Jour 318 – Mto wa Mba et le Lac Manyara

Nous allons prendre le petit déjeuner dans ce qui semble devenir notre QG, à Micasa es Sucasa Cantina. De là, nous allons nous chercher deux vélos de location pour la journée. Le loueur nous annonce un prix qui nous fait bien rire, littéralement. Il a juste multiplié par 10 le montant qu’on nous avait annoncé. Nous parvenons à négocier, puis repassons à l’hôtel prendre notre sac avant de lancer dans les petits chemins en direction du Lac Manyara.

 

C’est une vraie immersion dans la vie locale, sur un chemin bordé de bananiers. On lance du « Jembo » par-ci, et du « Abari ! Zouri ! » par-là. En résumé, nous sommes bien remarqués sur notre passage, car le fait de faire ce genre de tour en vélo sans guide ne semble pas être normal. Mkopi nous avait annoncé un barrage où les rangers s’occupaient de voler faire payer les touristes pour accéder au lac, mais il n’y a personne. Après le dernier village, nous traversons un bois, et de l’autre coté, nous découvrons un paysage idyllique. Une sensation de liberté totale nous envahit, quel bonheur de pouvoir se balader seul et de profiter du panorama. Des gnous et des marabouts d’Afrique sont là, nous sommes juste en bordure du parc national du Manyara. C’est impressionnant de les voir à quelques mètres de nous et sans filtres. On nous a dit que des fois il y avait des buffles, mais pas aujourd’hui. Nous allons jusqu’au bord du lac, et nous profitons au maximum de la vue, des pécheurs sont ci et là en train d’entretenir leurs embarcations.

 

Au moment où nous repartons en nous disant que nous allons longer le lac et revenir au village par un chemin plus loin, nous sommes rattrapés par une Jeep qui nous avait dépassés un peu plus tôt. Il s’agit d’un groupe de ranger du parc. Bien évidemment ils nous demandent si nous avons un permis pour être ici (évidemment les locaux n’ont pas besoin, juste les touristes). Nous jouons bien les innocents, en disant que nous n’avons vu aucun barrage, que nous ne savions pas. Ils ne parlent pas super bien anglais et ils finissent par passer un de leur supérieur au téléphone à Clémence. Elle joue la même carte, nous ne pourrons pas continuer la balade le long du lac, mais nous ferons demi-tour sans rien avoir à payer. On parle quand même de 48$ juste pour voir le lac dans cette histoire, tout aussi beau qu’il est, c’est quand même bien du vol l’arnaque, et on est quand même bien content d’avoir pu le voir, surtout gratuitement. On revient par un chemin différent, les paysages sont toujours aussi beaux et les enfants nous courent après sur notre passage. Ils veulent nous taper dans les mains, et nous demande des « pipi », nous apprendrons plus tard que ce sont des bonbons !

 

Nous repassons par le village, et faisons un tour au bureau du Cultural Tourism où travaille Mkopi. Il n’est pas là, mais ses collègues nous donnent une bonne info, aujourd’hui c’est le jour du marché Massaï hebdomadaire. Nous nous mettons en route, mais c’est plus loin que nous pensons. Nous faisons une pause pique-nique avant de continuer. C’est le début d’après-midi, et c’est par la grande route que nous y accédons, à cette heure-ci le soleil tape très fort. A l’approche du marché, nous voyons plein de Massaï en habits traditionnels qui convergent vers le marché. Nous rangeons la caméra qui est installée sur mon vélo, car les Massaï sont réputés très susceptibles avec les vidéos et photos, et même si l’appareil n’est pas allumé ils peuvent le prendre assez mal.

 

Nous débarquons dans ce grand marché, sans trop savoir quoi voir et par où nous pouvons passer. C’est très impressionnant, voir même un peu intimidant. Nous ne serons abordés qu’une fois par une dame qui vend des bijoux, et nous ne resterons au final pas très longtemps mais c’était un peu fou de voir cet évènement. Nous revenons vers le village de Mto wa Mba, mais nous nous faisons un arrêt sur la route pour faire une photo de termitière géante (il y en a plein le long des routes). C’est complétement fou que de si petites bêtes puissent faire d’aussi grands monticules de terre. Nous refaisons un arrêt auprès de Mkopi pour prendre quelques informations pour notre trajet de demain, puis nous continuons notre tour en vélo dans les environs. Nous découvrirons encore d’autres petits chemins de terre, d’autres petits hameaux, et toujours plein de bananiers. Une fois la boucle finie, nous allons rendre les vélos, les petits chemins de terre cahoteux et caillouteux, mais aussi le soleil auront eu raison de nous, nous sommes cuits !

 

Nous faisons un petit tour au marché pour faire quelques achats de souvenirs, et nous sommes bien contents d’avoir fait un repérage hier car nous pouvons du coup faire notre tour et les négociations de rigueur en mode très efficace. Nous rentrons ensuite nous poser à l’hôtel, histoire de se reposer de tout ces kilomètres à vélo. Je mets le temps libre à profit pour travailler sur les vidéos en retard. Nous ne ressortirons que brièvement pour diner le soir. Ce fut une bonne journée, une de ces journées où nous sommes contents d’avoir pu visiter par nous-mêmes, et où nous avons la sensation d’avoir vu la vraie vie des Tanzaniens.