Jour 50 – De Munnar à Kollam

Nous quittons Munnar sous la pluie, qui est tombée sans discontinuer toute la nuit. Le bus est plein quand nous montons dedans et les 60 premiers km sont plutôt cahoteux, en essayant de se tenir debout dans l’allée du bus. Nous laissons derrière nous les champs de thé, les montagnes et les cascades. Une fois assis, nous continuons notre descente vers la plaine pour rallier Kochi. La chaleur et le soleil reviennent petit à petit.
Une fois à Kochi, il nous faut trouver le bus pour Kollam. Nous profitons de l’attente pour déjeuner. Une fois dans le bus, nous sommes partis pour un trajet de 3h30, enfin c’est ce que nous croyons. Il s’avère que le trajet n’est qu’un enchainement de villes sans interruption, et le trafic en ce samedi est particulièrement intense. Nous arriverons finalement avec près de 3h de retard, après un trajet fort éprouvant dans un bus bondé, où nous n’avons eu droit à aucune pause pour prendre l’air, le chauffeur essayant de minimiser le retard. Nous rejoignons notre hôtel à pied en longeant ce qui semble être une des étendues des backwaters, mais de nuit nous n’avons pas le loisir d’en profiter, ce sera au programme de la journée de demain.
Nous arrivons enfin à notre chambre, accueillis par un ÉNORME rat noir qui s’enfuit dans la chambre voisine… Très rassurant pour la nuit à venir !

Jour 49 – Munnar

Venir ici et ne pas en profiter pour faire une journée de randonnée aurait été dommage. C’est donc un réveil très tôt ce matin ! Alvin, notre guide du jour passe nous chercher à 7h et nous partons sur les routes puis les chemins de la campagne environnante. Nous sommes chanceux car ce matin la météo est au beau fixe après une nuit entière de pluie diluvienne (en même temps c’est la mousson). Nous commençons par 2h d’ascension au milieu des champs de thé, avec les paysages et la vue qui se dévoilent petit à petit, et les sangsues qui tentent de nous accrocher sur notre passage.
Nous prenons notre petit déjeuner face à une magnifique vue sur la vallée et les champs de thé installés sur les flancs des montagnes, puis finissons notre ascension pour découvrir LA vue ! Nous avons déjà parcouru 6km et il nous reste maintenant 14km de descente pour le point d’arrivée où un rickshow nous récupèrera. Les paysages sont magnifiques et très verts, complètement inédits pour nous. Mais cette randonnée est aussi l’occasion pour Alvin de nous expliquer et de nous présenter les plantes et les procédés de transformation, voire les utilisations. Nous découvrons ainsi les différences entre thé noir, vert et blanc qui proviennent tous des mêmes arbres ; nous goutons de la cardamone ; voyons des orangers, des pomelos, des arbres à poivre, des arbres à café. Bref une grande variété de la flore indienne, qui donne une idée de la multiplicité des goûts dans la cuisine indienne. Nous pouvons aussi découvrir la faune, en premier lieu les sangsues bien sûr, mais aussi plein d’araignées plus grosses les unes que les autres, et au détour d’un chemin un magnifique caméléon. Nous voyons des crottes d’éléphant sauvage sur le chemin mais nous n’en croiserons malheureusement pas. Par contre, pour notre plus grand bonheur nous ne croisons pas la route de serpents.
Mais aussi, de passer une journée avec un Indien, nous donne la possibilité d’aborder des sujets plus politiques. Il nous explique que, même si le système de castes est censé être aboli depuis bien longtemps, il est bien présent et entretenu par les autorités. En l’occurrence, sa caste à lui est encore notée sur son acte de naissance, sa carte d’identité, et son diplôme du secondaire. Il s’avère compliqué de s’extraire de sa filiation avec ce système en place, et il nous énumère de nombreuses histoires sordides ayant été entraînées par ça. Il nous explique que le premier ministre actuel, de confession hindoue n’aide pas à faire avancer le pays, car il privilégie les financements de sa religion, au lieu d’aider le peuple dans les réels besoins.
A quelques kilomètres de l’arrivée, nous nous faisons surprendre par une énorme averse, et le temps de rejoindre un abri, nous sommes trempés (enfin surtout moi en fait). Une fois la pluie calmée nous avançons un peu mais la pluie revient et redouble de puissance. Nous nous abritons sous un porche d’une maison voisine, autorisés par ses habitants bien sûr. C’est l’occasion pour Alvin de nous présenter d’autres produits locaux, dont la noix de muscade (en train d’être transformée), et les fèves de cacao. C’est aussi l’occasion de goûter un morceau de cacao à 100%. Il nous restait 2 km à parcourir, mais vu la pluie cela semble compromis, Alvin appelle le chauffeur pour qu’il vienne nous récupérer. En attendant son arrivée, la famille chez qui nous sommes nous offre à manger un fruit de la passion (de leur plantation) et un café. Un café à leur façon par contre, avec les grains arabica de la plantation, de la cardamone, du cumin et un peu de sucre : tout simplement délicieux !
Nous prenons ensuite la route en rickshow sous la pluie qui n’arrête pas de tomber pour rejoindre l’hôtel, et une bonne douche chaude ! Quelques heures après notre retour et à l’heure où j’écris ces mots, la pluie n’a toujours pas cessé et nous avons presque la sensation d’être sur un bateau en pleine tempête.




