Aujourd’hui, je pars seul en expédition. Jioji et Alisi me déposent au centre-ville pour prendre un bus. L’objectif est d’aller voir une grotte et une cascade situées toutes les deux à environ deux heures de route en direction de Suva. Je me rends compte que l’île n’est vraiment pas si grande que ça, je pense qu’en une journée en voiture on peut en faire le tour. Les deux attractions se trouvent un peu plus dans les terres. La météo n’était déjà pas au beau fixe en bord de mer, mais il pleut vraiment fort quand j’arrive à la Limestone Cave. Une carrière et un petit village jouxtent le chemin d’accès à la grotte. La première personne que je rencontre s’avère être le chef du village. Normalement les visites ne se font que du lundi au vendredi, mais c’est le chef donc il peut, il prend deux lampes et m’emmène avec lui, c’est une chance. Avec le volume de pluie qu’il tombe, la grotte est assez inondée, et c’est dans des cours d’eau provisoires que nous marchons. Les formations rocheuses sont assez impressionnantes, et des petits corridors débouchent dans une salle gigantesque. Bien sûr, dans cette salle vit une communauté de chauve-souris. Le chef m’explique que la plus grande salle de la grotte sert d’abri aux gens du village en cas de cyclone, comme c’est arrivé l’année dernière. Ils viennent ici avec toute leur famille et des vivres pour 2 ou 3 jours le temps que le cyclone passe. Ce que m’expliquait Jioji aussi, c’est que les pluies, tempêtes et cyclones ont majoritairement lieu pendant l’été dans cette région du pacifique, autrement dit, on arrive en plein dedans. En arrivant vers le fond de la grotte, le son d’une cascade se fait entendre. Le chef m’amène jusqu’au bord de cette dernière. C’est une cascade sous-terraine résultant d’une autre cascade à la surface de la montagne. Le débit d’eau est assez impressionnant. A quelques dizaines de mètres, nous voyons la porte de sortie par laquelle le soleil rentre, mais nous ne pouvons pas y accéder car le chemin ne va pas jusqu’au bout. Je remarque aussi un tuyau qui traverse toute la grotte, le chef m’informe qu’il sert à alimenter les maisons du village. De la vraie eau fraîche ! Chacun se débrouille avec les ressources qu’il a à disposition pour l’eau, chez Jioji, nous buvons l’eau de pluie qu’il récolte dans une gigantesque cuve. En tout cas, vu la quantité d’eau qu’il est tombé aujourd’hui, je comprends pourquoi les paysages sont si verts !
Je me rends ensuite à la cascade indiquée par Jioji qui se trouve à 7 kilomètres. Je décide de ne pas attendre le bus (qui ne passe qu’une fois par heure) pour un si court trajet, et je tente le stop. Ça marche direct, un couple m’emmène à l’arrière de son pick-up (bâché heureusement), je ne suis pas le seul à utiliser ce moyen il y a déjà une autre personne quand je monte. Le débit de la cascade semble être proportionnel à la pluie. Je profite de l’hospitalité de locaux pour l’observer à l’abri depuis leur terrasse. Je décide de ne pas m’attarder et de prendre le bus pour rentrer. A peine installé, un bus se présente, mais je réagis un peu tard, lui me voit trop tard, bref il continue son chemin sans s’arrêter ! Il y a pas mal d’arrêts disséminés le long de la route mais ils ne sont pas marqués systématiquement par les bus. Je prends mon mal en patience, et après 45 minutes d’attente, j’arrive à attraper le bus suivant, de justesse ! Je ne dois pas être assez précis dans mon geste d’appel. Le bus retour n’est pas un express, c’est donc le bus à l’ancienne comme quand je suis arrivé mercredi. A l’approche de la maison, je sonne la cloche pour arrêter le bus et j’arrive à me faire déposer au bout du chemin d’accès. Jioji & Alisi reçoivent une famille aujourd’hui, il y aura plus de monde au diner ce soir ! Je profite pour ma part de la terrasse pour finir tranquillement la journée.