Jour 317 – De Karatu à Mto wa Mba

Nous prenons notre temps pour nous réveiller, et pour le petit déjeuner, puis notre hôte nous conduit au départ du noah (mini bus collectif) pour le village voisin de Mto we Mba. Comme d’habitude, une fois que nous sommes entassés dans le véhicule il prend la route. Juste en sortie de village nous sommes arrêtés à un contrôle de police. Le contrôle dure plus longtemps que d’habitude, ça discute beaucoup, ça téléphone aussi pas mal… mais on ne sait pas trop ce qu’il se passe. Au bout d’un moment, on nous fait descendre de la voiture, et puis on nous transfère dans une nouvelle pour continuer le trajet.

 

Le village n’est pas loin, et bien heureusement vu le confort. En arrivant, nous nous lançons dans la mission de trouver un hôtel. Nous n’avons rien réservé avant pour pouvoir trouver quelque chose de pas trop cher. Assez rapidement, nous sommes rattrapés par des locaux, dont un sympa qui parle anglais et nous sert d’interprète pour parler avec les hôteliers. Je ne suis pas à l’aise dans le premier, mais le second que nous tentons, même s’il est un peu plus cher (mais quand même très bon marché) est quand même mieux. Un autre homme nous aide à négocier, et il parle anglais vraiment bien. Nous lui demandons s’il peut aussi nous montrer un endroit bien pour manger, et pour le petit-déjeuner. Il nous emmène au « Micasa es sucasa Cantina », rien que le nom vaut le détour.

 

Mkopi (c’est son nom) nous glisse plein de bons conseils, lui travaille pour un office touristique du village et est originaire d’ici. De fil en aiguille nous l’invitons à déjeuner avec nous. La conversation que nous aurons pendant le repas sera fort intéressante et enrichissante. Nous aborderons le sujet politique et sociétale et nous aurons un peu plus d’éléments pour comprendre le pays. Il nous explique que le président actuel, au pouvoir depuis 2010 n’est pas aimé des Tanzaniens. Depuis qu’il est au pouvoir la qualité de vie semble s’être dégradée, et l’opposition au pouvoir est de plus en plus réprimée. Le discours tenu est en gros : la Tanzanie est riche, nous avons des diamants, de la tanzanite et de l’or, nous n’avons pas besoin du tourisme. Sachant qu’en plus le touriste parle, donc le fait d’obliger les gens à passer par des voyages organisés, et de mettre des prix élevés n’a pour but que de limiter le nombre de touristes un peu trop curieux. Une chose est sûre, ce n’est pas les habitants qui profitent des richesses du pays : le pétrole et le gaz vont en Chine, la Tanzanite aux USA, les animaux sauvages à Oman (avec un mini parc Serengeti reconstitué là-bas), et ce n’est que quelques exemples.

 

Mkopi nous dit qu’avant 2010 il y avait beaucoup de touristes, et surtout aussi beaucoup de volontaires. On comprend pourquoi un visa à 500$ pour les volontaires a été imposé. Cela limite leur nombre, et évite que trop d’étrangers voient de trop près comment vivent vraiment les gens, et les problèmes auxquels ils sont confrontés. Il semble aussi que les accointances entre le président tanzanien, le président rwandais et celui de l’Ouganda ne sont pas de très bon augure pour le futur. Mkopi nous dit aussi qu’un des problèmes principaux, c’est que l’accès à l’éducation est limité, et ce presque volontairement pour éviter que les gens ne réfléchissent trop, et probablement pour éviter une révolte.

 

Nous prendrons aussi une grande leçon de vocabulaire swahili, pour essayer de nous débrouiller un peu par nous-mêmes dans les endroits peu touristiques. En début d’après-midi, je suis saisi d’un énorme coup de barre et je m’offre une grande sieste, pendant que Clémence lit. Nous avons tout notre temps, autant en profiter. En fin d’après-midi nous faisons un tour à pied dans le village pour le découvrir. Il est charmant, mais il est difficile de faire deux pas sans être abordés. Après, tous ceux qui viennent nous parler sont toujours super gentils avec nous, et ne cherchent même pas forcément à nous vendre quelque chose. Nous ferons quand même un tour au marché Massaï, il n’est pas forcément tenu par ces derniers mais il y a de l’artisanat qu’ils produisent. On tombe à la bonne heure, c’est calme et nous avons le temps de profiter de l’atmosphère de l’endroit. Nous repérons d’éventuels petits achats mais nous ne cédons pas à la frénésie. Nous parcourons aussi les allées avec les produits alimentaire, et nous aurons une discutions avec un maraîcher qui nous fera deviner quelles variétés de banane il vend. Nous repassons à l’hôtel avant le coucher du soleil pour une petite pause, avant de ressortir pour dîner.

 

Pour en garder une trace, voici notre petite liste de vocabulaire du jour :

  • Asanté : Merci
  • Asanté sana : Merci beaucoup
  • Mambo : Comment ça va
  • Poa : Ça va (en réponse à Mambo)
  • Abari : Comment va-tu ? / Bien
  • Zuri : Ça va (en réponse à Abari)
  • Hakuna matata : Sans problème, ça va aller (comme dans le Roi lion !!)
  • Karibu : Bienvenue, Je t’en prie
  • Salama : Ok, cool

 

  • Abari asuboui : Bonjour (matin)
  • Abari iamtchana : Bonjour (Après-midi)
  • Abari iadioni : Bonsoir
  • Lala salama : Bonne nuit
  • Sasa : Maintenant
  • Sasa aba aba: Tout de suite
  • Badaï : Plus tard

 

  • Begani / shillingi ga pi : Combien ça coûte ?
  • Gari : C’est trop cher
  • Djinalangu ni : Je m’appelle
  • Ni: Etre
  • Wé wé : Lui / Elle
  • Nané : Tu
  • Djinalako : Comment tu t’appelles ?
  • Ufaransa : France

 

  • Tchakula : Nourriture
  • Niamachoma : Barbecue
  • Wali : Riz (cuit)
  • Niama : Boeuf
  • Coucou : Poulet
  • Mboga : Légumes
  • Tchaii : Thé / petit déjeuner
  • Bycicali: Vélo
  • Cucodisha : Louer
  • Dukaladawa : Pharmacie
  • Simba : Lion
  • Charup : Barbe, mais s’utilise pour parler du Lion plus couramment
  • Tambo : Éléphant