Jour 303 – De Nampula à l’Ilha de Moçambique

Le chauffeur réservé pour le trajet du jour se présente à l’heure dite, nous nous mettons en route. Nous sommes contents de notre choix car ça aurait été une mission de faire ces 180 kilomètres en chapa. Nous mettons déjà 3 heures pour atteindre la côte, heureusement que nous étions assez bien installés. Pour accéder à l’île, nous empruntons un pont, mais pas n’importe quel pont : il est long de 3,5 kilomètres, et fait seulement la largeur d’une voiture. Il y a quand même parfois des petits élargissements pour que deux voitures se croisent.

 

Dès l’arrivée sur l’île, nous sommes plongés dans une ambiance complétement différente du reste du Mozambique. Cela commence par la ville du sud, celle où vit la majorité des habitants, dans des maisons assez délabrées. Il y a une grosse surpopulation, 17000 personnes sur la zone. Notre hôtel se trouve dans la partie du nord de l’île qui n’est pas bien grande au final : à peine 3km de long pour maximum 400 mètres large.

 

L’île fut le point d’entrée des portugais dans le pays, mais surtout la première capitale (détrônée au profit de Maputo). Une capitale dans laquelle fut en autre ouvert le premier hôpital de la côte orientale africaine. Aussi, il y a une grosse concentration de bâtiments coloniaux, plusieurs forts et de manière général plein de restes de la période portugaise. L’influence Arabe est aussi bien présente, puisque ces derniers ont commencé à commercer ici dès le Xème siècle. Il en reste aujourd’hui plusieurs mosquées, et une communauté musulmane assez importante. Il y a par contre beaucoup de ruines, certaines ont été pillées pour les construction des maisons des locaux. L’île a été classée par l’UNESCO, ce qui a permis de protéger ce qui restait et aussi de lancer un programme de restauration (quand les fonds arrivent à destination a priori). Les investissements privés dans l’hôtellerie et la restauration ont aussi beaucoup aidé.

 

Nous nous installons pour trois nuits au Café Central, l’hôtel est sublime dans une ancienne demeure coloniale, et nous avons probablement une des plus belles chambres du voyage. L’hôtel continue de s’étendre et les travaux de restauration continus. Nous allons ensuite déjeuner dans un restaurant qui est une référence ici et qui par chance est en face. C’est bon, le lieu est beau, et la vue depuis la terrasse est superbe (la terrasse elle-même aussi d’ailleurs). Nous passerons une partie de l’après-midi tranquille dans notre petit cocon, Clémence profite bien du hamac pour faire un petit somme.

 

Nous ressortons en fin d’après midi pour faire un petit tour (forcement petit car Clémence ne marche pas encore à fond), pour voir un bâtiment qui ressemble à une église mais de couleur rouge que l’on a vu depuis le toit de l’hôtel, et puis un peu le coucher de soleil aussi. Un groupe d’enfants et de jeunes nous accompagne presque toute notre balade. Le contact est assez facile, en mixant anglais, espagnol, italien et bien sur portugais, on arrive à communiquer avec eux (enfin surtout Clémence parce que j’aurais préféré un peu plus de calme parfois). Ils sont à fond, et super curieux. Certains tentent de nous vendre des trucs, mais c’est presque secondaire à l’envie de parler. Nous échangeons un bon moment avec eux, le soleil décline complétement pendant ce temps.

 

Notre courte balade dans le quartier et sur le ponton, mais aussi l’observation depuis la terrasse du toit nous aurons donné l’occasion d’avoir un bon aperçu de la ville nord de l’île. L’ambiance est super agréable, on s’y sent bien. Architecturalement, on se sentirait presque dans le sud de l’Italie d’après Clémence (je n’y suis pour ma part jamais allé). L’air est doux et les enfants sont dehors le sourire aux lèvres. Nous sentons par contre que nous sommes plus à l’est, avec un coucher de soleil à 17h30. Nous passons donc la fin d’après-midi / début de soirée à l’hôtel (notre chambre est tellement géniale qu’on y est trop bien) avant de ressortir dîner. Le poisson est au menu, et c’est de rigueur. Ce soir on mange du poisson-perroquet, c’est aussi beau sous l’eau que bon dans l’assiette, j’avais eu la chance d’en déguster aux Fidji, pour Clémence c’est une première.