Jour 14 : Départ de Russie

Départ et trajet en mini bus de Khoujir jusqu’à Irkousk sans encombre. La route est aussi belle qu’à l’aller !

 

Arrivé à Irkousk, le mini bus se fait contrôler par un policier seul, vu la tête du chauffeur, ça sent le petit paiement en sous main. On nous dépose à la gare malgré tout.

 

Une fois le sac déposé à la consigne de la gare, je me rends en ville en bus pour profiter de mes dernière heures russes. Je retourne à la gare en marchant le long du fleuve Angara. Magnifique avec le soleil couchant !

 

Je monte dans le train, en 2nde classe pour ce trajet. Ce sont donc des cabines de 4 couchettes fermées. Notre wagon est différent des autres, plus typique il me semble. Je partage la cabine avec Sarah et Mathias, 2 Allemands qui voyagent vers Pékin via Oulaan-Bator. On n’entend que parler anglais dans le wagon, toute l’Europe semble représentée ! On discute aussi avec un indien qui vit en Hollande. Clairement, ce trajet, ou cette classe je ne sais pas, est beaucoup plus internationale. Nous sommes dans un des seuls wagons mongols du train, et on voit clairement la différence par rapport aux wagons russes.

Nous devrions passer la frontière demain, au revoir Russie, et bonjour Mongolie !
Bonne fête nationale !


Jour 13 : Lac Baikal #2

Ce matin le réveil est comme pressenti hier, très courbaturé ! Je me programme une petite journée, avec quand même une randonnée.
Direction la plage adjacente à Khoujir, pour prendre la direction du cap Mys Kharantsy. Je choisis de faire l’aller par la plage. Je suis surpris du nombre de baigneurs ! Après test, l’eau est bien moins froide sur cette côte que sur la côte ouest où j’étais hier. Aussi, il y a énormément de campeurs disséminés dans la forêt qui longent la plage, je ne pensais pas en voir autant mais je comprends, on doit y être bien !
Juste avant l’arrivée au cap, je traverse une sorte de colonie de vacances, mais qui d’aspect ressemblerait presque à un camp para-militaire pour jeunes. Tout le monde est habillé en tenue de camouflage. Pour autant je peux traverser la zone sans souci. J’ai déjà remarqué depuis le début de mon séjour, que beaucoup de personnes était adeptes de la tenue de camouflage, et ça se confirme encore une fois.
Une fois arrivé, je déjeune en haut de la falaise, face à la super vue. Puis pour simplifier le retour, (l’aller ayant été un gros slalom entre plage, rochers et tentes) je longe la route principale en restant en lisière de forêt. A l’entrée dans Khoujir, je me fait interpeler par un ouvrier travaillant sur un chantier. D’ailleurs, c’est assez impressionnant le nombre de constructions en cours, on sent que le tourisme est en plein développement ici. Pour en revenir à notre ouvrier, il faut croire que j’attire ce type de personne, il est 15h30 et il me propose de venir boire de la vodka ! Je parviens à décliner et finit mon retour sans encombre.
Je suis rentré tôt aujourd’hui et j’ai mis ce temps là à contribution pour régler 2 / 3 choses pour la suite et surtout faire le montage des vidéos de ces derniers jours :

https://youtu.be/6efJwGHLYVE

Demain sera mon dernier jour russe, je repars pour Irkousk le matin afin d’aller prendre le Trans-mongolien direction Oulaan-Bator



Jour 12 : Lac Baikal

Je me lance ce matin dans ma première vraie randonnée depuis mon départ. Armé de mes bâtons, le top départ est lancé ! Les rues de Khoujir sont très vides, alors qu’il est déjà 9h. Vu la réaction quand j’ai demandé un petit déjeuner à 8h, je suppose que la vie ici commence plutôt tard.

