Après une courte nuit le train arrive en gare de Oulaan-Bator, sur les quais, beaucoup de monde entre ceux qui viennent chercher des arrivants, et les nombreux marchands. Altaa vient me récupérer et nous quittons la gare en direction de chez elle. Pour s’y rendre, il aura suffit de tendre le bras pour qu’une voiture s’arrête. Ici, toutes les voitures sont des taxis potentiels.
Jour 15 : Transmongolien
Jour 14 : Départ de Russie
Départ et trajet en mini bus de Khoujir jusqu’à Irkousk sans encombre. La route est aussi belle qu’à l’aller !
Arrivé à Irkousk, le mini bus se fait contrôler par un policier seul, vu la tête du chauffeur, ça sent le petit paiement en sous main. On nous dépose à la gare malgré tout.
Une fois le sac déposé à la consigne de la gare, je me rends en ville en bus pour profiter de mes dernière heures russes. Je retourne à la gare en marchant le long du fleuve Angara. Magnifique avec le soleil couchant !
Je monte dans le train, en 2nde classe pour ce trajet. Ce sont donc des cabines de 4 couchettes fermées. Notre wagon est différent des autres, plus typique il me semble. Je partage la cabine avec Sarah et Mathias, 2 Allemands qui voyagent vers Pékin via Oulaan-Bator. On n’entend que parler anglais dans le wagon, toute l’Europe semble représentée ! On discute aussi avec un indien qui vit en Hollande. Clairement, ce trajet, ou cette classe je ne sais pas, est beaucoup plus internationale. Nous sommes dans un des seuls wagons mongols du train, et on voit clairement la différence par rapport aux wagons russes.
Jour 13 : Lac Baikal #2
Jour 12 : Lac Baikal
Je me lance ce matin dans ma première vraie randonnée depuis mon départ. Armé de mes bâtons, le top départ est lancé ! Les rues de Khoujir sont très vides, alors qu’il est déjà 9h. Vu la réaction quand j’ai demandé un petit déjeuner à 8h, je suppose que la vie ici commence plutôt tard.
Jour 11 : Irkousk > Lac Baikal (Khoujir)
Départ un peu chaotique ce matin avec 2h de retard, notre mini bus n’a pas démarré il a fallu le remplacer. Aucun problème, je suis bien tranquille chez Nina, pas de quoi se stresser.
Jour 10 : Irkousk
J’en ai parlé hier, les voici ! Les 2 montages vidéos sur le transsibérien sont visibles sur les liens suivants :
Jour 9 : Transsibérien #3
Je n’ai jamais été aussi près de l’arrivée ! Nous venons de quitter Ilanskaya située au km 4357 ! Demain matin enfin je descendrai à Irkousk.
Jour 8 : Transsibérien #2
Je suis parti de Moscou il y a 2 jours et demi, le train a déjà traversé 3 fuseaux horaires et plus de 3000km mais le chemin à parcourir semble encore si long !
Hier j’ai réussi à discuter avec Sacha, nous nous sommes rencontrés l’avant veille mais notre absence de langue commune nous avait empêché une communication fructueuse. Merci donc à la 4g, et à google translate et son option micro : nous avons réussi à avoir une conversation. Lui vit à Moscou, mais est originaire de Irkousk. Là, il va à Krasnoïarsk chercher sa fille qui est en vacances. Il avait compris que j’allais en Mongolie via Irkousk, mais il pensait que c’était pour le travail et que j’étais Serbe. Il cherche du travail et s’est dit qu’il y avait peut être un coup à jouer ! Quand il a vu que je ne comprenais rien à ce qu’il me disait, il est quand même resté curieux de comprendre ma présence dans ce train, ce que j’ai entrepris et pourquoi. Il est vrai que le peu de personnes locales avec qui j’ai échangé ne comprennent pas ce que je cherche. Encore pire quand on me demande mon métier, j’ai parfois un peu honte, beaucoup ont du mal à concevoir que ce soit un travail concret. Ce métier que je porte depuis plusieurs années me semble bien futile face aux considérations beaucoup plus terre à terre de ces populations. Quand on voit que entre autre, un homme est capable de faire 6 jours aller retour de train pour aller chercher sa fille ça laisse à réfléchir! Il m’explique aussi que il aurait aimé le faire en avion, mais que l’inflation de ces dernières années, due notamment aux embargos imposé à la Russie, a fait quadrupler les prix du transport (entre autres). En aucun cas je ne remets en cause la légitimité des raisons de ces embargos, mais cependant je m’interroge sur les effets pervers qu’ils impliquent. Il me semble que cela touche surtout une population qui n’a pas besoin de charges en plus. Par contre, je pense que pour les élites dirigeantes et décisionnaires ça ne change pas grand chose.
Malgré tout, l’ennui me gagne, et par moment ma patience s’effrite un peu aussi. Le soir, Stanislas, le jeune militaire rencontré la veille et un de ses « amis » ont décidé de venir se saouler dans mon compartiment, au bout de plusieurs demandes plutôt cordiale de ma part, à une heure ou il est normal de vouloir dormir, je les ai finalement chassés, avant que « l’ami » ne vomisse le contenu de son estomac sur ma couchette.
