Jour 316 – Ngorongoro

La pluie est tombée toute la nuit, ce matin quand nous sortons de l’hôtel pour nous rendre au point de rendez-vous c’est dans des rues de boue que nous marchons. Nous sommes un peu inquiets quant à la météo pour la journée, nous avons un peu peur de ne rien voir. Le 4×4 passe nous récupérer avec un peu de retard (ce qui est normal), et nous rejoignons un groupe hétéroclite qui commence son troisième jour de safari (avec 3 Canadiens dont deux « retraités » et un jeune, une Suisse et un Autrichien).

 

Le 4×4 n’est pas de toute jeunesse, mais tant que ça roule et qu’il peut aller dans les chemins ça ira. Nous avons quelques kilomètres sur route asphaltée à parcourir avant d’arriver à l’entrée officielle. Là, le chauffeur / guide s’occupe de donner l’argent pour le vol organisé de touristes par l’Etat de payer les billets et taxes d’entrée. La pluie continue de tomber mais dès l’entrée nous croisons quand même un grand groupe de babouins.

 

Nous continuons par la piste à nous enfoncer dans la zone protégée du Ngorongoro. La zone n’a pas le statut de parc national, car les Massaï ont encore le droit d’y vivre et d’y faire pâturer leurs animaux. Pour le coup ça parait normal puisque ce sont leurs terres ancestrales, et qu’il se les font confisquer un peu partout par l’Etat et certaines sociétés privées qui en font des zones de chasse appelée « game reserve » (privées toujours).

 

Nous nous enfonçons de plus en plus dans les nuages, le point de vue depuis la piste est inutile et nous sommes toujours un peu inquiet, mais le guide s’avère rassurant en nous disant que les nuages sont au-dessus du cratère, et non pas dedans. Il nous informe à ce moment que le lieu dans lequel nous nous rendons s’appelle une caldera car en plus d’être grande, la zone est végétalisée et il y a de la faune qui y vit. Cratère et caldera sont formés par un ancien volcan, mais la similitude s’arrête là. Pour le Ngorongoro, on parle d’une caldera de 23 kilomètres de diamètre, et de 600 mètres de profondeur. Certaines espèces parviennent à entrer et sortir (éléphants et lions par exemple), d’autres vivent là tout le temps, isolées des autres zones naturelles.

 

Le guide ne s’est pas trompé, car en descendant dans la caldera, nous découvrons une vue stupéfiante : la zone est entourée de montagnes, un grand lac, des rivières, des grandes plaines herbeuses et des savanes. Nous sommes loin d’être seuls vu le nombre de 4×4 présents, et encore c’est la saison basse. L’avantage d’être dans une voiture spéciale safari c’est que le toit s’ouvre, que nous pouvons nous tenir debout et que nous avons l’impression d’être vraiment au plus près pour observer.

 

Voici le résultat de nos observations de la matinée : des gnous (et encore des gnous), beaucoup de zèbres aussi, pas mal de buffles en comparaison des derniers parcs, quelques éléphants, des gazelles (de thomson et de grant), des élans du cap, des phacochères mais aussi une hyène et un lycaon. Nous aurons le plaisir de voir encore des hippopotames, dont quatre d’assez près puisqu’ils se trouvaient dans un étang juste à coté d’une aire de pique-nique où nous faisions un pause, c’est donc sans le filtre de la voiture que nous avons en plus pu les observer.

 

Les grands absents de notre bingo des animaux du jour seront encore les lions, et de manière générale les grands fauves. On nous avait pourtant certifiés qu’ici il y en avait tout le temps, mais c’est la nature, on n’est jamais sûr de rien. L’anecdote drôle sur le lion, c’est qu’en swahili ça se dit « Simba ». On se dit que Disney s’est bien moqué de nous avec la chanson d’un lion qui s’appelle « lion » dans le Roi lion.

 

La matinée a été longue, et vers 14 heures on s’arrête pour la pause pique-nique. Là tombe la nouvelle, et on se dit que la compagnie s’est aussi un peu moquée de nous : comme c’est le troisième jour du groupe et qu’eux doivent rentrer sur Arusha, la journée est finie et on prend le chemin du retour après le pique-nique. Nous qui avons payé (le prix très fort) pour une journée entière, nous sommes sacrément déçus… Ça veut aussi dire que nos chances de voir des lions ou des rhinocéros par exemple (ou même juste de profiter du parc) sont réduites à néant puisque c’était probablement le dernier parc pour lequel nous pouvions nous offrir l’entrée.

 

Les nuages se sont dissipés donc nous pouvons profiter de la vue sur la caldera depuis le haut, puis nous croiserons un dernier groupe de babouins avant de sortir du parc. Le guide nous laisse ensuite à Karatu sur le bord de la route, puis eux continue jusqu’à Arusha.

 

Nous passons par la laundry pour récupérer notre linge, mais apparemment il n’est pas prêt comme prévu, et la dame ne sait absolument pas comment nous expliquer ça puisque nous ne parlons pas swahili, et elle pas anglais. Nous passerons par l’intermédiaire du gérant de l’hôtel au téléphone pour nous aider, nous devrons revenir plus tard. Nous rentrons à l’hôtel un peu dépités, même si nous avons vu plein d’animaux et une nature géniale, et que nous ne regrettons pas d’avoir fait le déplacement au Ngorongoro, nous avons un peu la sensation de nous être fait voler. On se lance dans une mission pour minimiser les coûts de séjour jusqu’à notre départ pour le Kilimandjaro. Nous changeons donc notre programme, mais nous nous rendons compte que sortir des safaris et du Kilimandjaro, et surtout sortir du giron des agences et surtaxes gouvernementale pour les parcs nationaux n’est pas une chose aisée en Tanzanie. Nous avons peut-être trouvé une solution, nous verrons si elle s’avère bonne dans les jours qui viennent. Nous ressortons en fin de journée pour cette fois ci récupérer vraiment notre linge, manger puis nous retournons dans notre hôtel, dont nous sommes toujours les uniques clients ce soir.