1ère etape, un point de vue à 45 min de marche. Seul tout le long du trajet je savoure d’avance d’avoir la vue pour moi tout seul à cette heure matinale ! C’était sans compter sur les 3 minis bus remplis de chinois qui m’ont dépassé dans la dernière montée ! Heureusement il sont repartis aussi vite qu’ils sont arrivés !
2ème étape, un petit lac nommé Shara-Nur. Après 2 bonnes heure de marche pour y accéder, il s’avère que c’est plus une grande mare boueuse qu’un lac. Mais l’environnement est beau, j’ai découvert la partie forêt de l’île
Un peu déçu, je me lance dans une 3ème étape que j’avais laissée en option en fonction de l’heure, direction la rive est de l’île, et plus précisément la plage de Pad’ Tashkiney. Après 2 nouvelles heure de marche, j’arrive dans cet endroit magnifique, on a réellement l’impression d’être au bord de la mer. Je pense être seul mais pas de bol, un 4×4 est déjà garé !
A peine j’approche, un des hommes vient me voir, en fait il s’agit d’une patrouille de ce que je pense être l’équivalent des gardes forestiers. En passant par l’intermédiaire de mon téléphone, il arrive a m’expliquer que la zone est fermée, mais pas pourquoi, et que je dois partir. Je lui demande si je peux juste me reposer un peu avant de partir, sachant que j’ai 4h de marche pour le retour. Il accepte, et le véhicule s’en va.
Du coup, quitte à être là je m’installe sur la plage de cailloux, et je vais me rafraîchir dans l’eau. Je me suis arrêté aux pieds tellement l’eau était glacée, et même juste ça, plus de 10 secondes c’était difficile. Quitte à être seul, je déjeune comme je l’avais prévu, une bonne ration de l’armée russe !
Au moment ou je pars, un motard arrive, je me rapproche de lui pour le saluer et le prévenir pour les gardes forestiers quand je vois que sa moto est immatriculée en Suisse, je tente donc un « bonjour ». Bien tombé, je rencontre Anatole, suisse originaire de la région de Gruyère, et francophone. Il est parti de sa Suisse natale et rallie Oulan-Bator par la route dans un road trip de 2 mois, et il compte camper ici ce soir. Il m’offre un thé et nous partageons un peu notre expérience, c’est toujours intéressant d’avoir d’autres visions. Surtout que je n’ai pas parcouru les routes, il a pu me parler d’autres aspects de la Russie. Soudain, une petite marmotte grise décide de s’incruster. On en voit souvent le long des routes qui s’enfuient, mais celle-ci n’était pas peureuse et s’est mise à nous tourner autour, passer dans nos jambes et monter sur les bancs. Elle a donc eu droit à sa séance photo !
Sachant qu’il me reste 4h pour rentrer, je me mets en route. Bon j’ai été très ambitieux sur mes capacités, et ce sera finalement en 4h30 que je rentrerai, en arrivant un peu au bout de mes forces, avec des jambes qui ont du mal à suivre, heureusement que j’avais les bâtons.
En faisant le calcul, j’ai parcouru 40km en quasiment 10h de marche, c’est un peu normal que ça fatigue du coup ! Demain, je vais faire une marche plus légère si mes jambes veulent bien partir !


Jour 11 : Irkousk > Lac Baikal (Khoujir)

Départ un peu chaotique ce matin avec 2h de retard, notre mini bus n’a pas démarré il a fallu le remplacer. Aucun problème, je suis bien tranquille chez Nina, pas de quoi se stresser.

