Jour 73 – Mwlamying

Dès que j’ai récupéré la moto, je prends la route du sud pour aller voir le(s) plus grand(s) « sleeping bouddha au monde. S’orienter ici n’est vraiment pas simple, aucun panneau n’est retranscrit en Anglais, ou même tout simplement en alphabet latin (histoire de pouvoir lire). Je ne peux compter que sur mon GPS, donc des pauses régulières s’imposent sur le trajet pour checker la véracité de la direction. Je fais un petit crochet par une route de montagne pour admirer la vue sur la plaine avant d’arriver au monument. L’allée qui y mène est bordée de statues de moines (de 4m de haut) en file indienne. La scène représentée est celle qui a lieu chaque matin dans les villes et villages quand les moines passent en procession pour faire l’aumône (celle observée hier sur le trajet d’ailleurs). Malgré la beauté de ces statues, quand on aperçoit la tête gigantesque du sleeping bouddha, on les oublie vite ! Pour le coup il n’y a pas que la tête qui est gigantesque, puisque la statue complète mesure pas loin de 200 mètres de long. Mais a priori, le commanditaire du projet s’est dit que c’était un peu trop petit, un nouveau bouddha est en construction juste en face, lui mesurera quasiment 300 mètres. C’est un moine vivant à proximité qui est à l’origine de ce projet pharaonique. Le 1er bouddha à peine fini, il est déjà en rénovation en parallèle de la construction du second. Je ne sais pas quelle est la raison exacte, mais il est très abîmé, et ça se confirme à l’intérieur, pourtant il a été fini il y a moins de 20 ans. A l’intérieur justement, un petit temple, et surtout un musée (en devenir). Pour le moment il n’y a que quelques salles dans lesquelles des statues de béton peintes représentent des scènes de la vie de bouddha, avant qu’il devienne bouddha.

Je reprends la moto pour revenir vers le centre-ville, mais je décide avant cela de faire un détour par le pont du général Aug San (le père de celle qui a eu le prix Nobel). Le pont permet de rejoindre l’île de Bilu, aussi nommée l’île aux ogres. Le changement de paysage est radical une fois le pont passé. Il y a des rizières avec des maisons perdues au milieu de tout ce vert. Je ne rentre pas trop dans les terres, je garde ça pour le programme de demain.

Comme je l’ai découvert en arrivant hier, la ville est dominée par une chaîne de collines. Sur ces dernières sont installés un grand nombre de pagodes, temples et stupas. Je passe une très grande partie de l’après-midi à découvrir les principaux points d’intérêt de la zone. Je suis souvent seul lors des visites, même dans les plus grands des monuments. C’est assez bizarre après l’agitation connue dans les autres villes lors des visites d’édifices religieux. La vue depuis le sommet est assez belle, mais la Pagode Kyke Than Lan décroche haut la main la palme de la vue. Des ascenseurs ont été installés pour accéder à l’immense terrasse sur laquelle la pagode et son stupa de 40 mètre de haut sont installés. Je visite le monument en étant seul dans les lieux, assez magique comme moment.

En fin d’après-midi, je fais un tour d’horizon du reste de la ville pour découvrir ses autres édifices religieux (églises & mosquées), mais aussi les restes de bâtiments coloniaux. Ces derniers, tout comme à Yangon, ne sont pas sans charmes malgré leur mauvais état et la végétation bien présente dans les murs. Dernière pause au point de vue en haut de la colline pour admirer le coucher de soleil sur le delta du fleuve, et retour à l’hôtel. Je crois que j’accuse encore le coup de la grosse journée d’hier et qu’une bonne nuit ne sera pas de refus.