Jour 48 – De Kochin à Munna

Sur le chemin de la gare routière, nous nous faisons un petit déjeuner dans un petit café caché dans une petite rue. Nous partons pour notre premier trajet en bus. Nous en avons croisés quelques-uns dans les rues et ça risque d’être plutôt épique. Les bus sont assez gros, et complétement ouverts sans fenêtres, au moins on aura de l’air pendant le trajet ! Au départ de Ernakulam, le bus est assez vide mais il se remplit au fur et à mesure des arrêts. La première moitié du voyage est une traversée sans discontinuer de ville, et de zones plus ou moins urbaines.
Puis nous commençons à atteindre les zones un peu plus sauvages. Le paysage autour de nous devient de plus en plus montagneux, les routes de plus en plus sinueuses et la jungle environnante de plus en plus dense. Nous voyons des singes le long de la route, et l’air devient aussi de plus en plus frais. A l’approche de Munnar, nous découvrons les plantations de thé à flanc de montagne, le paysage semble sculpté, et l’ensemble est vraiment beau.
A la descente du bus, la pluie commence à tomber et nous ne trouvons pas la direction de notre hôtel, il s’avère que nous sommes descendus trop tard du bus. Nous prenons donc un touk touk pour rebrousser chemin de quelques kilomètres et rejoindre le JJ Cottages. A l’arrivée, on nous installe dans la chambre la plus luxueuse de l’hôtel, une sorte de mini suite seule au dernier étage du bâtiment. Nous finissons la journée au chaud en profitant de notre mini salon et de la vue, le tout sous une pluie battante.




Jour 47 – Fort Kochin

Après un petit déjeuner dans la pâtisserie découverte la veille, nous prenons le bateau bus pour traverser la baie et rejoindre la presqu’ile de Fort Cochin. Nous commençons la visite par le front de mer pour aller rejoindre le point de vue sur l’entrée de la baie vers la mer des Laquedives. La vue au loin est assez urbaine et industrielle, les porte-containers sont nombreux dans la baie. Mais le quartier de Fort Kochin semble lui très touristique et plutôt calme. On y est paisible et on retrouve la sensation de vacances ressentie hier à l’arrivée.

Nous voulons ensuite continuer notre visite de la ville mais un énième conducteur de touk-touk nous aborde. Il nous explique qu’ils ont un système de points en fonction de la dépose de touristes qu’ils font et qu’il ne lui en manque que 2 aujourd’hui. A la clef, un volume d’essence gratuit. Nous nous prêtons au jeu et devons donc visiter 2 échoppes. La première s’avère être très grande et au final plutôt intéressante, mais nous comprenons que c’est la basse saison et que les clients font un peu défaut dans les magasins.

Nous visitons ensuite l’église saint François. Il y a en effet une grande présence catholique ici car la ville a été fondée par les Portugais, et une communauté de Franciscains s’était établie ici. Vasco de Gama lui-même a vécu et est mort ici. Nous visitons ensuite la Basilique Santa Cruz. L’état de conservation, l’architecture intérieure et l’organisation de cette église sont plutôt atypiques par rapport à ce que nous connaissons. Nous nous perdons dans les rues pour continuer la découverte de la ville et croisons plein de groupes d’écoliers en uniforme qui sortent de l’école, les rues sont très vivantes et il fait bon vivre ici.

Le soir, nous avons pris des billets pour voir un spectacle de Kathakali. C’est une forme de théâtre dansé originaire de la région du Kerala. Le spectacle que nous voyons est aménagé pour les touristes et c’est tant mieux car il nous permet de voir l’étape cruciale du maquillage, et surtout d’avoir une explication de la signification des mouvements. Chaque mouvement de main, de visage, ou d’yeux a une signification, et c’est finalement un vrai langage du corps qui est exprimé. Nous avons ensuite un extrait de spectacle en 3 scènes qui est joué avec 3 personnages. C’est assez impressionnant la finesse des mouvements qui sont exécutés.