Nous partons finalement vers 10h30 de Irkousk après avoir récupéré les derniers passagers. Ce bus / taxi public passe chercher chaque personne le matin même.
Notre chauffeur semble avoir envie de rattraper le retard, il file à toute vitesse en slalomant entre les voitures et les vaches qui traversent la route, pas très rassurant mais plutôt efficace ! Nous faisons la pause déjeuner à l’horaire prévu, nous avons roulé 2 bonnes heures, et déjà le paysage est magnifique, on est complètement dans un autre monde. Je me suis déjà dit ça pour Irkousk hier, et je le pense encore plus aujourd’hui, il fait vraiment bon vivre dans cette ville et cette région, tout du moins en cette saison ! Il est difficile d’imaginer en voyant ça comme ça, les longs mois de température négative, de neige et de glace.
Nous arrivons finalement en milieu d’après-midi au bord du lac pour prendre le bateau qui va nous permettre de faire les 10min de traversée pour relier l’île. Le paysage à cet endroit est  époustouflant, mais vu le nombre de véhicules à attendre, je me dis qu’il doit y avoir pas mal de monde sur l’île. Une fois débarqué, finies les routes aménagé, ce sera chemin de terre jusqu’à l’arrivée à Khoujir, avec notre chauffeur fan de vitesse, nous n’étions pas au bout de nos sensations. 1h de trajet pour relier les quelques derniers km. La constatation était la bonne, le village est devenu en quelques années très touristique et nombre de maisons d’hôtes, pensions, et excursions organisées sont au programme.
Je m’installe dans une chambre de la maison d’hôte de Tatiana, il n’y a pas beaucoup de chambres mais je semble être seul. Elle me demande si je veux participer à l’excursion en 4×4 du lendemain, je m’empresse de décliner, je préfère nettement aller marcher seul hors des sentiers touristiques que de me retrouver enfermé encore dans un véhicule. J’essaie de me prévoir un chemin pour le lendemain, j’aimerais traverser l’île dans le sens de la largeur (15km environ) mais rien n’est balisé.
Je pars faire un tour dans Khoujir et admirer la vue depuis la pointe la plus proche, on a réellement la sensation d’être au bord de la mer, mais bon,  une mer d’eau douce à 8 degrés quand même 😋
Le soir, repas à la maison d’hôtes, et surprise, Tatiana m’a déniché une carte où un semblant de sentier est dessiné pour aller de l’autre coté de l’île ! Entre ça et le GPS je devrais m’en sortir. J’ai fait le plein d’eau et je vais aussi faire le plein de sommeil. Je ne sais pas trop dans quoi je me lance, mais je pense qu’il y aura au moins 8h de marche pour pas loin de 30km aller retour.

Jour 10 : Irkousk

J’en ai parlé hier, les voici ! Les 2 montages vidéos sur le transsibérien sont visibles sur les liens suivants :

Aujourd’hui la délivrance est arrivée ! Je n’ai pas dormi de la nuit et j’ai passé les 3 dernières heures complètement prêt à descendre à attendre sur ma banquette.
Je me retrouve en maison d’hôte chez Nina. Elle doit avoir à peu près 70 ans, c’est finalement comme passer un moment chez une de ses mamies, bon sauf qu’on parle en anglais. Ce qui est quand bien pour moi ! Après ma première douche depuis 4 jours, un déjeuner rapide et un rdv pris pour le dîner du soir à la maison, je me lance à la découverte de la ville à pied.
Irkousk est plus petite que les 2 villes précédemment visitées mais j’ai quand même parcouru 25km cet après midi. La construction de la ville est complètement différente. Je commence ma visite par les quartiers périphériques, je tombe sur des maisons de bois, plutôt défraîchies et desservies par des chemins en terre. Pourtant, beaucoup de gens semblent vivre ainsi. La ville est plutôt verte, il y a plein de parcs disséminés.
D’ailleurs, petite anecdote du jour : je m’assois sur un banc 5 min, directement un homme vient s’asseoir à coté de moi, il fait un geste au niveau de son cou qui veut dire « on s’envoie un verre de vodka ? » (merci le guide de la gestuelle russe). Je fais mine de ne pas comprendre et lui demande s’il parle anglais. Apparemment il connait quelques mots, mais au vu de la prononciation, il est bien trop saoul pour dire quoi que ce soit d’intelligible. Il s’intéresse à mes tatouages et me montre les siens. Là sur son coude, je vois une bonne grosse croix gammée tatouée. En moins de 30s, j’ai dit ciao, pris mon sac et je suis parti au pas de course.
Je continue mon tour en passant d’église en église (pas de doute on est bien en Russie !), de monument en monument. La ville fait moins soviétique que ses grandes sœurs du côté européen. Au vu de la population croisée dans les rues, la moyenne d’âge semble plutôt jeune, et on voit bien qu’on est passé du côté asiatique de la Russie.
Autre anecdote, par rapport aux véhicules cette fois. Dans le parc automobile, il y a autant de voitures avec le volant à droite que de voitures avec le volant à gauche. Il s’avère qu’il y a un gros marché de l’automobile d’occasion avec le Japon (conduite à droite), et que c’est plus économique de faire venir sa voiture du Japon que d’Europe. La sensation quand on regarde la trafic est plutôt bizarre du coup !
Avant de passer par la place centrale et de rentrer à la maison d’hôtes, je fais un tour sur les berges du fleuve Angara, c’est le fleuve qui est l’unique émissaire du lac Baïkal. Les berges sont aménagées, mais pas trop. Ce côté un peu sauvage fait grand bien !
Au dîner, je partage la table avec 5 français qui passent aussi la nuit chez Nina. Nous avons échangé en partageant le repas et leur retour d’expérience est plutôt intéressant pour moi, ils ont un paquet de voyages au compteur. Ils voyagent à 10 en mode organisé. Eux aussi ont fait Moscou > Irkousk, mais en 6h d’avion seulement. Demain nous partons tous pour le village de Koujir, capitale sur l’ile d’Olkhon.
Pour voir le récapitulatif de la journée à Irkousk en image, c’est ici :

