Jour 170 – Rakiraki, et retour à Nadi

Aujourd’hui c’est dimanche, donc toute la famille se rend à l’église. Mais avant d’y aller, Jioji me dépose au pied de la montagne qui se situe juste derrière le village. Il emprunte les chemins à travers les champs de cannes à sucre et les habitations des ouvriers agricoles, puis il me laisse juste au pied du chemin qui me permettra d’accéder au sommet.

 

Rapidement, le panorama qui s’offre à moi est assez beau. Je constate que tout l’arrière-pays est constitué de montagnes plus ou moins hautes, et que tout est très vert. Ça ferait presque penser à l’Auvergne l’été par endroit, quand on voit les vaches qui paissent tranquillement dans les champs. Mais avec la mer, les îles et les champs de canne à sucre on sait très vite que c’est un autre endroit. Pendant l’ascension, je croise deux fermiers indiens, eux travaillent le dimanche, contrairement aux Fidjiens qui pratique le repos dominical (religion oblige). Ils semblent bien surpris de me croiser dans ce chemin qui est plus une voie d’accès aux champs et à l’antenne de télécommunication qui domine la montagne qu’un lieu de randonnée. Jioji m’a d’ailleurs dit que c’est un des seuls endroits accessibles dans guide, car les chemins préparés et balisés n’existent tout simplement pas ici. C’est dommage car il y a un gros potentiel pour faire de belles marches. Une fois au sommet, je prends une bonne pause pour admirer la magnifique vue qui s’offre à moi. Sur le côté la petite ville de Rakiraki, derrière les montagnes, et face à moi plusieurs îles, dont celle où nous sommes allés pique-niquer avec la famille de Jioji avant-hier. Le beau temps est avec moi et il est très facile de voir au loin. J’arrive même à voir le relief des fonds marins tellement l’eau est claire par endroit.

 

Après le somment, le chemin continue, en se rétrécissant mais il semble continuer pour descendre de l’autre côté. Comme je n’ai pas trop envie de faire demi-tour et de rentrer par la route, je le tente. Pendant un bon moment la piste est facile à suivre mais aux abords des bois elle disparaît. J’hésite un moment, mais je ne me vois clairement pas faire demi-tour, tout remonter pour tout redescendre de l’autre côté. Je décide de continuer en essayant de trouver un passage, surtout que j’aperçois en contre bas les chemins qui permettent de circuler entre les parcelles de cannes à sucre. Assez rapidement je me rends compte que la tâche est plus compliquée que je ne pensais, puis je découvre une clôture qui descend droit vers là où je souhaite me rendre. Je me dis que si une clôture a été installée là, c’est forcément que quelqu’un est déjà venu. Je décide de longer cette dernière pour redescendre. Ce n’est pas une mince affaire, il faut que je me faufile entre les herbes hautes, les arbres plus ou moins vivants, les lianes, les trous et les rochers. Je passe quasiment une heure à longer différentes clôtures en essayant de garder le cap, et j’ai presque regretté de ne pas avoir eu de machette avec moi. Mon postulat de départ n’était pas forcément mauvais puisqu’au final j’arrive à rejoindre les terres habitées en bas de la montagne, mais apparemment ces clôtures étaient en place depuis bien longtemps vu la densité de végétation autour. Je me retrouve dans un terrain entièrement clôturé derrière une maison. Je cherche un passage en hésitant à passer par-dessus la clôture. C’est à ce moment là que le propriétaire indo-fidjien des lieux sort de sa maison, et il n’a pas l’air super ravi que je sois là, je me fais un peu souffler dans les bronches (pour rester poli). Il accepte de m’ouvrir le « portail » (une paque de tôle en travers d’un poteau) et de me laisser traverser sa propriété. Je passe ensuite par les chemins qui serpentent entre les champs de cannes à sucre pour rejoindre le village et la maison de Jioji. Un des chemins est équipé d’une voie de chemin de fer qui sert (ou servait vu l’état) pour un mini train de transport des récoltes de cannes à sucres (toujours selon l’explication de mon hôte).

 

Après une douche extrêmement salutaire vu ma traversée de la forêt, et un ré empaquetage de sac, je suis prêt à repartir. Jioji & Alisi ne sont pas encore revenus, et n’ont donné comme indication de leur retour à la famille restant à la maison que « dans l’après-midi ». Façon Fidjien normale ! Comme il y a pas mal de route, je décide de ne pas les attendre, je dis au revoir à ceux qui sont là et un des grands fils de la famille m’accompagne pour arrêter le bus sur la route. Le voyage est sans encombre, et je m’occupe entre observation du paysage et sieste. A l’arrivée, je rate la descente à l’aéroport où je comptais prendre la navette gratuite vers l’hôtel. Je descends donc au plus près de ce dernier et finis les derniers kilomètres en taxi. Je retrouve le même dortoir qu’à mon arrivée aux Fidji. Je ne fais pas long feu après cette journée, je dîne et au lit.