Jour 46 – Arrivée à Kochi

La nuit fut longue au vu de l’inconfort du train mais nous devons suivre le réveil global du matin pour que chacun reprenne son espace pour s’asseoir. L’arrivée est seulement prévue en fin d’après midi. Nous occupons notre journée entre film, lecture et jeu. Quand il y a un arrêt dans une gare nous en profitons pour nous approvisionner en nourriture ou en eau. Clémence sort le jeu de carte « set » et parvient à intéresser une grande partie de compartiment et nous faisons plusieurs parties tous ensemble, ce moment était très sympa et nous a permis de partager plus avec nos colocataires de voyage.

Nous arrivons à la gare de Ernakulam, en banlieue de Kochi en fin d’après midi après 26h de train. Un des jeunes avec qui nous avons échangé durant le voyage nous propose de nous déposer à notre hôtel en touk touk, ce que nous acceptons avec joie pour éviter les 3km de marche avec les gros sacs qui nous attendaient.

Nous faisons une marche pour rejoindre le lieu choisi pour le dîner, et nous en profitons pour découvrir un peu la ville. Ici la vie semble paisible, et après nos séjours dans des grandes villes il y a comme un air de vacances. Le Kerala est un des états riches de l’Inde et ça se voit clairement sur les infrastructures et sur l’état de propreté de la ville. Aussi, on sent que cet endroit est plus touristique, car nous n’avions pas croisé autant de touristes depuis le début de notre séjour en Inde.

Sur le chemin, nous achetons une boîte de pâtisseries locales pour le dessert, dont une aux couleurs du drapeau indien car aujourd’hui c’est la fête de l’indépendance du pays (15 août). Le dîner nous permet de manger des fruits de mer et du poisson, mais malgré le fait que ce soit très bon nous nous disons que nous allons arrêter de suivre les conseils gastronomiques du Lonely Planet car ils sont toujours plutôt chers. La température extérieure est idéale à cette heure là pour rentrer à pied, surtout après les chaleurs qu’on a eu plus au nord. On sent aussi que l’on se rapproche des tropiques avec la végétation et la nuit qui tombe à 19h.

Sur ces 3 liens, les vidéos de notre première partie de séjour :



Jour 45 – Bombay #2 & départ vers le Kerala

La matinée commence avec un petit déjeuner dans une petite échoppe découverte la veille. Nous retrouvons notre tasse de thé chai, boisson dont nous sommes plutôt fan, accompagnée d’une sorte de pain perdu, le tout servi en pleine rue.

Nous allons ensuite déposer nos sacs à la consigne de la gare pour être légers pour nos dernières heures dans Bombay. Le système est extrêmement complexe mais Clémence ne lâche pas l’affaire et après plusieurs allers-retours entre les différents bureaux du hall de gare, nous prenons la direction de la plage la plus proche, Chowpatty beach.

Une fois sur la plage, nous avons une vue assez large sur la ville, et très vite comme c’est souvent arrivé nous sommes abordés pour être pris en photo. La pluie nous pousse à aller nous abriter sous un arbre et le groupe de jeunes qui nous a abordés en profite pour improviser une séance photo et cela nous permet aussi de discuter avec eux. C’est assez drôle la façon dont ils nous abordent, et l’image qu’il se font de nos pays. Eux semblent à peine sortis de l’école et nous disent être architectes.

Après un déjeuner sur la plage, peu à notre goût où nous avons essayé de tester d’autres plats (sorte de riz soufflé à la sauce barbecue…🤢), nous reprenons la direction de la gare pour prendre un train de banlieue vers la gare de départ de notre train longue distance.

La gare de Lokmanya Tilak se trouve à proximité du bidonville de Dharavi, mais les banlieues de Bombay ne semblent être qu’un grand bidonville. À priori 1 habitant sur 3 vit dans ces quartiers. Nous sommes assez mal à l’aise à l’idée de traverser ces zones mais le trajet entre la gare de banlieue et la gare de Lokmanya est finalement assez rapide, avec l’aide qu’un passant nous apporte pour trouver notre chemin.

Une fois partis nous découvrons un train bien plus spartiate que celui du précédent trajet, et bien plus rempli aussi! Au moment du dîner, nous prenons un des plats proposés, un Biryani végétarien. Souvent c’est un des plats les moins épicés. Mais Clémence a vraiment du mal avec la nourriture épicée et peine à avaler son plat. Gentiment, la mère de famille en face de nous lui offre un plat de riz blanc aux légumes, à son plus grand bonheur. Nous échangeons un peu avec les 6 personnes partageant notre compartiment pour essayer d’en apprendre un peu plus sur le Kerala, et la langue parlée là bas. Assez tôt, le wagon se plonge dans le sommeil avec la tombée de la nuit.