Jour 9 : Transsibérien #3

Je n’ai jamais été aussi près de l’arrivée ! Nous venons de quitter Ilanskaya située au km 4357 ! Demain matin enfin je descendrai à Irkousk.

Aujourd’hui j’ai lu cette phrase :
« Un mot étranger, nous étions étrangers, nous devions comprendre » Nicolas Bouvier, L’usage du monde
 
Cette phrase je ne la comprends que bien, parmi les personnes avec qui j’ai parlé, il arrive souvent qu’il connaissent un ou 2 mots en français, ou autres. Ils les prononcent et te regardent en se demandant pourquoi tu ne comprends pas. C’est ainsi que Paris devient souvent Parrrichh dans la bouche des russes, autrement dit, pour mon oreille, un mot russe comme les autres.
Aujourd’hui, Sacha avec qui j’ai pas mal échangé (son vrai prénom étant d’ailleurs Alexandr) est arrivé à destination à Krasnoïarsk. Nous avons fait une photo ensemble et échangé nos numéros whatsapp. C’était une vraie rencontre de voyage ! Mon autre rencontre, Ruslan (que j’ai appelé Russel jusqu’à maintenant, erreur de compréhension), m’a bien aidé aujourd’hui. Mon téléphone était complètement bloqué et les pages en russe étaient incompréhensibles pour moi. Il m’a permis de remettre tout ça en fonctionnement ! Ce qui me donne encore l’opportunité de communiquer aujourd’hui.
A notre retour dans le train, il m’a offert une glace et nous avons parlé en anglais, un peu plus longuement que hier. Il est vraiment passionné par la Corée su sud et souhaite y retourner dès que possible.
Depuis le début du trajet, je filme des petites séquences vidéo avec la gopro, aujourd’hui je me suis essayé au montage, j’ai produit un premier essai, je vais mettre ça sur Facebook si j’arrive à la télécharger. J’essaie de filmer aussi à l’intérieur des wagons pour que l’on se rende compte de l’ambiance. Aujourd’hui, c’est plutôt calme, mes voisins ont à nouveau changé, et je me sens à l’aise. Hier soir et cette nuit c’était l’inverse, un russe tout droit sorti d’un film de mafia s’est installé juste à coté de moi, j’avoue que je ne faisais pas trop le fier.
Je partage le reste de mon temps entre lecture, visionnage de film et observation du paysage. J’ai hâte de pouvoir aller me dégourdir les jambes plus de 10min et pouvoir aller voir ces paysages de plus près.
Au bout de 3 jours de train, et 9 jours en Russie, on commence à voir un peu plus la manière d’être russe, Ruslan me confirme également mon observation. Sous un visage dur et peu souriant, la plupart des Russes cachent en fait un cœur en or et ouvert aux rencontres, il n’y a qu’à  passer la première barrière !

