines a priori), le trafic par bateau a certainement chuté.

L’arrivée sur l’île se fait à cet endroit-là par un petit chenal, qui n’est pas sans rappeler une mangrove. C’est une arrivée un peu mystérieuse puisque je ne sais pas du tout à quoi m’attendre, ni comment je vais me débrouiller une fois sur place. Une fois débarqué sur le quai, je me retrouve planté là avec une dizaine de personnes qui m’observent, ce moment semble durer une éternité… mais finalement un jeune me demande si j’ai besoin d’un taxi. Je lui dis oui et d’un guide aussi. Il me fait signe de monter avec lui en moto et nous voilà partis. Quelques centaines de mètres plus loin il fait plusieurs arrêts, parle avec plein de gens, puis finalement me laisse en compagnie d’un autre jeune qui me fait signe de m’asseoir en attendant, quoi je ne sais pas. Je remercie le premier qui m’a aidé au moment où il s’en va.

Je parle un peu avec le nouveau jeune avec qui je suis, puis son père me tend un casque et me dit de venir avec lui. Impossible de savoir combien ça va me coûter, ou ce que je vais pouvoir voir mais me voilà parti ! Mon chauffeur du jour s’appelle Thein Tay et travaille dans son Tea shop, là où j’ai attendu le matin. Il me fait faire le tour de l’île et d’une partie des villages, car il y en a quasiment 80 répartis ! Les cultures sont principalement composées de rizières, et de forêts de tek ou d’hévéa. J’ai aussi le droit à des petits arrêts dans des manufactures locales, une qui fabrique des ardoises scolaires, et une autre des objets en tek (certains d’un goût douteux mais le travail est quand même impressionnant). Une des spécialités du coin, est la fabrication de pipe, d’ailleurs une énorme orne le rond-point du village. Après quelques heures de parcours à moto, nous nous posons dans un café, et sommes vite rejoints par les amis du coin de mon chauffeur. Moment assez drôle, car je me retrouve assis au milieu des vieux loups de mer du quartier, mais assez bizarre car je n’ai toujours rien compris à ce qui s’était dit. Mais de manière générale les gens se marrent quand même pas mal ! Thein Tay me re-dépose ensuite à l’embarcadère et négocie le retour en bateau pour moi. Avant de le laisser, je le paie un prix plus que raisonnable pour le tour qu’il m’a fait faire.

De retour dans la ville, je souhaite maintenant rallier l’île de Kyun Gaungse, dit l’île du lavage des cheveux. Rien à voir avec un coiffeur, mais plutôt une histoire datant du 14ème siècle où les futurs souverains avaient une cérémonie de lavage de cheveux avec l’eau du puits de l’île. Cette dernière était réputée pour sa pureté et la protection qu’elle apportait. Je visite donc cette île monastère sur laquelle on doit se déchausser dès la descente du bateau. Je pense qu’après l’Inde, c’est bien au Myanmar que j’aurais passé le plus de temps à me chausser / déchausser et à marcher pieds nus ! L’île est petite mais c’est surprenant le nombre d’architectures religieuses qui y sont érigées. Une communauté de moines vit à plein temps sur ce minuscule caillou qui pour la petite histoire, est censé flotter sur les eaux où se rejoignent les trois bras du fleuve.
Une fois revenu sur la terre ferme, je reprends la direction de l’hôtel en passant par le marché (le neuf et le vieux). Je me fais offrir au passage des bananes (car je ne voulais pas acheter un régime entier, tant mieux !) et découvre les étals pleins de couleurs du marché alimentaire. A côté se tient sous une halle le marché où on peut trouver tous les objets, des chaussures aux écrans en passant par les produits cosmétiques !

Avant d’arriver je fais un arrêt coiffeur pour faire un pas de plus vers les cheveux courts. Je trouve aussi que c’est marrant de tester les coiffeurs dans différents pays, j’aurais pu attendre mais j’avais envie d’essayer en Birmanie. Bon pour les cheveux rien à dire mais un coup de tondeuse malheureux a fait que j’ai aussi dû aussi utiliser les talents de barbier de ce cher homme. Je ne saurais jamais si c’était prémédité ou non mais me voilà rasé de près comme ça n’est que rarement arrivé !

Après une pause au frais, je rejoins pour manger plusieurs personnes avec qui je partage le dortoir. Il s’avère que nous sommes trois français et une suisse, soit quatre francophones sur six lits quand même. Ça ne m’est jamais arrivé depuis mon arrivée au Myanmar ! Nous allons donc profiter une nouvelle fois du night market pour le repas du soir.

Voici la vidéo sur les deux jours passés à Mwlamying :