En cours de nuit, il y a eu un arrêt plutôt long qui a totalement changé le visage de notre wagon, il y a eu plein de nouveaux arrivants. Peu après, nous sommes arrivés à Omsk. Là, les jeunes militaires sont arrivés à destination. Chacun retrouve sa copine, ou femme ou sa famille, la scène est finalement plutôt belle, ils ne se sont pas vus depuis un an, chacun croule sous les embrassades. Cela me met face à mon voyage, à tous mes amis et famille que j’ai laissé moi aussi pour un an. Je me dis que je suis vraiment heureux que Clémence me rejoigne et que nous n’ayons pas à vivre un an séparés ! Je suis aussi content des visites prévus par la famille, je retrouve mon père dans 10 jours en Mongolie.
Plus tard dans la journée, Sacha me présente son voisin de voyage, il m’annonce tout content : « j’ai un voisin qui parle anglais ! » J’échange donc quelques mots, sans besoin de traducteur ni de google, ce qui fait un grand bien ! Son nom est Russel, il viens de rentrer en Russie après 6 mois aux USA. Il a aussi séjourné plusieurs fois en Corée du Sud. Là, il se rend à Irkousk depuis Lekaterinbourg. Il part en mission de volontariat pour un projet tourné vers l’écologie. Je lui dis que j’y suis plutôt sensible, et que ça me semble important vu le peu de considération écologique que j’ai constaté ici depuis mon arrivée. Je n’arriverai pas à en savoir plus, l’homme est peu bavard.
Pour rompre la monotonie de mes activités depuis le début du voyage, je me lance dans une petite visite du train. Je suis en 3ème classe tout au fond, mais je constate que mon wagon est plutôt bien loti par rapport aux autres 3ème classe, pas tant au niveau confort, mais plus au niveau population, aération, odeur et propreté ! Ce sont également les chefs que wagon qui se chargent de tenir en état leur wagon durant le trajet. Elle sont 2 à se relayer dans notre wagon et sont il me semble plutôt professionnelles. Je vois donc la différence avec les 2nde classe, eux ont des compartiments fermé de 4 personnes, là ou nous sommes 6. Je constate aussi la présence d’un wagon bar / restaurant, avec peu d’affluence à cette heure ci. Je pense que je suis comme beaucoup de gens dans le train, nous avons prévu nos repas pour le trajet et seul les plus fortunés se restaurent ici. Pour le style, on est bien loin de l’image de l’Orient Express présent dans l’imaginaire collectif. C’était déjà le cas pour les couchettes, cela est encore plus vrai pour le bar / restaurant.
Jour 7 : Transsibérien
« En regardant l’eau du fleuve caresser les flancs de la coque, je me disais que la Russie est aux nations ce que le hanneton est à l’évolution : une aberration. Ce pays, au bord de l’écroulement, poursuit de siècle en siècle sa marche inaltérable. Il titube mais ne s’effondre pas. » Sylvain Tesson, S’abandonner à Vivre (L’ermite)
Je commence ce long trajet en train par cette lecture, sacré hasard ! Peut être ne serais-je pas aussi extrême que Sylvain Tesson dans ma vue de la Russie, mais il est vrai que ce pays est déroutant, surprenant et compliqué à la fois.
Ce trajet semble hors du temps, bercé au rythme des arrêts (plus ou moins long), des repas, des siestes, des allers et venues des uns et des autres, et des moments partagés et des rencontres. Comme je l’ai déjà constaté, l’anglais n’est pas le fort des russes, il est rare de tomber sur quelqu’un qui connait plus de quelques mots, voir la majorité ne parle pas du tout. Je me retrouve dans la situation où ma présence ici interpelle, mais où la communication est compliquée. Pourtant, hier soir un homme nouvellement arrivé dans notre compartiment a essayé de communiquer, des jeunes présents dans le train étaient là et très rapidement je me suis retrouvé avec 7 / 8 personnes autour de moi qui essayaient de me faire comprendre que cet homme avait conduit des camions, au lac Baikal où je me rends, mais avait aussi fait le Paris- Dakar ! C’était laborieux mais nous avons un peu échangé.
A priori, échanger a intéressé les jeunes et j’ai tenté de communiquer avec 3 d’entre eux, dont un qui s’appelle Stanislas. Il s’avère qu’ils sont en fait des jeunes de 21 ans qui viennent de terminer leur année de service militaire et rentrent chez eux retrouver leurs études, peut être un travail, et pour certains leur famille. L’un d’eux est déjà marié avec 2 enfants. Ils m’offrent une boite de ration de l’armée russe pour la suite du voyage, eux s’arrêteront à Omsk, demain il me semble.
Par la fenêtre, le paysage est bien plus pittoresque que ce que j’ai vu dans les grandes villes, bientôt nous allons passer la barrière des montagnes de l’Oural, qui amorce la passage du continent européen au continent asiatique. Nous avons parcourus 1300km sur les 5185km que je vais faire sur ce trajet. Nous avons également traversé 2 fuseaux horaires, mais le train lui roule toujours à l’heure de Moscou !
Comme j’arrive à avoir un peu de réseau de temps en temps, j’essaie d’actualiser ma position sur la carte du parcours : carnetdevoyages.xyz/cartes/