Jour 8 : Transsibérien #2

Je suis parti de Moscou il y a 2 jours et demi, le train a déjà traversé 3 fuseaux horaires et plus de 3000km mais le chemin à parcourir semble encore si long !

Hier j’ai réussi à discuter avec Sacha, nous nous sommes rencontrés l’avant veille mais notre absence de langue commune nous avait empêché une communication fructueuse. Merci donc à la 4g, et à google translate et son option micro : nous avons réussi à avoir une conversation. Lui vit à Moscou, mais est originaire de Irkousk. Là, il va à Krasnoïarsk chercher sa fille qui est en vacances. Il avait compris que j’allais en Mongolie via Irkousk, mais il pensait que c’était pour le travail et que j’étais Serbe. Il cherche du travail et s’est dit qu’il y avait peut être un coup à jouer ! Quand il a vu que je ne comprenais rien à ce qu’il me disait, il est quand même resté curieux de comprendre ma présence dans ce train, ce que j’ai entrepris et pourquoi. Il est vrai que le peu de personnes locales avec qui j’ai échangé ne comprennent pas ce que je cherche. Encore pire quand on me demande mon métier, j’ai parfois un peu honte, beaucoup ont du mal à concevoir que ce soit un travail concret. Ce métier que je porte depuis plusieurs années me semble bien futile face aux considérations beaucoup plus terre à terre de ces populations. Quand on voit que entre autre, un homme est capable de faire 6 jours aller retour de train pour aller chercher sa fille ça laisse à réfléchir! Il m’explique aussi que il aurait aimé le faire en avion, mais que l’inflation de ces dernières années, due notamment aux embargos imposé à la Russie, a fait quadrupler les prix du transport (entre autres). En aucun cas je ne remets en cause la légitimité des raisons de ces embargos, mais cependant je m’interroge sur les effets pervers qu’ils impliquent. Il me semble que cela touche surtout une population qui n’a pas besoin de charges en plus. Par contre, je pense que pour les élites dirigeantes et décisionnaires ça ne change pas grand chose.

Malgré tout, l’ennui me gagne, et par moment ma patience s’effrite un peu aussi. Le soir, Stanislas, le jeune militaire rencontré la veille et un de ses « amis » ont décidé de venir se saouler dans mon compartiment, au bout de plusieurs demandes plutôt cordiale de ma part, à une heure ou il est normal de vouloir dormir, je les ai finalement chassés, avant que « l’ami » ne vomisse le contenu de son estomac sur ma couchette.

En cours de nuit, il y a eu un arrêt plutôt long qui a totalement changé le visage de notre wagon, il y a eu plein de  nouveaux arrivants. Peu après, nous sommes arrivés à Omsk. Là, les jeunes militaires sont arrivés à destination. Chacun retrouve sa copine, ou femme ou sa famille, la scène est finalement plutôt belle, ils ne se sont pas vus depuis un an, chacun croule sous les embrassades. Cela me met face à mon voyage, à tous mes amis et famille que j’ai laissé moi aussi pour un an. Je me dis que je suis vraiment heureux que Clémence me rejoigne et que nous n’ayons pas à vivre un an séparés ! Je suis aussi content des visites prévus par la famille, je retrouve mon père dans 10 jours en Mongolie.

