Jour 313 – Arusha, Ifulong Cultural Tourism

Nous retrouvons pour le petit déjeuner Éric, c’est lui qui va nous guider pour notre marche matinale dans les environs. Malgré la latence du départ (qui est un peu de notre faute), nous nous mettons en route. Éric nous fait dans un premier temps traverser le terrain qui se situe juste en face du Homestay.

 

Sur ce terrain se trouvent trois gigantesques arbres plusieurs fois centenaires. Ils servaient autrefois d’abri et de lieu de réunions, toujours avec les ainés en chef de file. En bordure se trouve un bâtiment abandonné, construit du temps de la colonisation allemande et qui servait de lieu de réunion, en remplacement des arbres. Eric nous guide ensuite à travers les chemins, plus au moins petits, qui serpentent à travers le village. Ici tout le monde le connait, et tout le monde semble se connaitre de manière générale. Nous sommes toujours salués sur notre passage, et récoltons quelques sourires d’enfants, une fois une femme nous prend pour des inspecteurs qui viennent voir l’état des chemins.

 

Nous découvrirons pendant cette marche des paysages très verts, quelques fois un super panorama sur les environs, et surtout des milliers de bananiers. Il y en a partout, souvent accompagnés de caféiers, des fois d’autres plantations. Mais nous découvrons aussi qu’il y a des dizaines de variétés de bananes différentes, des plus petites au plus gigantesque. Tout un panel qui nous est complétement inconnu. Rien que ce matin au petit déjeuner, nous avons mangé une variété comme je n’en avais jamais gouté avant, en plus, bien grillée. Nous voyons à un moment une femme passer avec une banane de presque 40 centimètres. Éric nous dira qu’en plus celle-ci est petite pour la variété. Nous découvrons aussi les ruches locales, qui sont en réalité des troncs d’arbres percés suspendus dans les arbres, et descendus une fois l’an pour faire la récolte du miel.

 

Nous avions emmené avec nous un petit jus de fruit frais pour faire une pause, et Éric nous entraine chez sa grand-mère pour le boire. Nous nous attablons donc chez cette dernière et partageons avec elle. Il essaie de lui expliquer qui nous sommes et ce que nous faisons ici. Nous ne pouvons pas lui parler directement car elle ne parle pas un mot d’anglais, mais elle parle Swahili et Kimeru (la langue locale). En réalité, nous comprenons que la plupart des gens ici parle le Swahili car l’unification de la Tanzanie l’a imposé comme langue officielle, mais communique entre eux via leur langue régionale. Certains apprennent en plus l’Anglais, mais plutôt les jeunes générations. Éric nous raconte que son grand père fut un des premiers guides de la région, et qu’il avait fait ses études à Londres (du temps du protectorat Anglais). Il souhaite en quelque sorte suivre sa voie.

 

Nous reprenons ensuite notre marche à travers les petits chemins, en direction d’une cascade. C’est après une descente sur des marches creusées dans la terre humide et glissante, toujours au milieu des bananiers que nous parvenons à y accéder. Nous remontons ensuite tout et reprenons la direction du Homestay, auquel nous accédons en traversant les cultures de bananes et de café de la propriété. Sur la dernière portion de chemin, nous découvrons quelques maisons traditionnelles, de seconde génération nous dira Éric (faites avec de la bouse mélangée avec de la boue). Juste à coté du Homestay, une case traditionnelle a été construite pour que l’on puisse voir comment c’était.

 

Après un déjeuner toujours aussi bon, et qui nous permet de découvrir la culture culinaire tanzanienne, nous nous prenons ensuite l’après-midi tranquille. Éric nous laisse, nous le retrouverons peut-être demain pour une nouvelle marche. Je profite de l’après-midi pour préparer le montage vidéo de Zanzibar. Avant le coucher du soleil, nous nous motivons pour une douche avant qu’il fasse trop froid. En effet, la salle de bain est complétement à l’extérieur, et aujourd’hui l’eau courante ne fonctionne pas donc c’est au seau d’eau que nous devons nous doucher. L’électricité qui été coupée ce matin est revenue, c’est déjà bien. J’ai constaté aujourd’hui que même s’il semble y avoir des coupures de temps en temps, chaque domicile est relié avec l’eau et l’électricité, ce qui était loin d’être le cas dans certains coins du Mozambique.

 

Pour conclure la journée, la bonne nouvelle c’est que Clémence a pu marcher sans trop de difficulté, et donc que ça sent bon pour notre ascension du Kilimandjaro. Pour célébrer ça, nous mangeons encore un super repas. A menu de l’ugali jaune, c’est de la pâte de mais mélangée à de la farine du manioc, habituellement faite avec du mais blanc. Nos hôtes l’ont adaptée, et on a une saveur très proche de la polenta italienne.