Jour 44 – Bombay & Elephant Island

Après un petit déjeuner salutaire dans une échoppe du quartier musulman, nous nous dirigeons vers la Gate of India, qui se situe le quai de départ des bateaux. La Gate of India a été érigée en l’honneur de la visite du roi George V et fait face à l’hôtel Taj Mahal, un des plus célèbres du pays.

Après environ une heure de bateau, nous voici sur l’île. Ici la jungle tropicale semble dominer, mais il y a foule quand même pour se rendre dans les caves de Shiva, temples creusés datant des 5ème et 6ème siècle. Nous accédons au site après une marche parmi les singes et les échoppes. Les caves et les statues creusées sont impressionnantes et plutôt bien conservées. Les détails sont si nombreux qu’on ne sait où donner de la tête.

Après un déjeuner perché dans la jungle, nous allons faire un tour au lac voisin, et profiter de la vue sur les jardins et la baie de Bombay. C’est l’occasion pour moi de faire une 2nde chute (légère), décidément les sols sont glissants ici, en même temps il pleut quand même pas mal (normal pour
la mousson).

Il est temps de redescendre au quai pour reprendre le bateau vers la ville. Une fois débarqués, nous rejoignons le quartier de l’hôtel en passant par les grandes artères. Des immeubles et bâtiments de l’époque coloniale anglaise sont majoritaires dans ce quartier, et clairement en meilleur état
que ceux vus à New Delhi. On se dit quand même que cette époque a laissé une grande empreinte et a peut-être encore une emprise sur la ville de Bombay. Nous terminons la journée par une marche qui nous permet de découvrir les illuminations de la gare et de l’hôtel de ville, puis d’un diner dans un restaurant iranien (trop épicé pour Clémence) avant de rejoindre l’hôtel.





Jour 43 – Arrivée à Bombay

Le bruit commence très tôt dans le train et nous peinons à finir notre nuit. Une petite fille a décidé de jouer sur un téléphone le son à fond sans que personne ne dise rien, vive les boules quiès. Nous voyons le paysage changer le long du parcours, tout est plus vert et nous voyons apparaître les premières rizières. A l’arrivée dans la banlieue de Bombay, nous traversons des bidonvilles, c’est assez déstabilisant, choquant. Par nos lectures nous apprenons que Bombay est composée à 60% de ces bidonvilles. Nous débarquons dans une gare excentrée et loin de notre hôtel, il est difficile de trouver un taxi qui accepte de nous conduire. Il s’avère que le trafic est extrêmement intense et il est difficile de rallier le quartier de notre hôtel malgré la faible distance à parcourir. Du coup nous avons tout le loisir de voir la ville évoluer sur notre parcours, passant des bidonvilles, au quartier plus ou moins organisés / construits, et jusqu’aux gratte-ciel.

L’hôtel réservé s’avère plein et on nous conduit à un nouvel hôtel. Nous sommes en plein quartier musulman et le son des minarets avec l’appel à la prière retentit. Après un rapide passage chez le coiffeur d’à côté, nous partons vers la gare pour acheter nos tickets pour partir dans le Kerala. La gare est impressionnante, elle a des airs de cathédrale. De manière générale, même s’il y a beaucoup de monde dans les rues, nous nous sentons beaucoup plus à l’aise qu’à Delhi. On ne nous alpague pas sans cesse et ça change beaucoup de choses. Une fois les billets achetés, nous marchons en ville pour la découvrir. Elle a vraiment des airs de ville britannique par moments, et l’ancien colonialisme est encore présent dans l’architecture. Les rues sont plutôt propres et bien organisées, mais le contraste avec les bidonvilles est saisissant du coup. Nous essayons de diner dans l’endroit le moins cher du quartier (référencé par lonely planet) mais au moment de payer, l’addition est plutôt salée par rapport à ce que nous connaissons depuis le début de séjour.

Bombay a un réel problème de transport, le métro n’étant pas encore fini de construire. Nous faisons tous nos trajets à pied et nous avons 1h de marche pour rentrer à l’hôtel. C’est très agréable avec la température plus douce de ce début de nuit de découvrir de nouveaux quartiers de Bombay.




Jour 42 – New Delhi & départ pour Mumbai

Aujourd’hui au programme, visite de Old Delhi. Après un court trajet en métro nous voilà dans le quartier. Notre premier arrêt est la visite du temple sikh. Une fois pied nus et un turban sur la tête nous pénétrons dans l’enceinte du temple. Ce que l’on découvre nous est totalement inconnu et il est difficile de comprendre le sens de cette cérémonie. 3-4 hommes sur une scène semblent mener un office, pendant que les pratiquants vont et viennent à leur guise.