Plus tard dans la journée, Sacha me présente son voisin de voyage, il m’annonce tout content : « j’ai un voisin qui parle anglais ! » J’échange donc quelques mots, sans besoin de traducteur ni de google, ce qui fait un grand bien ! Son nom est Russel, il viens de rentrer en Russie après 6 mois aux USA. Il a aussi séjourné plusieurs fois en Corée du Sud. Là, il se rend à Irkousk depuis Lekaterinbourg. Il part en mission de volontariat pour un projet tourné vers l’écologie. Je lui dis que j’y suis plutôt sensible, et que ça me semble important vu le peu de considération écologique que j’ai constaté ici depuis mon arrivée. Je n’arriverai pas à en savoir plus, l’homme est peu bavard.

Pour rompre la monotonie de mes activités depuis le début du voyage, je me lance dans une petite visite du train. Je suis en 3ème classe tout au fond, mais je constate que mon wagon est plutôt bien loti par rapport aux autres 3ème classe, pas tant au niveau confort, mais plus au niveau population, aération, odeur et propreté ! Ce sont également les chefs que wagon qui se chargent de tenir en état leur wagon durant le trajet. Elle sont 2 à se relayer dans notre wagon et sont il me semble plutôt professionnelles. Je vois donc la différence avec les 2nde classe, eux ont des compartiments fermé de 4 personnes, là ou nous sommes 6. Je constate aussi la présence d’un wagon bar / restaurant, avec peu d’affluence à cette heure ci. Je pense que je suis comme beaucoup de gens dans le train, nous avons prévu nos repas pour le trajet et seul les plus fortunés se restaurent ici. Pour le style, on est bien loin de l’image de l’Orient Express présent dans l’imaginaire collectif. C’était déjà le cas pour les couchettes, cela est encore plus vrai pour le bar / restaurant.

Jour 7 : Transsibérien

« En regardant l’eau du fleuve caresser les flancs de la coque, je me disais que la Russie est aux nations ce que le hanneton est à l’évolution : une aberration. Ce pays, au bord de l’écroulement, poursuit de siècle en siècle sa marche inaltérable. Il titube mais ne s’effondre pas. » Sylvain Tesson, S’abandonner à Vivre (L’ermite)

Je commence ce long trajet en train par cette lecture, sacré hasard ! Peut être ne serais-je pas aussi extrême que Sylvain Tesson dans ma vue de la Russie, mais il est vrai que ce pays est déroutant, surprenant et compliqué à la fois.

Ce trajet semble hors du temps, bercé au rythme des arrêts (plus ou moins long), des repas, des siestes, des allers et venues des uns et des autres, et des moments partagés et des rencontres. Comme je l’ai déjà constaté, l’anglais n’est pas le fort des russes, il est rare de tomber sur quelqu’un qui connait plus de quelques mots, voir la majorité ne parle pas du tout. Je me retrouve dans la situation où ma présence ici interpelle, mais où la communication est compliquée. Pourtant, hier soir un homme nouvellement arrivé dans notre compartiment a essayé de communiquer, des jeunes présents dans le train étaient là et très rapidement je me suis retrouvé avec 7 / 8 personnes autour de moi qui essayaient de me faire comprendre que cet homme avait conduit des camions, au lac Baikal où je me rends, mais avait aussi fait le Paris- Dakar ! C’était laborieux mais nous avons un peu échangé.

A priori, échanger a intéressé les jeunes et j’ai tenté de communiquer avec 3 d’entre eux, dont un qui s’appelle Stanislas. Il s’avère qu’ils sont en fait des jeunes de 21 ans qui viennent de terminer leur année de service militaire et rentrent chez eux retrouver leurs études, peut être un travail, et pour certains leur famille. L’un d’eux est déjà marié avec 2 enfants. Ils m’offrent une boite de ration de l’armée russe pour la suite du voyage, eux s’arrêteront à Omsk, demain il me semble.

