Jour 195 – Buenos Aires

Je démarre la journée vraiment très tranquillement, en profitant d’avoir une chambre où pour une fois il fait noir le matin ! Après la dépose de linge à la laverie voisine, et un petit déjeuner au même restaurant qu’hier soir, je m’attaque à la mission carte SIM. Je ne pouvais pas en avoir au Chili, mais ici c’est possible, et plus simple que ce à quoi je m’attendais. C’est l’occasion de faire un premier tour dans Buenos Aires et aussi de faire un peu de shopping dans la rue commerçante piétonne.

 

Pour 3 heures de l’après-midi, je me rends au point de rendez-vous pour le départ d’un des tours guidés gratuits de la ville, et c’est l’occasion de découvrir le réseau de métro de la ville pour m’y rendre (qui il semble fait partie des premiers au monde). Après le Chili c’est la seconde fois que je vois ce système de tour, et je dois dire que je trouve ça vraiment chouette comme idée pour le tourisme. Il y a pas mal de monde, et deux guides. Il y a donc un groupe en anglais, et un groupe en espagnol, je reste dans celui en anglais pour pouvoir profiter pleinement de la visite. Notre guide est une étudiante en histoire, nous avons donc le droit à pas mal d’explications, ce qui ancre le tour dans la chronologie du développement de la ville et du pays, c’est un vrai plus ! Nous déambulons le long d’une des artères principales de la ville au fil du récit de notre guide. Il ne reste plus qu’un bâtiment d’origine coloniale dans cette zone, tous les autres ont été détruits dans le grand projet d’urbanisme d’après l’indépendance. Les politiques de cette époque, fan de l’Europe et du travail d’’Haussmann s’en sont largement inspirés. C’est pour ça que le centre a vraiment des airs de Paris. Il fallait à l’époque que la ville impressionne et montre sa grandeur ! Il y a ici et là quelques fautes architecturales, car le principe de préservation des anciens bâtiments ne s’est ancré dans la loi que récemment.

 

L’histoire qu’elle nous explique ne commence qu’avec l’arrivée des espagnols ici, qui ont fondé la ville, puis l’ont abandonnée car ils ne trouvaient pas ce qu’ils voulaient ici (or et argent), puis ils l’ont refondée 40 ans plus tard pour créer un port sur la côte atlantique, et ainsi essayer de concurrencer le Portugal qui avec le Brésil dominait cette côte. C’est d’ailleurs la volonté de trouver sur ces terres de l’argent qui donna son nom au pays. La défaite des espagnols face à Napoléon est l’occasion pour les Argentins (et une grande partie de l’Amérique du Sud) d’obtenir leur indépendance. S’en suit plusieurs périodes de stabilité ou d’instabilité politique. Le 20ème siècle ne fait pas exception et alterne entre république socialiste, et dictature militaire. Ces dernières périodes avec leurs lots de crimes et de secrets, dont certains sont encore bien enfouis aujourd’hui. D’une des périodes de stabilité du 20ème, c’est la personne d’Elvita Peron qui aura marqué les esprits et les cœurs des Argentins. Encore aujourd’hui, son nom résonne fortement ici, et son visage a même été mis en grand sur le ministère des affaires sociales. Aujourd’hui, et après des dizaines d’année de crises économiques à répétitions, le pays semble vouloir se relever, mais en marchant dans les rues de la capitale, la pauvreté et la mendicité sautent malgré tout aux yeux. Il semble que le redémarrage économique ne profite pas à tous, les tags et affiches revendicatives qui sont un peu partout le montre vraiment.

 

Après cette marche guidée, je fais un tour dans la Cathédrale qui se trouve sur la place de Mayo, où il y a également le palais présidentiel, dit « la maison rose » (en rapport à la couleur du bâtiment). Cette cathédrale fut auparavant le siège de celui qui est maintenant devenu le Pape François 1er. Ici, il est affiché partout et fait la fierté de son pays qui reste en majorité encore très croyant.

 

Après une petite pause au frais à l’hôtel, je prends le bus en direction de l’aéroport pour récupérer Marius, qui arrive après un long voyage et une escale par Mexico. Je tente de rallier l’aéroport en bus local en prenant le temps nécessaire. L’application de transport m’indique le trajet, avec un changement et une heure et demie de trajet. Tout semble être assez facile. Je monte dans le premier bus, le chauffeur ne semble pas comprendre ma destination mais me laisse continuer, puis quelques arrêts après, il appelle quelqu’un d’autre et me demande de descendre. Et là gros quiproquo, je finis par descendre parce qu’aucun des hommes qui se sont ajoutés dans la discussion ne semblent enclin à me laisser continuer mon trajet. S’en suis une longue tentative de discussion avec mon peu d’espagnol, et eux qui ne parlent pas du tout anglais. Ce que je comprends, c’est qu’ils trouvent que c’est dangereux d’aller à l’aéroport en bus local et en faisant un changement, et que à la limite je devrais prendre le bus direct, mais ce dernier met 2 heures pour s’y rendre. Avec le temps qu’ils m’ont fait perdre je me retrouve coincé, et avec personne qui ne me comprend à l’horizon je finis par commander un Uber pour arriver à temps à destination, c’est raté pour les économies ! L’aéroport est plein le soir, mais je récupère Marius comme prévu. Il n’a pas eu de repas du soir dans l’avion, alors on achète un sandwich très vite fait pour ne pas rater le bus et attendre une heure. On ne traîne pas trop ce soir, une fois installés à l’hôtel, une douche et extinction des feux pour tout le monde.