Nous partons ensuite nous perdre dans les dédales du marché de Chandni Chowk. Nous parcourons des dédales de rues plus petites les unes que les autres. Il y a du monde et des boutiques partout mais on ne prête pas trop attention à nous, ce coin est plus pour les locaux que pour les touristes. Nous recherchons à acheter des fruits sec et des épices mais impossible de s’y retrouver. Au moment où nous allions repartir nous croisons la visite d’un homme qui se donne comme mission de nous guider vers ce que nous cherchions. Taslim nous guide à travers les rues (plus ou moins grandes) en s’improvisant guide. Nous le laissons après avoir eu une nouvelle preuve de la gentillesse et de la curiosité que les Indiens peuvent avoir, il est temps de nous rendre à la gare.

La chaleur est étouffante aujourd’hui, et c’est en nage que nous rejoignons avec joie notre wagon climatisé pour le trajet de 22h vers Mumbai (Bombay). Nous profitons du repas proposé à bord en essayant de survivre aux plats épicés « seulement medium ». Le wagon se plonge dans le sommeil petit à petit avec l’avancée de la nuit.

Jour 41 – Agra

Réveil très matinal pour prendre le train pour Agra. Avec un peu d’aide nous trouvons le quai et attendons le train. C’est un train couchette, parfait pour ce matin ! L’ambiance rappelle vraiment celle du transsibérien. C’est une classe avec clim et on a presque trop froid pour ce début de journée.

3h plus tard à l’arrivée, il nous faut trouver un rickshaw (touk-touk) pour nous rendre au Taj Mahal. Une fois la négociation du tarif faite, nous prenons la route. Vikram, notre chauffeur, nous convainc de l’engager pour la journée. Le tarif est plutôt intéressant et cela nous évitera des négociations tout au long de la journée.

Nous voilà donc au Taj Mahal ! Un lieu que nous n’aurions jamais pensé visiter, mais nous y sommes et c’est vraiment saisissant. L’histoire autour de ce lieu est plutôt belle, c’est aussi ce qui en fait un lieu si particulier. La découverte du Taj en passant derrière le mur d’entrée est très théâtrale et de loin il parait gigantesque. De près, il ne semble plus si grand que ça mais les détails sur les marbres sont impressionnants par leur nombre et leur qualité. Le contraste du blanc du mausolée avec les bâtiments et murs d’enceinte rouges participe aussi à l’ambiance générale, et à l’impression de flottement du Taj. La pluie tombante n’y est pas pour rien non plus.

Après le déjeuner, Vikram nous conduit au Fort d’Agra, mieux réputé que celui de Delhi. Nous nous perdons dans les dédales de cours intérieures, tout ça en gardant un œil sur le Taj Mahal et le fleuve Yamuna. Des familles de singes entières parcourent les toits en toute liberté. Nous faisons quelques pauses pour admirer les bâtiments, et aussi pour nous reposer un peu de la chaleur étouffante. De nombreuses personnes, souvent des hommes, une fois des familles nous demandent de se prendre en photo avec nous. Clémence finit même avec un enfant sur les genoux. Nous avons un peu la sensation d’être une attraction mais ça semble être plus de la curiosité. C’est tout de même assez surprenant !

Vikram nous fait faire un petit tour de la ville et des échoppes des artisans (marbre, tissus, bijoux) avant de nous redéposer à la gare. Nous avons 2h à attendre, nous trouvons un bout de muret pour nous assoir. Nous sommes pas mal sollicités par des mendiants, que ce soit des enfants ou des adultes. C’est assez déstabilisant et j’ai un peu de mal à gérer leur insistance. Nous découvrons durant cette attente les trains indiens, certains partent de la gare pleins à craquer !

Après un départ très en retard et un retour en wagon avec siège plutôt chaud, en température et en personne au m² (car nous étions en 2nde classe sans clim et avec une population locale) nous arrivons à Delhi. Nous ne sommes pas à la gare à coté de notre hôtel et il nous faut prendre un taxi ou un rickshaw. Nous nous retrouvons vite entourés par plusieurs chauffeurs qui essaient de nous attirer vers eux, je peine à réfléchir et à garder mon calme face à tant d’insistance. Clémence elle gère beaucoup mieux cette situation et nous finissons par trouver un chauffeur qui nous ramène à bon port pour un prix raisonnable, en se faufilant au milieu de la circulation extrêmement dense de cette fin de soirée.