Par la fenêtre, le paysage est bien plus pittoresque que ce que j’ai vu dans les grandes villes, bientôt nous allons passer la barrière des montagnes de l’Oural, qui amorce la passage du continent européen au continent asiatique. Nous avons parcourus 1300km sur les 5185km que je vais faire sur ce trajet. Nous avons également traversé 2 fuseaux horaires, mais le train lui roule toujours à l’heure de Moscou !
Comme j’arrive à avoir un peu de réseau de temps en temps, j’essaie d’actualiser ma position sur la carte du parcours : carnetdevoyages.xyz/cartes/

Jour 6 : départ de Moscou en transibberien

Ça y est,  le moment où je fais 4 jours de train est arrivé ! Armé de mon sac et d’une bonne réserve de nourriture et de thé, je suis prêt pour le départ d’ici une heure ! 🚂🚂🚂🚂

La communication va vraisemblablement être difficile, si dans les grandes villes il y a déjà si peu de personnes qui peuvent parler (ne serait-ce qu’un peu) anglais, dans un train traversant le pays vers des villes secondaires j’y crois moyen ! Enfin il restera toujours la langue des gestes, et ma maigre interprétation des caractères cyriliques 😉

Même si je suis content de la découverte des 2 principales villes du pays, je suis quand même heureux de me diriger vers des contrées plus lointaines, plus calmes et plus vertes ! Irkousk reste une ville mais je pense que les 3 jours prévus sur l’île d’Olkhon me feront le plus grand bien 🏕️🏞️

Jour 5 : Moscou #2

Après une bonne nuit je continue de découvrir la ville de Moscou. Ce matin, découverte du parc Kolomenskoïe qui se situe au sud en périphérie de la ville, au bord du fleuve Moskova. Ce parc a la particularité d’avoir plusieurs églises et palais à l’intérieur. Il y a même des églises en bois (comme des chalets) datant des 16 ou 17ème qui ont été ramenés en pièce depuis des contrées lointaines de la Russie ! Voir du vert et marcher ailleurs qu’en ville fait du bien après tout ces kilomètres purement urbains.
L’après-midi, retour en centre ville pour continuer à découvrir. La ville semble en pleine mutation, et pleine d’effervescence. Beaucoup de rues et d’endroits sont en travaux, il semble que le maire de la ville ait lancé des grands chantiers pour plusieurs années. Moscou devrait peu à peu se rénover. En même temps, il semble que plusieurs bâtiments et rues datent de l’époque soviétique, un coup de neuf ne devrait pas faire de mal !

En parlant effervescence, nous passons à coté de la cathédrale du Christ Sauveur (il semblerait que ce soit la plus grande du pays, c’est peu dire !), il y a là des centaines (voir des milliers) de personnes qui attendent entre les barrages policiesr et les travaux sans fin. Il y aurait dans la cathédrale des reliques majeures de St Nicolas, saint vénéré par les russes. C’est a priori un événement assez rare pour les orthodoxes, assez pour que certains fassent le déplacement depuis l’autre bout du pays.
Le soir, nous avons réservé des places pour aller voir un ballet russe au palace du Kremlin. Ceci me permet du coup de pénétrer dans l’enceinte du Kremlin, et d’avoir un autre angle de vue sur les murailles de la forteresse, sur ses tours, et sur la Cathédrale St Basile (photo d’hier). Je ne suis pas forcément un grand amateur de danse et de ballet, mais je suis vraiment content d’avoir pu assister à cette représentation de * »La Bayadère » de Marius Petitpa. *L’histoire reste à priori plutôt classique, mais c’est vraiment la performance de danse et orchestre qui porte le spectacle. J’avoue avoir été plutôt impressionné par les décors et la machinerie qui ont été mis au service du visuel. Une fois les costumes ajoutés, il y avait vraiment de très beaux tableaux, tout  en simplicité mais non moins magnifique.

Un dernier tour sur la place rouge de nuit pour faire un au revoir à Moscou, et il temps d’aller dormir. Demain, départ en transsibérien direction Irkousk !

PS : Le trajet durant 4 jours, je ne suis pas sûr d’arriver à écrire aussi souvent que ces derniers jours